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du goût et des mœurs, aucun de ces commentaires ni aucune de ces éditions.

SWIFT. L'écrivain qui dans ce siècle à le plus ressemblé à Rabelais, est le docteur Swift, doyen de la cathédrale de Dublin. Son Conte du, Tonneau à été traduit en françois ; il y a des choses très-gaies. La traduction françoise que nous en avons ne peut guère se lire. Il n'étoit pas possible, suivant Voltaire, de rendre le comique don't cet écrit est assais assaisonné. Le comique tombe souvent sur des querelles entre l'église su anglicane et la presbytérienne, et sur des jeux de mots particuliers à la langue angloise.

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ÉRASME.? „200 L3 Eloge de la Folie par Erasme, réims primé tant de fois, et traduit dans toutes les langues, est un de ces écrits consacrés par le goût de tous les temps et de toutes les nations. Mais si cé livre fut goûté des gens d'esprit,it souleva contre l'auteur les faux dévots et les moines, dont cet ouvrage est une satyre continuelle do Laequor &10788

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Les catalogues de nos grandes bibliothèques renferment ordinairement une longue liste de facéties : mais il y a très-peu à recueillir dans ces livres, qui sont d'ailleurs rares et chers; il n'y a que les bibliomanes qui les recherchent. sibh 20076 eno3⁄4

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og slet i sh supera pl COYER. (l'abbé) - La Découverte de la Pierre philosophale est un badinage innocent, emprunté du docteur Swift, qui vouloit qu'on mit des impôts sur les vices des citoyens, au lieu de taxer leurs biens, Cette plaisanterie, qui n'étoit qu'une satyre des mœurs, fut extrêmement

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goûtée en Angleterre elle ne l'a pas moins été en France; et je crois qu'elle auroit encore eu plus de succès, si l'auteur avoit embelli l'idée angloise, et fait un tableau de cette esquisse, comme il le pouvoit, en ajoutant les ridicules aux vices, dont il ne soumet que. six à la taxe ; savoir, le parjure, la médisance, le lárcin de l'honneur, l'infidélité conjugale, les dettes, et ces asyles de plaisir qu'on appeloit il y a quelques années à Paris petites maisons.

L'Année merveilleuse, du même auteur, est de tous ces petits écrits celui qui a eu le plus de vogue; jamais brochure n'a été lue avec tant d'avidité. Les grands et les petits, les gens d'esprit et les sots, lui ont fait le même accueil.

Une espèce d'ouvrages plus commune est ce qu'on appelle lès Ana; nous en avons un très-grand nombre. Les plus us curieux sont le Menagiana, en quatre volumes in-12, 1715, l'Huetiana, le Longueruana; encore y a-t-il bien des choses hasardées dans ces recueils."

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ANONYME. Tandis que, par de nombreux succès, Voltaire méritoit à Paris les applaudissemens du public, on faisoit revivre, en Hollande, sous le titre de Voltairiana, ou d'Eloge amphigourique, en un volume in-8°, une partie des anciennes injures que la haine, la vengeancé et l'envie, avoient autrefois débitées contre lui. Ce livre est une collection mal digérée d'anecdotes sou vent fausses et toujours douteuses.

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NICERON. Sa Bibliothèque curieuse et amusante, en trois volumes in-12, contient des anecdotes piquantes.

ANONYME. Celui qui a réuni en deux volumes in-12, sous le titre de Remède ou Ressource contre l'ennui, et ensuite de Magasin récréatif, les contes, les bons mots, les saillies, les réparties ingénieuses qui se trouvoient comme noyés et perdus dans des recueils de mauvais goût, a fait un choix digne du public délicat et éclairé. Ce livre mérite d'être distingué et conservé ; il se trouve chez Duchesne, libraire, et peut tenir sa place dans la bibliothèque d'un homme de goût.

LACOMBE. Ce que nous avons de mieux en ce genre est le Dictionnaire d'anecdotes que Lacombe de Prezel donna en 1766, in-8°. Ce livre est proprement (comme l'auteur l'appelle) le Dictionnaire de la conversation : applications heureuses de passages connus, historiettes, apologues, contes, bons mots, naïvetés, saillies, reparties ingénieuses, apophthegmes, sentences, maximes, proverbes, pasquinades, jeux de mots, pointes, équivoques, quolibets, turlupinades, tout s'y trouve réuni avec beaucoup de clarté et de méthode.

ANONYMES. C'étoit sans doute un projet bizarre que celui de présenter un corps complet d'histoire de tous les peuples, sous le titre d'Anecdotes. Ce projet a été exécuté, et nous avons une suite d'histoires des nations, en vingt-huit volumes in-12, qui sont intitulées Anecdotes françoises angloises, espagnoles,

liennes, etc.

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Qu'on ne croie pas trouver dans ce recueil un aliment à la gaieté : ce n'est souvent qu'une analyse sèche et rétrécie des grands ouvrages d'histoire; et cette lecture, loin d'égayer, produit au contraire l'ennui.

CHAPITRE XII.

MÉLANGE S.

Sous ce titre vague nous pourrions comprendre tous les ouvrages, tous les recueils qui ne traitent point d'un objet particulier; mais cette acception trop étendue du mot Mélanges nous feroit passer les bornes que nous devons nous prescrire. Nous ne parlerons donc dans ce chapitre que des livres qui, par la variété des matières qu'ils renferment, peuvent être regardés comme des Mélanges.

GIRAUD.-Son Temple de mémoire, mêlé de vers et de prose, est, pour le fond, précisément du même genre que le Temple du goût de Voltaire. Mais le plan en est infiniment plus étendu : car ce ne sont pas seulement les auteurs qui veulent avoir place au Temple de mémoire; les rois, les guerriers, les politiques, les artistes, etc., y prétendent; et l'auteur s'attache à caractériser tous ceux qu'il y rencontre.

LA DIXMERIE.

Son livre des deux Ages du goût et du génie françois sous Louis xiv et Louis xv, un volume grand in-8°, qui parut en 1769, est un monument érigé à la gloire des deux derniers siècles.

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FEIJOO. (le P.) - Le plus moderne et le meilleur de tous les critiques de l'Espagne est le célèbre P. Feijoo, bénédictin, si connu par son Théâtre critique et universel sur les erreurs communes en tout genre. Pendant le temps que ce religieux a travaillé à ce grand ouvrage, il n'a cessé d'être en butte aux traits de la superstition et de la cabale; et il est étonnant qu'il ait écrit avec tant de liberté, dans un pays comme l'Espagne, sans se compromettre avec l'inquisition. Il n'en a pas eu moins d'ennemis, qui, sans pouvoir le perdre, lui ont occasionné beaucoup de disgraces. Il a été le confesseur de la vérité, au risque, plus d'une fois, d'en devenir le martyr. Attaquer la plus grande partie des miracles, les licences du clergé, l'ignorance des moines, l'injustice des rois, l'esclavage des peuples, la fausse philosophie, les préjugés, l'abus des pélerinages, des exorcismes, l'incertitude de la médecine, etc. c'étoit s'attirer la haine de tous les ordres de l'état. Les écrits satyriques et les libelles diffamatoires se répandirent contre lui avec fureur: on lui fit sur-tout un crime d'avoir loué Bacon, Descartes et Newton, les uns parce qu'ils étoient hérétiques, l'autre parce qu'il s'est écarté de la doctrine d'Aristote. Cependant le P. Feijoo avoit pour lui la plupart des vrais savans de la nation, et les suffrages de tous ceux qui avoient secoué le joug des préjugés. Ses ouvrages forment quatorze volumes in 4.

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THOMAS. Son Essai sur les éloges, un volume in-12, et son Essai sur le caractère, les mœurs et l'esprit des femmes, un volume in-8, sont deux ouvrages

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