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Ce poëte, comme le remarque judicieusement l'auteur, devient le lien de toute la littérature européenne ; mais ses poésies lyriques sont bien moins importantes que l'esprit d'érudition qu'il a imprimé à son siècle.

L'auteur explique, avec une grande sagacité, pourquoi la poésie lyrique a besoin de plus d'harmonie et emporte plus de gêne. Après avoir observé que les Italiens ont substitué à l'Ode antique le sonnet et le canzone, il fait voir toute l'influence qu'ont eu les règles du sonnet sur l'esprit italien, et comment elles ont développé chez ce peuple le goût des concetti; mais eu leur attribuant ce fâcheux effet, il établit qu'elles ont contribué d'autre part à polir la langue et à perfectionner la versification. C'est une chose digne d'observation que Pétrarque, loin de s'énorgueillir de ses poésies lyriques, semble en rougir.

On lira, avec beaucoup d'intérêt, dans l'ouvrage même, le tableau que l'auteur trace du long amour de Pétrarque pour Laure, et de la pureté de cet amour. Il est loin de dissimuler le principal défaut des poésies de Pétrarque, cet esprit recherché que le poëte met à la place du sentiment: il en donne pour preuve, et les sonnets que Pétrarque fit pendant la vie de Laure et ceux qu'il lui consacra après sa mort Il en vient ensuite à la seconde forme des compositions lyriques de Pétrarque, à ses canzoni; et il trace les différens caractères de l'ode romantique ou canzone et de l'ode classique. Les poésies allégoriques de Pétrarque intitulées Triomphes, sont aussi l'objet des observations de l'auteur: on y trouve, dit-il, beaucoup d'imagination, et ́ cet art de peindre par lequel le poëte place les objets sous les yeux du lecteur; mais il n'y a pas le mérite de la création du genre. Dans ses compositions, Pétrarque avait évidemment pris pour modèle le Dante. Il fait remarquer, au reste, que les écrits latins auxquels Pétrarque avait cru attacher sa renommée, et qui sont douze ou quinze fois

plus volumineux que ses écrits italiens ne sont plus lus aujourd'hui que par les érudits, et qu'un long poëme intitulé l'Afrique, composé sur les victoires du premier des Scipions, et qui était attendu par le siècle de Pétrarque comme un chef-d'oeuvre digue d'égaler l'Enéïde est fatigant à l'oreille, enflé dans le style et dépourvu de tout intérêt. La véritable grandeur de Pétrarque, conclut Judicieusement l'auteur, consiste dans son enthousiasme pour la beauté antique qu'il repandit sur son siècle, dans cette vénération pour l'étude qui en renouvella le caractère, et qui détermina celui de tous les temps à venir.

Manuscrits de la Bibliothèque de Lyon, ou Notices sur leur conservation, leurs auteurs et les sujets qui y sont traités, précédées d'une histoire des anciennes bibliothèques de Lyon, et en particulier de celle de la ville, et d'un essai sur les manuscrits en général, leurs ornemens, leur cherté, ceux qui sont à remarquer dans les principales bibliothèques de l'Europe, par A. F. Delandine, bibliothécaire de Lyon, membre de l'Académie de cette ville, correspondant de l'Institut, etc. 3 vol. in-8°. Renouard et Schoell. 20 fr.

24 fr.

Amusemens philologiques, etc., par M. Peignot, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le cinquième cahier de ce Journal 1813.)

Une des plus curieuses et en même temps des plus utiles parties de cet ouvrage, c'est le petit Dictionnaire des découvertes anciennes et modernes : l'auteur y a fait passer en revue d'une manière tout à la fois claire et concise les plus intéressantes de ces découvertes: nous allons transcrire quelques-uns des

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tard on n'en voit aucune trace dans les tableaux et statues équestres des anciens. Fusil à vent. Guther de Nuremberg est l'inventeur de cet instrument; mais Jean Lossinger l'a singulièrement perfectionné : ce dernier est mort en 1570. Lampe. l'invention des lampes. On doit aux Egyptiens Lettres-de-change. - Elles ont commencé à être en usage vers le milieu du quinzième siècle.

Loterie.

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La première loterie publi

que a été tirée en 1693.

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Lunettes ou besicles. Ducange dit qu'on a connu les lunettes dès l'an 1150, puisqu'un poëme grec manuscrit qui est à la bibliothèque impériale de France en fait mention.

Microscope. Quelques auteurs regardent Drebel comme l'inventeur du microscope en 1621; mais Pierre Borel prouve qu'il est dû à Joaniden, qui faisait des lunettes à Middelbourg en 1590.

Orgues.

Cet instrument vient de la

Grèce et est fort ancien, puisqu'Archimède et Vitruve en ont parlé ; mais les premières orgues furent apportées en France en 752.

Les articles qui, dans le petit Dictionnaire ont reçu des développemens très-intéressans, sont les suivans:

--

Arithmétique. Assurances. bliothèque. Gravures.

--

-

Bi

Café. Chiffres. CirFeu grégeois.

Horloges. Métaux.

Mètre. Monnaie.

Dindon. Cet utile animal est ori-culation du sang. ginaire d'Amérique : on dit qu'il a été apporté en France par les Jésuites vers le seizième siècle : le premier qui fut mangé en France parut aux noces de Charles IX en 1570.

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Moulins.

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· Pa

pier. Peinture.- Planètes.- Puits.Sucre. Télescope. Transpiration.

- Verre.

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CINQUIÈME CLASSE.

MÉLANGES. ÉTUDE DES M. Caristie, élève de MM. Vaudoyer

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Manuel des amateurs de la langue française, etc., par A. Boniface, professeur, et par plusieurs gens de lettres, numéros 1, 2, 3, 4 et 5. Chez l'auteur, rue de la Planche, n°. 15. Prix pour l'année 15 fr.

NECROLOGIE.

Le célébre compositeur, M. Grétry, est mort dans le courant de septembre: il a été inhumé dans le champ de repos établi sur l'emplacement du jardin du P. Lachaise, à côté du tombeau de M. Delille. Une députation de l'Institut avait été chercher à l'Hermitage près Montmorenci sa dépouille mortelle. L'Institut en corps, le Conservatoire de musique, et tous les auteurs dramatiques ont assisté à ses funérailles.

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Dans cette même séance, on a adjugé le grand prix de peinture fondé par Latour, à M. Pagniets : le morceau qui a mérité ce prix est une demi-figure bien dessinée, bien peinte, d'une grande vérité d'imitation, mais qui n'est pas terminée.

Dans la même séance, le premier prix de sculpture a été décerné à M. Pradier (James) de Genêve, département du Léman, âgé de vingt-un ans et demi, élève de M. Lemot; le second prix à M. Flatters (Jean Jacques) de Crevelt, département de la Roër, âgé de vingt-six ans, élève de M Oudon; un autre second prix à M. Petitot (Louis), natif de Paris, âgé de dix-neuf ans et demi, élève de M. Cartelier.

Dans la séance publique du 2 octobre s'est faite la distribution des prix de peinture, de sculpture, d'architecture, de gravure en pierre fine, de gravure en médailles et de composition musicale. C'est M. Pangeron, âgé de dix-huit ans, élève de M. Berton, qui a remporté ce dernier prix : le second prix l'a été par M. Bell de Poitiers, âgé de vingt-cinq élève du même.

ans,

DE LA

LITTÉRATURE DE FRANCE.

NEUVIÈME CAHIER, 1813.

Prix pour douze cahiers 15 francs.

cottes aux articles

Les doubles prix, séparés par un tiret annoncés dans ce journal, désignent le prix pour Paris, et celui franc de port par la poste, jusqu'aux frontières de la France. Ces prix doivent nécessairement augmenter dans l'étranger, vu les frais ultérieurs, en raison de la distance des lieux.

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Herbier général de l'amateur, par M. Mordant Delaunay. Dixième livraison in-8". Audot. fr. 50 c. 7 papier vélin 10 fr. 50 c.

Description des plantes rares que l'on cultive à Navarrc et à la Malmaison, par A. Bonpland. Premiè re et seconde livraisons in-folio. Schoell. 43 fr. chaque livraison.

Herborisations artificielles aux environs de Paris, etc., par Fr. Plée fils. Quinzième livraison in-8°. Chez l'auteur, rue Saint-Jacques, n°. 332.

Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France en pleine terre, par Duhamel Dumonceau, rédigé par M. J. L. A. Loiseleur Deslongschamps, et publié par Etienne Michel et Arthus Bertrand. Soixante-sixième livraison in-folio de cinq feuilles avec six planches. Michel et Arthus Bertrand.

PHYSIQUE.

Mémoire sur les couleurs de l'iris, produites par la réflexion de la lu mière; présenté à la première classe de l'Institut, le 1o. juin

1812,
, par MM. Biot et Arago,
commissaires-rapporteurs; et Exa-
men des bases des doctrines de
MM. Henri Brougham, de Newton,
de Gauthier, et de Marat, sur la
lumière et les couleurs, par Ch.
Bourgeois, peintre. Broch. in-8“.
avec une planche. Testu, et Treut-
tel et Würtz. 2 fr. -2 fr. 50 c.

Ce mémoire et cet examen forment, comme on voit, deux parties distinctes.

Dans la première partie, l'auteur traite de la réflexion de la lumière, de sa dispersion, de sa réfraction, de sa diffraction elle est terminée par un tableau de ces phénomènes qui offre la réflexion simple, par des surfaces planes ; la rẻflexion complexe , par des surfaces courbes; la réfraction simple, ou la lumière passant d'un milieu plus dense dans un plus rare; la reflexion complexe, ou la lumière passant d'un milieu plus rare dans un plus dense; la diffraction simple, ou la lumière diffractée par une seule lame; enfin, la diffraction complexe, ou la lumière diffractée par deux lames.

La seconde partie est divisée en quatre paragraphes.

Le premier renferme l'examen de quelques-unes des expériences de M. H. Brougham, et notamment de celles qui servent de base à sa doctrine, fondée sur deux propriétés nouvelles de la lumière qu'il nomme l'une inflexion, et l'autre, deflexion: cet examen est appuyé de trois expériences.

Le second paragraphe offre l'examen de la doctrine de Newton, fondée sur ces divers principes, que, dans la production des couleurs, la lumière est décomposée, et que les couleurs en sont les élémens; qu'elles sont au nombre de sept dans le spectre solaire; qu'elles ont des ded'elles; que les espaces occupés par les grés de réfrangibilité propres à chacune couleurs sont en rapport harmonique

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