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is good for them, but that doesn't give it to me; and some position, I suppose, but it's not the sort of position I want. I had nothing at all-nothing but the right sort of birth and breeding and education. You were so infinitely above me, beyond my reach!"

"An actress!" she cried, bitterly; a girl who has to give the very best of her, every night, to any brute who can pay for a seat; a girl whose pictures are for sale to any marcheur who wants to buy them and gloat over them; an actress, who has to receive silly little notes sent by silly little boys that think they're in love with her and hang about the stage door till their mammas find them out and drag them away, and probably spank them; who's annoyed everywhere she goes by things that I couldn't even tell you about; an actress above you?"

"Ah, but you see," I protested, "you're such a very exceptional sort of an actress. You aren't the ordinary thing in actresses at all. An actress who goes to the best teas and afternoon things in New York in the Wintertime, and spends her Summers on an English houseboat and at country houses that would make those mammas you speak of gasp, is such a very hard person to classify, also to approach. No, I swore I wouldn't come near you till I could do so with at least a little excuse of worthiness, a little beginning of success. The success is in sight now, thank God! And you see it will come through you, after all, just as its foundations have been through you. You'll make me famous with King's Heart'-but oh, don't imagine that it's been easy keeping away from you! Still, I had the picture.'

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The

"Ah, the picture!" she murmured. "Oh, I'm glad you had that, I'm glad!

But don't you think-" she added, after a moment, turning a little pink, "don't you think it was a bit improper having it in that room?"

"Oh, not a bit," I assured her, hastily; "it-it was always most decorously turned to the wall when I— when it was necessary. Always!"

She looked relieved. Then for a while she said nothing, but sat smiling contentedly at something beyond

me.

"I'm thinking of the work we've got to do together in September," said she.

I, too, thought of it, those days and weeks together, making perfect the thing that meant so much to both of us. I think she saw in my eyes what must have been immediately on my tongue, for she leaned over toward me quickly, with her wonderful smile and those soft eyes that

were a caress.

me.

"Ah, wait!" she whispered. "Not now, not now! Wait till we've worked and played together, till you know Come to me in New York-I think you must go now, for I've my things to pack. It's a month and a week, isn't it? Five weeks-not so very long. Ah, nor so very short, either! It won't seem short, believe me. I shall be thinking of you." And she put out both her slim hands to me where we were standing by the window. "It isn't good-bye," she said, softly.

I took her hands, and I'll swear they lifted a little in mine, so that I bent over them and kissed them both. They were cool and sweet to my hot face.

At the door I looked back. She was standing where I had left her, with the hands I had kissed clasped to her breast, and the sweetest, tenderest smile in all the world flushing over her beautiful face.

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SHE

HE-What happened when you offered to kiss her tears away? HE-She cried worse than ever.

CENDRILLON

Par Michel Provins

L

E petit salon très savamment combiné de la baronne de Noircourt, une de ces Parisiennes privilégiées et adulées dont le nom lorsqu'on le prononce est toujours précédé de la fameuse petite phrase: "La belle Mme. X. !" Mme. de Noircourt avait été sacrée belle urbi et orbi depuis longtemps déjà, depuis trop longtemps. même, mais elle se cramponnait à l'épithète avec toutes les ressources d'un art féminin raffiné, et y tenait d'autant plus que la réalité, chaque jour, ressemblait un peu moins à l'adjectif.

UN DOMESTIQUE (introduisant, dans le petit salon, M. de Rancy, un des flirts officiels de la baronne)—Madame a été obligée de sortir quelques instants; elle m'a chargé de prier monsieur de vouloir bien prendre la peine de l'attendre.

DE RANCY (amusé de la phrase protocolaire)-C'est bien, Joseph, j'attendrai, j'attendrai tant qu'il faudra!

Le domestique parti, il fait quelques pas, passe devant toutes les glaces, vérifie sa cravate, rectifie sa moustache et finit par s'installer dans une bergère, où il se met à feuilleter le dernier roman à demi coupé.

GISELE (entrant brusquement et s'arrêtant interdite devant de Rancy)—Oh! pardon, monsieur! savais pas!

Je ne

RANCY (aussitôt levé et saluant la jeune fille)-Mais je serais désolé, mademoiselle, de vous faire l'effet d'un épouvantail!

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GISELE (aimable) - Ce n'est pas cela, monsieur, seulement je m'attendais si peu à trouver quelqu'un!

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GISELE (étonnée)-Quelle tante? RANCY-Mme. de Noircourt. GISELE (presque triste)-Mme. de Noircourt n'est pas ma tante c'est ma mère!

RANCY (fige)-Votre?

GISELE Permettez aussi que je me présente, car je vois que vous n'êtes pas du tout en pays de connaissance: Gisèle! Gisèle de Noircourt! Dix-neuf ans. Par un hasard domestique, sortie du couvent, ce matin, et devant y rentrer ce soir. Vous êtes étonné?

RANCY-Dame, oui, plutôt! GISELE-Vous ne saviez pas que maman avait une fille?

si

RANCY (se reprenant)—C'est-à-dire jusqu'à un certain point. GISELE (riant)-Jusqu'à un certain point est drôle! Ne mentez pas pour être aimable! Si vous aviez soupçonné mon existence, vous auriez, je suppose, été le seul . . les précautions sont si bien prises! RANCY-Comment?

GISELE-Oh! je ne peux pas dire! C'est de l'intimité douloupour moi; ce n'est pas

reuse

intéressant.

si,

dites!

RANCY-Si, Pourquoi pas? Je devine que vous avez un chagrin un gros chagrin, et il est évident qu'un inconnu comme moi n'a aucun droit à vous en demander le secret, mais pourtant, mademoiselle, il me semble que notre rencontre a quelqe chose de plus qu'un imprévu banal, et, en tout cas, elle vous aura fait un ami!

GISELE Bien vite conquis! RANCY-Est-ce à vous à douter de votre pouvoir?

GISELE-Oh! pour répondre à ça, il faudrait une plus forte que moi il faudrait maman!

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RANCY-Par exemple!

GISELE Qu'est-ce qu'elle dit quand vous lui tournez ainsi une jolie phrase? RANCY-Mais pourquoi voulez-vous que moi?

GISELE Je suis très bien renseignée, très! Je ne sors pas, c'est vrai, mais j'ai des amies qui vont un peu dans le monde et beaucoup dans leurs familles où l'on cause des amies que leurs parents n'éteignent pas; alors, je sais, par elles, que vous êtes un des comment dirais

je?

un des flirts de maman? C'est bien le mot, je crois? RANCY-Eh! eh! il paraît qu'on fait pas mal de potins au couvent! Mais d'abord, il n'y a pas un mot de vrai dans toutes ces méchancetés. Et puis, il me semble que puisque dans ces méchancetés, il est précisément question de Mme. votre mère, vous ne devriez pas.

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GISELE (grave) Monsieur, j'aime ma mère autant qu'elle m'a permis de l'aimer; je l'aime et je la respecte!

. Eh bien, loin de moi est l'idée, l'ombre même d'une supposition qui pourrait l'atteindre en quoi que ce soit, mais je crois aussi fermement à une chose; c'est qu'on ne peut pas être à la fois très maman et très coquette!

RANCY (étonne)-Voilà qui est plus que de la philosophie de pension! GISELE-Oui, c'est vrai c'est un peu de philosophie vécue!

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.

que vous

GISELE-Hélas!

longtemps!

. . il y a si

RANCY (de plus en plus intéressé)— Si longtemps?

GISELE Quand mon papa est mort, j'avais trois ans; il ne me reste de lui qu'un souvenir bien incertain, mais pourtant le souvenir de quelqu'un de très bon m'ayant entouré d'infiniment de caresses. Après lui, pendant deux ou trois années encore, on prit grand soin de ma petite personne, on me pomponnait du matin au soir et je faisais au salon, où l'on m'amenait le plus souvent possible, l'admiration de tous les amis de la maison. Et, il y en avait! À l'âge où j'étais.

ses parents!

on ne vieillit pas

RANCY-Au contraire!

GISELE Mais, dès six ans, je devins une recluse de la nursery, avec une gouvernante anglaise qui ne me quittait pas, m'amenant à ma mère seulement une minute, le matin, pour un baiser officiel.

RANCY-À quel âge êtes-vous donc entrée au couvent?

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Je

et on

GISELE À huit ans! ressemblais, paraît-il, beaucoup à ma mère. trop! commençait à le remarquer dans mes promenades avec la gouvernante. Aujourd'hui, j'ai déjà onze ans de prison et je crains bien de ne pas être grâciée avant ma majorité. RANCY-Vous ne sortez jamais? GISÈLE-Deux ou trois heures quelquefois, pour des nécessités de toilette ou de santé.

RANCY-Mais l'été, pendant les grandes vacances?

GISELE Je les passe chez des amies, ou bien en Angleterre chez des correspondants, pour me me perfectionner dans la langue. Ah! ce que je là possède!

RANCY-Le fait est qu'avec tant d'années de classe, vous devez être d'une force?

GISELE-Oh! j'ai tous mes brevets, et, si la chose avait été le moins du monde distinguée, je serais bachelière! D'ailleurs, en pension, je ne suis plus élève; j'ai fini depuis longtemps.

j'ap

RANCY Que faites-vous? GISELE Je lis beaucoup; prends la vie-non pas par ce que j'entends ou par ce que je vois, puisque je suis cloîtrée-mais je l'apprends dans les grands livres de l'humanité. Ça vaut peut-être mieux; on a toute de même la philosophie des faits sans en éprouver soi-même la désillusion et l'écœurement.

RANCY (très impressionné et curieux de la connaître davantage)-Vous ne serez pas indulgente pour le mari qu'on vous donnera?

GISELE-D'abord, je ne sais pas trop si on me donnera un mari, j'aimerais mieux le choisir moi-même! Mais, au contraire, je serai très indulgente et infiniment reconnaissante à qui voudra simplement m'aimer!

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RANCY-Ah! (Poursuivant) Mais, au couvent, quand vous ne lisez pas, car enfin on ne peut pas toujours s'absorber, qu'est-ce que?

GISÈLE-Je deviens professeur, j'aide à apprendre aux petites. Ça m'intéresse beaucoup! Près d'elles, je remplace un peu la maman. Ces sont surtout les toutes petites qui sont le plus privées du manque d'affection; et je sens tellement tout ce qu'il faut leur donner, par tout ce qui m'a manqué à moi.

RANCY-C'est très méritoire. GISELE-Oh! pas le moins du monde; c'est mon seul plaisir et c'est ma joie! D'ailleurs, c'est toujours de la joie d'être bon. Je ne suis pas encore très ferrée sur les gros défauts et les grandes vertus, mais la bonté me semble la première de toutes et capable de faire pardonner bien des choses! (Un peu confuse.) Oh! monsieur, c'est très mal, vous m'interrogez, je réponds et, sans m'en douter, je vous ai dit toute mon histoire!

RANCY-Elle méritait d'être dite, et je vous jure que personne ne pouvait l'écouter avec plus d'intérêt que moi.

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GISELE-Avec plus d'intérêt? quel titre pourtant? RANCY-Au titre de la sympathie spontanée! Je ne suis pas

tout à fait aussi superficiel qu'on le raconte; sans valoir énormément, je vaux cependant . . . un peu mieux que cette réputation, et il n'y a pas grand miracle à ce que j'éprouve quelque émotion à vous entendre. Les jeunes filles, comme vous, d'intelligence élevée et de grand cœur

les créatures qui transforment l'injustice en lumière et en bonté. . . . GISELE Ne me faites pas de trop beaux compliments, monsieur, je ne saurais pas me défendre!

On ne m'a rien appris des malices du monde.

RANCY-Ce ne sont pas des compliments!

GISELE Certainement si; puisque maman m'appelle Cendrillon, c'est que je n'ai aucune qualité qui mérite d'être nommée! Elle s'y connaît, maman, et me connaît mieux que vous.

RANCY-Ah! ça, je prétends que non, par exemple!

GISELE-Comment! Voilà dix-neuf

ans.

RANCY-Qu'elle vous ignore! GISELE-Pas tant que cela. (Souriant.) En tout cas, vous, il n'y a pas même dix-neuf minutes! RANCY (enthousiaste)-C'est plus qu'il n'en faut pour une révélation oui, une révélation! . Et je ne pouvais, je vous le certifie, en recevoir de plus inattendue et surtout de plus exquise!

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GISELE (simplement)-Pardon, monsieur, voudriez-vous me passer le petit vase de Saxe? Vous savez, le vase que je venais chercher? RANCY (lui passant le bibelot de porcelaine)-Voici! (Lentement) J'espère que vous me pardonnerez d'avoir été un peu indiscret? GISELE (s'éloignant)-C'est moi surtout qui ai été (cherchant le mot) en style de couvent, on dit: inconséquente! Je l'ai été beaucoup, beaucoup trop!

RANCY-Pourquoi trop, si vous avez confiance?

GISELE (regarde Rancy bien en face, dans les yeux, puis lui tend la main)— Oui. J'ai confiance! (Sonnette électrique dans l'antichambre.)

sa

je

Oh! maman qui rentre me sauve! N'allez pas lui parler de de sa nièce au moins? (Sérieuse) Adieu, monsieur! RANCY (avec intention)—Au revoir, mademoiselle.

Gisèle partie. Rancy reste immobile regardant la porte par où s'est évanouie la vision de jeunesse et de charme, vision rare, que dans son scepticisme de boulevardier, il avait toujours cru impossible.

MME. DE NOIRCOURT (faisant irruption, un peu aggressive)-Eh! bien, qu'est-ce qu'on me dit, vous causez avec les petites filles? RANCY-Non

j'ai causé avec une jeune fille, et une jeune fille d'élite, promesse d'une femme remarquable!

MME. DE NOIRCOURT-Qui? Quoi? Cendrillon, une femme remarquable? Vous êtes fou!

RANCY-Suis-je de bonne noblesse,

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pagne, où vous voudrez, et rien qu'avec des voisins. Ça sera très vite fait! Ensuite, vous n'imaginez pas combien cela rajeunit de montrer des petits enfants

surtout puisqu'on ne sait pas que vous avez une fille!

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