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se rapportent à des déclinaisons opposées du soleil. Dans les régions équatoriales ces courbes présentent leurs inflexions en sens opposés, de manière que l'influence de la déclinaison du soleil est tout à fait manifeste. On en peut juger par la figure 241, où la ligne pleine représente la courbe de la variation diurne moyenne de la déclinaison pendant l'été, à Sainte-Hélène, et la ligne

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Fig. 241.

ponctuée représente la courbe de l'hiver. Dans les régions tempérées, l'effet est moins facile à discerner.

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4° Les variations de l'intensité magnétique horizontale sont soumises à la loi suivante : L'intensité magnétique horizontale est sujette à une variation qu'on peut regarder comme la somme de deux variations élémentaires dont l'une est à période diurne, l'autre à période semi-diurne. L'amplitude de la variation à période semidiurne dépend de la latitude géographique et est nulle à l'équateur. Les phases successives de la variation totale dépendent d'ailleurs de la distance angulaire du soleil au méridien magnétique.

La composante verticale de l'intensité magnétique est également soumise, dans ses variations, à une loi très-simple que l'on peut énoncer comme il suit : Les variations de la composante verticale ont les mêmes périodes que les variations de la composante horizontale; mais les maxima de l'une correspondent aux minima de l'autre, et réciproquement. Ces dernières variations présentent quelques irrégularités qui ne se rencontrent pas dans les variations de la composante horizontale; cette circonstance paraît résulter de l'imperfection du procédé par lequel on mesure la composante verticale.

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En combinant les deux lois précédentes, on trouve l'énoncé suivant Les variations diurnes de l'inclinaison suivent une loi analogue à celle des variations diurnes de la déclinaison; mais elles sont en avance de trois heures sur ces dernières.

5° Les lois des variations de l'intensité totale sont moins faciles à reconnaître, faute d'observations suffisantes, surtout au voisinage de l'équateur. On peut cependant distinguer dans ces variations deux maxima et deux minima diurnes. En hiver, l'intensité totale est plus

grande qu'en été. D'ailleurs les circonstances locales paraissent exercer une très-grande influence.

En résumé, on peut dire que toutes les variations diurnes magnétiques dépendent du soleil. Dans les latitudes moyennes elles ont toutes une période de douze heures; mais, comme l'interposition du globe terrestre entre le soleil et l'aiguille aimantée diminue l'amplitude de l'oscillation nocturne, la marche des phénomènes semble indiquer l'existence simultanée de deux périodes, l'une de vingtquatre, l'autre de douze heures. La latitude géographique influe naturellement sur les phénomènes, et à l'équateur quelques variations ne montrent plus qu'une période simple de douze heures, la période de vingt-quatre heures ayant disparu.

359. Hypothèses sur la cause des variations diurnes du magnétisme terrestre. Le P. Secchi croit trouver l'origine de ces variations dans l'hypothèse qui fait du soleil un aimant d'une grande puissance, agissant par influence sur le globe terrestre. Il est visible. que, dans cette hypothèse, les phénomènes doivent dépendre principalement de la distance du soleil au méridien du lieu de l'observation, et, comme le soleil traverse deux fois par jour ce méridien, il est évident que la période principale des variations magnétiques ne doit pas être de vingt-quatre, mais de douze heures. D'ailleurs l'influence du soleil doit être plus grande lors de son passage au méridien supérieur que lors de son passage au méridien inférieur; la période secondaire de vingt-quatre heures trouverait ainsi son explication.

Faraday attribuait les variations diurnes aux changements de température de l'atmosphère. Ayant démontré que l'oxygène de l'air est magnétique, il fut naturellement conduit à admettre que l'atmosphère terrestre agit sur l'aiguille aimantée; mais cette action doit nécessairement varier avec la température, car l'oxygène, comme tous les corps magnétiques, perd une partie de son intensité magnétique à mesure que sa température s'élève. Le matin, l'atmosphère est plus chaude et moins magnétique à l'est; par conséquent l'aiguille doit se porter vers l'ouest, et la déviation est maximum lorsque la différence de température des régions est et ouest de l'atmosphère

mur la plus grande possible, c'est-b-dire vers neuf heures du matin. Le wilt. c'est Finverse qui a Lea: aussi faiguille se porte vers l'est. 1. parali di£cle despliquer dans cette hypothèse l'existence d'une periode de douze heures.

Du reste, ces deux hypothèses sont possibles, et il peut très-bien « faire que les deux causes qu'elles assignent agissent simulta

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$69. Perturbations magnétiques accidentelles.—Outre les variation régulières dont nous venons de parler, on observe, à des époques dont le retour n'a rien de régulier, des agitations ou pertorations extraordinaires de l'aiguille aimantée que l'on a appebine perturbations accidentelles ou orages magnétiques. Arago avait reconta que ces phénomènes concordaient avec l'apparition d'aurores bales et fobservaient simultanément en divers points éloignés du continent européen. Les travaux importants de l'Association magnétique allemande démontrèrent que ces orages magnétiques revenaient accidentellement et sans régularité; qu'ils avaient lieu en même temps dans toute l'étendue du territoire des observations; que la correspondance se soutenait de la manière la plus complète et la plus surprenante, non-seulement dans les grandes oscillations, mais dans presque toutes les plus petites, en sorte qu'il ne restait rien, quant à l'existence et à la direction de la perturbation, qu'on pût légitimement attribuer à des causes locales. Il n'en était pas de même pour la grandeur des perturbations, que l'on trouva généralement plus faibles aux stations méridionales qu'aux stations septentrionales, de sorte qu'en Europe l'énergie de la force perturbatrice devait être regardée comme d'autant moindre qu'on avançait davantage vers le sud. Mais la discussion des observations conduisait en même temps à admettre l'existence d'autres actions probablement indépendantes les unes des autres. Les observations faites dans les colonies anglaises et discutées M. le colonel Sabine ont donné plus de précision aux par connaissances antérieures). Ainsi le caractère simultané des per

(1) Proceedings of the Royal Society of London de 1840 à 1860, et X, 624 (1860); Philos. Mag., (4), XXIV, 97 (1862), et Ann. de chim, et de phys., (3), LXIV, 491 (1869).

turbations a été encore manifeste lorsqu'on a comparé les observations faites simultanément à Prague et à Breslau, en Europe; à Toronto et à Philadelphie, dans l'Amérique du Nord. L'occurrence de ces orages magnétiques a toujours semblé fortuite, mais ils se sont caractérisés par des affections communes au globe entier et simultanément manifestés dans les stations les plus distantes.

Un autre résultat annoncé par M. le colonel Sabine, c'est que les perturbations, quelque irrégulières qu'elles paraissent quand on les considère individuellement, seraient néanmoins, dans leurs effets moyens, des phénomènes strictement périodiques, qui suivent pour chaque élément, avec chaque lieu, si on prend la moyenne d'un grand nombre de jours, une loi dépendante de l'heure solaire vraie, et qui constituent ainsi une variation moyenne diurne totalement distincte de la variation diurne régulière. Cette relation des perturbations avec une loi dépendante de l'heure solaire conduisit à les attribuer à l'action du soleil. M. le colonel Sabine a été plus loin : il a trouvé une variation périodique de la grandeur et de la fréquence des orages magnétiques correspondant exactement pour la durée de la période, et coïncidant pour les époques des maxima et des minima avec la période décennale de la fréquence et du nombre des taches. du soleil que M. Schwabe a déduite de ses observations systématiques commencées en 1826 et continuées pendant les années suivantes. Cette correspondance entre les orages magnétiques et les changements physiques de l'atmosphère du soleil éliminerait toute hypothèse qui assignerait à la cause des perturbations magnétiques une origine locale, soit à la surface, soit dans l'atmosphère de notre globe, soit dans le magnétisme terrestre lui-même, et obligerait à les rapporter à l'influence solaire sans faire connaître cependant le mode suivant lequel s'exerce cette influence.

1543.

1596.

BIBLIOGRAPHIE.

HARTMANN, Découverte de l'inclinaison. Voir Dove, Repert., II, 129. NORMANN, The new attractive; containing a short discourse of the magnet or loadstone and among other his virtues, of a new discovered secret and subtil property, concerning the declination of the needle touched therewith under the plaine of the horizon, London, 1596.

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