Page images
PDF
EPUB

ment de gangue à l'or du Pérou; enfin, le quartz hyalin concrétionné, qu'il ne faut pas confondre avec les calcédoines, qui sont des quartz agates; il a une cassure vitreuse et forme des mamelons, des cylindres, quelquefois limpides, ordinairement laiteux, ayant l'aspect de l'émail. On le trouve aussi en petits rameaux dont la surface est ondulée. C'est dans les terrains volcaniques que s'observe ce quartz concrétionné; le quartz hyalin laminaire, c'està-dire dont la structure est lamelleuse, a l'aspect du quartz gras.

OBSERVATION. On voit que le quartz hyalin se présente sous une foule d'aspects. On trouve également, dans les collections, des quartz de cette nature, qui ont les formes cristallisées de certaines substances étrangères, ou même de corps vivans: dans l'un et l'autre cas, c'est du quartz qui s'est moulé dans les vides laissés par d'autres cristaux ou par des corps organisés; les premiers sont ce que les Minéralogistes appellent de faux cristaux; les autres sont au nombre des pseudomorphoses (1).

Je crois utile de réunir à la suite de ce groupe

(1) Ce mot, formé de deux mots grecs, désigne un corps qui a une figure trompeuse : il a été donné aux minéraux qui ont emprunté une forme étrangère à leur nature, et qui se sont, en quelque sorte, servis d'un corps étranger pour se mouler. Par exemple, on trouve souvent des échantillons de chaux, de silex, d'agates, qui ont la forme des coquilles dont ces substances ont rempli toutes les cavités en conservant jusqu'à leurs moindres contours; ce sont là des pseudomorphoses : les bois pétrifiés qui conservent la texture ligneuse de la substance qu'ils ont remplacée, sont aussi des minéraux pseudomorphiques..

le grès et le sable, qui sont également des quartz hyalins; et comme ils se présentent sous un aspect particulier, on peut, si l'on veut, les réunir dans une même division, et en former une sous-espèce de quartz (1).

QUARTZ HYALIN ARÉNACE, Sable, Sablon Gravier, vulgaires.

Ce quartz se présente toujours en grains arrondis ou anguleux; dans le premier cas, c'est le sable mouvant qui couvre les rivages des mers, et sur lequel on voyage dans ces immenses déserts de

(1) M. Haüy, après avoir placé le quartz arénacé, c'est-à-dire le sable et le sablon vulgaires, au nombre des variétés des quartz hyalins, ajoute: « Le grès quartzeux n'est autre chose que du quartz arénacé dont les grains ont été réunis par un ciment. Il ne diffère des pouddings et des brèches quartzeuses, que par la petitesse des fragmens agglutinés; il doit être placé, en conséquence, dans l'appendicegénéral, à la suite de ces agrégats. » Dans un ouvrage très-élémen¬ taire il n'est pas très-facile de faire sentir l'utilité de cette classification. Le sable peut se réunir en masses et former du grès; ces masses peuvent se diviser, se pulvériser et former du sable : voilà ce qu'on voit tous les jours. Les masses, les blocs de grès des environs de Nemours, reposent sur des sables qui ne paraissent être que des débris de ces blocs : comment décrire les uns sans décrire les autres, lorsque tout indique identité? Quelques naturalistes français et etrangers ont si bien senti la difficulté, qu'ils ont fait une espèce particulière de cette pierre et qu'ils l'ont placée entre le quartz hyalin et le silex. Je suis loin de vouloir prendre part aux discussions que ces diverses manières de voir peuvent faire naître, mon rôle est plus modeste; mais je dois justifier l'ordre que j'ai cru devoir établir dans la série des minéraux. Au surplus, comme je regarde, avec M. Haüy, le sable comme un quartz hyalin, puisqu'il a véritable-ment l'aspect vitreux, je ne pense pas que l'on puisse faire une espèce particulière, soit de ce sable, soit du grès dont il est formé.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][graphic][graphic][graphic]
[graphic]

l'Afrique, dans ces steps de l'Europe septentrionale et de l'Asie. Ce quartz hyalin mobile couvre ces vastes plaines que l'on a si bien nommées des mers de sable, et dans lesquelles les vagues élevées par les vents sont plus redoutées encore des voyageurs que celles de l'Océan.

Dans nos contrées, ce sable forme ces terrains arides appelés des Landes, et sur lesquels croissent quelques bruyères et le pin maritime; mais ces plaines, dont la stérilité afflige le voyageur, lui semblent des jardins, lorsqu'il les compare à cette solitude immense et redoutable appelée le Désert de Sahra, et dans lequel on court le risque d'être enterré sous le sable ou étouffé par le vent brûlant appelé Shume (1). On peut donc dire que ce quartz hyalin arénacé est extrêmement répandu soit à la surface du globe, soit à une profondeur plus ou moins considérable.

(1) Ce vent absorbe quelquefois l'eau, renfermée dans les outres que portent les chameaux pendant cette longue et périlleuse traversée. Dans ces occasions on a vu payer une jatte d'eau jusqu'à trois cents dollars (environ quinze cents francs). En 1805, une caravane de deux mille personnes et dix-huit cents chameaux, qui comptait trouver de l'eau dans un Oase, ou lieu de repos ordinaire, fut cruellement trompée dans son attente: le shume avait tout absorbé; hommes et animaux, tous périrent par la soif. Les Arabes ont donc raison d'appeler ce désert el bahar billá máa, c'est-à dire une mer sans eau; et ce qui complète la comparaison, c'est que les caravanes le traversent sous la protection d'un convoi, de même que des vaisseaux marchands naviguent sous la protection d'une flotte. (Extrait de la Relation de Jackson sur l'empire de Maroc, publié à Londres en 1809, Voy. Annales des Voyages, 40*. cab.}

« PreviousContinue »