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A

MESSIEURS LE PRÉSIDENT ET LES MEMBRES

DU

CONSEIL COMMUNAL DE LA VILLE DE TOURNAL

MESSIEURS,

Votre sollicitude reconnue pour tout ce qui doit tendre à développer le progrès intellectuel, vous a fait adopter une mesure qui ne pouvait manquer d'être favorablement accueillie par les nombreux amis de l'étude. Vous avez compris que le meilleur moyen de tirer parti des ressources offertes à l'instruction par la bibliothèque publique, c'était de faire publier le catalogue des richesses que renferme ce précieux dépôt littéraire; c'était de faire, que

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chacun put savoir facilement et promptement, à quels guides il pourrait se confier, dans les recherches qu'il voudrait poursuivre; c'était de mettre, en quelque sorte, sous la main du travailleur, les matériaux nécessaires pour l'œuvre qu'il aurait entrepris d'élever.

Quelle honorable mission que celle d'avoir à seconder un projet si généreux, et d'avoir à mettre à exécution un plan si rempli de sagesse! Aussi, est-ce avec le sentiment d'un devoir sacré à accomplir, que j'ai abordé la tâche qui venait m'incomber; et si je ne puis me flatter de ne pas avoir laissé se glisser quelques erreurs, dans un travail où elles sont d'ordinaire si faciles, j'ai au moins la conscience d'avoir tout fait pour y conserver toute l'exactitude désirable.

Je ne m'en suis pas rapporté à mes scules lumières, et je me plais à reconnaître ici, l'aide bienveillante que m'ont prétée les conseils éclairés de plusieurs personnes instruites. Les connaissances bibliographiques si étendues de Monsieur le président F. Dubus, et le secours de sa riche bibliothèque laissée complaisamment à ma disposition, m'ont aplani plus d'une difficulté. Monsieur le professeur J.-B. Chotin a bien voulu disposer des loisirs de son éméritat, pour apporter à l'œuvre un concours actif et dévoué. Monsieur le professeur N. Lequarré, plus particulièrement occupé de l'étude assidue des historiens, a bien souvent consenti à diriger ses recherches vers les points spéciaux que je désirais éclaircir. Grâces leur soient rendues pour leur coopération utile et désintéressée.

VII

De plus, nous nous sommes appuyé de l'autorité des auteurs les mieux réputés en matière de bibliographie. Nous avons fouillé avec zèle les ouvrages spéciaux que nous ont laissés le P. Lelong, De Bure, Cailleau, Freytag, La Serna, David Clément, Panzer, Hain, Maittaire, Sweert, Valère André, Foppens, Baillet, Peignot, Barbier, De Manne, Voisin, Lambinet, etc. Pour nous tenir au courant des découvertes récentes, nous avons parcouru les catalogues modernes, et nous avons consulté les publications nouvelles la Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus, par les PP. De Backer; la France litté– raire et les Supercheries littéraires, par Quérard; le Bulletin du bibliophile, de Techener; la dernière édition du Manuel du libraire, de Brunet; la Bibliographie biographique universelle, d'Oettinger; le Manuel de bibliographie universelle, ajouté depuis peu à la collection de Roret. A ces sources abondantes, nous avons puisé bien des renseignements utiles; nous avons osé faire quelques emprunts heureux, prenant pour le public, son bien partout où nous le trouvons.

Parmi les exemples variés que nous offraient ces nombreux modèles, deux ordres se présentaient à l'alternative de notre choix l'ordre alphabétique et l'ordre méthodique. Le premier, plus simple dans son procédé et d'une régularité plus absolue, a l'avantage de donner une réponse immédiate au problème de la recherche de tel ou tel auteur. Mais, d'un autre côté, il a l'inconvénient de disséminer les espèces de même genre et n'a pas, comme le second, le

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mérite de tenir rassemblée la série des ouvrages à consulter en telle ou telle circonstance, par le savant, le poète, le philosophe, l'artiste ou l'historien. Sans donc prétendre discuter le mérite relatif des diverses méthodes bibliographiques, persuadé que tout système a ses imperfections, nous nous sommes attaché à ne pas perdre de vue, que le principal but à atteindre était de rendre prompte, facile et sûre, la recherche du lecteur studieux et mème celle du lecteur inexpérimenté. Rien de mieux alors que d'adopter la classification la plus usitée, et de se conformer au plan suivi dans les ouvrages de bibliographie les plus généralement consultés. Après avoir séparé les cinq grandes classes des connaissances humaines, la Théologie, la Jurisprudence, les Sciences et Arts, les Belles-lettres et l'Histoire, nous y avons établi des subdivisions méthodiques, assez nombreuses et assez définies, pour que le lecteur puisse embrasser immédiatement, d'un coup d'œil, le groupe précis où devront se trouver réunis les ouvrages traitant de la matière qu'il désire étudier. Une table alphabétique des noms d'auteurs, placée à la fin de l'ouvrage, permettra de s'assurer sans peine, si tel ou tel volume. cherché fait partie de la collection.

Ne convenait-il pas aussi de satisfaire un peu à l'innocente passion de ceux que pousse la curiosité des livres? La connaissance des livres n'est pas seulement l'occupation de libraires instruits; des hommes distingués dans les lettres et dans les sciences se sont livrés avec ardeur à celle étude, et en ont fait leurs délices. La bibliothèque publique

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