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jusqu'au comte D. Henri. II. Une chronique de l'ordre de Citeaux, Chronica de Cisters. Lisbonne, 1602, in- fol. On trouve dans cet ouvrage plusieurs antiquités du royaume de Portugal. III. Elogios dos reys de Portugal, Lisbonne, 1603, in-4°., ouvrage estimé des savants. Il contient les portraits des rois, gravés sur cuivre. Brito laissa, manuscrits, plusieurs écrits qui n'ont point été imprimés ; les principaux sont: 1°. Traité de l'ancienne république de Lusitanie, 1596; 2°. Histoire de Notre-Dame de Nazareth; on y trouve la généalogie de plusieurs illustres familles portugaises, qui avaient fait des dons à l'église de cette vierge de Nazareth; 3°. Traité des deux semaines, de la création du Monde et de la Passion de J.-C.; 4°. Commentaire sur les petits prophètes; 5°. Apologie, ou Réponse aux critiques faites de la première partie de la Monarquia Lusitana. Ces trois derniers sont en latin; les deux premiers, en portugais. BRITO FREYRE (François de), général portugais, fit imprimer à Lisbonne, en 1675, in-folio, l'histoire de la guerre du Brésil, sous ce titre Nova Lusitania, historia da guerra Brasilica. Il y rapporte les campagnes de l'armée de la compagnie, qu'il commandait en 1655 et 1656. La première décade contient les guerres de 1624 à 1638. Cette histoire est rare et estimée. BRITO (Diego), portugais, né à Alméida, chanoine de la cathédrale de Coimbre, professeur du droit canonique dans l'université de cette ville, ensuite sénateur de Lisbonne, mourut presque octogénaire, en 1635, à Cor, près du monastère d'Alcobaça. Il est auteur des ouvrages suivants : I. De locato et conducto, Lisbonne, in-fol.; II. Consilium in causá majoratus regiæ

coronæ regni Lusitaniæ, pro Didaco à Silva, comite Salinarum, adversùs ejus nepotem Rodericum Gomezium à Silva, Pastranæ ducem, Lisbonne, 1612, in-4°. V-VE.

BRITTON (THOMAS), antiquaire et amateur des arts, présenta le singulier spectacle d'un homme qui, sans sortir de la dernière classe du peuple, parvint à réunir chez lui la meilleure compagnie de l'Angleterre. Né vers 1650, près de Higham-Ferrers, dans le Northampton-shire, de parents sans fortune, qui le mirent en apprentissage chez un charbonnier de Londres, il fut employé à crier du charbon en détail, dans les rues de cette ville. Il avait appris à lire : le quartier qu'il parcourait étant rempli d'étalages de bouquinistes, il employait ses heures de loisir à y fureter, et ses épargnes à se faire une petite collection de livres curieux; le docteur Garencières, son voisin, lui trouvant un esprit ouvert, lui inspira le goût de l'alchimie, et Britton lui construisit, à peu de frais, un petit laboratoire où ils firent ensemble des expériences curieuses. On n'en connaît pas le détail; mais, d'après la quantité de livres d'alchimie, et de la philosophie des Rose-Croix que l'on a vue dans sa collection, on a pensé qu'ils cherchaient de bonne foi le grand œuvre. Ses recherches s'étendaient d'ailleurs sur tous les genres de raretés. Le goût des collections de curiosités étant devenu à la mode au commencement du 18°. siècle, on vit les personnes de la plus haute distinction faire, pendant l'hiver, leur amusement de chercher des livres, des manuscrits et autres trésors de ce genre, dans les étalages des divers quartiers de la ville. Les comtes d'Oxford, de Pembroke, le duc de Devonshire et autres riches amateurs se firent souvent aider dans leurs recher

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ches par Britton, goûtèrent son esprit et sa modestie, et prenaient plaisir à l'admettre dans une assemblée qu'ils tenaient chez un libraire, après leur promenade du matin. Il laissait à la porte son sac à charbon, et passait ainsi une heure avec eux, causer sur la bibliographie. Bientôt, il en vint à recevoir lui-même les curieux dans son grenier. Sa passion pour la musique, et la quantité de morceaux rares et précieux qu'il avait en ce genre y attirèrent les amateurs, et il se mit à Ꭹ donner des concerts, amusement inconnu jusqu'alors à Londres, et dont il donna le premier l'exemple, en 1678. On y vit les plus grands maîtres, Pepusch, Hændel lui-même, exécuter leurs chefs-d'œuvre sur le clavecin, et Dubourg y faire entendre son premier solo sur le violon. Britton y tenait lui-même sa partie sur la basse de viole les plus brillantes ladys briguaient l'avantage d'être admises à ces assemblées d'un nouveau genre. L'entrée en fut d'abord gratuite; mais Britton se décida bientôt à les tenir dans un local plus convenable, dans une maison voisine, et, pour le défrayer, on établit une souscription, par abonnement, à 10 schelins par an. Le contraste singulier que présentait le luxe de ces réunions avec l'état de l'entrepreneur, excita les soupçons; les uns le prenaient pour un jésuite déguisé, d'autres pour un conspirateur ou pour le chef de quelque nouvelle secte; la franchise et l'honnêteté de ses manières firent enfin voir la vérité. Quelques années avant sa mort, il fit une vente de quelques-unes de ses curiosités, et Thomas Hearne, savant antiquaire, en a vu le catalogue imprimé, qui attestait sa profonde érudition dans la connaissance des livres rares et des vieux manuscrits. Le reste de sa collection, contenant

les objets les plus curieux, et surtout son recueil de musique, fut vendu par sa veuve. La mort de Britton ne fut pas moins extraordinaire que sa vie. Un habitué de ses concerts, voulant amuser la compagnie ses dépens, s'avisa un jour d'y amener un ventriloque; tout à coup, dans un intermède, on entend une voix qui paraît venir du ciel, et qui annonce au pauvre Britton que sa' dernière heure est arrivée, et que, pour s'y préparer, il doit à l'instant réciter son Pater à genoux. Le malheureux, que ses livres de inagie avaient rendu crédule, obéit tout tremblant, va se mettre au lit, et meurt peu de jours après: c'était en septembre 1714. (Voyez Hawkins, Hist. of Music., et Walpole, Anecdot. of Painting).

C. M. P. BRIVES(Martial DE). V. MARTIAL. BRIZ-MARTINEZ (DOM JEAN), né à Sarragoce, abbé du monastère de St.-Jean de la Peña, dans les Pyrénées, écrivit sur les origines du royaume d'Arragon et de Navarre, dans un ouvrage intitulé: Historia de la fundacion y antiguedades de S. Juan de la Peña, y de los Reies de Sobrarbe, Arragon y Navarra, Sarragoce, 1620, in-fol. Il fit imprimer à Pampelune, en 1628, une Lettre adressée à Barthélemi Léon de Argensola, sur quelques renseignements (de Algunos Desenganos), pour une nouvelle histoire du royaume de Navarre, in-4°. On a encore, du même auteur, les Obsèques du roi Philippe Ier. d'Arra gon, 1599, en espagnol; et quelques autres écrits, dont un a pour titre : Pro Cæsaraugustana Sancti Salvatoris ecclesiæ antiquissima et perpetua cathedralitate; il a été inséré par Jean Arrucgo dans son livre de Catedra episcopal de Caragoza, 1650, in-fol. V-VE. BRIZARD (JEAN-BAPTISTE BRI

droits. Britannicus était près de finir sa quatorzième année; on célébrait les Saturnales. Dans une orgie, Néron, fait, par le sort, roi du festin, ordonna à Britannicus de se lever et de chanter. Il pensait que ce prince timide, peu accoutumé à parler, mêine devant un petit nombre de personnes graves et modestes, deviendrait facilement la risée des convives échauffes par le vin. Le jeune Britannicus chanta, et dans ses vers il peignit son malheur. Ses chants excitèrent une compassion d'autant plus vive, que la nuit et la débauche bannissaient de l'assemblée la crainte et la dissimulation. Cet intérêt et cette pitié furent l'arrêt de mort de Britannicus. Julius Pollion, tribua d'une cohorte prétorienne, avait en sa garde une empoisonneuse, nommée Locusta; Néron le chargea de préparer et d'apporter le poison qui fut servi au jeune prince par ses gouverneurs mêmes; mais il ne produisit pas l'effet soudain que l'empereur en avait attendu. Le tribun fut menacé de la mort, et le fils d'Agrippine voulut luimême voir préparer un poison plus actif dans son appartement. Britannicus était assis à table en face de Néron; le poison, versé dans sa coupe, lui fit perdre sur-le-champ la respiration et la voix. Les jeunes seigneurs qui mangeaient avec lui s'enfuirent aussitôt, emportés par la crainte et par l'indiscrétion de leur âge; mais les courtisans, plus politiques et plus corrompus, demeurèrent immobiles et les yeux attachés sur Néron. Ce prince, couché sur son lit, tranquille en cet affreux moment, donna ordre qu'on emportât Britannicus, en disant que cette défaillance était l'effet ordinaire de l'épilepsie dont il avait été attaqué dès son enfance, et les convives reprirent ou affectèrent de reprendre leur joie accoutumée. La même nuit fut

témoin de la mort et des funérailles de Britannicus. Son corps fut brûlé et inhumé sans pompe dans le champ de Mars, au milieu d'un grand orage, que le peuple regarda comme annonçant la vengeance des dieux. On dit que Néron avait fait peindre de blanc le visage de sa victime, déjà noirci par le poison, et qu'une pluie violente, effaçant cette couleur artificielle, révéla, à la lueur des éclairs, le crime confié aux ombres de la nuit. Néron ne permit pas à la sœur du jeune prince de lui donner les derniers embrassements. Il excusa lui-même, par un édit, la précipitation du convoi sur un usage suivi chez les anciens, de ne point exposer aux yeux du peuple le corps de ceux que la mort enlevait à la fleur de l'âge : il avait voulu, disaitil, épargner aux Romains la douleur qu'aurait prolongée une grande cérémonie funèbre. Ainsi s'éteignit, l'an 808 de Rome, et 55 de J.-C., l'illustre maison Claudia, qui avait donné trois empereurs au monde, et dans laquelle, depuis son origine, qui remontait à la fondation de Rome, il n'y eut d'autre adoption que celle de Néron. Titus avait été élevé avec Britannicus, et il aimait beaucoup ce jeune prince. On dit que, dans le repas qui termina sa vie, Titus, assis à côté de lui, prit une partie de la coupe empoisonnée, et que ses jours furent long-temps en danger. Lorsqu'il fut parvenu à l'empire,

il se souvint de l'ami de son enfance. Il fit faire deux statues de Britannicus; l'une d'or, qu'il plaça dans son palais; l'autre d'ivoire, qu'on portait, avec les images des dieux et des grands hommes, dans la solennité des jeux et des fêtes du Cirque. Quelques historiens prétendent que Britannicus avait la faiblesse d'esprit et de caractère de Claude son père, que Néron le corrompit et abusa de sa jeunesse, et que

ce fut Agrippine qui conseilla sa mort. On a des médailles de Britannicus, avec son portrait. Racine a immortalisé le nom de ce jeune prince par une de ses plus belles tragédies. V-VE. BRITANNICUS (JEAN), savant humaniste du 15. siècle, naquit à Palazzolo, bourg d'Italie, dans le Bressan. Il prit le nom de Britannicus parce que sa famille était originaire de la Grande-Bretagne. Il acquit une connaissance profonde de la langue latine; et professa pendant longtemps, avec distinction, à Brescia, où il mourut en 1510. Il a publié des commentaires estimés sur des auteurs classiques, sur Perse, (Venise, 1491, in-fol.; Paris, 1507, in-4°.); sur Térence; sur Stace; sur Ovide et sur Juvenal. Ce dernier a été réimprimé à Paris, 1613, in-4o. On a encore de lui des opuscules, des lettres, et un panegyrique de Barthélemi Caiétan.

C-T-Y.

BRITIUS (FRANÇOIs), capucin de Rennes, dont le nom français était probablement Brice ou le Bris, après avoir consacré sa jeunesse aux pénibles travaux des missions dans le Levant, fut rappelé à Rome, où la congrégation de la propagande l'employa à la traduction en arabe de plusieurs grands ouvrages: le premier fruit de ses travaux en ce genre est la traduction de l'Abrégé des Annales ecclésiastiques de Baronius, et de leur continuation par Sponde) jusqu'à l'an 1646, Rome, 1653-55 et 71, 3 vol. in-4°. Il a aussi beaucoup travaillé à la version arabe de la Bible, qui fut publiée par Nazari, en 3 volumes in fol., Rome, 1671, avec le texte de la Vulgate en regard. Ces deux ouvrages sont fort rares, la plupart des exemplaires ayant été cnvoyés au Levant. C. M. P.

BRITO, ou BRITTO (BERNARD DE),

historien portugais, naquit à Alméida, le 20 août 1569. Dès qu'il eut atteint l'âge de faire des voeux monastiques, il prit l'habit de l'ordre de Citeaux, dans le monastère d'Alcobaça. Habile dans les langues hébraïque et grecque, il se perfectionna dans celles de France et d'Italie. Il exerçait avec succès le ministère de la parole évangélique, lorsqu'il conçut le projet d'illustrer sa patrie, en écrivant, d'après les chartes et les monuments, l'histoire générale de l'antique Lusitanie et du royaume de Portugal. Cette grande entreprise avait déjà été tentée, et ensuite abandonnée, par André de Resend. Le Portugal n'avait donc point d'histoire nationale, lorsque Brito publia la sienne: elle cut un grand succès. L'auteur remonte presque au commencement du monde; il ne pouvait attacher plus haut le berceau de sa nation. Il n'a pas dû ainsi diminuer l'embarras qu'éprouvent les historiens lorsqu'ils cherchent la lumière dans les ténèbres qui couvrent les premiers temps de tous les peuples de l'Europe. La grande Histoire de Portugal a eu plusieurs continuateurs (Voyez BRANDANO); elle forme ༡ vol. in-fol. C'est un ouvrage rare, curieux, mais un peu diffus. Brito fut nommé, par Philippe II, historiographe du Portugal, à la place de François de Andrada, mort en 1616, et mourut lui-même à Almeida, le 27 février 1617. Voici la liste et le titre de ses ouvrages: 1. Monarquia Lusitana, première partie jusqu'à la naissance de J.-C., imprimée dans le monastère d'Alcobaça, en 1597, infol; on y trouve une géographie ancienne de la Lusitanie: Geografia antiga de Lusitania. Ce ne fut que onze ans après la publication du premier volume, que Brito fit imprimer le second à Lisbonne, en 1609; il comprend depuis la naissance de J.-C.

apprentif dans une boutique de cordonnier; mais, un goût irrésistible le portant à cultiver les arts, il reçut quelques leçons de dessin de Passerotti, apprit la gravure sous Augustin Carrache, et, plus tard, se livra à l'étude de la peinture sous Louis Carrache, qui tenait école à Bologne. En peu de temps, Brizio acquit un tel renom, qu'on le compte parmi les premiers élèves de cette école. Au jugement d'André Sacchi, Brizio entendit la perspective mieux que le Guide, dessina plus élégamment le paysage que Tiarini, et surpassa tous ses rivaux dans le choix de ses fonds d'architecture, ainsi qu'on peut le voir

en considérant attentivement tous les sujets qu'il laissa à St.-Michel in Bosco. Les lignes de ses figures sont correctes, et il approche souvent du fini de Louis Carrache. L'école de Bologne s'étudiait beaucoup alors à rechercher une beauté surnaturelle dans les anges, et, si l'on s'en rapporte au Guide luimême, Brizio l'emporta sur Bagnacavallo, en cette partie. Brizio cessa de vivre en 1623, laissant un fils nommé Philippe, qui mourut en 1675, à l'âge de soixante-douze ans. Philippe fit, comme son père, beaucoup de petits tableaux dans le style du Guide.

A--D.

FIN DU CINQUIÈME VOLUME.

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