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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

QUATRIÈME SUPPLÉMENT.

AAGARD, (Nicolas et Chré(Nicolas et Chrétien) furent frères et naquirent l'un et l'autre au commencement du siècle passé à Wibourg en Danemarck. Ils se firent connoître, le premier par quelques ouvrages de philosophie et de physique, sur le style du nouveau Testament, les Feux souterrains, la Renaissance du Phénix. Le second, par des Poésies latines, pleines de douceur et d'élégance, et qui ont été insérées dans le recueil des Poëtes Danois.

AALAM, vivoit dans le neuvième siècle et cultiva la science qui étoit en vogue de son temps, et sur-tout dans sa nation, c'està-dire l'Astrologie. Cher au calife 'Adadodaula, il fut dédaigné par son successeur, et se retira dans une solitude où le chagrin et l'ennui hâtèrent la fin de sa vie.

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II. AARON (St.) vivoit dans le 6e siècle; il devint abbé d'un monastère placé dans une petite isle qui depuis a été jointe an continent. Ce monastère a été l'origine de la ville de SaintMalo; St. Aaron partagea les

SUPPL, Tome I.

travaux apostoliques de l'évêque de ce nom. Une église du diocèse de Saint-Brieux est sous le vocable de St. Aaron.

VI. AARON-BEN-ASER (rabbin célèbre), vivoit dans le cinquième siècle. On lui attribue, ainsi qu'à Ben-Nephtali, l'invention des points et des accens qui facilitent l'étude et la connoissance de la langue hébraïque.

VIII. AARON de Bisztra, (Pierre-Paul) religieux Jésuite, devenu évêque de Fogaras, en Transilvanie, est mort en odeur de sainteté en 1760. On a imprimé de lui en langue Valaque un ouvrage sous ce titre : Definitio et exordium sanctæ æcumenica synodi Florentina, etc., 1762, in-12.

X. AARON-SCHASCON > rabbin chef de la synagogue de Thessalonique, se rendit célèbre par ses écrits. On lui doit, I. La lèvre de la vérité. II. La loi de la vérité. Il y donne 232 déci sions sur des questions relatives aux ventes, prêts, louages, et autres contrats en usage chez les

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Juifs. On connoît encore deux rabbins du nom d'AARON. L'un a publié le jardin d'Eden, où il développe les maximes de la secte des Caraïtes qu'il avoit embrassée. L'autre, né à Barcelone, laissa un catéchisme, dont Hottinger s'est servi dans son Traité du droit des Hébreux. Il mourut en 1292.

ABAFFI (Michel) fils d'un magistrat d'Hermanstad, devint prince de Transilvanie par son courage et les secours du sultan des Turcs en 1661, après avoir triomphe de Chimin Janes, son compétiteur. Il attaqua l'Empereur, et servit vaillamment la Porte dans sa guerre contre la Hongrie.

ABANTIDAS, né à Sicyone, usurpa le souverain pouvoir dans sa patrie. Les citoyens assemblés avoient déféré le gouvernement à Clinias, réputé le plus sage et le plus brave des Sicyoniens. Aban tidas le fit assassiner, et poursuivit avec barbarie tous les parens et les amis de sa victime. Clinias avoit épargné Aratus âgé de sept ans. L'enfant avoit échappé au massacre de tous ses proches, en se réfugiant au milieu du tumulte dans la maison de Sozo, la propre sœur du tyran. Cette femme généreuse en prit soin, cacha aux recherches de son frère, et l'envoya quelque temps après à Argos. Bientôt Abantidas fut puni de son ambition, et de ses crimes. Dinias et Aristote le dialecticien donnoient des leçons publiques d'éloquence; le tyran venoit souvent les entendre, et ce fut dans leur école que les vengeurs de Clinias le firent expirer sous leurs coups, et délivrèrent Sicyone de son injuste puissance.

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ABAQUA, fut mère de l'em pereur Maximin qui succéda à Alexandre Sévère. Elle étoit Alaine de nation, et épousa le Goth Mecca. C'est dans un village de la Thrace qu'elle donna le jour à Maximin qui resta long-temps simple berger.

ABASCANTUS naquit à Lyon et y devint le médecin le plus célèbre de son siècle. Galien, son contemporain, loue son antidote contre la morsure des serpens, connu encore sous le nom d'antidote d'ABASCANTUS.

* I. ABASSA, irrité contre Mustapha I, empereur des Turcs, se révolta sous prétexte de venger la mort du sultan Osman, et fit passer au fil de l'épée un grand nombre de Janissaires. Le muphti et le général des Ja– nissaires profitèrent de cette rebellion pour déposer Mustapha et pour placer Amurat IV sur le trône. Le sultan peu de temps après s'accommoda avec Abassa. Il l'envoya en 1634 à la tête d'une armée de 60,000 hommes contre les Polonois qui pressés par les Russes, firent la paix avec ceuxci, et se préparèrent à une vigoureuse défense contre les Turcs, occupés alors contre les Persans. Le Sultan voulant tourner toutes ses armes contre la Perse, sacrifia Abassa aux intérêts de l'état, et le fit étrangler, sous prétexte qu'il étoit entré en Pologne sans son ordre. Par cette exécution la paix fut rétablie entre les Polonois et la Porte. Abassa avoit des qua¬ lités brillantes et dangereuses.

* ABAUZIT, (Firmin) naquit à Usès le 11 novembre 1679, de parens Calvinistes; sa mère persécutée en France et priyée de son fils, vint cependant à bout

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de l'envoyer à Genève en 1689. Il fut bibliothécaire de cette dernière ville, où il vécut dans une sage obscurité. Il se retira sur la fin de ses jours dans une petite solitude à portée de Genève; c'est là qu'il termina sa longue carrière le 20 Mars 1767. C'étoit un homme sans prétention, sans faste, doux, communicatif, officieux. Ses études et ses voyages avoient étendu ses lumières sur presque toutes les sciences belles-lettres, antiquité, histoire, physique, histoire naturelle, mathématiques; il approfondit tout, et ne fut jamais avare de ses connoissances. Dans un voyage qu'il fit en Hollande en 1698, il gagna l'amitié de Bayle et l'estime de Basnage et de Jurieu. A Londres, Saint-Evremont se plut avec lui; et Newton lui envoya son Commercium epistolicum, avec ces mots : vous êtes bien digne de juger entre Leibnitz et moi. Jean Perri, cet Ingénieur habile, qui alla en Russie exécuter les projets du czar Pierre, fut son ami particulier. Enfin, la réputation d'Abauzit parvint jusqu'au roi Guillaume qui lui fit des offres avantageuses pour le retenir en Angleterre, mais la tendresse maternelle le rappela à Genève. On a de ce savant quelques ouvrages en faveur de l'Arianisme moderne, entr'autres un Commentaire sur l'Apocalypse, où les erreurs de cette secte sont défendues avec une vivacité bien peu philosophique. Tout ce qu'il a écrit en faveur du Socinianisme a été recueilli sous le titre de Tome I. dès Œuvres diverses de M. Abauzit, Londres, 1770, in-8.0 Mais il est principalement connu par une nouvelle édition de l'Histoire de Genève de Spon, 1730, in-4o,

2 vol. et 4 vol. in-12. L'éditeur a non-seulement rectifié cette Histoire, mais il l'a augmentée de notes très-amples, et y a joint les actes et autres pièces qui lui servent de preuves. On lui doit enfin trois Dissertations latines sur des inscriptions antiques découvertes à Genève 1731.

fut ainsi nommé d'une terre dans ABBATEGIO, (Marian d'ỳ l'Abruzze, où il naquit dans le lestin, son savoir et son courage quatorzième siècle. Moine Cél'élevèrent au généralat de son ordre, et le firent nommer gouverneur d'Aquila en 1317.

ABBATISSA, (Paul) né à Messine, devint l'un des plus célèbres poëtes de Sicile vers l'an 1570. Il traduisit en vers italiens l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, et les Métamorphoses d'Ovide.

médecin Italien, né dans l'Etat ABBATIUS, (Balde-Ange) 1589, un très-savant Traité ecclésiastique, fit imprimer en sur les vipères, in-4°; il y paroît au-dessus des préjugés de son siècle.

ABBT, (Thomas) né en 1738' à Ulm, mort à Buckeburg en 1766. Ses principaux ouvrages sont: I. Un traité du Mérite. II. Un autre sur la mort pour la patrie. III Une traduction de Salluste. Tous trois sont estimés en Allemagne. M. Nicolaï a donné la Vie de T. ABBT, et publié ses Euvres posthumes.

ABDALCADER, surnommé Ghili, parce qu'il étoit né dans le Ghilan, province de Perse, est renommé chez les Orientaux par sa piété et sa prière ainsi conçue : «< Dieu tout-puissant,

comnieje ne t'oublie jamais et que je te rends un culte continuel, daignes de même te souvenir quelquefois de ton serviteur. » Il semble que la devise de ce dévot étoit rien pour rien.

ABDON (St.) Persan de nation, souffrit le martyre l'an 250, sous la persécution de Dèce. Son corps fut transporté dans le ci'metière de Pontien près de Rome, 'et l'on y voit encore un morceau 'de sculpture antique, représentant la figure de ce Saint, ayant 'sur la tête la mitre ou bonnet Persan, et une couronne comme martyr. Le nom d'ABDON est placé dans le calendrier de Libère.

er I. ABEILLE (Gaspard) naquità Riez en Provence l'an 1648. Sorti de sa province dans sa première jeunesse, il vint à Paris, et s'y fit rechercher par l'enjouement de son esprit. Le maréchal 'de Luxembourg se l'attacha, en lui donnant le titre de son secrétaire. Le poëte suivit le héros dans ses campagnes. Le maréchal lui donna sa confiance pendant ́sa vie, et à sa mort il le recommanda à ses héritiers, comme un homme estimable. En vivant avec les grands, il sut se faire respecter par un mélange heureux de Tiberté et de prudence. C'est ce qu'il disoit lui-même, en ajoutant qu'il n'avoit pas été réduit à s'écrier, comme le Bourgeois de Molière, qui avoit voulu s'allier à la Gentilhommerie: Ah! George Dandin! où l'es-tu fourré? M. le prince de Conti et M. le duc de Vendôme l'honorerent de leur familiarité. Il leur plaisoit par sa conversation vive et animée. Les bons mots qui auroient été communs dans la bouche d'un autre, il les rendoit piquans par

le tour qu'il leur donnoit, et par les grimaces dont il les accompagnoit. Un visage fort laid et plein de rides, qu'il arrangeoit comme il vouloit, lui tenoit lieu de différens masques. Quand il lisoit un conte ou une comédie ༡ il se servoit fort plaisamment de cette physionomie mobile, pour faire distinguer les personnages de la pièce qu'il récitoit. L'abbé Abeille eut un prieuré, et une place à l'académie Françoise. Nous avons de lui des Odes, des Epitres, plusieurs Tragédies une Comédie et deux Opéra. Un prince disoit de sa tragédie de Caton, que « si Caton d'Utique ressuscitoit, il ne seroit pas plus Caton que celui de l'abbé Abeille.» On peut ajouter que si l'auteur de Caton revenoit au monde, il n'y seroit reçu ni comme un Racine, ni comme un Corneille. Il savoit bien ce qui fait les bons poëtes, mais il ne l'étoit pas. Son style est foible, lâche et languissant. Il ne mit point dans sa versification la noblesse qu'il avoit dans son ca-· ractère. Plusieurs écrivains ont conté l'anecdote suivante sur sa tragédie de Coriolan; mais d'autres l'ont niée avec plus de raison. Elle commençoit, dit-on, par une scène entre deux Princesses dont l'une disoit à l'autre :

Vous souvient-il, ma sœur, du

feu roi notre père? l'autre actrice hésitant à répondre, un plaisant reprit à haute voix : 9.

Ma foi, s'il m'en souvient, il ne

m'en souvient guère. C'est ce que le public disoit des ouvrages de l'abbé Abeille, un mois après leur impression. Il faut pourtant excepter sa comédie de

Crispin Bel esprit, qui est gaie et semée de traits vifs et plaisans. Elle fut jouée sous le nom de la Thuillerie. (Voyez ce mot.) Ses autres tragédies sont Argelie, représentée en 1678. Soliman joué en 1680, et Hercule en 1681. Abeille mourut à Paris le 21 Mai 1718.

ABELLA, née à Salerne, se rendit célèbre par ses connoissances en médecine sous le règne de Charles d'Anjou. Outre plusieurs autres ouvrages, elle a laissé un Traité sur la bile noire, (de atra bile) qui obtint plusieurs éditions.

ABIATHAR, petit-fils d'Héli, grand-prêtre des Juifs, partagea avec Achitob l'honneur de la grande sacrificature, tandis que la puissance judiciaire fut confiée au prophète Samuel.

ABOABDELI, dernier roi de Grenade, Voyez FERDINAND V le Catholique.

ABOULAINA, fille d'un savant Arabe, aussi célèbre par son esprit que par sa beauté. Son père pauvre et cherchant à être protégé, alloit chaque matin saluer le Visir, et en revenoit toujours sans emploi. Aboulaina dégoûta son père du métier de courtisan, en lui citant à propos une maxime d'un poëte Arabe, relative à l'adoration des idoles. « Ne servez pas, lui dit-elle, qui n'entend point, qui ne voit point, qui ne vous procure aucun avantage. »

ABOUNAVAS, poëte Arabe, se distingua à la cour du célèbre calife Aaron al Raschid par les graces de son esprit. Pour jouir sans cesse de son entretien, ce prince lui donna un logement près de lui.

ABOU-RIHAN, astronome Persan, surnommé par les Orientaux le Docteur très-subtil, voyagea pendant quarante ans dans les Indes, et publia un traité sur l'Astrologie judiciaire.

ABREU, (Emmanuel de) missionnaire Espagnol dans le Tunquin, y périt pour la foi en 1736, avec trois autres de ses compagnons.

ABRIANI, (Paul) né à Vicence, entra dans l'ordre des Carmes, et se fit ensuite séculariser en 1654. Il est auteur de quelques traductions italiennes et de deux volumes de Lettres. Il est mort à Venise, en 1699, âgé de 92 ans.

ABROTA, femme de Nisus souverain de Mégare, mérita ses regrets après sa mort par sa bienfaisance et ses vertus. Il lui fit élever un magnifique tombeau, et ordonna que les Mégariennes porteroient à jamais des habillemens de même forme et de même couleur que celui qu'Abrota portoit dans la dernière année de sa vie. Il chercha ainsi à tromper sa douleur, en voyant dans toutes les femmes qui l'entouroient l'image de celle qu'il avoit perdue.

ABROTELIE, femme de la ville de Tarente, cultiva les lettres et la philosophie. Jamblique l'a citée comme l'un des soutiens de la secte de Pythagore.

I. ABRUZZO, (Balthazar) Sicilien, né à Castel-Bono, en 1601, fut tout à la fois philosophe et jurisconsulte renommé. la publié divers ouvrages de Droit civil et canonique, et défendu avec chaleur les droits de Ferdinand le Catholique sur la

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