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aux agates qui ont une couleur orangée; ordinairement cette couleur passe par des nuances de jaune, de fauve, de roux, et même de brun assez foncé ; la cassure de ces pierres est lisse, et n'offre pas les écailles l'on que remarque dans la plupart des agates.

Les Anciens, qui ont beaucoup gravé sur des sardoines, étendaient ce nom à d'autres pierres. Les Romains, à qui Scipion l'Africain les fit connaître, faisaient grand cas des belles sardoines, et les tiraient, suivant Pline, des mêmes lieux que les beaux onyx; on peut même regarder l'onyx que j'ai cité plus haut, comme appartenant aux sardoines, puisque ses couches calcédoineuses sont interrompues par des couches brunes. Tout ceci prouve seulement ce que j'ai déjà eu occasion de faire remarquer souvent, c'est que les divisions établies par les amateurs doivent toujours être subordonnées à celles qui ont été admises par les naturalistes, puisqu'une foule de pierres quartzeuses passent par des nuances insensibles d'une variété à l'autre, et qu'une même plaque peut être composée d'agate ou calcédoine, de sardoine et de cornaline. Ces échantillons mixtes sont communs dans les collections.

Les vraies sardoines non travaillées qui se voyent dans les collections et chez les marchands, offrent ordinairement, ainsi que d'autres variétés d'agates, des zones placées autour d'un centre; elles se

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présentent en noyau, qui ont tout au plus la grosseur d'une pomme moyenne,: on en voit beaucoup aussi de petites en grains, de la grosseur d'une noisette, percés et enfilés en chapelet. La surface des unes et des autres est polie; et l'on ne sait au juste de quel lieu viennent ces sardoines, qui sont d'autant plus estimées, que la masse est divisée en couches ou bandes parallèles de couleurs différentes et bien tranchées : c'est à ces sardoinesOnyx que l'on donne plus particulièrement le nom de sardonyx.

QUARTZ AGATE CORNALINE, la Cornaline.

Ce n'est qu'à l'agate rouge et à celle qui est d'un jaune pâle, que l'on donne ce nom. La première, qui passe par des nuances insensibles du rouge clair au rouge vif de cerise, est la véritable cornaline; l'autre reçoit le nom vulgaire de cornaline blonde.

Les belles cornalines ont une pâte extrêmement fine, leur couleur est d'un rouge vif; elles reçoivent un très-beau poli. C'est à celles-là que les lapidaires donnent le nom de cornalines de vieille roche, ou de cornalines orientales: les Anciens les nommaient cornalines males, pour les distinguer des cornalines femelles qui étaient pâles ou jaunâtres. J'aurai occasion de faire sentir le ridicule de ces dénominations, en traitant des saphirs. Quoi qu'il en soit, il n'y a que les corna

lines d'un rouge vif et à pâte fine, qui aient de la valeur, car on en trouve en grande quantité de pâles, dont les nuances sont mal fondues, et qui, pour cette raison, sont peu estimées. Celles dont la pâte est encore plus grossière et a quelque chose de mat, sont mises au nombre des agates rouges; elles ont ordinairement moins de translucidité.

On voit donc que si ces noms sont de convention, les valeurs tiennent à la beauté de la pierre, et souvent aussi à sa rareté ; car pour classer avec exactitude ces minéraux, il serait difficile de séparer l'agate rouge de certaines cornalines de médiocre qualité, de même qu'il est presque impossible de tracer le caractère qui doit séparer certaines cornalines blondes de quelques sardoines claires.

Les cornalines ont la cassure conchoïde, mais moins lisse que celle des sardoines: lorsqu'on les chauffe au chalumeau, elles perdent leurs couleurs. On ne sait pas bien au juste d'où nous viennent les belles cornalines, et surtout celles qu'on nomme de vieille roche; l'opinion commune est qu'on les apporte du Japon. M. Faujas dit que les Hollandais les échangeaient autrefois à Oberstein contre des agates des environs, dont ils avaient un grand débit à la Chine : cela ne m'étonne pas; car si les agates d'Oberstein, vulgairement appe

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