leurs des pierres, à des oxides métalliques ou autres substances colorantes, mais à des fissures légères, naturelles ou accidentelles, et dans lesquelles des couches d'air produisent des reflets très-variés.

Plusieurs espèces de pierres limpides, et principalement le cristal de roche, offrent des iris. J'ai vu des boules, des globes de cristal de roche qui, d'abord très-purs, devenaient irisés, lorsqu'en tombant sur le carreau il s'y formait des fissures intérieures: quand ces accidens présentent une nappe égale et peu épaisse, on en tire parti en faisant scier la pierre en une plaque mince, de manière que l'iris se trouve étendu dans son épaisseur. Ces plaques peuvent faire des bijoux, et j'en ai vu de montées en collier qui avaient coûté plus de cinquante francs pièce. J'ai dans ma collection une améthiste irisée et taillée à facettes.

Les nuances variées de l'opale sont dues également à la manière dont la couleur est décomposée dans les fissures nombreuses de ce quartz translucide.

DE LA CASSURE.

Cette expression vulgaire désigne un caractère facile à observer lorsque le minéral n'a pas été poli sur toutes ses faces par la main de l'ouvrier; mais ce caractère ne peut être regardé que comme secondaire, parce que diverses circonstances servent à changer l'aspect de la cassure; d'ailleurs

comme elle est le produit d'une cause fortuite, elle est étrangère à la nature intime de la pierre, et n'a pas la même importance que la structure. Cependant on trouve dans quelques ouvrages étrangers la liste d'un grand nombre de dénominations servant à désigner les diverses espèces de cassure; je ne parlerai que de celles qui sont le plus faciles à déterminer, et qui, par cela même, n'offrent pas le vague et l'incertitude que l'on doit sur-tout éviter dans les ouvrages élémentaires.

On dit que la cassure est terne ou terreuse pour indiquer qu'elle n'offre point un certain poli remarquable dans une foule de pierres. La cassure de presque tous les jaspes est terreuse. ce de la

La cassure est conchoïde, lorsque, des cavités, partie cassée offre des enfoque pourraient faire que l'on a comparés, faines coquilles : la pierre à les impressions briquet (le silex pyromaque ), fusil, oyre conchoïde.

alle est vitreuse, lorsqu'elle offre l'éclat du verre telle est celle du cristal de roche.

Elle est écailleuse, lorsqu'elle présente de petites écailles sur la surface nouvellement mise à découvert. Les pierres appelées pétro-silex ont la cassure écailleuse. Un exemple vulgaire est celui d'un morceau de cire jaune que l'on rompt; deux surfaces offrent toujours cette espèce de cassure. On peut aussi distinguer la cassure grenue;

mais cene-e est une suite de la structure: elle est remarquable dans le grès.

Au surplus, ce caractère n'est bon qu'à distinguer certaines variétés, car dans les pierres à fusil, par exemple, il y en a qui ont la cassure terne, et d'autres dont la cassure est lisse.

DE L'ODEUR.

C'est encore un caractère très-secondaire, et qui d'ailleurs n'est remarquable que dans un petit nombre de minéraux ; ainsi, lorsqu'on brise ou qu'on frotte l'un contre l'autre deux fragmens de pierre à briquet, il s'en exhale une odeur conpierre's la dénomination vulgaire d'odeur de la un peu d'hait. Si l'on mouille, ou qu'on envoie leuse, il s'en exhalen morceau de pierre argiD'autres pierres humectéesur appelée argileuse. répandent une odeur fétide assemême moyen celle des œufs gâtés; telle est celle qublable à marque dans une variété de pierre calcafi (chaux carbonatée) connue sous le nom vulgaire de pierre de

porc.

DU HAPPEMENT.

C'est le caractère propre aux pierres argi leuses lorsqu'on les touche avec la langue, elles s'y attachent un peu; c'est ce qu'on appelle happer

à la langue. Cette propriété n'est qu'une suite de celle qu'elles ont d'absorber l'humidité, parce qu'en effet il y en a toujours un peu sur la langue.

DE LA DURETÉ.

Les caractères que nous avons passés en revue sont d'un essai en quelque sorte usuel; ceux que nous allons examiner sont plus importans et exigent un peu plus d'attention. La dureté est sur-tout un caractère essentiel dans un ouvrage où l'on s'occupe, entr'autres objets, des minéraux employés pour l'ornement; c'est en effet la dureté qui détermine le prix que le luxe attache à une foule de pierres précieuses, puisque c'est à cette qualité qu'elles doivent l'avantage de conserver le poli, l'éclat que la main de l'ouvrier leur donne. La dureté s'apprécie avec assez d'exactitude par la comparaison que l'on fait entre celle de plusieurs minéraux ou autres corps d'une dureté constante. Ainsi, pour éprouver une pierre, on observe si elle raye certains corps, ou sì elle est rayée par eux.

Les marchands de pierres précieuses se servent habituellement de la lime, mais c'est un assez mauvais moyen, sur-tout lorsqu'il s'agit d'essayer des pierres taillées; d'ailleurs, quand on passe la lime sur des angles très-aigus, on fait éclater de petites lames qui peuvent rendre la pierre défectueuse enfin, il faut une très-grande habitude

pour déterminer le degré de dureté par cet instrument, qui sert seulement à indiquer si une pierre est dure ou tendre. Une pointe de fer ou d'acier, ou une lame de même métal offrent le même inconvénient; cependant on conçoit qu'en appuyant avec un peu de force et d'adresse la pointe d'acier, et la faisant glisser sur une surface, on peut choisir la partie qui nuit le moins à la pierre. Les lapidaires très-expérimentés peuvent seuls déterminer, par cette épreuve, le degré de dureté d'une pierre, en raison du plus ou moins de difficulté qu'ils ont éprouvée à la rayer; mais on sent que ce genre d'épreuve exige une habitude très-grande.

Si la substance que l'on veut essayer par ce moyen est en petits grains, on se contente de les passer sur une lame d'acier, comme si on voulait les écraser, et l'on juge de leur dureté par les traces plus ou moins profondes qu'ils laissent, si toutefois ils ont assez de dureté pour rayer l'acier. L'essai par le briquet est à-peu-près le même, mais on n'en peut faire usage que sur des pierres de peu de valeur.

Le choc du briquet fait étinceler les pierres dures, pourvu toutefois qu'elles ne soient pas friables, c'est-à-dire, pourvu qu'elles ne s'égrennent pas facilement ainsi, un grès peut être formé de grains durs, et ne pas étinceler sous le choc du briquet, parce que ces grains se dé