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NOTICE

BIBLIOGRAPHIQUE

DE LIVRES

DONT LE TEXTE EST GRAVÉ.

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

DE LIVRES

DONT LE TEXTE EST GRAVÉ.

Le nombre des livres dont le texte est gravé sur cuivre,

n'étant pas fort considérable, on peut les regarder, ainsi que ceux dont nous avons parlé dans les deux premières parties de notre ouvrage, comme objets de rareté et même de curiosité; car ils renferment quelquefois des singularités étrangères aux livres imprimés selon les procédés typographiques. Peu de bibliographes se sont occupés de cette partie; M. Jansen en a dit un mot dans son savant Essai sur l'origine de la gravure en bois et en taille-douce, Paris, 1808, 2 vol. in-8°, Chap. DE LA CALLIGRAPHIE, tom. II.

, p. 177; mais il ne cite que six à sept ouvrages gravés sur cuivre. Il est vrai qu'il s'étend davantage sur les premiers livres gravés en bois qui ont paru dans le XVe siècle. Regardant cette dernière espèce de livres comme étrangère à notre sujet, nous nous contenterons d'en citer ici quelques-uns des principaux; nous en avons déjà parlé dans notre Dictionnaire bibliologique; et d'ailleurs si nous voulions nous étendre sur cette matière, nous ne pourrions guères que répéter, comme tant d'autres, ce qu'en a dit le Baron de Heinecken, dans son bon ouvrage, intitulé: Idée générale d'une collection complette d'estampes, avec une dissertation sur l'origine de la gravure, et sur les premiers livres d'images. Leipsic et Vienne, chez Jean Paul Kraus, 1771, 1 vol. in-8° de 568 pages, avec fig. J'y renvoie donc le lecteur; il trouvera depuis la page 252e jusqu'à la 482o, ce qu'il

peut désirer à ce sujet, et même les calques des principales figures répandues dans ces sortes de livres (1). J. B. Michel Papillon, , graveur en bois, en avait précédemment parlé

(1) Voici la liste des principaux livres d'images, cités par le Baron de Heinecken:

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1° Historia veteris et novi Testamenti. (Histoire du vieux et du nouveau Testament, qu'on appelle ordinairement en Allemagne LA BIBLE DES PAuvres ). In-folio de 40 planches, qui, imprimées d'un seul côté et collées dos à dos, formeraient vingt feuillets. M. de Heinecken a connu quatre éditions différentes de cet ouvrage, et une cinquième en 50 planches.

2° Historia Sancti Joannis Evangelista, ejusque visiones apocaliptica. (Histoire de Saint Jean et de l'Apocalipse ). In-folio de 48 planches. M. de Heinecken en a connu six éditions; celles qu'il appelle la troisième et la cinquième ont 50 planches.

3° Historia seu providentia Virginis Maria ex cantico canticorum. ( Images du cantique des cantiques ); c'est une suite de seize planches.

4° Historia Beatæ Mariæ Virginis ex Evangelistis et Patribus excerpta et per figuras demonstrata. ( L'histoire de la Bienheureuse Vierge Marie, tirée des Evangélistes et des Saints Pères, démontrée par images ). Petit in-folio de 16 planches.

Nota. Ces quatre précédens ouvrages sont sans texte; mais on y trouve par-ci par-là des mots, des dictons, des rouleaux gravés, dans le corps de l'estampe. Les livres d'images dont nous allons parler, sont avec le texte :

\1o Le Livre de l'Ante-Christ, ( en allemand ). Petit in-folio de 39 planches; il y en a plusieurs éditions.

2o Ars memorandi notabilis per figuras Evangelistarum: appelé aussi Memoriale quatuor Evangelistarum. (L'art d'apprendre par cœur les Évangiles ). In-folio de 30 planches. M. de Heinecken en a connu deux éditions.

3° Ars moriendi, ou De tentationibus morientium, nommé encore Tentationes Damonis. (L'art de mourir, ou les Tentations des moribonds, ou les Tentations du Démon). In-folio de 12 feuillets, à savoir: onze planches de figures et onze planches de textes Il en existe plusieurs éditions; M. de Heinecken en compte sept.

4° Sujets tirés de l'Écriture Sainte; in-4° de 32 feuillets.

5° Speculum humanæ Salvationis, nommé aussi Speculum figuratum. ( Le Miroir du salut humain, ou le Miroir figuré ). Petit in-folio de 32 feuilles et demie, ou 63 feuillets. Il en existe plusieurs éditions en latin, en flamand et en allemand.

6o La Chiromantie du docteur Harthieb. Petit in-folio de 24 feuillets, imprimés des deux côtés, (en allemand ).

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dans le Chapil. VIII de la première partie de son Traité historique et pratique de la gravure en bois. Paris, 1766, 3 vol. in-8°; mais il ne mérite aucune confiance; il confond des livres en caractères mobiles avec ceux qui sont gravés; il est d'ailleurs très-ignorant, très-crédule. Son ouvrage n'est utile que pour ce qui regarde la partie mécanique de son art, qui s'est bien perfectionné depuis ce tems.

Lorsque l'on compare le tems qu'il faut, et les difficultés qu'il y a à surmonter pour graver nn volume en tailledouce, à la célérité et à la facilité des procédés typographiques pour imprimer un semblable volume, on se demande quels sont les motifs qui ont pu déterminer les éditeurs à préférer la taille sur cuivre à la composition typographique? Il nous semble qu'on pourrait les réduire à trois :

1o Quand dans un ouvrage le texte était peu considérable et que les dessins en grand nombre en faisaient le principal mérite, il était sans doute naturel de graver le texte ainsi que les figures; et alors rien de surprenant dans la préférence accordée à la gravure.

20 Si l'ouvrage présentait dans son exécution des difficultés

Il existait sans doute encore beaucoup d'autres livres gravés sur bois, et même sans figures; on en peut juger par les trois planches sculptées du Donat dont parle le Baron de Heinecken, pp. 56 et 57. Deux de ces planches bien conservées ont été vendues, en 1784, chez le Duc de la Vallière, 229 l. 19 ș. Voyez son catalogue, no 2179: on a joint à ce no le calque de ces deux planches; M. de Heinecken n'avait donné que le calque des cinq premières lignes de la planche signaturée d'un C. La troisième planche existait chez M. Meerman', mais elle était cassée, et comme vermoulue par l'ancienneté.

N'oublions pas de citer encore l'EXERCITIUM SUPER PATER NOSTER, qui consiste en 10 planches gravées en bois, et imprimées d'un seul côté, avec un texte, ou courte explication placée au-dessus de chaque planche. M. de la Serna a donné une ample description de ce précieux ouvrage xilographique, dans son excellent Dictionnaire des éditions du XVe siècle, tome II, pag. 402--407.

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