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l'air, et se résout en liqueur d'une couleur semblable à celle du sérum du sang.

Il paraît que dans cette expérience l'acide sulfurique détruit, à l'aide de la chaleur, la matière colorante, sans altérer sensiblement la matière active du cytise; mais, après avoir subi cette opération, cette substance ne précipite plus la solution de noix de galle. Il est probable que cette propriété était due à la matière colorante, puisque, lorsqu'on l'a détruite au moyen de l'acide sulfurique, la matière active du faux ébénier ne précipite plus par ce réactif.

Nous avions essayé de décolorer cette matière active à l'aide du charbon animal; mais nos essais avaient été infructueux.

D'après ces derniers résultats, nous croyons qu'à l'avenir on devra considérer la couleur blanche jaunâtre comme l'une des propriétés physiques de la cytisine.

ALAMBIC A HAUTE PRESSION.

L'invention des autoclaves a éveillé l'imagination des constructeurs de vases culinaires. On a modifié la fermeture des marmites; et l'affreux accident arrivé au chanteur Nardi, a fait naître l'idée d'ajouter à la soupape de sûreté un opercule, bouché avec un disque de métal fusible, qui se fond à un degré donné, ou d'étain, qui se déchire à une pression très-inférieure à celle qui pourrait faire 'éclater la marmite.

Rassuré par ces moyens, M. Frogier a conçu le projet d'appliquer à la chaudière d'un alambic un appareil de pression, qu'il nomme sécuriclave, et qui permet d'élever la température d'un bain-marie jusqu'à cent quarante degrés et plus. On y trouve l'avantage de la distillation à feu nu, sans en avoir les inconvéniens. Si l'on veut se servir pour

une forte décoction de la chaudière seule, sans appareil distillatoire, on applique dessus la calotte A (figure 1), munie de sa soupape de sûreté, et l'on opère avec un simple sécuriclave. Si l'on veut distiller, en remplacera la soupape par un champignon B, qui sert de rectificateur, en ajoutant un col de cygne C, garni à son sommet d'un robinet D on peut, en fermant le robinet, faire subir une forte coction aux matières avant de les distiller. La soupape de sûreté est alors placée sur un des côtés de la calotte, et l'appareil distillatoire est complet au moyen du serpentin et du réfrigérant E, F.

:

Cet appareil, dont on peut voir le modèle chez M....., chaudronnier-tôlier, rue du Pélican près la rue Croix-desPetits-Champs, nous a paru ingénieuse, et propre à accélérer des distillations, sans que les produits aient un goût d'empyreume. Cet alambic est peut-être un peu trop compliqué; mais le principe sur lequel il est construit est bon, et il est facile de simplifier l'instrument. C. L. C.

RÉPONSE

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A l'auteur anonyme des Observations sur le système floral. (Journal de Pharmacie, novembre 1820, p. 552.)

Par M. LEFÉBURE.

DANS l'état de sommeil profond où languit aujourd'hui la science de la botanique, il m'est agréable, Monsieur de trouver au moins un maître de l'école moderne disposé à discuter les principes d'une nouvelle méthode propre à faire cesser l'obscurité de son enseignement actuel, et la répugnance du public à s'occuper d'une étude qui le rebute, et d'une science réputée occulte par le simple effet des ténèbres qu'on accumule sur elle depuis trente ans avec privilége.

En vous remerciant, Monsieur, des éloges que vous donnez à mon système floral, et qui suffisent pour y faire accorder la préférence sur tous ceux qui l'ont précédé, permettez-moi de répondre aux objections dont votre esprit éclairé le croit pourtant susceptible. Voici la première :

«< ..... Mais celui qui est déjà instruit dans cette science, » et qui voudra entrer dans les détails, verra que cette nou» velle méthode présente plus d'exceptions que celles qui » sont déjà connues. >>

Pour vous convaincre, Monsieur, que cette observation est étrangère à mon ouvrage, veuillez le considérer en luimême et isolé de la méthode dont vous êtes déjà instruit, puisque nulle analogie ne fournit matière à rapprochement entre la conception de cette méthode qu'on s'efforce en vain de réaliser depuis 1789, et le système complet que je présente dans son entier.

Ce système est simple, il ne faut que l'exposer, comme vous l'avez fait vous-même, pour juger de sa clarté. Tous les végétaux de la terre n'offrent, d'après l'analyse, que quatre modèles de fleurs distribuées ensuite, Par tribus d'après l'étamine,

Par familles d'après leurs pétales,

Par genres d'après l'essence de leur fruit,

Et par espèces d'après les six formes principales ou catégories de leurs feuilles.

Si nulle plante au monde ne fait exception à cette série de lois générales, vous auriez donc pris pour des exceptions dans ma méthode les nombreuses différences qu'elle peut avoir avec celle de l'école, et dont vous êtes déjà instruit, mais qui n'a nul rapport avec la mienne, laquelle, au contraire, n'admet aucune loi d'exception à l'ordre précédemment exposé. C'est ce que prouvent les sept cent cinquante figures des genres de fleurs indigènes de la France que vous voyez, dans mon système floral, se ranger conformément à cet ordre sans interruption.

Par l'effet d'une distraction, sans doute, vous avez pris pour un supplément au Boston de Flore la Clef du jardin de l'univers, qui lui est antérieur, et vous dites:

<< L'auteur s'est aperçu que son jeu de cartes ne pouvait » point servir à ranger toutes les plantes connues; aussi » a-t-il fait un nouveau tableau qu'il appelle clef du jardin » de l'univers. etc. »

C'eût été une folie de ma part de croire que je pouvais figurer dans cinquante-deux cartes toutes les plantes connues, car leur nombre se porte à plus de quarante mille; aussi n'est-ce pas l'office que remplit le boston de Flore. Il est destiné à faire entendre sur-le-champ à des enfans ce que des savans ont quelquefois l'air de ne pas comprendre, c'està-dire, 1°. que les cartes se partagent en quatre couleurs, comme les fleurs en quatre sections; 2°. qu'elles se distinguent par leurs dix points, comme les fleurs par leurs dix étamines; 3°. qu'elles présentent douze figures de matadores, comme les fleurs douze aspects organiques différens : d'où il suit qu'en accompagnant chaque carte de la figure de chaque fleur correspondante, on est à l'instant tout aussi avancé dans la connaissance élémentaire des plantes que dans celle des cartes; tandis que, la méthode de l'école exige l'apprentissage de deux mille termes tirés du grec, avant de pouvoir s'en servir.

Il n'en est pas de même du boston de Flore: dès qu'on a pris connaissance des cinquante-deux cartes, sans être obligé de retenir les noms techniques des figures qu'elles représentent, on peut passer de suite à l'étude du système floral, et, sans autre secours que lui, reconnaître à leurs fleurs les sept cent cinquante genres indigènes de la France, dessinés d'après nature, ainsi que les quinze cents feuilles caractéristiques des espèces de Paris; ce qui, sous un volume d'un format commode, remplace avantageusement d'immenses herbiers très-coûteux.

Quant à l'atlas botanique ou clef du jardin de l'univers,

il présente en un seul tableau le point précis où viendrait se placer chaque plante d'après l'ensemble de ses caractères, si l'espace où elles sont indiquées était assez grand pour contenir toutes celles qui couvrent la terre. Cet ouvrage honorablement accueilli par l'Institut, sert d'introduction aux deux autres, comme une mappe-monde aux cartes géographiques du globe. La lettre à M. Jussieu, qui le termine, est, depuis sa publication en 1817, restée sans réponse, comme le rapport demandé à ce savant par l'Institut est resté sans effet après quinze mois de dépôt du manuscrit relatif à la flore de Paris; M. Gilibert observe que le même silence gardé par tous les professeurs qui ont porté le nom du chef de l'école, n'a pas contribué à accréditer le système de Linné, qu'Adanson se chargeait de déprimer. Aujourd'hui que le système de Linné se rattache intimement à celui de Tournefort, peut-être l'école actuelle se fera-t-elle un plaisir autant qu'un devoir de revenir aux principes de son fondateur, puisque ce retour doit lui rendre l'illustration dont elle est déchue depuis qu'elle les a exclus de l'enseignement public.

Vous êtes surpris, Monsieur, de voir dans le boston de Flore la gratiole à côté de la valériane; la crête de coq à côté de la lobélie. Mais, vous savez à présent que ces fleurs ne sont que des exemples donnés de celles qui doivent habiter chaque division; ainsi la division trois précède la division quatre, et ainsi de suite; je n'ai pas besoin d'étendre cette explication.

Plus bas vous dites:

« L'auteur, en réunissant sous le titre de fleurs composées >> les syngénétiques avec les amentacées, s'écarte entièrement » de l'ordre naturel, puisque les syngénétiques sont toutes » à corolle monopétaleet complète, tandis que les amentacées >> n'ont que des périgones, etc. »

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Remarquez, Monsieur, que ce qui serait contre nature ce serait de mêler des fleurs composées avec des fleurs distinctes.

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