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du même genre: la Mnémosine, que nous ne connaissons que de nom, et les Fleurs du Nord, qui renferment des pièces écrites avec beaucoup de talent. Quelques-unes même m'ont paru supérieures à celles de l'Étoile polaire. Parmi les morceaux en prose, on remarque le Mont Athos, extrait d'un voyage fait en Grèce en 1820---Lettres sur l'Italie, pendant les années 1823 et 1824. - Lettre à madame la comtesse de S... sur les poëtes russes; par M. PLETNEF.-Les pièces de vers les plus remarquables sont cinq fables nouvelles de M. KRYLOP: la Mouche et l'Abeille; le Riche et le Poëte; le Paroissien; le Renard et l'Ane; et le vieux Lion; une traduction des Chants populaires de la Grèce, par M. GNÉDITCH; les Chants populaires des Serviens, par OSTOLOPOF; et plusieurs poésies de POUCHKIN, JOUKOFSKY, GLINKA, du prince WIASEMSKY, etc. TOLSTOY.

NORVÈGE.

178.—* Norges Histories, etc.-Histoire de la Norvège sous le règne de Harald aux beaux cheveux, et sous ses descendans mâles; publiée par M. C.-M. FALSEN. Christiania, 1823--1824; imprimerie de Lehman. 4 vol. in-8°.

On doit regretter que M. Falsen, dont nous aimons ici à reconnaître tout le talent, n'ait pas pu écrire son ouvrage à Copenhague. La Norvège ne fournissait à son historien que très-peu de matériaux qui n'eussent pas été déjà exploités, ou qu'on ne pût trouver ailleurs. Aussi l'auteur, de son propre aveu, n'a-t-il pu consulter que des ouvrages depuis long-tems imprimés et généralement répandus, tels que ceux de Snorro Sturlesen, de Torfocus, de Schoning et de Suhm. Le premier de ces auteurs est le seul qui, ayant écrit au commencement du XIIe siècle, puisse être regardé comme une source authentique. Les trois autres savans, écrivains modernes, malgré leur mérite incontestable, présentent une autorité bien moins imposante. Si M. Falsen avait pu composer son ouvrage en Danemarck, il aurait trouvé à la Bibliothèque royale et à celle de l'université de Copenhague une foule de manuscrits encore peu connus et mal examinés. Il est assez remarquable que les anciens sagas, écrits en langue islandaise, et dont il existe un grand nombre en manuscrit, sont les meilleures sources dans lesquelles un historien de la Norvège puisse aller puiser, des incendies et les guerres civiles ayant détruit presque tout ce qui en restait dans le pays, si l'on excepte quelques vieux diplômes, que le hasard peut faire découvrir chez les paysans norvégiens, et dont la plus grande partie d'ailleurs se trouve dans

pays,

les bibliothèques danoises. Malheureusement, M. Falsen a été privé de ces ressources. Quoi qu'il en soit, ses compatriotes lui sauront gré de leur avoir fourni un ouvrage qui remplit une lacune dans la littérature norvégienne, et qui ne tardera pas à se trouver entre les mains de tous ceux qui aiment à connaître l'histoire de leur et à s'entretenir des hauts faits de leurs ancêtres. Le premier volume comprend l'histoire de la Norvége depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'à l'an 1036. Le second volume continue cette histoire jusqu'à l'an 1177; le troisième jusqu'à 1240, et enfin le quatrième la conduit à l'an 1319. On voit que l'auteur a achevé la partie la plus difficile de son ouvrage. S'il le poursuit jusqu'à nos tems, sa tâche sera infiniment plus facile, puisqu'il pourra disposer d'une foule de matériaux dont l'authenticité est incontestable. M. Falsen mérite d'autant plus la reconnaissance de ses compatriotes, qu'il a composé son ouvrage au milieu des nombreuses occupations que lui imposaient les hautes fonctions de procureur général du royaume, dont il a été revêtu, et qui semblaient devoir ne lui laisser que peu de momens pour des travaux littéraires. Heureusement, il a échangé cette charge contre d'autres fonctions également éminentes, qui lui laisseront plus de loisir. Nous l'en félicitons d'autant plus qu'il vient encore par-là de donner à ses compatriotes une preuve de son retour aux principes constitutionnels. La nouvelle et brillante charge de procureur général du royaume avait été créée par le gouvernement d'une manière inconstitutionnelle, et sans qu'on eût daigné consulter à cet égard l'opinion des représentans à la diète. Aujourd'hui elle est vacante, et tout semble annoncer qu'elle sera définitivement supprimée, après avoir été exercée à peine pendant l'espace de deux années. Honneur à tout gouvernement qui s'empresse de réparer ainsi les fautes qu'il a pu commettre ! HEIBERG.

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179.

DANEMARCK.

* Danmarks Krönike af Saxo Grammaticus. — Chronique de Danemarck; par SAXON, le Grammairien; traduite par Nic.-Fred.-Sev. GRUNDTVIG. Copenhague, imprimerie de Schultz; T. I, 1818, XLIV et 300 pages; T. II, 1819, XII et 338 pages in-4°.

180 Norges Konge-Krönike af Snorro Sturleson. Chronique des rois de Norvége; par SNORRO STURLESON; traduite par le même. Copenhague, même imprimerie; T. Ier, 1818, LVI et 339 pages; T. II, 1819, 378 pages in-4°.

Voici deux ouvrages d'une grande importance pour l'histoire des royaumes Scandinaves, et d'autant plus précieux que l'époque T. XXVI. - Mai 1825. 30

où ils ont été composés se rapproche davantage des tems fabuleux de la haute antiquité. Saxon, secrétaire du célèbre archevêque Absalon, vivait du tems de Waldemar Ior, c'est-à-dire vers la fin du XIIe siècle; il mourut en 1204. La première édition de son histoire, écrite en latin, a été faite à Paris, en 1514, par les soins d'un savant danois, nommé Chrétien Pedersen. Cette édition est in-folio, et imprimée par le célèbre Ascensius. Il est probable qu'elle a été faite aux frais de Christiern II, alors roi de Danemarck. Depuis, cet ouvrage a été souvent réimprimé, à Bâle, à Francfort, à Leipzig, et à Soroe, en Danemarck, avec les commentaires de Stephanius, en 1644. La première traduction de Saxon en langue danoise a été faite par A.-S. Wedel, et imprimée en 1575; mais, quoique réimprimée plusieurs fois, elle était devenue extrêmement rare, et était très-recherchée. Comme le style était très-suranné, M. Grundtvig a cru devoir en publier une nouvelle traduction, conforme au langage de notre tems, de manière à mettre la lecture de cet ouvrage à la portée de tout le monde.

Quant à Snorro, Islandais de naissance, propriétaire et fonctionnaire éminent dans son pays, il écrivit la Chronique des rois de Norvége dans sa langue maternelle, vers l'an 1230. La première édition de cet ouvrage a été faite à Stockholm, en 1697, par Peringshold (2 vol. in-folio). Elle contient l'original islandais, avec deux traductions, en latin et en suédois. Plus tard, il en a été publié à Copenhague une nouvelle édition en cinq vol. in-folio, contenant l'original, accompagné de deux traductions, l'une en latin et l'autre en danois. Ces cinq volumes ont paru successivement, depuis 1777 jusqu'à 1818, par les soins de plusieurs savans, tels que MM. Gérard Schoning, les deux Thorlacius, père et fils, et Werlauf. M. Grundtvig a entrepris d'en donner une nouvelle traduction adaptée au goût de nos tems modernes.

C'est avec plaisir que nous rendons justice aux intentions qui l'ont dirigé; mais nous sommes persuadés qu'il s'est fortement trompé. Pour rendre la lecture de ces deux ouvrages facile et presque populaire, il a recueilli avec un soin infatigable les expressions et les façons de parler basses et triviales; de sorte qu'il est impossible que les hommes instruits puissent le lire sans dégoût. Qu'il ne s'y trompe pas; les gens du peuple, qui, dans leur conversation ordinaire, se servent journellement de ces phrases vulgaires, ne veulent pas qu'on les leur donne pour leur lecture; ils demandent un style un peu plus élevé, qui ne leur rappelle pas la trivialité de

leur langage habituel. D'un autre côté, le traducteur s'est écarté de son système dans les poésies, qui se trouvent en grande abondance dans nos deux historiens : il y est tellement, nous ne disons pas élégant, mais obscur, qu'il ne sera point compris par ses lecteurs; trèssouvent même, il paraît ne pas se comprendre lui-même. Il manque donc toujours au Danemarck et à la Norvége une traduction de leurs deux plus anciens historiens, qui réunisse à l'élégante simplicité une naïveté que ne repousse point le bon goût. Malheureusement,ces traductions manqueront encore long-tems; car les limites étroites de ces deux pays, le peu de connaissance que l'on a de leur langue hors de leurs frontières, la faiblesse de leur population et la grande médiocrité de toutes les fortunes particulières, sont autant d'obstacles qui empêcheront les libraires de tenter une entreprise aussi coûteuse que celle de la publication d'une nouvelle traduction de deux historiens qui devraient se trouver entre les mains de toutes les classes de la société.

181.- Indledning, etc.— Introduction aux leçons sur l'histoire de la langue danoise et de la littérature nationale; par M. Christian MOLBECH. Copenhague, 1822. Brochure de 50 pages in-8°.

M. le professeur Molbech, bibliothécaire adjoint à la grande Bibliothèque royale de Copenhague, est déjà depuis long-tems trop honorablement connu des lecteurs de la Revue Encyclopédique, pour qu'il soit nécessaire d'appeler l'attention du public sur ses écrits. Ce savant s'était proposé de faire à Copenhague un cours de littérature danoise, afin de montrer les progrès de la langue du pays, depuis le moyen âge jusqu'à nos jours, et d'assigner à chacun des auteurs les plus distingués la part qu'il a pu prendre au perfectionnement du style et de l'idiome national. Des circonstances qu'il est inutile de détailler ici ayant empêché l'exécution de son projet, M. Molbech a cru devoir publier la leçon par laquelle il se proposait d'ouvrir son cours. La lecture de ce petit écrit fait regretter la non-exécation d'un projet que nous ne croyons pas abandonné, mais seulement ajourné à une époque plus favorable, et qui n'est pas éloignée.

Nous trouvons, à la fin de cette intéressante brochure, la nomenclature des écrivains danois et norvégiens les plus estimés, rangés en deux séries ou périodes : la première commençant avec le x11° siècle, et finissant avec le xve; la seconde période comprend les noms des auteurs qui se sont le plus distingués depuis le commencement du xvre siècle jusqu'à l'an 1800. Ces deux séries étant disposées par

ordre chronologique, chaque écrivain trouve sa place assignée à l'année dans laquelle il a commencé sa carrière littéraire.

HEIBERG.

ALLEMAGNE.

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182.- Flora classica. — Flore classique, publiée par Julius BILLERBECK. Leipzig, 1824; in-8°.

L'auteur a fait paraître, depuis 1819, plusieurs essais sur la connaissance que les anciens avaient des plantes; aujourd'hui il hasarde un coup d'œil général sur leur botanique. On comprend tout ce qu'une pareille entreprise a d'étendue, et de combien de détails elle est susceptible: aussi faut-il savoir gré au savant qu'elle n'a point rebuté, des efforts éclairés qu'il a faits dans l'intérêt des connaissances humaines, lors même que son ouvrage laisserait encore beaucoup à désirer. Théophraste, Dioscoride et Pline ont été les principaux guides de M. de Billerbeck, qui, parmi les modernes, s'est attaché surtout à Voss, à Sprengel et à Sibthorp. Il a distribué les plantes selon le système de Linné; il indique pour chacune les noms allemands, français, grecs, latins, et souvent même les noms qu'elle porte en grec moderne, la description, l'indication du lieu où se trouvent les espèces décrites, et les textes anciens qui en ont parlé sont joints à ces noms; et tout cela est concis et serré, sans nuire à la clarté. M. Billerbeck ne manque jamais de faire remarquer les divergences des auteurs; il discute et fixe parmi leurs opinions celles qui lui paraissent les meilleures. Les index facilitent beaucoup la conversion des noms modernes en ceux que les anciens employaient; cependant, il n'eût pas été inutile d'y joindre aussi une table allemande, à l'usage de ceux qui veulent traduire de cette langue en grec ou en latin. Peut-être aussi, quand il s'agit d'espèces peu connues, eût-il été bon d'indiquer les planches qui les représentent le mieux. Enfin, il manque à l'ouvrage une exposition critique des travaux des anciens, avec la liste des livres qu'ils nous ont laissés sur l'histoire naturelle, et plus particulièrement sur la botanique. L'auteur pourra réparer ces omissions dans une seconde édition, et la bonté de ce premier essai nous garantit qu'elle ne se fera pas attendre long-tems; l'auteur pourra faire usage alors de l'excellente Flore ajoutée au Virgile de M. Lemaire. P. G.

83.-- Lehrbuch der Chemie, etc.—Traité élémentaire de chimie, par J. Jacob BERZELIUS; traduit du suédois par K.-A. BLÖDE et K. PALM

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