34. LOMBAGO AIGU, avec crampes aux extrémités inférieures; par G. STRAMBIO. (Annali della medicina fisiologico-patologica; 2o. année, 15o. fasc., p. 439.) d'une constitu Fr. Vergagni, domestique, âgé de 32 ans, tion saine et robuste, après avoir porté une litière à une distance un peu considérable, éprouva de la difficulté a plier le tronc, surtout en avant. Le jour suivant la difficulté s'accompagna de douleurs lombaires, qui s'accrurent rapidement. Vergagni fut obligé de s'aliter. Tous les mouvemens du tronc étaient devenus impossibles. Les douleurs lombaires étaient atroces, et accompagnées de crampes douloureuses des extrémités inférieures; point de fièvre, pouls lent et même faible; urines faciles et claires. J'avais depuis quelque temps l'intention de tenter l'emploi des sangsues dans les myotites rhumatismales. L'on ne pouvait plus sûrement déterminer l'avantage de la saignée locale sur la saignée générale que dans le cas présent. En effet, il n'existait pas de symptôme d'extension de l'irritation au système sanguin, et les crampes indiquaient la violence de la myotite lombaire, et la participation des nerfs spiraux des lombes à la phlogose, ou irritation musculaire. Mais le malade ne pouvait se bouger, ce qui semblait rendre l'application des sangsues impossible. L'estomac se montrait dans l'état normal. Je prescrivis une once, de sulfate de magnésie. Je n'obtins aucun soulagement. Je disposai alors le malade pour l'application des sangsues. On en posa trente et plus sur l'épine dorsale. Le sang coula en abondance et pendant plusieurs heures. Les crampes disparurent tout-à-fait, les douleurs lom baires se dissipèrent totalement et au sixième jour de la maladie Vergagni put aisément et sans douleur se tenir sur ses pieds et marcher. L'affection des nerfs spinaux était-elle secondaire à la myotite lombaire, ou vice versâ? TA. C. 35. CAS DE GRAVE ISCHURIE, avec quelques inductions théoricopratiques; par le D. VAY (Repertor, di medicina, chirurgia di Torino; mars 1826, page 100.) Cette observation est encore un exemple frappant du danger qu'il y a à se laisser gouverner par des idées systématiques qui ne sont point suffisamment justifiées. Un homme de 63 ans, d'un tempérament éminemment san guin et habituellement hémorrhoïdaire, éprouvait de temps en temps quelques symptômes d'irritations à la vessie, lesquels symptômes se liaient constamment à un gonflement plus considérable des tumeurs hémorrhoïdaires : néanmoins l'état de santé habituel du sujet de cette observation, était bon; lorsque dans le cours de décembre 1824, il fut pris tout à coup d'une vive douleur dans le bas ventre, accompagnée d'une impossibilité complète d'uriner. Le pouls était dur et tendu, le malade ne pouvait supporter l'application de la main sur la région hypogastrique, et il éprouvait une cuisson très-vive dans toute la longueur du canal de l'urètre, an périné et principalement à la prostate. L'auteur pensa que cette ischurie, n'était que le résultat d'une vive inflammation de la vessie, que d'abord il combattit au moyen des évacuations sanguines tant générales que locales, et tous les autres moyens antiphlogistiques. Peu à peu il tenta d'évacuer les urines au moyen du cathétérisme; mais il éprouva beaucoup de difficultés, ce qu'il attribua à un état d'orgasme général, à la présence d'un amas considérable d'hémorrhoïdes tant externes qu'internes, et peut-être à des varices du col de la véssie. Néanmoins au bout de 24 heures il parvint, au moyen de la sonde, à évacuer une grande quantité d'urine trouble et chargée. $ L'état inflammatoire de la vessie dura encore quelques jours; mais en persistant dans l'emploi de la méthode antiphlogistique, peu à peu les douleurs devinrent moins intenses et moins fréquentes, le malade jouit de quelque repos; les urines furent plus limpides et plus abondantes; néanmoins le malade ne pouvait uriner qu'à l'aide de la sonde, qui était restée en permanence dans sa vessie. Le Dr. Vay, voyant que toutes les fonctions se rétablissaient peu à peu, mais que l'ischurie persistait toujours, pensa que dès-lors, elle ne pouvait plus dépendre que de l'atonie de la vessie pour combattre cette faiblesse prétendue de l'organe urinaire, il accorda à son malade des alimens substantiels, le mit à l'usage des eaux minérales de Recoaro, dans lesquelles prédominent l'acide carbonique et l'oxide de fer, fit pratiquer des frictions sur l'hypogastre et le périnée avec un liniment am moniacal camphré, et employa la décoction d'arnica et de quinquina. Qu'arriva-t-il? Tous les symptômes inflammatoires se réveillèrent. Reconnaissant son erreur, l'auteur abandonna ce traitement, et revint à la méthode antiphlogistique, en ayant le soin de ne plus laisser à demeure dans la vessie la sonde, qui était pour le malade une cause mécanique d'irritation, et peu à peu le malade guérit. L'auteur se livre ensuite à quelques réflexions assez sages qui n'ont d'autre but que d'avouer l'erreur dans laquelle il était tombé. Mais, dans une note, les rédacteurs du journal pensent pouvoir expliquer la persistance de l'ischurie par la rupture de l'antagonisme des puissances musculaires destinées à expulser les urines. Explication toute mécanique que rien ne justifie, tandis que tout porte à croire que l'ischurie n'était entretenue que par l'inflammation de la vessie, puisque la méthode antiphlogistique en a triomphé, résultat auquel l'auteur serait parvenu beaucoup plus tôt, s'il n'eût pas inconsidérément administré des moyens excitans. L. SIMON. 36. OBSERVATION D'ÉPILEPSIE GUÉRIE par l'emploi du nitrate d'argent fondu; par le Dr.BALARDINI. (Annali universali di medicina di Omodei; avril 1826, p. 41.) C. Ronchi âgée de 21 ans, d'une constitution grêle et délicate, donna dès le berceau des signes d'affections convulsives et éprouva des attaques d'épilepsie qui, avec les progrès de l'âge, devinrent plus fréquentes et plus graves; l'apparition du flux menstruel ne détermina pas le soulagement que l'on en espérait; depuis cette époque même, les accès devinrent encore plus forts, ils se succédaient jusqu'à dix, quinze fois dans une nuit, et laissaient à leur suite un état d'abattement général et d'aliénation mentale qui durait plusieurs jours et faisait craindre une démence ou une imbécillité incurable. Les médecins, les gens étrangers à l'art que la malade consulta, lui firent subir divers modes de traitement; on la mit à l'usage des moyens ordinaires, des fleurs de zinc, de la valériane, de l'arnica, on lui pratiqua des saignées au début des accès, mais inutilement; M. B. se déter mina à la soumettre à l'emploi intérieur du nitrate d'argent fondu. Le 29 juillet, il lui prescrivit d'abord: nitrate d'argent, un gros, rob de sureau et poudre de réglisse, q. s. pour former 16 pillules; elle commença a en prendre deux par jour, puis C. TOME IX. 5 trois, puis quatre. A la fin du second mois, elle prenait deux grains de nitrate en quatre pilules. Des boissons mucilagineunes abondantes, une diète légère, un bain simple général, tous les trois ou quatre jours, accompagnèrent le traitement, qui fut continué jusqu'aux premiers jours de novembre; quelques légers accès épileptiques s'étaient manifestés dans le premier mois, ils cessèrent tout-à-fait dans la suite. Les instances des parens, trop séduits par la disparition totale des attaques, l'impatience de la malade, sa misère, forcèrent d'interrompre l'administration du nitrate. Ce remède héroïque ne détermina aucun accident, il y eut seulement quelques douleurs de bas ventre et à différentes reprises des selles liquides muqueuses abondantes; la peau ne contracta pas cette teinte cuivrée singulière signalée par le D'. Goldson. A la suite de ce traitement, l'état général de la malade s'améliora et elle se regarda comme tout-à-fait guérie pendant plus de deux mois; il survint depuis quelques légers mouvemens épileptiques, mais ils furent passagers et ne pouvaient se comparer aux anciens accès. Aujourd'hui, dit l'auteur, c'est-à-dire, cinq mois après la cure, elle continue à jouir de la plus parfaite santé. TH. C. 37. MÉMOIRE SUR LES PSEUDO-PHLOGOSES INTERNES, par le D. L. E. POLIDORO (Annali universali di medicina; avril 1826, t. 38, p. 5.) Ce mémoire tend à prouver qu'il ne faut pas toujours attribuer à l'inflammation ces rougeurs que l'on observe quelquefois, plus ou moins de temps après la mort, à la surface interne des membranes, et que ce phénomène est souvent dû à une imbibition du sang plus ou moins considérable selon les conditions des membranes, la qualité du sang et l'état de la température, et que le degré de rougeur est en raison composée de ces trois circonstances; fait qui, comme le dit l'auteur lui-même, avait été signalé depuis long-temps par Morgagni. Les recherches et les expériences de M. Polidoro, faites en petit nombre sur l'aorte et peu variées, ne seront certainement pas sans intérêt pour la science, mais n'offriront rien de curieux aux lecteurs après les travaux des médecins français sur ce point d'anatomie pathologique. TH. C. 38. DE LA SAIGNÉE DANS LE TRAITEMENT DES PHLEGMASIES PULMONAIRES; par DUCASSE fils, de Toulouse, D. M. P. (Revue médicale; février 1826.) Ce médecin, en prouvant l'utilité de l'emploi de la saignée dans les phlegmasies pulmonaires, se fonde sur l'importance des poumons dans l'économie, sur la quantité de sang qu'ils reçoivent, l'effet subit qu'a la phlebotomie sur la masse totale du sang comparée à l'action lente et éloignée des sangsues dans le même cas; plusieurs raisons qu'il a ajoutées encore nous paraissent excellentes, mais elles sont si bien connues et si peu contestées que nous craignons un peu que M. Ducasse ne se soit fait illusion sur la nécessité de son travail, vu le trèspetit nombre des partisans d'une doctrine contraire. Quelles que soient les erreurs où aient pu nous entraîner les théories funestes qui effraient tant M. Ducasse, on saigne à peu près partout, dans les cas de phlegmasie pulmonaire, et nous avons même vu qu'on saignait trop. 39. OBSERVATION D'HYDROPHOBIE RABIENNE ; par Étienne PLEINDOUX fils. (Revue médicale; février, 1826.) Dans cette observation le malade ne se douta jamais que le chien qui l'avait mordu fût enragé. Les symptômes d'hydrophobie ne se déclarèrent qu'au 45o. jour, et finirent par la mort après avoir duré 60 heures environ. On avait employé une saignée, des sangsues, l'onguent mercuriel en frictions et l'application de la glace autour du cou. L'autopsie cadavérique faite par M. Pleindoux seul, personne ne voulant l'aider, pas même les médecins qui avaient soigné le malade, ne lui fit voir que des lésions à peu près insignifiantes, consistant surtout en une rougeur violacée de la muqueuse aërienne. Le cœur était vide de sang, et il n'existait rien d'analogue aux vésicules de Marochetti. Les réflexions qui suivent tendent à établir que cette maladie consiste uniquement en une violente angine inflammaet que le mot rage devrait être banni du langage toire, médical. |