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BULLETIN

DE LA SOCIÉTÉ LIBRE

DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES

DE MONTPELLIER.

N. I.

AVERTISSEMENT.

Des mémoires, des observations, des

ES

morceaux détachés sur différens points relatifs aux sciences exactes ou à la littérature, n'ont qu'une existence fugitive et presque nulle sans le secours de l'Impression. Ce moyen de communication ne pouvoit être méconnu ni négligé par une “Société libre, qui n'a pour mobile que le seul intérêt de la Science; mais l'emploi

de ce moyen demeure subordonné à des ressources qui n'existent que dans le zèle. Ces motifs déterminent la Société des sciences et belles-lettres de Montpellier à publier successivement, et dans des intervalles sensiblement égaux, des bulletins qui contiendront en entier, ou offriront par extrait, certains mémoires qui lui seront présentés, soit par ses membres, soit par des savans étrangers. L'émission de ces bulletins sera fréquente, sans être périodique ; et leur volume, proportionné aux circonstances: ils seront tirés à un petit nombre d'exemplaires, et offerts aux Compagnies savantes, aux amis des lettres, à qui ils sont principalement destinés.

Se trouve à Montpellier, chez TOURNEL père et fils, Imprimeurs de la Société.

EXTRAIT

D'UN Mémoire sur la REPRODUCTION considérée dans les divers corps organiques, lu à la Société, le 14 nivose an 4,

PAR le Citoyen DRAPARNAUD, Professeur d'Histoire Naturelle à l'École centrale de l'Hérault.

DANS

ANS ce Mémoire qui est très étendu, et qu'accompagnent des figures soignées, le Citoyen DRAPARNAUD parcourt rapidement les divers mode de reproduction que présentent les diverses classes. de corps organisés. On y remarque surtout des observations intéressantes sur la génération des Reptiles, des Mollusques, des Crustacés, des Insectes et des Plantes.

L'auteur établit d'abord deux modes de reproduction dans les corps organiques: l'un qu'il appelle reproduction générative, et qui a lieu par le concours des sexes; l'autre, qu'il nomme reproduction évolutive, et qui s'opère sans fécondation (1). Il observe que ces deux modes de reproduction présentent des différences dans les divers êtres: que quelquefois ils se rapprochent; et qu'il est souvent difficile de distinguer les gemmes des véritables œufs ou graines. Il établit des com

(1) Chez les êtres doués de la reproduction évolutive, le mâle et la femelle sont également gemmipares. Dans la reproduction générative, au contraire, la femelle seule enfante; c'est elle qui porte les germes et qui les nourrit

paraisons entre la nutrition et la reproduction, et fait voir que ces deux fonctions se ressemblent à beaucoup d'égards. Par l'une, s'opère la conscrvation de l'individu; par l'autre, la conservation de l'espèce. Le résultat de la première est la formation continuelle de parties organiques; celui de la seconde est la formation d'un nouvel individu, par l'aggrégation de ces mêmes parties. L'analogie est surtout plus complète entre la nutrition et la reproduction évolutive. L'une et l'autre sont d'autant plus actives, que les êtres ont une organisation plus simple.

Après avoir parcouru les animaux à sang chaud, et la première classe des animaux à sang froid, le Citoyen DRAPARNAUD passe aux Reptiles. Il les divise en deux ordres, d'après leur mode de reproduction. Chez les premiers, les œufs éclosent dans l'utérus; et on les a, pour cette raison, appelés vivipares: de ce nombre sont les Salamandres terrestres, la Vipère, le Chalcide. Chez les seconds, les œufs éclosent hors du corps de l'animal: et dans cette classe sont tous les autres reptiles connus. L'auteur divise encore les reptiles d'après le mode de fécondation. Chez les uns, l'accouplement est imparfait; les œufs sont fécondés hors du corps de l'animal, ou du moins hors des ovaires, et l'eau est le véhicule du sperme fécondateur; les petits sortent de l'oeuf ou de l'utérus à l'état de larves, et ont des mutations à subir avant de parvenir à l'état parfait: de ce nombre sont tous les reptiles aquatiques. Chez les autres, l'accouplement est complet, et s'opère comme dans les oiseaux; les œufs sont fécondés dans le corps de l'animal: et de ce nombre sont les reptiles terrestres.

L'on sait que la génération de la grande salamandre terrestre (Lacerta salamandra, LINN. syst. nat.), n'était encore que très-imparfaitement connue. L'auteur a entièrement éclairci ce point intéressant de l'Erpétologie; et il a prouvé que cette salamandre est vivipare, et que le Proteus tritonius, LAURENT. syn. Reptil. 35, n'en est que la larve encore jeune. Il s'est aussi occupé des autres espèces de salamandres et de leur classification. Il les distingue en deux ordres, dont voici les caractères.

SALAMANDRE.

Corps nu: une queue et des pattes.
Accouplement imparfait.

Larves (ou Protées) respirant, dans l'âge adulte, par des poumons; et dans la jeunesse, par des branchies situées postérieurement aux deux côtés de la tête, et munies chacune de trois tubes frangés. Aquatiques.

Queue plate.

Qufs éclosant hors du corps de l'animal. Protées. Tubes des branchies recourbés en avant. Doigts longs et acuminės.

Terrestres.

Queue arrondie ou un peu comprimée.
Œufs éclosant dans l'utérus.

Protées. Tubes des branchies droits. Doigts courts et obtus.

Nous ne suivrons pas le Citoyen DRAPARNAUD dans tout le cours de son mémoire. Il termine ses considérations sur les animaux, en observant que l'albumen, le vitellus, et même les enveloppes

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