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ryank, près Samarcand, en chewâl 256 (août 870). Il s'appliqua, dès l'âge de dix ans, à l'étude de l'histoire et du droit, parcourut la plus grande partie de Tempire musulman pour perfectionner ses connaissances, et acquit une vaste érudition, attestéc par les nombreux ouvrages qu'il a composés. Il doit surtout sa célébrité à celui qu'il a intitulé: Al-djami al-sahyh ou Recueil exact, C'est un recueil de toutes les sentences et paroles de Mahomet et de ses compagnons, qui contient, dit-on, seize mille traditions; il dit qu'il le composa à la Mekke, et que, pour attirer sur lui la science dont il avait besoin, il n'insérait jamais une tradition sans avoir fait son ablution au puits de Zemzem, et sa prière an lieu qui porte le nom d'Abraham. Bokhary s'appuya surtout des écrits d'Hanbal (V. HANBAL). L'autorité de ce recueil, souvent commenté, est presque égale à celle du Coran. On en trouve des manuscrits à la Bibliothèque impériale, et dans les principales bibliothèques de l'Europe. J-N. BOL, ou BOLL (HANS OU JEAN), peintre, né à Malines le 16 décembre 1534. Agé de quatorze ans, dit Descamps, il étudia son art sons la direction d'un peintre médiocre, voyagea en Allemagne, se fixa deux ans à Heidelberg, et, de retour dans sa patrie peignit des paysages en détrempe. En 1572, il quitta Malines, ravagée suite des malheurs de la guerre, et vint à Anvers, dénné de tout, Un nommé Antoine Couvreur le secourut et le mit en état de travailler. Parmi les Souvrages qu'il fit alors, on cite un livre d'animaux terrestres ou aquatiques peints à gouache d'après nature. Ayant observé que l'on faisait de ses ouvrages des copies qui se vendaient fort bien, il cessa de travailler à la détrempé en grand, et ne fit

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plus que de petits tableaux à l'huile ou des figures à gouache. Obligé de quitter Anvers par des événements semblables à ceux qui l'avaient éloigné de Malines, il habita Berg-op-Zoom, Dort, Delft, et enfin Amsterdam, où il vit ses ouvrages très recherchés et bien payés. Plusieurs Vues d'après nature, et entre autres celles d'Amisterdam du côté de terre et du có é de l'eau obtinrent tous les suffrages, et l'enrichirent. Jean Bol mourut à Amsterdam le 29 novembre 1585, à quarante-neuf ans. Il avait épousé une veuve, dont il n'cut point d'enfants, et dont le fils, nommé Francois Boëls, fut élève de Bol, dont il saisit bien la manière. Le meilleur de ses élèves fut Jacques Savery, mort de la peste à Amsterdam en 1603, et frère de Roland Savery (Voy. Roland SAVERY.) Le chefd'oeuvre de ce peintre est un petit livre d'Heures in-24, qui provient du cabinet du baron d'Heiss (Debure en a donné une notice très détaillée); ce précieux manuscrit est-maintenant à la Bibliothèque impériale. A la fin, on trouve dans un cartouche l'inscription suivante :

".

FRANCISCI F. FRANCIE
ET DUCIS BRABANTIÆ
JUSSU USUIQUE
JOHANNES BOL DEPINGEBAT.
M. D. LXXXII.

Ce François de France est le duc d'Alençon et d'Anjou, duc de Brabant, 5. fils de Henri II. On peut, sans crainte d'être démenti, avancer que ces peintures de Jean Bol sont un chef-d'œuvre d'art et de patience, l'artiste ayant réduit ses peintures, d'une grande dimension au petit format in-24, et les ayant copiées avec la plus grande fidélité, au point de reconnaître le style du maître d'après lequel il a travaille, Les bas des pages

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BOL (FERDINAND), peintre, naquit à Dordrecht au commencement du 17. siècle, et, à l'âge de trois ans, vint avec sa famille à Amsterdam. Dès son enfance, il fit paraître une vive inclination pour la peinture. Élève de Rembrandt, il obtint l'affection de cet habile peintre, et s'attacha exclusivement à sa manière. Il la saisit si bien que souvent ses tableaux ont été confondus avec ceux de son maître. Ils décoraient les palais et les monuments publics, tels que la maison du conseil à Amsterdam et les principales juridictions de la même ville. Outre les tableaux d'histoire, Bol fit un grand nombre de portraits, dont la plupart furent assez beaux pour être attribués à Rembrandt. Descamps en admira deux à Bruges, qui lui parurent comparables à ceux de ce grand peintre. Ferdinand Bol vit ses talents honorés, et, entre autres marques d'estime qu'il obtint, on cite des vers du célèbre poète Vondel. Il devint riche, et mourut fort âgé en 1681 (ou 1686 selon d'autres), à Amsterdam. Le musée Napoléon possède de lui deux tableaux, dont un portrait. Il y a cinq de ses tableaux dans la galerie de Dresde.

D-T.

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BOLDETTI (Marc - Antoine) né à Rome, le 19 novembre 1663, d'une famille originaire de Lorraine, s'appliqua de bonne heure à la poésie,

à la philosophie et aux mathématiques, Son étude chérie, pour la philosophie morale, était la lecture de Plutarque. Il en avait si souvent à la bouche les préceptes et les maximes, que ses camarades d'école l'avaient surnommé le Plutarque. Il étudia ensuite les antiquités, et apprit si parfaitement l'hébreu, qu'il fut élu, pour l'écrire dans la bibliothèque du Vatican, sous le pontificat d'Innocent XII. Il fut aussi chargé d'assister à la prédication que l'on faisait aux juifs, tous les samedis, dans une église de Rome, et fut choisi, par la congrégation du Saint-Office, pour revoir tous les écrits relatifs à la langue hébraïque. Clément XI le nomma gardien des saints cimetières de Rome. Il fut, pendant plus de quarante ans, chanoine de Ste.-Marie d'au-delà du Tibre, et fit décorer d'inscriptions et de monuments antiques la chapelle de la sacristie de cette église. Y ayant mêlé quelques monuments précieux du paganisme, un ecclésiastique zélé lui en fit publiquement le reproche; mais le savant chanoine Marangoni, son collégue, qui avait le même goût que lui pour la belle antiquité, prit sa défense, et fit taire le critique. Boldetti mourut à quatre-vingt-six ans, le 4 décembre 1749. On a de lui: Osservazioni sopra i cimiterj de santi martiri ed antichi cristiani di Roma, etc., ouvrage divisé en trois livres, Rome, 1720, in-fol. Il en avait composé plusieurs autres, qui furent tous détruits par un incendie, en 1737. GÉ.

BOLDONI (SIGISMOND), noble milanais, philosophe et médecin, naquit, vers 1597, à Milan, y commença ses études, et alla les terminer à Padoue, où il fut reçu docteur, et se fit connaître par son savoir dans les langues grecque et latine, et par ses talents oratoires. Il passa ensuite à

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Urbin, et de là à Rome, où il fut reçu de l'académie des humoristes. De retour dans sa patrie, en 1623, il y fut agrégé au college de médecine, et fut nommé, à vingt-cinq ans, professeur de philosophie à l'université de Pavie. lly mourut d'une maladie contagieuse, le 3 juillet 1630. Il fut un des savants que Gaspard Scioppius, consulté par Urbain VIII, indiqua à ce souverain pontife, comme les plus dignes d'obtenir des honneurs et des récompenses. Il a laissé les ouvrages suivants : 1. Apotheosis in morte Philippi III regis Hispaniarum, poema, Pavie et Anvers, 1621, in-4".; II. la Caduta de' Longobardi, poema eroico (canti 20), Bologue, 1636, in-8. Ce poëme fut corrigé et publié après sa mort, par son frère J. Nicolas Boldoni, barnabite, de qui l'on a aussi quelques poésies, tant sacrées que profanes. III. Epistolarum tomi II, Milan, 1651 et 1651, in-8. Ce fut ce même frère qui les fit imprimer. IV. Larius, Padoue, 1617, in-8.; Lucques, 1660, in-12. Ce livre contient une charmante description du lac de Côme. V. Orationes academicæ XXIII, Lucques, 1660, in-12, jointes à la seconde édition de l'ouvrage précédent. VI. Quelques autres écrits qui n'ont point été imprimés. GE. BOLDÚC ( JACQUES), religieux capucin, né à Paris vers 1580, se fit une réputation dans son ordre, comme prédicateur, et composa les ouvrages de théologie suivants, qui sont encore recherchés à cause des idées singulières et paradoxales qu'ils renferment: 1. Commentarium in epistolam S. Jude, Paris, 1620, in-4°; II. Commenta ria in librum Job, Paris, 1619, in-4°., ib., 1651, 1638, 2 vol. in-fol.; III. De ecclesia antè legem, libri tres, Lyon, 1626, in-8., réimprimé avec une seconde partie, intitulée: De ecclesia

post legem liber unus Anagogicus, Paris, 1630, in-4. ; Strasbourg, 1664 et 1706, même format; IV. De orgio Christiano libri tres, in quibus declarantur antiquissima Sa cro Sanctæ Eucharistie typica mysteria, Lyon, 1640, in-4°. L'auteur veut prouver dans cet ouvrage qu'Adam et Noé sont les instituteurs du sacrement de l'Eucharistie; le premier ayant cultivé le froment, et le second ayant fait du vin, substances sensibles sur lesquelles s'opère le plus grand des mystères de l'église chrétienne.

W-s.

BOLESLAS-LE-GRAND, premier souverain de la Pologne qui ait porté le titre de roi, était fils du duc Miecislas, de l'illustre maison des Piast, si chère aux Polonais, et lui succéda en 999. Digne héritier d'un prince qui avait fait le bonheur de la nation, il se montra ferme et juste, et parvint insensiblement à établir le christianisme, que son père avait commencé d'introduire en Pologne. Il contribua beaucoup aux progrès de la civilisation, et soumit l'armée polonaise à une discipline inconnue jusqu'alors. L'empereur Othon III en conçut de l'inquiétude, et, voulant connaître par lui-même ce qu'il aurait à espérer ou à craindre de Boleslas, il vint à sa cour, sous prétexte de visiter le tombeau de S. Adalbert, dont le roi de Pologne avait fait publier les miracles. Ce prince, qui aspirait en secret au titre de roi, reçut l'empereur avec magnificence, et le toucha tellement par sa déférence et par les honneurs qu'il lui rendit qu'Othon lui plaça lui-même la couronne sur la tête, l'an 1901, en l'exemptant de tout tribut et hommage envers l'Empire; il reçut aussi, du pape Silvestre II, le titre de roi. Les historiens polonais ne conviennent pas de

ce fait, et prétendent que la Pologne n'a jamais reconnu la suprématie de l'Empire. Quoi qu'il en soit, Boleslas environna le trône du plus grand éclat, et devint bientôt redoutable. Après avoir repoussé l'agression du duc de Bohême, il pénétra dans ses états, en fit la conquête en 1005, s'empara également de la Moravic, et ternit ses victoires en faisant crever les yeux au vieux duc de Bohême. C'est la seule action cruelle que l'histoire reproche à Boleslas. De si rapides succès, en développant ses talents pour la guerre, éveillèrent en lui la passion des conquêtes. Ce prince ne regarda plus les Polonais que comme une nation militaire, qui ne pouvait fonder sa grandeur que sur les armes, et dont l'activité, trop dangereuse dans la paix, demandait à être occupée au dehors. Il voulait, au reste, l'élever au-dessus de toutes les autres nations. Plein de cette idée, il attaqua les Russes, qui, dans les précédentes guerres, avaient toujours été les agresseurs, et, après avoir remporté plusieurs victoires sur Jaroslaw, leur duc, il s'empara de Kiovie, et rétablit Swiatopelk, que Jaroslaw avait dépouillé. Il évita ensuite les embuches de ce prince ingrat et perfide, reprit Kiovie, qu'il livra au pillage, et rentra en Pologne. Ce fut pendant cette guerre sanglante que les Russes, frappés de l'air menaçant de Boleslas, le nommèrent, dans leur langue, Chrobry, qui veut dire Intré pide, surnom que les historiens lui ont conservé. A peine avait-il soumis les Russes, qu'il entreprit de reprendre tout ce que ses prédécesseurs avaient possédé en Saxe, Rien ne put l'arrêter le nord de l'Allemagne fut ; envahi; tout ce que les Slaves avaient possédé autrefois le long de l'Elbe, de même que le Holstein, et presque toute la Chersonèse Cimbrique, payè

rent tribut à la Pologne. Enflé de ses succès, Boleslas fit élever, au confluent de l'Elbe et de la Sala, trois colonnes de fer, pour marquer les bornes de ses conquêtes, et servir de monuments à sa gloire. Cependant, l'empereur d'Allemagne, le duc de Bohême et le marquis d'Autriche, effrayés des progrès de Boleslas, formèrent une ligue contre lui, et ils l'attaquèrent en Silésie, en 1012. Ils eurent d'abord quelques succès; mais Boleslas trouva bientôt dans son courage et dans son expérience les moyens de réparer ses pertes: il surprit les impériaux et les tailla en pièces; les troupes du marquis d'Autriche eurent le même sort, et le roi de Pologne porta ses armes victoricuses dans la Prusse et la Pomeranie, qu'il rendit tributaires. Il accepta enfin la paix, que l'empereur lui offrit, en 1018; mais il goûtait à peine les douceurs du repos, qu'il se vit obligé de reprendre les armes contre les Russes, dont il soumit de nouveau les principales pro. vinces, à la suite d'une grande victoire qu'il remporta sur les bords du Bug. Ce ne fut qu'après vingt ans de guerre qu'il put consacrer la fin de sa vie à faire régner en Pologne la justice et la paix. Il ne manquait plus à sa gloire que de rendre heureux le peuple qu'il avait rendu puissant. Après avoir donné des soins très efficaces à l'administration, il promulgua de bonnes lois, et créa un conseil de douze sages, qui devinrent les médiateurs entre le peuple et le trône. Telle est l'origine du sénat de Pologne. Boleslas mourut en 1025, après vingt-six ans de règne, laissant la réputation d'un des plus grands monarques de son siècle, et un nom à jamais cher aux Polonais. - Son fils, MIECISLAS, qu'il avait désigné luimême pour successeur, fut aussitôt proclamé roi.

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B-F.

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BOLESLAS II, roi de Pologne, surnommé le Hardi, fils de Casimir Ier., fut couronné en 1058, à l'âge de seize ans, le lendemain des funérailles de son père, malgré l'opposition d'une grande partie de la noblesse, qui voulait différer le couronnement; mais la majorité du peuple se déclara en faveur de Boleslas, par respect pour la mémoire de Casimir. Une physionomie heureuse, une humeur vive et enjouée, beaucoup de pénétration, et de la noblesse dans les manières, annonçaient dans ce prince de l'esprit et un caractère aimable. Ses emportements, ses caprices et ses défauts étaient voilés par les grâces de la jeunesse. A peine un demi-siècle s'était écoulé depuis que Boleslas-le-Grand avait élevé les Polonais au plus baut point de prospérité et de gloire, sans violer janiais l'indépendance de cette nation fière et belliqueuse; le jeune Boleslas parut d'abord vouloir suivre les traces de son aïeul. Bela, frère du roi de Hongrie, Jaromir, fils du duc de Bohême, et Isiaslaw, frère du duc de Russie, étant venus implorer sa protection contre la révolte de leurs sujets ou l'injustice de leurs parents, il se déclara leur protecteur, et d'abord il envahit la Bohême à la tête d'une armée nombreuse, gagna une bataille en 1062, et obtint un traité en faveur de Jaromir. Il attaqua ensuite André, roi de Hongrie, le fit prisonnier en 1065, et plaça sur le trône son protégé Béla; enfin, declarant la guerre aux Russes, il remit Isiaslaw en possession du duché de Kiovie; mais la mort de Béla et la révolte qui en fut la suite avaient déjà renversé en Hongrie l'ouvrage de Boleslas; il y vole aussitot, apaise les troubles, et remet les enfants de son ami Béla en possession des domaines de leur père. Il ne songea plus

alors qu'à la Russie, dont il méditait la conquête. Sons prétexte de protéger de nouveau Isiasław, chassé encore de Kiovie par ses frères, il attaqua les Russes, et, après les avoir défaits en bataille rangée, il assiégea leur capitale. Kiovie soutint un long siége, et ouvrit enfin ses portes à Boleslas, qui lui épargna les horreurs du pillage. Cette double expédition et la guerre de Hongrie avaient duré sept ans, ct, dans ce long intervalle, Boleslas n'avait paru qu'une seule fois en Pologne. Amolli par le séjour de Kiovie, la plus riche et la plus corrompue de toutes les villes du nord, il s'abandonna tout à coup à la dépravation et à la débauche. Au milieu de danses, de spectacles, d'orgies, il semblait luimême encourager ses soldats aux plus infâmes excès. Ces désordres, par une sorte de contagion, en firent naître de si grands en Pologne, que, pour les rendre croyables, il ne faut rien moins que l'unanimité des historiens qui les rapportent. Après avoir, disent-ils, rappelé en vain leurs maris, les femmes pofonaises, irritées de la préférence qu'ils donnaient aux Kioviennes, résolurent de s'en venger, et des esclaves furent admis dans la couche de leurs maîtres. La prostitution fut générale. A la nouvelle de ces désordres, l'armée polonaise accusa son chef d'en être la cause, et Boleslas se vit bientôt abandonné de ses troupes, qui retournèrent en Pologne pour venger leur honneur. Furieux de cette désertion, il lève une armée de Russes, court' dans ses états, et fait tomber le glaive sur les innocents comme sur les coupables. Les divers partis se réunissent alors contre Boleslas; mais it les écrase, et inonde de sang toute la Pologue. Ce fut alors que S. Stanislas, évêque de Cracovie, osa faire entendre la voix de la verta, et adressa de

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