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la production du chant ou du cri, qui, infiniment plus sonores, se rapprochent beaucoup par leur nature et par celle des organes qui les produisent du son des instrumens à vent ».

OBSERVATION sur les bons effets des Moyens Révulsifs dans un accouchement difficile, lue à la Société le 6 Messidor

an 9,

Par le Citoyen CHRESTIEN,,

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Une femme âgée de vingt deux ans, d'un': tempérament éminemment pituiteux, ayant la poitrine très-délicate, grosse pour la première fois, fut fatiguée vers le dernier terme de sa grossesse, d'une affection catarrhale qui lui procuroit une toux violente accompagnée d'expectoration. Trois jours avant celui de son accouchement qui s'annonçoit par quelques légères douleurs il s'en manifesta une très-vive au côté droit de la poitrine, sous le sein, avec gêne dans la respiration et diminution considérable des crachats, Dès-lors toutes les autres douleurs cessèrent. On fit tour à tour des applications calmantes et irritantes sur la partie douloureuse; les remèdes. incisifs furent donnés intérieurement, le tout sans succès. Le lendemain, en insistant sur les mêmes moyens, on crut retirer quelque avantage d'un demi-bain; la malade n'en éprouva nul soulagement, et il n'y eut pas le moindre relâchement au col de la matrice. Le troisième jour, le besoin, d'accoucher devenant plus pressant, on mit la malade dans un bain entier, qui faillit lui être funeste. La matrice resta dans l'inaction; la dou

leur de la poitrine devint plus intense, la respiration infiniment plus gênée, la figure livide, et le pouls s'écrasa. La malade étoit dans cet état quand je fus appelé.

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Changer la distribution des forces pour décider l'accouchement voilà l'indication urgente qui s'offrit à moi. L'administration des cordiaux à l'intérieur, me paroissoit dangereuse ; ils auroient augmenté le stimulus qui agissoit trop fortement sur les parties supérieures, et la fluxion qui existoit sur le poumon ou sur la plèvre recevant le plus léger accroissement, auroit fait périr brusquement la malade. Il falloit un moyen qui changeât promptement la direction des forces; qui en les reportant vers les extrémités inférieures, y decidât un stimulus et une fluxion capables de l'emporter sur ceux qui se faisoient sentir à la poitrine, et mettoient la matrice dans l'impossibilité de recevoir l'impression du stimulus vital indispensable pour procurer les contractions nécessaires à l'expulsion de l'enfant. Les moyens dérivatifs m'offrirent plus d'inconvéniens que les cordiaux donnés à l'intérieur D'après ma manière de voir, il étoit essentiel de stupéfier la partie douloureuse, pour rendre l'irritation plus facile dans d'autres parties éloignées, Quoique les embrocations très-fréquentes avec le laudanum liquide de Sydenham eussent été jusqu'alors infructueuses, je me décidai pour un très-grand emplâtre d'opium dont on couvrit le côté affecté, dans le même instant qu'on appliqua sur toute la cuisse du même côté, et à la plante des pieds, des sinapismes très-actifs. Dans moins de deux heures, leur action se fit sentir avec force, et trois heures après leur application, l'accouchement eut lieu sans le moindre accident.

MÉMOIRE sur la longitude et la latitude de Montpellier, déduites des triangles de la Méridienne de l'Observatoire de Paris, lu à la Société le 16 Messidor an IX.

Par le Citoyen DERATTE, Président de la Société Membre de l'Institut National.

On sait assez que les seules observations astronomiques peuvent donner immédiatement et avec précision la longitude et la latitude d'un lieu déterminé, qui d'ailleurs peuvent être conclues de la position géométrique de ce lieu par rapport à un autre, dont la latitude et la longitude sont exac

tement connues.

Les triangles de la Méridienne de l'Observatoire National de Paris, nous ont donné les distances Géométriques de Montpellier à cette Méridienne et à sa perpendiculaire. Ces deux distances, qui› fixent la position Géométrique de Montpellier à l'égard de Paris, ont été évaluées en toises; il seroit aisé de les réduire aux nouvelles mesures; mais cette réduction seroit inutile pour l'objet dont il s'agit.

On trouve dans le Livre de la Méridienne véri fiée, publié par Cassini de Thury, en 1744, deux Tables, l'une de la distance des principaux objets à la Méridienne de Paris et à sa perpendiculaire, l'autre des longitudes et latitudes des principaux lieux déterminés par les opérations Géométriques relatives à la prolongation de la Méridienne. Dans ces deux Tables la distance de Montpellier à la

Méridienne de l'Observatoire de Paris, est de 63847 toises vers l'Orient, et sa distance à la perpendiculaire à cette Méridienne, de 297603 toises; la différence des Méridiens, entre, Paris et Montpellier, est de 6 minutes 11 secondes en temps; la longitude de Montpellier, comptée de l'île de Fer, est de 21 degr. 25 min. 54 sec. et sa latitude de 43 degr. 36 m. 33 S.

Cassini de Thury donna en 1783 la description Géométrique de la France. Cet ouvrage réuni au précédent, offre tout le détail des triangles qui ont servi à la levée de la Carte Générale de cette belle partie de l'Europe. Les longitudes et les latitudes des principales villes s'y trouvent dans une Table qui s'accorde avec celle de la Méridienne vérifiée.

Ces longitudes et latitudes ont été calculées dans l'hypothèse de la terre sphérique. On a supposé aussi, dans le Livre de la Méridienne vérifiée, le degré moyen du Méridien de 57050 toises, et la latitude de l'Observatoire National de 48 degr. 50 min. 10 sec.

C'est à l'aide de ces trois suppositions, que la latitude de Montpellier a été trouvée à la Tour de l'Horloge de Nôtre-Dame de cette ville, dẹ 43 degrés 36 min. 33 sec.; et la différence des Méridiens entre Montpellier à la même Tour, et l'Observatoire de Paris, de 6 min. II sec. en temps. Cette Tour de l'Horloge a été détruite il y a quelques années; mais son emplacement est très - reconnoissable; et l'on sait de combien il est plus septentrional que l'Observatoire de Montpellier, étant d'ailleurs à très-peu près et presque sensiblement sur la même ligne Méridienne.

La courbure de la terre peut être supposée; sans erreur sensible, celle d'une sphère dans l'étendue de la France. Il est vrai que la terre est aplatie vers les Pôles; mais cet aplatissement est trop peu considérable pour imposer la nécessité rigoureuse d'y avoir égard dans la recherche dont il s'agit n'a été trouvé que d'une trois cent trente-quatrième partie par les Citoyens Méchain et Delambre, dans leur nouveau et grand travail de la Méridienne, depuis Dunkerque jusqu'à Barcelonne.

La supposition d'une courbure sphérique dans l'étendue de la France, ne peut donc souffrir aucune difficulté. Je crois aussi, avec Cassini de Thury, que le , que le degré moyen peut être supposé de 57050 toises, sans erreur sensible. C'est ce qui paroît résulter des différens degrés mesurés en France par Cassini de Thury, et qui s'accorde aussi avec les mesures plus exactes des Citoyens Méchain et Delambre, comme je le ferai voir dans un autre Mémoire,

La latitude de l'Observatoire de Paris, est supposée de 48 degr. 50 min. 10 secondes dans le Livre de la Méridienne vérifiée. On ne peut douter aujourd'hui qu'elle ne soit de 48 degr. 50 minutes 15 sec,, d'après des observations faites avec des instrumens, qui donnent jusqu'à la précision d'une seconde.

La latitude de Paris se trouvant augmentée de 5 secondes, on aura par le calcul 5 secondes de plus dans la latitude de Montpellier à la Tour de l'Horloge. Cette latitude sera par conséquent de 43 degrés 36 min. 38 sec., ce qui donne 43 degrés 36 minutes 23 secondes pour la latitude de l'Observatoire de Montpellier, plus,

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