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bien marquans à la physique. On attribua seulement à Anaxagore la prédiction de la chute d'un météorolite que l'événement justifia; et c'est à Anaximandre qu'on fait honneur de l'invention de la sphère, du guomon et du cadran so

laire.

L'école d'Athènes, où Archélaus transporta la doctrine de Thalès, ne se distingua d'abord que par les deux grands moralistes qu'elle produisit, Socrate et son disciple Platon: celui-ci conuut plusieurs phénomènes physiques, tels, par exemple, que les propriétés de l'aimant, mais il s'égara toujours dans l'investigation de leurs causes. Aristote, si justement célèbre comme grand naturaliste, profond politique, excellent rhéteur, habile dialecticien, connut beaucoup de phénomènes de la nature, mais il les expliquait toujours d'une manière ou fausse, ou bizarre.

L'école de Pythagore et de ses disciples ne perfectionna pas davantage la physique que l'avait fait celle de Thales. Pythagore reconnut la sphéricité de la terre et des astres, l'existence des antipodes, l'immobilité du soleil, la véritable cause des éclipses, la clarté réfléchie de la lune et la ressen blance de ce satellite avec la terre: on lui doit avoir enseigné le premier que l'étoile du soir et du matin ne sont autre chose que Vénus: Plutarque lui fait aussi honneur de la découverte de l'obliquité de l'écliptique, quoiqu'il paraisse avouer que Thales en

avait

déjà la connaissance. Du reste il ne voyait dans la nature que des nombres, des mesures, des proportions et des accords. Cependant la partie de la physique qui s'occupe des sons comparés lui est redevable de l'un des principes qui fondent sa théorie, c'est-à-dire des sons qui s'accordent aux intervalles de quarte, de quinte et d'octave.

Toutes les hypothèses des disciples les plus célèbres de Pythagore, tels que Xénophon, Héraclite, Empédocle, Zépon, Philolaus, Démocrite. Aristipe, Epicure, ne sont que de brillantes chi

mères dont M. Libes n'a fait qu'on exposé tres-rapide, uniquement, dit-il trèsjudicieuseident, pour faire sentir quelles chutes humiliantes l'esprit humain se prépare lorsqu'il ne connaît d'autres guides que l'imagination dans l'étude de

la nature.

Aristote n'avait donné, dans ses questions mécaniques, qu'un aperçu très-gros sier des lois de l'équilibre des solides: il était réservé à un Sicilien, à Archimède, qui n'était d'aucune des écoles de la Grèce, mais qui s'était nourri de l'étude de la géométrie, sous le célèbre Euclide à Alexandrie, de produire ces lois au grand jour avec les développemeus et les applications qui leur convienneut. C'est lui qui le premier ayant reconnu l'exis tence du centre de gravité et détermine sa position dans différentes figures, par vint à établir le fameux principe de la réciprocité des poids avec les distances au point d'appui dans le levier et les balances dont les poids sont inégaux. La découverte de cette loi devint entre les mains de son auteur une source féconde d'inventions ingénieuses. Il imagina poulie mobile, et fit voir qu'en multipliant les poulies, il n'y avait point de résistance qu'il ne vint à bout de sute monter. Il inventa la vis sans fin quisert à élever d'immenses fardeaux et qui difère de la vis ordinaire, en ce que soa action est continue dans le même sens, tandis que les vis ordinaires cessent de tourner quand elles ont avancé de toula leur longueur. C'est avec cette vis mira culeuse qu'il trouva un moyen promp et facile d'épuiser les eaux limoneuse que dans sa retraite le Nil laissait dans un état de stagnation qui causait une fection pestilentielle dans les lieux du voisinage. Il composa d'un graud bre d'angins et de leviers une machine qu'il plaça, dit-on, sur les remparts Syracuse, assiégée par les Romains, et de grel laquelle il fit pleuvoir sur eux une de grosses pierres qui les mirent dans plus grand désordre. Le hasard, père des découvertes, fournit à Archimède

ju

nom

de

l'occasion d'ajouter à la loi de l'équilibre des solides une des lois qui fondent la théorie de l'inertie des fluides: c'est celle en vertu de laquelle un solide plongé dans un fluide perd une partie de son poids égale au poids du volume du fluide déplacé.

observations comparées aux observations modernes, elles donnent, pour la durée de l'année, 365 jours, 5 heures, 49 minutes.

Le soleil, dans sa révolution annuelle, emploie moins de temps à parcourir la partie australe du ciel que sa partie boréale. Hipparque reconnaît cette inégala terre n'est point au centre de l'écliplité; et pour l'expliquer, il suppose que

Archimède avait pour comtemporain Aristarque de Samos, l'un des philoso phes les plus distingués d'Alexandrie, et à qui les historiens de l'antiquité attritique: il fallait déterminer la distance buent une longue suite d'observations qui les sépare : c'est ce qu'exécuta Hipintéressantes sur le mouvement des pla- parque. Il combina les intervalles inénètes. Il se distingua surtout par la inagaux du soleil pendant les équinoxes et les solstices, et cette combinaison le nière dont il essaya de déterminer la distance de la terre au soleil au moyen conduit à fixer la mesure de l'exentricité des phases de la lune, et par des idées à la vingt-quatrième partie du rayon de l'orbite solaire: il détermina avec le même saines sur l'origine des couleurs. Les efforts qu'il fit pour faire revivre l'hypo

thèse du mouvement de la terre lui ac

quirent surtout une grande célébrité. Erastotenes succéda à Aristarque dans l'école d'Alexandrie: on lui fait honneur d'avoir inventé ou du moins perfectionné les armilles (*), d'avoir fixé avec plus d'exactitude la position de l'écliptique par rapport à l'équateur, enfin d'avoir maginé, pour mesurer la terre, une méthode ingénieuse dont M. Libes donne P'explication dans l'une de ses savantes

notes.

La mort d'Archimède, dit l'historien, fut pour la physique une calamité: elle resta dans un état de langueur, de stérilité pendant la durée d'un siècle. Après un si long intervalle, elle se ranima d'une manière brillante par les travaux et les découvertes d'Hipparque. En comparant ses observations à celles d'Aristarque, il fixa la durée de l'année à 365 jours 5 heures, 55 minutes 12 secondes: il aurait approché davantage de la vraie valeur, s'il s'en fut tenu à ses propres

(*) C'étaient de grauds et de petits cercles d'airain: leurs principaux grands cercles étaient l'équateur, l'horizon, le méridien, l'écliptique. L'assemblage de ces cercles forme la sphère qui en reçut le nom d'armillaire,

succès l'excentricité de l'oibite de la lune et fixe à 5 degrés son inclinaison à l'écliptique. Ces belles découvertes dévoilèrent à Hipparque les mouvemens du soleil et de la lune, et le mirent à même de dresser des tables que la tradition nous a transmises. Pline nous est garant qu'elles étaient calculées pour six cents aus; qu'elles embrassaient les jours, les heures, les situations respectives de chaque lieu, et les différens aspects du ciel par rapport aux différens peuples de la terre.

Hipparque entreprit de déterminer la distance du soleil et de la lune à la terre. A cet effet il mesura les diamètres apparens du soleil et de la lune, leurs distances et leurs grandeurs respectives. Si les résultats de ces opérations extrêmement délicates s'écartent sensiblement de ceux que donnent les observations modernes, gardons-nous, dit judicieusement M. Libes, de reprocher ces erreurs à Hipparque elles étaient inévitables dans un temps où la pratique de la physique céleste était encore dans son berceau. Une nouvelle étoile qui parut tout-à-coup du temps d'Hipparque le détermina à former l'entreprise hardie de compter les étoiles, de faire l'appel de chacune par son nom, et de marquer leurs distances respectives. Ses longs et pénibles

travaux furent couronnés par l'importante découverte du mouvement apparent des étoiles; mais bientôt elles recouvrèrent, des mains même d'Hipparque, le repos et la fixité que leur a donné la nature il trouva dans le mouvement rétrograde des points équinoxiaux la véritable cause d'une apparence qui avait excité sa surprise.

Après Hipparque, Ctésibicus sé distingua à Alexandrie par plusieurs machines ingénieuses: il trouva le moyen de construire une orgue par le moyen de l'air et de l'eau : il imagma aussi une clepsydre c'est à lui qu'on doit l'importante invention des pompes : nous en avous une très-ingénieuse qui porte

son nom.

Héron, disciple de Ctésibicus, se distingua aussi par son habileté dans la mécanique on lui fait honneur d'un ouvrage où il traitait avec détail des différentes puissances mécaniques; mais c'est surtout par ses machines à air qu'il se distingua: la fontaine qui porte son nom est un monument de sa sagacité : elle offre une heureuse application de l'élasticité de l'air.

Possidonius qui vint après Héron est connu par sa mesure de la terre, par une sphère qui représente avec exactitude les mouvemens des corps célestes, et par une description assez exacte des circonstances qui accompagnent les marées, et qu'il explique d'une manière erronnée mais il eut le mérite d'annoncer

l'existence du phénomène de la réfraction dont l'idée conçue par lui acquit de l'exactitude dans la tête de Cléomède : ce

dernier fit servir cette dernière propriété de la lumière, non à augmenter la grandeur apparente des astres, mais à les faire paraître plus élevés qu'ils ne le sont réellement. Parmi les physiciens de Rome, Lucrèce n'a rien fait pour l'avancement de la physique.

Dans un second extrait nous verrons les progrès de la physique depuis l'ère chrétienne jusqu'à Descartes.

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Cet ouvrage peut être considéré com me le mode général de la composition algébrique. Il est divisé en deux parties. Dans la première, on résout les équations d'un degré quelconque à une seule inconnue par des formes algébriques qui déterminent la valeur de chacune des racines des équations. Dans la se conde partie, on résout les équations composées à deux et plusieurs inconnues parvient aux valeurs des racines don't le sans le secours de l'élimination, nombre ne se trouve alors égal qu'au de formule générale des lignes du troisième gré de l'équation. On détermine la ordre.

y

et l'on

Traité élémentaire d'arithmétique, à l'usage de l'école centrale des Quatre-Nations, par J. F. Lacroix, membre de l'Institut, Troisième édition. Un vol. in-8". Madale Courcier. 2 fr.

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GÉOGRAPHIE. STATISTIQUE.

Recherches sur la géographie systématique et positive des anciens, pour servir de base à l'Histoire de la géographie ancienne, par P. F. J. Gosselin, membre de l'Institut impérial de France, et de la légion d'honneur, l'un des conservateurs ́administrateurs de la Bibliothèque impériale. Tomes troisième et quatrième in-4°. enrichis de trenteneuf cartes géographiques. Debure frères. 42 fr.

Le célèbre Danville est le premier géographe français qui se soit occupé sérieusement de la géographie des anciens,

et l'on sait avec quel succès. Mais en parcourant cette immense carrière, il a nécessairement laissé à ses successeurs une foule de recherches à faire, de points à éclaircir, et s'il faut le dire, d'erreurs même à corriger. Le géographe le plus en état, par ses vastes connaissances dans l'antiquité, par l'ardeur qu'il a portée dans ses travaux, de remplir cette épineuse mission, était incontesta blement M. Gosselin. C'est l'hommage que lui ont universellement rendu tous les savans et les gens de lettres lors de la publication de la Géographie des Grecs analysée, et des deux premiers volumes des Recherches sur la Géographie systématique et positive des anciens dont nous annonçons aujourd'hui la suite si vivement désirée.

Cet ouvrage rempli, comme l'annonce le titre, de recherches immenses

qui amènent des discussions très-approfondies, n'est pas susceptible d'analyse: nous nous bornerons donc, dans le prochain cahier, à indiquer les contrées sur lesquelles se sont portées ces discussions, et ces recherches, et à donner les titres des nouveaux tableaux dont il les a enrichies, en faisant sommairement connaître le but et l'utilité de ces tableaux.

Nouvelle carte des cinq parties du monde, dressée conformément aux découvertes des navigateurs les plus célèbres et des derniers voyageurs, avec des routes terrestres et marines, par J. N. Champion, ingénieur-géographe. Cinq feuilles grand-aigle bien enlumipées. Chez Langlois. 15 fr.; collées sur bois ou carton et vernies avec bordures dorées en forme de tableaux 36 fr.; chaque carte collée sur bois et découpée pour faciliter aux enfans l'étude de la géographie 6 fr.

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Ces cinq feuilles comprennent la Mappemonde et la Nouvelle-Hollande formant la cinquième partie du monde ; P'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique réduites d'après celles d'Arrowsmith en cinq feuilles Dans la dernière partie ( l'Amèrique) on a profité des observations astronomiques de M. de Humboldt et des nouvelles découvertes de Clarke et du major Pike.

Description des Pyrénées, etc., par M. Dralet, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le quatrième cahier de ce Journal 1813.)

Article quatrième (deuxième extrait). Le second objet d'industrie pour les babitans des Pyrénées, est l'emploi des matières végétales.

Dans le département des Basses-Py rénées, on fabrique une grande quantité de toiles et de mouchoirs. Les toiles sont de deux espèces, savoir: la toile blanche et unie, et le linge de table qu'on nomme linge de ménage : ces toiles n'ont pas, en général, la finesse et l'éclat de celles de Hollande et des PaysBas, mais elles sont plus solides; et l'espèce de duvet qui se cotone à leur surface les rend plus saines pour les usages du corps, Les toiles de Béarn doilin et la manière dont on le prépare. vent ces avantages au sol qui produit le Les mouchoirs connus dans le commerce sous le nom de mouchoirs de Béarn sout très estimés pour la bonté de leur tissu et la solidité des couleurs. On évaluait à 60,000 douzaines les mouchoirs qui, en 1782, sortaient des ateliers de Béarn. On y comptait alors 2,000 métiers qui occupaient 6,000 ouvriers dans di verses communes, notamment à Pau; il ne reste que 500 métiers en activité. La Catalogne est la seule province du où l'on emploie les chanvres et le lin. Versant méridional qui ait des fabriques

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Jus de réglisse. Il y a dans la Hante-Navarre notamment à Tudelle, et dans une partie de l'Arragon plusieurs établissemens pour la préparation de la racine de réglisse et la composition des billes, connues dans le commerce sous le nom de réglisse noire ou jus de réglisse.

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Travail du bois. Toutes les vallées des Pyrénées possèdent des moulins à scies ou scieries pour la refonte des bois. Le mécanisme de ces petites usines n'est point compliqué; la dépense qu'exige leur construction ne va guère au-delà de 500 fr. Une scierie à une seule lanie peut annuellement débiter en planches de 1,800 à 2.000 billons. Chaque billou donne ordinairement six planches d'environ trois mètres de long, dont la façon coûte trente où trente-cinq centimes: ce n'est pas le sixième de ce que le même travail serait payé aux scieurs de loog. Merrain et cardine. Une grande quantité de bois se convertissait autre

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