Journal des Savants

Front Cover
Pierre Lebrun, Charles Giraud, Barthélemy Hauréau, Léopold Delisle, Gaston Bruno Paulin Paris, René Cagnat, Alfred Merlin
Éditions Klincksieck, 1868
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 85 - ... de l'esprit comme celle du cœur; les deux n'étaient pas séparables chez lui. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que, dans l'ancienne société, telle qu'elle était faite, le champ de l'amitié était plus étendu qu'aujourd'hui : il y avait plus...
Page 82 - ... de là tout ce qu'il pouvait de notions et d'idées, tout un butin de philosophie et de littérature pour en gratifier la France, avait plus noblement le démon en soi et ce que je ne crains pas d'appeler le diable au corps! Ce lutin a trop manqué à Saint-Évremond. Une des pièces les plus intéressantes qu'il nous ait laissées et des plus délicates (pour employer une de ses expressions favorites), la principale peut-être aux yeux du biographe et comme offrant l'expression entière de sa...
Page 80 - De la grandeur des Romains et de leur décadence avec la dissertation sur la politique des Romains dans la religion, le dialogue de Sylla, d'Eucrate et Lysimaque, l'essai sur le goût et des lettres, suivi des réflexions sur les divers génies du peuple romain dans les différents temps de la République, par Saint-Evremond.
Page 75 - Ce que les hommes ont nommé amitié n'est qu'une société, qu'un ménagement réciproque d'intérêts, et qu'un échange de bons offices ; ce n'est enfin qu'un commerce où l'amour-propre se propose toujours quelque chose à gagner.
Page 78 - Le plus dévot ne peut venir à bout de croire toujours , ni le plus impie de ne croire jamais , et c'est un des malheurs de notre vie de ne pouvoir naturellement nous assurer s'il y en a une autre ou s'il n'y en a point.
Page 202 - paix, monseigneur Philippe!» Par aventure, en faisant tourner ma « tête, la main du roi me tomba au milieu du visage, et je reconnus u que c'était le roi à une émeraude qu'il avait au doigt. Et il me dit : «Tenez-vous tout coi; car je vous veux demander comment vous, qui « êtes un jeune homme , vous fûtes si hardi que vous m'osâtes conseiller « de demeurer contre tous les grands hommes et les sages de France «qui me conseillaient de m'en aller.
Page 78 - ... cela doive être quelque chose à des gens qui vont n'être plus. Il n'ya rien qui puisse effacer l'horreur du passage , que la persuasion d'une autre vie attendue avec confiance , dans une assiette à tout espérer et à ne rien craindre. Du reste , il faut aller insensiblement où tant d'honnêtes gens sont allés devant nous et où nous serons suivis de tant d'autres.
Page 79 - La flamme chez lui est absente, l'étincelle sacrée fait défaut, et son régime, il faut en convenir, n'eût guère été efficace à l'entretenir ou à l'allumer. Au point de vue littéraire, il a nui à Saint-Évremond qu'il en fût ainsi. Il écrit avec délicatesse, souvent avec recherche et manière, toujours avec esprit; mais il ne grave rien, il ne creuse pas, il n'enfonce pas. La mémoire n'emporte aucun de ses traits en le quittant.
Page 84 - ... trouvée sont inconcevables. Je voudrais avoir donné ce qui me reste et qu'elle vécût. Vous y perdez une de vos meilleures amies : vous ne sauriez croire combien elle a été regrettée du public et des particuliers. Elle a eu tant d'indifférence pour la vie qu'on aurait cru qu'elle n'était pas fâchée de la perdre.
Page 21 - L'on voit aussi qu'il n'a pas eu de maître pour apprendre à manger proprement, mais il ya un air naturel et sans contrainte dans son fait qui m'a plu, car il a fait d'abord comme s'il...

Bibliographic information