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avoient fait condamner. Nous invitons ceux qui remplissent les fonctions de juges, à méditer cette partie des ouvrages de Louis.

LA MARRE. Son Traité de la police sera toujours regardé comme un des livres les plus savans qui aient paru sur cette branche d'administration. Cet ouvrage est sans doute surchargé de réglemens et de pièces qui sont inutiles aujourd'hui : mais tout ce qui est historique sur les arts et métiers, sur les usages anciens, et sur les monumens de Paris, sera toujours lu avec intérêt. Le Traité de la police de la Marre est resté imparfait; les trois volumes in-folio que nous avons de lui contiennent à peine l'exécution de la moitié du plan qu'il avoit annoncé il y a un quatrième volume, qui est de Leclerc du Brillet.

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DES ESSARTS avoit formé le projet de remplir, dans son Dictionnaire universel de police, la tâche entière que la Marre s'étoit imposée. Il a profité du travail de ce savant commissaire de police dans toutes les parties qu'il avoit traitées, et il y a ajouté tous les changemens que près d un siècle y avoit apportés. Tout ce qui tient à l'amélioration des mœurs est écrit dans des vues philosophiques, qui tendent à prouver aux hommes que la vertu peut seule les rendre heureux. On n'y trouve point les leçons d'un cagotisme farouche qui proscrit les plaisirs innocens, mais on y développe les principes d'une morale tout-à-la-fois douce et austère. Cet ouvrage étoit sur le point d'être terminé, lorsque la révolution a suspendu le travail de l'auteur : huit volumes in-4° ont paru;

le neuvième et dernier volume paroftra lorsque notre police actuelle ne sera plus exposée à des changemens qui empêchent d'en déposer les élémens dans un recueil. Ce dernier volume sera très-curieux, puisqu'il contiendra un tableau général de la police de toutes les nations de l'Europe.

On trouve les huit volumes du Dictionnaire universel de police chez l'auteur de cet ouvrage, Des Essarts, libraire, rue du Théâtre françois, no. g.

Nous terminerons cet article en annonçant que Garnery, libraire, a fait imprimer des recueils séparés des loix nouvelles sur chaque matière, sous le titre de Codes.

CHAPITRE V I.

MÉDECINE, CHIRURGIE, ANATOMIE.

Nous ne citerons pas ici tous les ouvrages qui ont été publiés sur la médecine et la chirurgie; nous nous bornerons à indiquer ceux qui sont d'un usage habituel. Quoiqu'il n'entre pas dans notre plan de former la bibliothèque d'un médecin, mais celle d'un homme du monde, nous ne devons pas oublier de parler d'Hippocrate.

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HIPPOCRATE. Les médecins lui donnent le nom de divin; c'est en effet le plus célèbre médecin de l'antiquité. Il nous reste plusieurs écrits de ce grand homme; 1o. des Aphorismes, qui sont regardés comme des oracles; Gaza les a tradui's en latin: 2". des Pronostics : 3o. un Traité des vents, qu'on peut appeler son chefd'œuvre. Les élitions les plus estimées des ouvrages d'Hippocrate sont celle de Foésius, en grec et en latin, Genève, 1657, deux volumes in folio; celle de VanderLinden, Leyde, 1665, deux volumes in 8, qui se joint à la collection des auteurs cum notis variorum ; et celle que Chartier a donnée avec le Galien, 1639, treize tomes

en neuf volumes in-folio. On imprima à Bâle, en 1579, vingt-deux de ses Traités, avec la traduction de Cornarius, des tables et des notes, in-folio; ce recueil est fort rare. Les savans ont publié dans toutes les langues une foule de commentaires et de traductions des œuvres du médecin grec; nous nous bornerons à citer la version françoise de Devaux, fameux chirurgien, et le commentaire latin d'Hecquet, habile médecin. Devaux a aussi traduit ce commentaire.

GALIEN occupe le second rang parmi les médecins de l'antiquité. Une partie de ses ouvrages périt dans l'embrasement de Rome, sous Néron; ceux qui nous restent ont été publiés à Basle en 1538, en six volumes, qu'on relie en trois, et à Venise, en 1625, en six volumes, en grec et en latin.

Parmi les médecins modernes, nous citerons Lieutaud, Helvétius, Boerhaave, Astruc, Senac, Petit, Winslow, Tissot, Haller, Geoffroi, Portal, Bordeu, Bouvart, Raulin, Lorry, Gautier, Vieq-d'Azir, Macbride, Cullen, Zinzermann, Van-Swieten, Andry, Didelot, Pomme, Vachier, Tronchin, etc., etc.

Parmi les chirurgiens: Louis, Heister, Moreau, Desault, Bordenave, Bell, Morand, Sabathier, Dujardin, Perilhe, Lassus, Sue, Ledran, Fabre, Levret, Lecat, Pelletan, etc., etc.

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Que ceux que nous oublions ne s'offensent pas de notre silence; nous les invitons à se rappeler que nous ne pouvons pas indiquer tous les ouvrages qui ent paru sur chaque science.

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Origine de la peste, 1721, in 8o,

De motu musculari, 1710, in-12;

Traité des maladies des femmes, six volumes in-12, 1761, 1765;

L'art d'accoucher réduit à ses principes, 1766, in-12; Mémoire sur la digestion, 1714, in-80';

Et des Mémoires pour servir à l'histoire de la Faculté de Montpellier, in 4o, 1767 (ouvrage posthume).

TISSOT mérite le premier rang parmi les auteurs qui ont écrit, non pour les médecins de profession, mais pour ceux qui sont éloignés d'eux, ou qui cherchent à s'en passer. Son Avis au Peuple sur sa santé, publié en 1761, a eu plus de trente éditions. C'est une médecine aisée, que les personnes charitables qui vivent à la campagne sont capables de pratiquer avec un peu d'usage et d'intelligence. La théorie que l'auteur donne sur les causes des maladies est excellente'; et les remèdes qu'il conseille sont d'autant plus sûrs, qu'il en a vérifié l'efficacité par lui-même.

Le même docteur a donné ensuite un Essai sur la santé des Gens de lettres, et un autre sur celle des Gens du monde ; tous les deux sont très-bien faits. Il est encore connu par une Dissertation sur l'Onanisme, matière délicate, que Tissot a traitée avec beaucoup de soin et de décence.→ 251TU)

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Un ouvrage non moins utile, non moins clair, non moins exact que celui de Tissot, est le Dictionnaire de santé, dont nous avons déja fait mention à l'article des

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