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où l'on défigure les anciens Auteurs, & dans lefquelles on leur fait tout perdre: c'eft une Epit. Di Traduction faite avec toute l'attention & tout le foin poffible, & entreprise particuliérement pour nous faire admirer les beautez d'Home re; en un mot, c'eft l'Ouvrage de Made. Da cier, cette Perfonne qui a le Goût fi folide & fi délicat, qu'on ne peut s'égarer à marcher fur fes traces: malgré tout cela, cette Traduction n'a point donné à Homere les Graces qui lui manquoient, & ne lui a point ôté les défauts qu'on lui trouvoit; & ce n'cft que depuis qu'elle a paru, que fe font élevez fes plus dangereux Critiques.

VII.

LE PARNASSE REFORME ET LA GUERRE DES AUTEURS, par M. GUERET, Avocat au Parlement de Paris. A la Haye, chez JeanFrançois Neaulme; 1716. in 8.; Parnaffe 78. pages, Guerre 80.

Ces deux petits Ouvrages font déja fort connus dans la République des Lettres, & ne pouvoient guéres être réimprimez plus à propos que dans un tems où elle fe trouve fi divifée par le Différent touchant la préférence entre les Anciens & les Modernes. Ces Ouvrages ne font prefque point fufceptibles d'Extrait: d'ailleurs, tout y eft fi ingénieux, & par conféquent fi digne de la curiofité des Perfonnes d'Efprit & de Bon-goût, que nous croyons les obliger en les renvoyant à la Lecture entiére du Livre même. On a très bien fait d'y joindre enfemble ces deux Pièces, puis qu'elles font non feulement de même Caractére, mais encore de même Auteur; mais,

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mais on n'en devoit point ôter les deux Epitres Dédicatoires adreffées à M. l'Abbé Des Roches. Il y a fouvent dans ces fortes de Piéces, quelque peu intéreffantes qu'elles paroiffent, certaines particularitez qu'on chercheroit vainement ailleurs. En particulier, celles-ci méritoient d'être confervées : elles ne font nullement indignes de l'Auteur de deux Ecrits fi ingénieux.

VIII.

Nicolai Tulpii Obfervationes Medica, Editio quinta, cui brevis ipfius Authoris Vite Narratio eft præfixa, ac Textus Autorum illuftrationibus.....* Lugd. Batavorum, DuVivié, &c. 1716. in 8. pag 392.

Ces Obfervations de M. Tulpius parurent pour la premiére fois à Leide, chez L. Elzevier, en 1641. in 8.: elles furent réimprimées de même en 1652: en 1672. elles reparurent augmentées d'un quatriéme Livre, & de quelques Corrections: en 1685. elles furent données pour la quatriéme fois; & enfin on nous les redonne aujourd'hui pour la cinquiéme, augmentées feulement d'un petit Abrégé de la Vie de l'Auteur, & des Illustrations des Textes des Auteurs employez par M. Tulpius, c'est à dire de la Citation de ces Textes, que l'Auteur avoit négligée. C'eft M. Abrahan Salomon vander Voort qui a ajoûté ces deux chofes à cette nouvelle Edition. Il n'y a que la premiére dont nous puiffions faire quelque ufage. M. Tulpius nâquit en 1593. à Amfterdam. Il étoit Fils d'un des plus riches

Il manque là quelque met, comme audła, locupletataj ou quelque autre femblable,

riches Marchands de cette Ville, & fe trouvant du penchant pour les Etudes, il fe tranf porta à Leide, où il étudia fous Adolphe Vorfius, fous Heurnius, & fous quelques autres. Dès qu'il eût reçû le dégré de Docteur en Médecine, il vint éxercer cette Science à Amfterdam; & ce fut avec beaucoup de fuccès. Il devint enfuite Echevin & Bourgmaître de cette Ville, & Curateur de l'Ecole illuftre qui y eft établie. Il époufa en premiéres nôces M. Eve Egberte vander Voegh, dont il a laiffé quelques Enfans, & entre autres un Fils nommé Pierre, qui a été Docteur en Médecine, à qui il dédia fes Obfervations en 1641.: & en fecondes nôces, M. Marguerite de Vlaming d'Oudshoorn, de laquelle il n'a laiffé qu'une Fille, mariée à M. Six, Echevin d'Aimfterdam, qui a mis quelques Vers Latins à la tête des Obfervations de fon BeauPere. I mourut de langueur & de defféchement en 1674, âgé de quatre-vingt & un an. Sa Devife étoit une Lampe allumée, avec ces mots, Aliis inferviendo confumor. Nous ne devons point oublier qu'il avoit compofé un Livre dans lequel il faifoit voir qu'il n'y a aucune Region fur la Terre qui ne produife les Médicamens les plus propres à guérir les Maladies qui y font les plus communes, & qu'il fit mettre ce Livre dans le feu. On ne nous dit point ici ce qui le porta à cela.

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NOUVELLES LITERAIRES.

Extrait d'une Lettre de Paris, du 4. May.

A Piéce qui fert de matiére à mes Nouvelles Litteraires ne fait que fortir de deffous la Preffe, & eft des plus intéreffantes; Elle a pour titre, Procès Verbal de ce qui s'eft paffé dans l'Allemblée des Députez novamez par la Faculté de Théologie de Paris, pour examiner ce qui s'est fait pendant le Syndicat de Monfieur le Rouge; avec les Conclufions de la Faculté de Théologie de Paris, depuis le 2. Decembre 1715. jusqu'au 23. Avril 1716, imprimé par ordre de la Faculté, à Paris chez Jean Baptifte de l'Efpine, Imprimeur & Libraire ordinaire du Roi, ruë S. Jacques, à l'Image S. Paul, 79. pages in 4.

On voit, avant toutes chofes, dans un Avertiffement, Que la Faculté de Théologie de Paris indignée contre la conduite que le Sieur le Rouge Docteur en Théologie de cette Faculté, a gardée pendant fon Syndicat, dans lequel il a prévariqué en plufieurs chofes, & notamment à l'égard d'un prétendu Decret du 5. Mars 1714, portant mal à propos l'accepta tion de la Conftitution du Pape Clement XI. qui commence par ce mot Unigenitus, a nommé le 1. jour d'Octobre des Députez pour examiner ce qui s'étoit paffé pendant ce Syndicat. Ces Députez s'étant affemblez plufieurs fois ont dreffé un Procès Verbal qui aété autorisé par la Faculté. Pendant ce tems-là, (continuël'A

vertiffement) la Faculté a porté diverfes Conclufions contre la prétendue Acceptation de cette Conftitution. Et afin d'obvier aux Oppofitions faites par quelques Docteurs, Elle a jugé à propos de faire imprimer ce Procès Verbal & ces Conclufions. Ce qui fe trouve d'autant plus néceffaire à prefent que les Docteurs oppofans aux Conclufions de la Faculté, ont depuis peu publié un Mémoire, auquel ce Procès Verbal & les Conclufions de la Faculté peuvent fervir d'ample & de fuffifante réponse.

Voilà, Meffieurs, un Préambule qui donne au Lecteur une idée générale de la caufe. Dans le corps p. 2. de l'Ouvrage on lit que celui d'entr'eux (c'eft à dire des Députez) qui étoit chargé de faire rapport à la Compagnie des informations & relations qui lui auroient été faites touchant la conduite du Sr. le Rouge, dans fon Syndicat, a dit à la Compagnie, que fur les informations qu'il avoit faites, & les relations & dé pofitions qu'il a reçûes de gens dignes de foi... il trouvé que les accufations & plaintes à faire contre le Sr. le Rouge, fe rapportent à quatre chefs. Le premier, des Conclufions dreflées par lui infidélement, & contre l'avis de la pluralité. Le fecond, des violences qu'il a exercées dans fon Syndicat, paroles injurieufes & outrageufes aux Corps & aux Particuliers, par lui prononcées en public & en particulier. Le 3.des Propofitions par lui effacées de Thefes, quoi qu'Orthodoxes, & qui regardoient particuliérement les droits des Evêques, l'autorité du Roi, & les Libertez de l'Eglife Gallicane. Le 4. des manquemens & infrac tions fur la Discipline.

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Sur le premier chef on établit, que l'avis de la Fa culté ayant été celui que M. Leger avoit dit, que lap. 6. Conftitution feroit infcrite dans les Regiftres de la Faculté, pour obéir aux ordres du Roi, avec les lettres de Cachet du Roi, fans aucune approbation, le Syndic a fait ajoûter,,, que la Faculté avoit été d'avis de

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