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tions, mais aussi et c'est ce qu'il y a de plus remarquable jamais se détourner de sa route en s'arrêtant à des corollaires simplement curieux ou intéressants. Tout ce qu'il dit est indispensable pour atteindre le but final vers lequel il tend.

Le point culminant du Traité est la proposition 32, qu'en langage moderne on peut formuler comme suit:

"Si R est le rayon, et A l'angle d'un secteur circulaire; le centre de gravité du secteur est situé sur la bissectrice, à une distance d du sommet de l'angle du secteur donné par

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Les 31 premières propositions sont toutes nécessaires pour démontrer rigoureusement la formule, les propositions qui suivent en sont des corollaires ou du moins la supposent. Elles permettent de déterminer la position du centre de gravité d'un secteur ou d'un segment circulaire ou elliptique quelconque. Elles permettraient en outre de le construire, SI on savait construire la longueur de la circonférence, pourvu bien entendu que le rapport de l'arc du segment ou du secteur à la circonférence soit donné. Réciproquement, elle permettrait de construire la longueur de la circonférence, SI on savait construire le centre de gravité d'un pareil secteur ou d'un pareil segment circulaire.

Cette proposition qui peut nous paraitre aujourd'hui assez insignifiante, semblait de la plus haute importance à une époque où la quadrature du cercle préoccupait encore tous les géomètres.

Il serait inutile d'en dire ici davantage. J'ai jadis analysé une à une toutes les démonstrations de DELLA FAILLE, dans un mémoire dont MANSION m'a fait l'honneur d'écrire la préface et qui a paru dans B. S. (27). J'y renvoie le lecteur qui voudrait connaître plus à fond DELLA FAILLE.

(27) Le Traité « De Centro Gravitatis de JEAN-CHARLES DELLA FAILLE S. J., par H. BOSMANS S. J. Louvain, Ceuterick, 1914. Extrait de S. B., t. XXXVIII, 1913-1914. 2o partie, pp. 255-317. Le rapport de MANSION, publié comme Préface, dans les tirés à part, 1° partie, pp. 131-154.

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LA

LOGISTIQUE „

DE

GILLES-FRANÇOIS DE GOTTIGNIES
DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS

Extrait de la Revue des Questions scientifiques, mars 1928

LOUVAIN

< Etablissements FR. CEUTERICK »

60, RUE VITAL DECOSTER,

60

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LA

LOGISTIQUE,,

de Gilles-François de Gottignies

de la Compagnie de Jésus

C'est la lecture de la correspondance inédite de Théodore Moretus avec Gilles-François de Gottignies qui appela pour la première fois mon attention un peu sérieuse sur ce dernier. Cette correspondance, inconnue en Belgique, se conserve dans un manuscrit de l'Université de Prague (1), qui m'a été envoyé en prêt, avec beaucoup d'obligeance, au Musée Plantin, à Anvers. J'en remercie vivement le Conservateur de la Bibliothèque tchéco-slave. Je fus vite convaincu que Gottignies était un vrai mathématicien. Quetelet le nomme (2), mais en dit somme toute peu de chose. D'autre part, la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, des Pères De Backer et Sommervogel (3), m'apprenait que Gottignies

(1) Voir le Catalogus Codicum Manuscriptorum Latinorum, qui in C. Bibliotheca publica atque Universitatis Pragensis asservantur. Auctore Josepho Truhlar ejusdem Bibliothecae conservatore. Pars I. Pragae. Sumptibus Regiae Societatis Scientiarum. Typis Drii Ed. Gregr. filiique. Apud Fr. Kivnar Bibliopolam. 1905. N 1045-1046. VI, B 12 a.

Ce manuscrit est un fort in-folio. A la description sommaire qu'en donne Truhlar j'ajouterai qu'il n'est pas folioté, ce qui rend les références difficiles. Mais, comme les lettres de Gottignies sont toutes autographes, on les distingue aisément de l'écriture de Moretus, ce qui permet de les retrouver sans trop de peine. Les minutes des réponses se trouvent d'ordinaire à peu près en regard. (2) Histoire des Sciences Mathématiques et Physiques chez les Belges. Bruxelles, Hayez, 1864, pp. 233-234.

(3) Tome III. Bruxelles, Schepens ; Paris, Picard, 1892. Au mot « Moretus ».

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