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COMTE ALFRED BOULAY DE LA MEURTHE

APRIL, 1927

29-6

HISTORIQUE

DE FELLER.

CLA

CLAIR (S.) premier évêque de Nantes, vint dans les Gaules, selon l'opinion la plus commune, vers l'an 280, sous le règne de Probus, et fut envoyé, non de Tours par saint Gatien, mais de Rome par le pape, avec le diacre Adéodat. On croit qu'il est le même que saint Clair d'Aquitaine, qui, de cette province, pénétra dans la Bretagne. On a toujours cru, dans le diocèse de Vannes, qu'il y était mort, et qu'il y avait été enterré; mais en 878, ses reliques furent portées à l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, où elles se gardent encore.

CLAIR (S.), né à Vienne, fut formé de bonne heure à la vertu par sa mère, qu'une piété solide rendait recommandable, et qui le mit dans le monastère de Saint-Ferréol, ayant pris elle-même de son côté la résolution de se retirer dans celui de Sainte-Blandine. Le jeune Clair s'acquit une telle réputation de sainteté, que l'évêque de Vienne le fit abbé du monastère de Saint-Marcel, et lui confia

la direction des religieuses de Sainte

Blandine. Il devint bientôt le modèle d'un supérieur accompli, et fut favorisé du don de miracles. L'auteur de ses actes rapporte que pendant la maladie qui le conduisit au tombeau, il prédit à ses disciples les ravages des Vandales et des Sarrasins, qui arrivèrent environ 72 ans après. Quelques jours avant sa mort, ce saint abbé s'étant fait porter à l'église, se coucha sur un cilice et se mit en prières. Il mourut vers l'an 660, le 1er janvier, jour auquel on faisait sa fête, dès le temps de Charlemagne. Ses reliques qui furent transportées de l'église de Sainte-Blan

CLA

dine à celle de Saint-Pierre, furent dissipées dans le 16 siècle par les huguenots.

CLAIR (S.), martyr, naquit à Rochester en Angleterre. Ayant quitté sa patrie après avoir été ordonné prêtre, il passa dans les Gaules, et s'arrêta dans le Vexin, au diocèse de Rouen, où il vécut plusieurs années dans la pratique des plus héroïques vertus. Souvent il sortait de la retraite qu'il s'était choisie pour aller prêcher les vérités du salut. Il mourut martyr de la chasteté, ayant été massacré par deux assassins envoyés par une femme qui n'avait pu le faire consentir à sa passion. On met sa mort vers l'an 894. Son culte est célèbre dans plusieurs diocèses de France.

CLAIR (Jean-Marie LE), Voyez LE

CLAIR.

CLAIRAC (Louis-André de LA MAMIE), ingénieur en chef à Bergue, mourut en 1751. Nous avons de lui 1° L'ingénieur de campagne, ou Traité de la fortification passagère, in-4, ouvrage

estimé. 2o Histoire de la dernière révolution de Perse, avant Thamas-KouliKan, 3 vol. in-12.

CLAIRAUT (Alexis-Claude) naquit à Paris le 7 mai 1713, d'un habile maître de mathématiques, qui lui apprit à lire dans les élémens d'Euclide. Le jeune Clairaut lut, en 1726, n'étant âgé que de 12 ans et 8 mois, un mémoire à l'académie des Sciences, sur quatre nouvelles courbes géométriques de son invention. Il soutint l'idée qu'avaient donnée de lui desi heureux commencemens, et il publia en 1730 des Recherches sur les courbes

à double courbure, in-4, dignes des plus grands géomètres. L'académie des Sciences lui ouvrit son sein à 18 ans, avant l'âge prescrit par ses réglemens, et l'associa aux académiciens qui allèrent au Nord pour déterminer la figure de la terre. Au retour de la Laponie, il calcula la figure du globe, selon les règles de l'attraction, c'est-à-dire, quelle forme lui devait imprimer son mouvement de rotation, joint à l'attraction de toutes ses parties. Il soumit encore au calcul l'équilibre qui retient la lune entre le soleil et la terre, suivant le système newtonien de ces trois corps. L'aberration des étoiles et des planètes, que Bradley a le premier regardée comme un phénomène de la lumière, doit à Clairaut la théorie qu'on en a. Nous ne parlons pas d'une infinité de mémoires sur les mathématiques et l'astronomie, dont il a enrichi l'académie. C'est particulièrement d'après ses calculs, et ceux de Halley (voyez ce mot), qu'on s'est déterminé, conformément à la théorie de Newton, à regarder les comètes comme des planètes aussi anciennes que le monde, et soumises à des lois universelles, quoique, à dire le vrai, leur cours périodique et régulier ne paraisse pas encore assez constaté. Clairaut lui-même s'est trompé sur celle de 1759, qui est la seule qu'on cite avec quelque apparence en faveur du cours régulier. Halley a paru l'avoir prédite, tandis que d'autres l'avaient annoncée pour 1757, et d'autres pour 1758; Halley n'a osé déterminer l'année, il a mis l'alternative 1758 ou 1759. Mais cette comète était-ce la même que celle de 1682? C'est de quoi il est permis de douter (Voyez les Observat. philos. sur les syst. p. 170). Nous avons de Clairaut 10 Elemens de géométrie, 1741, in-8, très estimables par leur clarté et leur précision. 2o Elémens d'algèbre, 1746, in-8, qui ont le même mérite. 3° Théorie de la figure de la terre, 1743, in-8. 4o Tables de la lune, 1754, in-8. Ces ou vrages le firent regarder comme un des premiers géomètres de l'Europe, et il obtint les récompenses qu'il méritait. Il était de la société du Journal des savans, qu'il remplit d'excellens extraits. Cet

académicien mourut en 1765, dans un âge peu avancé. Ses mœurs douces et son caractère bon, égal, obligeant, lui concilièrent l'estime des honnêtes gens.

CLAIRE (sainte ), née à Assise en 1193, d'une famille noble, renonça au siècle entre les mains de saint François, l'an 1212. Ce saint instituteur lui donna l'habit de pénitente à Notre-Dame de la Portiuncule. Elle s'enferma ensuite dans l'église de Saint-Damien, près Assise, où elle demeura pendant 42 ans avec plusieurs compagnes de ses austérités et de ses vertus. Cette église fut le berceau de l'ordre des Pauvres-Femmes, appelé en Italie delle Povere-Donne, et en France de Sainte-Claire, ou des Clarisses. Cette fondatrice le gouverna suivant les instructions qu'elle avait reçues de saint François. A l'imitation de son père spirituel, elle fit un testament, pour recommander à ses sœurs l'amour de la pauvrété. « Elle voyait dans cette vertu, dit » un historien, le retranchement de tous » les objets propres à enflammer les pas»sions. Elle la regardait comme l'école » de la patience, par les occasions qu'elle >> fournit de souffrir diverses sortes de >> privations, et comme le moyen de par» venir à ce parfait détachement du >> monde, dans lequel consiste l'essence » de la véritable piété. » Elle mourut le 11 août 1253. Son corps fut porté à Assise. Ce convoi, honoré de la présence du pape et des cardinaux, se fit comme un triomphe au son des trompettes et avec toute la solennité possible. Alexandre IV la mit peu de temps après dans le catalogue des saints. Les religieuses de son ordre sont divisées en damianistes, exactes observatrices de la règle donnée à leur fondatrice par saint François; et en urbanistes, qui suivent les réglemens mitigés, donnés par Urbain IV. Ces dernières reilgieuses doivent leur origine à Isabelle de France, sœur de saint Louis, qui, en 1255, fonda le monastère de LongChamps, près de Paris.

* CLAIRE (Martin), jésuite, né en 1612 à Saint-Valéry-sur-mer, se distingua dans le ministère de la chaire, et mourut à la Flèche en 1693. On lui doit Hymni

ecclesiastici, Paris, 1673,, in-4, dont il donna une seconde édition augmentée, Paris, 1676, in-12. Les anciennes hymnes de l'Eglise étaient en général d'une latinité barbare; on y trouvait des termes ambigus, obscurs, et une prosodie quelquefois vicieuse : le Père Claire a cherché à rétablir dans ces hymnes l'élégance, la pureté et la clarté. Il s'est surtout attaché à ne point s'écarter des originaux.

:

* CLAIRON (Claire - Josèphe LEYRIS DE LA TUDE, plus connue sous le nom de Mlle), née en 1723, dans les environs de Condé, d'une famille peu fortunée, mais qui lui donna néanmoins une éducation assez soignée, débuta à l'âge de 12 ans à la comédie italienne dans les rôles de soubrettes elle passa ensuite aux théâtres de Rouen, de Gand, de Dunkerque, sur lesquels on la vit tour-àtour jouer la comédie, chanter l'opéracomique et danser dans les ballets. En mars 1743, elle fut appelée à Paris pour doubler Mile Maure, célèbre cantatrice de l'Opéra mais se sentant plus de disposition pour la déclamation que pour le chant, elle obtint cinq mois après un ordre d'entrer à la comédie française elle y obtint un succès complet. Elle déploya successivement les plus rares talens dans les rôles de Zénobie, d'Ariane et d'Electre. Ayant refusé en 1765 de jouer avec le comédien Dubois, dans la 20e représentation du Siége de Calais, elle reçut l'ordre de se rendre au Fort-l'Evêque, et la femme de l'intendant de Paris eut la faiblesse de la conduire elle-même dans sa voiture. En entrant dans sa prison, Mlle Clairon observa à l'exempt qu'elle se soumettait aux ordres de sa majesté, mais que son honneur restait intact, et que le roi lui-même n'y pouvait rien.

:

Vous avez raison, lui dit l'exempt, où » il n'y a rien le roi perd ses droits. >> La vanité de cette actrice ne pouvant supporter cette punition, elle demanda sa retraite. Sa fortune était considérable; mais les opérations de l'abbé Terray l'ayant diminuée d'un tiers, et ne se trouvant plus assez riche pour vivre dans la capitale, elle se retira dans les états du mar

grave d'Anspach, qui en fit son premier ministre. Mlle Clairon éprouva alors plus d'une fois que les intrigues de cour sont encore plus funestes que les intrigues de la comédie, et qu'elle était encore plus reine au théâtre français que dans le palais d'un petit prince allemand. Elle y passa 17 ans, et revint ensuite se fixer à Paris, où elle mourut le 28 janvier 1803. Elle avait publié en 1799 Mémoires d'Hippolite Clairon, et réflexions sur la déclamation théâtrale, in-8; mais ce n'est pas dans ces mémoires que l'on doit chercher des détails exacts sur sa vie privée. Ce sont des morceaux détachés, dans lesquels elle a toujours soin de se peindre d'une manière fort avantageuse, au préjudice de Mlle Dumesnil et des autres principaux acteurs de son temps. Ils ont été réimprimés avec une Notice très intéressante de M. Andrieux sur cette actrice dans la collection des Mémoires dramatiques publiés chez Ponthieu, Paris, 1822, 13 vol. in-8; on trouve dans la même collection les Mémoires de M. F. Dumesnil en réponse à ceux de Mlle Clairon, ainsi qu'un ouvrage sur cette dernière actrice, publié en 1740 par Gaillard de la Bataille, sous le litre de Mémoires de Mlle Fretillon, et reproduit en 1743 sous celui d'Histoire, etc. 4 part. in-12.

* CLAPAREDE, ministre protestant, né à Genève en 1727, et mort en 1801, se distingua comme prédicateur. Dans la Traduction de la Bible publiée à Genève en 1805, se trouvent sa version des Psaumes et des Prophètes. On a encore de lui des Dissertations sur les miracles, sur l'authenticité des livres du nouveau Testament, sur les démoniaques, sur le don des langues, etc.

*

CLAPPERTON (Hugues), capitaine de marine, né en 1786 à Aunan (Ecosse), ne s'occupa guères que des sciences nautiques, et fit son apprentissage de marin, en qualité de mousse de cabane sur un bâtiment marchand qui allait de Liverpool aux Etats-Unis. Il passa successivement par les grades de midshipman et de lieutenant dans la marine royale. Il eut ensuite le commandement d'un schooner sur les lacs du Canada. La flotille qui était

sur les lacs ayant été réformée en 1817, Clapperton revint en Angleterre et fut quelque temps en non-activité. Il fut chargé ensuite d'une expédition dans l'intérieur de l'Afrique avec le docteur Oudney que le climat fit mourir, et le lieutenant Denham avec lequel il revint en Angleterre. Ils y arrivèrent tous deux le 1er juin 1825 après avoir parcouru des contrées inconnues jusqu'alors aux Européens. Promu au grade de capitaine, il repartit pour l'Afrique dans l'espoir de conclure un traité de commerce avec le sultan des Fellatahs. Il arriva à Saccatoo, capitale des états de ce roi: mais celui-ci lui manqua entièrement de parole. Il mourut dans cette ville le 13 avril 1827. Son domestique, nommé Lander, sauva tous les papiers de son maître et les rapporta en Angleterre où ils ont été publiés en 1826 et 1829. C'est la relation de ces deux voyages (Narrative, etc., in-4, et Journal, etc., in-8). Le premier de ces ouvrages a été traduit en français par MM. Eyriès et Larenaudière, Paris, 3 vol. in-8, et Atlas in-4. La lecture de ces relations est intéressante, mais l'on n'y rencontre aucune observation scientifique.

CLARA (Didia), fille de l'empereur Julien I, fut mariée au sénateur Cornélius Répentinus. Son père étant parvenu à l'empire l'an 193 de l'ère chrétienne, elle obtint le titre d'Auguste pour elle, et la charge de préfet de Rome pour son époux. Mais celui-ci ne la conserva que pendant le règne de son beau-père. Septime-Sévère, qui l'en dépouilla, priva aussi la même année Didia Clara de sa qualité d'Auguste et du patrimoine qu'elle tenait de son père. Ainsi elle éprouva, dans l'espace de quelques mois, toutes les faveurs et toutes les rigueurs de la fortune. Elle avait alors environ 40 ans.

CLARAMONTIUS ou CLARAMONTIUS (Scipion), habile mathématicien et bon historien, né à Césène en 1565, fut professeur en philosophie successivement à Pérouse, à Pise et à Césène. Il embrassa l'état ecclésiastique dans un âge assez avancé. On a de lui un grand nombre d'ouvrages sur la philosophie, l'astronomie et l'histoire. Les principaux sont

1° De conjectandis cujusque moribus, lib. X. 2o De methodo ad doctrinam spectante. 3o De universo. 4° De altitudine Caucasi. 5° De cometâ magno anni 1618. 6o De tribus novis stellis quæ anno 1572, 1600 et 1604 comparuere. 7° De sede cometarum. 8° Anti-Tycho. 9° De phasibus lunæ. 10° Cæsenæ historiarum lib. XVI, Césène, 1641, in-4. 11° Contentio apologetica de Casena triumphante. Jean-Baptiste Riccioli a donné le catalogue des ouvrages de Claramontius, dans sa Chronologia reformata.

CLARENCE. Voyez EDOUARD IV.

CLARENDON, historien anglais. Voyez HYDE (Edouard ), comte de Cla

rendon.

CLARIUS, moine de Saint-Pierre-leVif de Sens, avait d'abord embrassé la vie monastique dans l'abbaye de SaintBenoît sur Loire, où il demeura longtemps. Il est auteur de la partie de la Chronique du monastère de Saint-Pierrele-Vif, qui s'étend jusqu'à l'an 1124. Elle a été continuée jusqu'à l'an 1184. Don Luc d'Achery l'a publiée en grande partie dans son Spicilege, tom 2. Don Bouquet en a inséré des morceaux dans la collec

tion des historiens de France. Cette chronique est importante pour l'histoire de France.

CLARIUS ou CLARIO (Isidore), né au château de Chiaria, près de Bresse, en 1495, de bénédictin du Mont-Cassin devenu évêque de Foligno, parut avec distinction au concile de Trente, et se fit aimer et respecter de son peuple pour son zèle et surtout pour sa charité. Il laissa plusieurs ouvrages estimables par l'érudition qu'ils renferment, et par leur utilité. Les principaux sont 1° Scholia in Biblia, Venise, 1564, in-fol. 2o Scholia in nov. Test. 1544, in-8. Ces deux ouvrages, souvent consultés, sont au rang des meilleurs qui aient été faits en ce genre. Son double commentaire fut mis à l'index, pour quelques passages de la préface, dans lesquels l'auteur ne respectait pas assez la Vulgate; mais la défense de le lire fut levée par les députés du concile de Trente pour l'examen des livres. 3o Des sermons latins, 1 vol. in

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