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by pursuing mean and unworthy objects, or even by exposing it to undeserved contempt or ridicule. He must be careful not to throw away or spoil in Palace Yard the most formidable weapons with which he can fight the battle of his constituents in Parliament.

APPENDIX.

No. I. (See p. 224.)

Letters and Papers from Mons. Gallois.

My dear Sir,

Paris, Dec. 31. 1815.

Mais

Je profite du retour de M. Bpour vous envoyer les brochures dont je vous avais parlé. Vous les trouverez bien médiocres, et vous aurez raison. enfin vous jugerez par là de l'état de notre presse. Nous pouvons dire maintenant d'elle ce que Bossuet disait de votre Princesse Henriette: Là voilà telle que la mort nous l'a faite. Nous avons la licence de la presse, nous n'en avons pas la liberté; nous en avons la licence pour le profit de la faction qui veut dominer, nous n'en avons pas la liberté pour les intérêts de la nation. Il faut que je vous raconte sur ce sujet un trait qui vous donnera une idée des caractères et des sentiments élevés de la plus grande partie des hommes qui ont de la réputation dans ce pays, et qui se sont formés à la politique dans l'école de l'ancien gouvernement, transportée par ces messieurs dans le nouveau. Vous avez entendu parler de la nouvelle loi des Cours Prévôtales. Ces Cours Prévôtales ne se bornent pas comme les anciennes aux simples actes de violence à mains armées par des rassemblements d'individus ; elles sont aussi établies contre les rassemblements, dont l'espèce est déterminée par la loi. Croiriez-vous qu'un membre de l'Institut, un des hommes qui ont le plus de réputation en France dans les sciences physiques, M. Cuvier, maître des requêtes sous Bonaparte, conseiller d'état sous Louis XVIII., chargé par

le Roi en sa qualité de conseiller d'état de venir défendre ce projet de loi à la Chambre des Députés, a osé dire cette phrase-ci.: "Je conviens, Messieurs, que les juges prévótaux pourront devenir les juges de la littérature. Je conviens, Messieurs, qu'on écrira moins de livres de politique, que les libraires en vendront moins; mais vous conviendrez bien, Messieurs, qu'il n'y a pas au fond un trop grand malheur à cela?" Il est bien sûr que comme ce digne homme n'écrit que sur les mollusques et l'anatomie comparée, les ossements fossiles, &c., et qu'il jouit pour ces grands travaux si utiles à la prospérité de la nation de 30 milles livres de rente, il n'aura pas grand chose à craindre des Cours Prévôtales, et que si l'on ne peut plus s'occuper des sciences politiques et morales, il faudra en revenir, pour faire quelque chose aux insectes et aux os fossiles, ce qui sûrement mettrait fort à leur aise les vampires qui voudraient exploiter la France pour leur profit particulier. — Nos journaux et papiers publics sont principalement dans un état déplorable; pas une vérité utile à la nation, pas un fait important à connaître; tout l'art de ceux qui les composent sous la surveillance de la police, est de cacher tout ce qu'il importerait au public de savoir, et de lui donner les plus fausses impressions des faits qu'on lui présente. Quand le funeste empire de Bonaparte à été détruit, je n'ai que trop pressenti que nous souffririons encore longtemps de la pernicieuse influence de ses pratiques de gouvernement, et des hommes pervers qui s'étaient formés à son école ; que l'esprit de son administration, ses commis et ses agents, transplantés dans le gouvernement nouveau, ne feraient qu'aggraver le danger et les maux qui naissaient naturellement de ces circonstances nouvelles. Au milieu de tout cela, la nation reste debout, et marche dans la direction de l'esprit des temps et de la raison universelle: elle vit sur ces foules d'idées et de sentiments qui sont le patrimoine commun de l'Europe, et dont aucun accident politique ne pourra jamais priver les nations: elle n'a rien de commun avec tous ces sycophantes politiques qui, dans leur journaux,

leurs discours publics, ou les actes de leur administration, prétendent stipuler pour elle, parcequ'elle sait très-bien que ce qu'ils demandent pour elle, elle ne le veut pas attendre, qu'ils ne demandent que ce qui peut servir leurs intérêts et leurs passions contre son intérêt véritable.

Je vous envoye sur l'affaire des Protestants deux écrits; l'un est leur défense imprimée, écrite par l'un des ministres Protestants du département du Gard. Les personnes impartiales et bien instruites des faits disent, que cet écrit ne renferme rien que de vrai; mais la police en a empêché la circulation, de sorte que cet écrit est devenu très-rare. L'autre écrit que je vous envoye est manuscrit; il a été rédigé par un Protestant, Royaliste très-prononcé, que je connais beaucoup ainsi vous voyez que sous ce rapport cet écrit n'a rien de suspect. Ces deux écrits vous donne

ront une idée exacte de la nature de ces évènements. Je joins ici les détails, que vous me demandez dans votre dernière lettre du 19. de ce mois que j'ai reçue par M. Delessert, relativement aux conférences des plénipotentiares Français avec le Duc de Wellington.

Quand j'aurai pris tous les renseignements qui me manquent encore sur les élections dernières, je vous les enverrai.

Agréez je vous prie les nouvelles assurances de tous les sentiments avec lesquels je suis, Votre, &c.

Immédiatement après l'abdication de Bonaparte, les deux chambres nommèrent un gouvernement provisoire.

Ce gouvernement envoya des plénipotentiaires vers les souverains alliés pour traiter de la paix, puisque ces alliés avaient constamment déclaré que c'était à Bonaparte seul qu'on faisait la guerre, et que Bonaparte seul faisait ob stacle à la paix.

Pendant que ces plénipotentiaires, revenus de Manheim. à Hagueneau, cherchaient inutilement à pénétrer vers les ministres de ces souverains, qui ne répondaient que par des

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évasions et des retards, les armées du Duc de Wellington et de Blücher s'avançaient vers Paris.

Le gouvernement provisoire sentit alors la nécessité d'envoyer vers ces deux généraux des plénipotentiaires dont l'unique objet était d'obtenir un armistice qui donnât le temps aux plénipotentiaires, alors à Hagueneau, de continuer à traiter de la paix.

Ces plénipotentiaires furent MM. Flaugergue, Boissy d'Anglas, Valence, Andréossy, et la Bernardière. Ils furent chargés de se rendre d'abord directement au quartier général de Blücher, qui était près de Senlis. Arrivés aux avant postes, celui-ci leur fit répondre qu'il n'avait rien à leur dire, et qu'ils pouvaient s'addresser au Duc de Wellington. Ils vinrent alors auprès de celui-ci, qui était près du Pont St. Maxence, et lui firent part de l'objet de leur mission, l'armistice. Le Duc répondit qu'il verrait Blücher, qu'il ne pouvait traiter de rien sans lui à l'égard de cet armistice. Mais les circonstances s'arrangèrent toujours de telle manière, que les deux généraux ne purent jamais se rencontrer, ni probablement s'écrire; les jours s'écoulèrent ainsi. En attendant, les armées s'approchaient toujours de Paris autant qu'elles pouvaient. Au bout de quelques jours, le Duc de Wellington annonça aux plénipotentiaires qu'il allait partir pour St. Cloud, où devait être signée, avec de nouveaux commissaires arrivés de Paris, la convention relative à l'occupation de la capitale par les armées alliées. Il fut évident que Blücher et Wellington n'avaient jamais voulu traiter la question de l'armistice; qu'ils l'écartaient sans cesse, tantôt sous un prétexte, tantôt sous un autre; qu'ils voulaient absolument, et à quelque prix que ce fût, entrer à Paris, y faire entrer le roi à leur suite, et que les choses s'arrangeassent ensuite, comme elles le pourraient, entre le roi, la nation, et les puissances alliées. L'objet unique des plénipotentiaires étant l'armistice, les cinq ou six jours qu'ils passèrent auprès du Duc de Wellington furent tout-à-fait perdus quant à l'objet principal: il n'y eut entre eux que des conversations étrangères à l'objet dont ils étaient

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