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Ces deux nouveaux volumes des Annales du Musée renferment un recueil de

pièces choisies parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Lou vre le premier novembre 1812, et autres productions nouvelles, avec l'explication des sujets et un examen général du salon.

Cet ouvrage a d'abord le mérite de rappeler par des dessins au trait qui reproduisent, autant qu'une extrême réduction peut le permettre, avec beaucoup d'esprit et de fidélité, les morceaux qui ont le plus fixé l'attention du public, et dont l'intervalle de temps qui s'est écoulé depuis l'exposition a fait un peu perdre le souvenir exact. A ce mérite, l'ouvrage réunit celui d'offrir dans des descriptions claires et concises de chaque planche un examen du morceau qui y est gravé, rédigé avec autant d'impartialité que de goût.

Vies et Œuvres des peintres les plus célèbres de toutes les écoles, contenant l'œuvre complète des peintres du premier rang, de leurs portraits, les principales productions des artistes de deuxième et troisième classes, un abrégé de la vie des peintres grecs, et un choix des plus belles peintures antiques, réduit et gravé au trait d'après les estampes de la Bibliothèque impériale et des plus belles productions particulières, par Landon, tome

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Molière lisant son Tartuffe chez Ninon de l'Enclos estampe gravée d'après le tableau de Monsiau, par Asselin. Chez l'auteur, rue de Savoie, no. 9. Avec la lettre 60 fr. épreuves de la souscription. Lettre blanche 100 fr.

Cette gravure reproduit, avec beau coup de vérité le tableau qui, à l'une des expositions au Louvre, enleva tous les suffrages: on applaudissait à la réunion que le peintre y avait faite des hommes les plus célèbres du siècle de Louis XIV, et au talent avec lequel il avait su leur conserver, dans une petite réduction la plus parfaite ressemblance: c'était autant de portraits de Ninon de l'Enclos; Molière, Pierre et Thomas Corneille, Racine, La Fontaine, Boileau, Chapelle, Lulli, Quinault, Mansard Girardon, Miguard, La Bruyère, SaintEvremont, le Grand Condé, le maréchal de Véronne, le duc de la Rochefoucault, enfin le buste de Louis XIV placé sur une cheminée.

POÉSIES ET THEATRE.

Romances et poésies diverses, par A. F. de Coupigny. Un vol. in-18 orné d'une jolie gravure, et accompagné d'airs arrangés et mis en

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écrites par Eugène en 1787, publiees par M. Picard, membre de l'Institut. 4 vol. in-12. Mame frères. 12 fr. -1 15 fr.

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Le but de l'auteur, dans ce roman, été de montrer toute l'influence qu'ont dans les difiérens âges de la vie une éducation relâchée ou vicieuse, et éducation solide et dirigée par de bons principes.

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Eugène de Senneville est fils d'un gentilhomme titré et très-riche. Guillaume de Lorme a pour père le fermi de celui d'Eugène. Tous deux sont nés avec un bon naturel et sont unis dans l'enfance par les liens d'une tendre amitié. Mais la faiblesse des père et mère d'Eugène pour un fils unique les porte à confier l'éducation de leur fils à un instituteur corrompu, vil adulateur des parens, souple et complaisant avec son élève. A peine est il lancé dans le monde, au sein de la capitale, qu'il court d'égaremens en égaremens, devient le fléau

de sa famille et dévore toute sa fortune,

Guillaume de Lorme, au contraire après de bonnes études paie le tribut à la légèreté de son âge en s'embarquant pour les colonies; mais il répare cet écart passager par une bonne conduite qui le met en état, à son retour en Enrope, d'acquérir une manufacture qu'il dirige avec le plus g and succès.

Eugène complètement ruiné obtient avec peine un petit emploi dans l'administration des vivres. Il change alois de conduite, mais pour ne faire qu'une échange de vices. Il devient cupide, ambitieux et avare il parvient, à force de souplesse et d'intrigues à se procurer une grande opulence; mais dans le mariage qu'il contracte, n'ayant eu égard qu'aux convenances de fortune et aux agrémens extérieurs, il en est puni par les désordres de sa femme que son insouciance avait en quelque sorte favorisés. De cette même insouciance sur l'éduca

tion d'un fils et d'une fille, fruit de son union, il résulte que celle-ci, pour ex

pier une faute capitale qu'avait ignorée son père, s'ensevelit dans un cloître, ét que le fils, après s'être livré aux plus grands excès, périt misérablement.

Guillaume de Lorme éprouve quelques vicissitudes dans sa fortune; mais à ces revers il oppose une conduite courageuse qui le met à l'abri de la misère et le ramène à une honnête médiocrité. L'éducation soignée qu'il donne à ses enfans est récompensée par le succès qu'ils ont dans les différentes carrières qu'ils parcourent et par le bonheur même de leur postérité.

On ne trouvera point dans ce roman la vigueur du pinceau de Fielding, la finesse du crayon de Lesage; mais on y reconnaîtra les qualités qui distinguent les pièces de théâtre de l'auteur, de la vérité dans les portraits, de la gaîté dans le dialogue, du naturel et de la facilité dans le style.

Dieu, l'Honneur et les Dames, par Panard. 6 vol. in-12 avec trois gravures. Laurent ainé. 12 fr. — 15 fr.

Zélie, ou la bonne Fille, par madame de Renneville. Un vol. in-18. Ey

mery.

LITTERATURE.

le doc

bois Fontanelle, ancien professeur de belles-lettres à l'Ecole centrale du département de l'Isère, etc. 4 vol. in-8°. Gabriel Dufour. 24 fr. Nous reviendrons sur cet ouvrage.

De la Littérature du midi de l'Europe, par J. C. L. Simonde de Sismondi. ( Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le quatrième cahier de ce Journal 1813.)

Article troisième.

Malgré une première persécution qu'éprouvèrent les lettres en Italie sous le pontificat de Paul II en 1468, et les câlamités qui commencèrent avec l'inva- | sion des Français en 1494, la littérature conserva encore un grand éclat durant une partie du seizième siècle ; elle le dut principalement aux productions distinguées du Trissin, de Ruccellai, de Sanazzar, de Berni, de Macchiavel, de P. Arétin, etc.... Mais vers la fin de ce même siècle, les calamités de l'Italie furent suivies de l'établissement d'un systême universel d'oppression par l'introduction de l'inquisition dans plusieurs états de l'Italie. La httérature talienne tomba tout-à-fait en décadence dans le dix-septième siècle. Pendant cent cinquante ans l'esprit et le goût le plus faux dominèrent en Italie. L'influence da gou vernement sur l'esprit des peuples ne iut jamais mieux marquée qu'à cette triste époque. L'oppression des pays souums à servissement des républiques et des duCharles-Quint et à ses successeurs, l'aschés sous la protection de l'Autriche éteignirent le flambeau du génie et ne laissèrent subsister que les étincelles, les flammes légères de l'esprit italien. Dans cette décadence, on vit néanmoins Chiabrera de Savonne rendre à l'Italie la forme antique de l'ode. Guarini, dans sa fameuse pastorale du Pastor fido couvrit les déCours de belles-lettres, par J. G. Du- lauts de la nouvelle école de plusieurs

Cours de poésie sacrée, par
teur Lowht, professeur au Collège
d'Oxford, traduit pour la première
fois du latin, par F. Roger, con-
seiller ordinaire en l'Université
impériale, etc. Deuxième tome en
un seul volume, avec des notes.
Migneret. Le prix des deux volu-
mes 9 fr. - 12 fr.

Défense de l'essai sur le Journalisme,
précédée de l'Histoire de la conspi-
ration pour étouffer cet ouvrage.
Broch. in-8°. Colas.

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beautés il n'en fut pas de même du Cavalier Marini, dans son Adonis et ses autres ouvrages; on doit le regarder comme le grand corrupteur du goût italien, par la haute réputation qu'il usurpa et l'influence qu'il ́ent sur le goût espagnol; Claude Achillini se porta pour imitateur de Marini. Le goût se dépraya tellement que les Concetti alors étaient pris en bonne part par les Italiens. Les poemes de la Secchia rapita, le Seau enlevé, et de lo Scherno degli Dei, la Moquerie des dieux, d'Alexandre Tassoni et de François Bracciolini qui donnèrent lieu à de violentes querelles littéraires sur la priorité entre ces deux poëmes qui étaient, avec quelques traits heureux, généralement infectés du faux bel esprit.

Apostolo Zeno, en travestissant l'histoire donna naissance à ce genre de poëmes qu'on a appelés Opéra. Parmi soixante opéras qu'il a donnés au public, les meilleurs sont ceux qu'il a enrichis par l'imitation des classiques français: au surplus il y parle sans cesse d'amour sans cette harmonie, cette délicatesse, cette ivresse qui font oublier le reste de l'univers. L'exemple des étrangers arrêta seul alors la décadence universelle de l'esprit en Italie, au dix-septième siècle.

Le premier retour à une poésie plus naturelle fut dans le dix-huitième siècle marqué par Métastase, élève de J. Vincent Gravina. Son génie poétique se concentra dans le genre de l'opéra dont il fixa les lois par opposition à celles de la tragédie. Il plaça tous ses héros dans un monde idéal, pastoral et chevaleresque en même temps. M. de Sismondi lui reproche de l'uniformité dans le dessein et le ton de toutes ses pièces : il fait remarquer les beautés qui y brillent et des défauts qui les tachent surtout dès qu'on veut en faire des tragédies: ces défauts sont l'abus que Métastase fait des effets du théâtre, les antithèses dramatiques, les lieux communs de la scène, Finvariabilité des personnages qui rappelle les masques de la comédie italien

ne: à l'appui de cette critique, M. de Sismondi donne l'analyse de plusieurs des meilleures pièces de ce poëte. A cette époque les Italiens faisaient de grands efforts pour mettre leur littérature au uiveau de toutes les autres. Le plus heureux de ces efforts fut celui du Marquis Scipion Mafféi dans sa Mérope, qui eut un succès prodigieux, et qui le méritait par la vérité, la naïveté et la sensibilitó du langage de ce poëte.

Goldoni donna un grand essor à la comédie qui jusqu'à lui se réduisait à des scènes improvisées, à des pièces à canevas: il en adopta la gaîté, mais il mit un terme à l'improvisation. Les défauts que M. de Sismondi reproche à ce poëte pour lequel les Italieus ont une admiration outrée, et auquel le théâtre italien doit néanmoins beaucoup, sont le manque de délicatesse dans les personnages de femmes, l'exagération des ridicu les, l'absence de sensibilité et de poésie. Les poëtes comiques qui sont venus après lui, et que M. de Sismondi fait connaître par le caractère de leurs productions ne se sont point élevés au même rang que Goldoni sur la scène comique.

La Lusiade de Louis Camoens : poëme héroïque en dix chants, trad. du portugais, avec des notes, et la vie de l'auteur, par J. F. Delaharpe. 2 vol, in-12 Laurent Beaupré. 6 fr.

Ce poëme qui a mis son auteur sur la ligne des bons poëtes épiques modernes n'avait d'abord été connu en France que par la traduction ou plutôt le travestissement qu'en avait fait Duperron Castera, qui l'avait surchargé de notes ridicules où les divers personnages lui offraient les allégories les plus absurdes. M. Delaharpe entreprit d'en donner une nouvelle traduction dans laquelle il fit passer les beautés de l'original, autant que la différence des deux idiomes pouvait le permettre il l'a enrichie en outre de notes historiques et littéraires fort instructives, et d'un Précis de la vie de

Paris, Un vol. in-8°. Firmin Didot. - 7 fr. 5e c.!

6 fr.

Camoens. Cette traduction très-accueillie phie à la Faculté des lettres de étant devenue rare dans le commerce " et ayant atteint une valeur double du prix originaire, on doit savoir gré à M. Beaupré de la nouvelle édition qu'il vient de publier, d'un format commode, d'un prix modéré, et d'une grande cor

rection.

Les Phéniciennes d'Euripide, avec un choix de scholies grecques et des notes françaises, par M. Thurot, professeur-adjoint de philoso

Lycée, ou Cours de littérature an cienne et moderne, par J. J. Delaharpe, précédé d'une vie de l'auteur, par M. Maly-Janin. 16 vol. in-12. On souscrit chez Amable Coste. 40 fr. pour les souscripteurs, 48 fr. pour ceux qui n'ont pas souscrit.

CINQUIÈME

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CLASS E.

Nón. La religion?-Encore moins. Tou tes ces divinités du vieux temps sont un peu négligées de nos jours Le but de ces Messieurs se bornait à donner une fête digne de nos mœurs douces, et pour la quelle ils avaient fait une souscription de cinq louis chacun. Cette fête devait consister dans une représentation de la Colonie où mesdemoiselles de Thé et d'Hervieux, nos plus célèbres courtisa nes, s'étaient chargées des premiers rôles. Ce spectacle devait être suivi de quelques pièces de théâtre de Collé, d'un bal et d'un grand souper où serait admise l'élite la plus brillante de nos jeunes nymphes. Mademoiselle Guimard avait bien voulu préter le temple qu'elle habite pour y célébrer cette délicieuse orgie. Tous les préparatifs étaient faits. On avait dressé quatre tables dans son jardin d'hiver, et par un excès de décence, uné cinquième était destinée aux mères et aux tantes, et à quelques abbés de leurs amis. Depuis huit jours on ne cessait de parler d'une soirée dont on se promettait tant de plaisir. Plusieurs de nos princes y étaient attendus. Nos faiseurs de calambours ne manquèrent pas d'appeler nos souscripteurs les nouveaux chevaliers de cing louis, et d'observer

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