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œuvres de Paul Eginette, à pour titre : l'Expédition et voyage de l'empereur Charles-le-Quint en Affrique, contre la cité des Arges, traduyte de latin en françoys, par M. Pierre Tolet, médecin Lyonnois. Imprimé à Lyon, chez le Prince S. D.

A UNG SEUL,

Après la dédicace de la traduction, adressée à messire Jehan du Peirat, conseiller du roy nostre sire, lieutenant général de la seneschaulcée de Lyon, et datée de Lyon 1542, vient la dédicace de l'original : « A très hault et puissant seigneur messire Guillaume de Bellay, lieutenant pour le roy au Piémont et chevalier du roy très chrestien, Nicolle Villegagnon. - Puis le récit. « Fin du voyage d'Arges, » pet. in-4, goth. 14 f. non chiff., dont 2 pour le titre et les dédicaces; signat. A-Dij -- Frontispice gravé sur bois, représentant « l'empereur Charles V à cheval. »

Ce n'est donc plus une relation inconnue, c'est une traduction inconnue d'un ouvrage rare.

Nous devons ces détails et cette rectification à l'obligeance de M. le duc d'Aumale, possesseur de ce volume précieux, et qui a bien voulu nous honorer de cette communication.

MONSIEUR LE RÉDACTEUR,

Paris, le 29 janvier 1851.

La revue de la société des recherches historiques et archéologiques rhénanes (Zeitschrift, etc.) a récemment publié un article de M. J. Wetter où je suis mis en cause et auquel je désire répondre quelques mots. J'ose espérer que vous voudrez bien donner place à cette lettre dans votre journal que recommandent et sa spécialité et sa publicité.

M. J. Wetter a cru devoir faire part au public d'une conférence que j'eus avec lui l'année dernière à Mayence, dans le cours d'un grand voyage entrepris à l'occasion de mon livre sur les Origines de l'Imprimerie. Je lui ai, en effet, communiqué un document nouveau prouvant, selon moi, que Schoiffer n'étoit pas le gendre de Fust, mais bien d'un fils de ce dernier, appelé Conrad, lequel joua un grand rôle dans les débuts de l'art, après la mort de son père, et dont les historiens de l'imprimerie, et particulièrement M. J. Wetter, n'ont pas parlé.

Fort intéressé dans la question, comme on le voit, ce savant a fait une longue dissertation pour prouver que j'ai tort, et que, quant à lui, il ne s'est trompé qu'à moitié. Il invoque, à l'appui de son opinion, le grec, le latin, l'allemand, le françois, etc. Certes, je n'ai pas l'intention de contester l'érudition de M. J. Wetter; mais, qu'il me permette de le lui dire, elle est de trop ici. Il s'agit d'une question de fait que tous les raisonnements du monde ne peuvent changer. Il me réfute à priori, sans même connoître parfaitement les textes sur lesquels je m'appuie : c'est une manière commode de discuter, mais ce n'est pas toujours le moyen le plus sûr d'avoir raison. C'est ce que je démontrerai dans mon livre, où les faits les plus divers en apparence se prêtent un mutuel secours. Il se peut que les faits aient eu tort, et que ce qui est n'eût pas dû être; mais enfin, nous autres François, dont la réputation de légèreté est faite, nous ne pouvons pas, sans mentir à notre caractère, ne pas nous rendre à l'évidence d'une nouvelle opinion, quelque enracinés que nous soyons dans une autre. C'est ce qui m'est arrivé à la lecture du document dont parle M. J. Wetter.

A la vérité, ce savant essaie de me réfuter avec les documents imprimés dans le livre de M. Schaab; mais je prouverai, à l'aide des originaux que nous possédons ici, que ces documents ont été falsifiés, je ne sais ni par qui ni dans quel intérêt. Ainsi, dans l'original du document cité par M. Schaab, t. Ier, pag. 118, le nom de Schoiffer ne paroît pas du tout; on y trouve, au contraire, celui de Conrad FUST. Si M. J. Wetter avoit lu avec attention ce document, il auroit vu qu'il étoit inintelligible par suite des modifications qu'on lui a fait subir. M. J. Wetter n'y a trouvé qu'une faute de chronologie, qu'il a signalée par un point d'interrogation; mais ce n'est là qu'un des moindres défauts du livre de M. Schaab. Cet auteur en a bien fait d'autres : ainsi il cite quatre ou cinq fois un acte allemand de 1476, publié par Köhler, acte dans lequel il est question de Pierre Schoiffer; eh bien, il lui donne chaque fois une date différente, sans parler d'erreurs analogues dans les noms des parties contractantes.

Si le latin et l'allemand sont ainsi arrangés dans le livre de M. Schaab, jugez de ce qu'il en doit être du françois ! Un

exemple entre millet. Ier, p. 129, on lit : « La noté ci-dessus transculiqué par ligne et mot par mot, etc. » Et c'est dans une lettre de Van Praet à lui adressée que M. Schaab a trouvé le singulier verbe que je viens de souligner. Sans doute on n'est pas tenu de savoir le françois, mais quand on le cite, au moins devroit-on savoir le lire!

M. J. Wetter dit que le mot nachvare, qui est appliqué à Conrad dans le document cité primitivement par Wurdtwein (Bibl. Mog. doc. 231 et 232), ne peut pas signifier descendant (fils). Je ne suis pas juge dans la question : c'est aux philologues allemands à décider. Quoique j'aie déjà trouvé des personnes d'un avis conforme au mien, j'y renonce volontiers. Mais, en admettant que ce mot veuille dire uniquement ici successeur (de Fust), je ne vois pas en quoi cela infirme mon opinion successeur n'est pas l'opposé de fils; il en est, au contraire, fort souvent l'équivalent. Je ferai, remarquer au surplus, que Conrad est le seul de tous les personnages mentionnés dans cet acte auquel on ne donne point de nom de famille, ce qui s'explique tout naturellement par la mention de son nom après celui de Jean Fust. Si Conrad n'avoit pas été le fils de Fust et si en effet Pierre Schoiffer avoit été le gendre immédiat de ce dernier, comment pourroit-on expliquer la transmission de l'imprimerie à Conrad au préjudice de Schoiffer, qui seul jusque-là avoit figuré à côté de Jean Fust.

L'argument que M. J. Wetter prétend tirer du mot gêner qui se trouve dans le texte de Trithème, pour prouver que Schoiffer étoit bien le gendre de Fust, n'auroit de valeur qu'autant que M. Wetter pourroit indiquer un autre mot dont Trithème auroit pu se servir pour dire que Schoiffer étoit le petit-gendre de Fust. Or ce mot n'existe pas plus dans le latin que dans le françois. De même le mot nepos, dont se sert Jean Schoiffer pour indiquer sa parenté avec Fust, n'est pas employé dans le sens de petit-fils, mais dans celui de descendant.

Je me contenterai pour aujourd'hui de notre réponse, voulant seulement prémunir les lecteurs de M. J. Wetter contre l'opinion qu'ils auroient pu concevoir avant la publication de mon livre, où cette question sera traitée dans tous ses détails. Agréez, etc.

AUG. BERNARD, de Montbrison.

ET

CATALOGUE DE LIVRES RARES ET CURIEUX DE LITTÉRATURE, D'Histoire, etc., QUI SE TROUVENT EN VENTE

A LA LIBRAIRIE DE J. TECHENER,

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1. ALFONSI A CASTRO. De justa hæreticorum punitione libri tres. Venetiis, 1549, pet. in-8, v. gauff........ 10—» Volume curieux dans sa première reliure du temps bien conservée. 2. ANACREON. Les poésies d'Anacréon et de Sapho, traduites en françois, avec des remarques, par mad. Dacier, augm. des notes latines de M. Le Fèvre, et de la traduction en vers françois de M. de La Fosse. Amst. 1716, pet. in-8, front. gr. mar. r. fil. tr. dor. (Derome)........ 16—» Bon exemplaire et bonne édition.

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Très bon exemplaire comune conservation. Les gravures fort jolies sont dues ou attribuées au Petit Bernard.

4. Annales indiques, contenantes la vraye narration et advis de ce qu'est aduenu et succédé en Japon, et aultres lieux voisins des Indes, enuoyez par les pères de la société de Jésus au R. P. Claude Aquaviva, général de la dicte coni

pagnie, en l'an 1588. Nouv. trad. en françois. Anvers, de l'imprimerie Plantinienne, pet. in-8, v. f. fil. ( Petit) . ·

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5. Antithesis christi et antichristi, videlicet papae, id est exemplorum, factorum, vitae et doctrinae utriusque, ex adversio collata comparatio, versibus et figuris venustissimis illustrata. S. L. (Genève) apud Vignon, M. D. LXXVIII, pet. in-8, v

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Première édition, bien conservée, rare et ornée de très curieuses et très jolies figures sur bois.

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6. Arrest de la cour, portant défenses à toutes personnes de quelque qualité ou condition qu'ils soient, de n'emprisonner les catholiques demourans ès villes du parti contraire à la saincte union. Paris, 1589. Forme du serment qu'il convient faire par tout ce royaume, pour l'entretenement de la saincte union. Troyes, 1589. Lettre envoyée par le roy à monseigneur le cardinal de Gondy, par laquelle sa majesté enjoinct et mande de jurer et faire jurer le contenu en l'edict de réunion. Paris, 1588.- Protestation et serment faict en la Cour de parlement par le duc de Mayenne. Paris, 1589. Responsum facultatis theologiæ super proposita questione, an liceat jurare edictum unionis. Parisiis, 1589.-Responsum facultatis theologica Parisiensis, 1589. Remonstrance à tous bons chrestiens à maintenir la saincte union pour la conservation de la religion catholique, contre les efforts du tyran et autres hérétiques. Rovan, 1589. - Articles de l'union des manans et habitans de la ville de Tolose, et des autres villes et lieux de Languedoc, qui seront par eux jurez pour le soustenement et défense de la religion catholique, et extirpation des hérésies. Lyon, 1589, 1 vol. pet. in-8, v. fauve, fil. (Koehler)...

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24-»

Recueil de pièces, toutes curieuses et intéressantes; nous signalerons seulement celles du SERMENT DU DUG DE MAYENNE. Une des pièces a un raccommodage à divers endroits.

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