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annonce dans quelques journaux ; ceux même qui se disent les amis de a religion, n'en ont pas encore parlé. Les rédacteurs de la Revue Encyclopédique doivent à l'impartialité qui les caractérise, de signaler le Missionnaire comme un ouvrage rédigé avec un talent très-distingué, dans des vues très-louables: la lecture en sera utile dans tous les pays où l'on conserve de l'attachement à la religion, mais particulièrement dans ceux au milieu desquels MM. les missionnaires exercent leurs talens et déploient leur zèle. On verra si, dans leur conduite et dans leurs discours, ils retracent le vertueux missionnaire dont le portrait a été esquissé avec tant de vérité par M. le comte de N***; au reste, il paraît que les fragmens de sermons, mis dans la bouche du missionnaire par ce pieux magistrat, ont été réellement prononcés à la Cour, dans les années qui ont précédé la révolution de 1789. Cela seul devrait suffire pour procurer des lecteurs à notre bon Missionnaire. B...

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223 (*).· Euvres complètes de C. F. VOLNEY, comte et pair de France, membre de l'académie française, honoraire de la société asiatique séante à Calcutta, mises en ordre et précédées de la vie de l'auteur, T. I et IV. In-8°. Paris, 1821,'chez Bossange frères, libraires. C'est la première livraison de ce recueil, qui formera huit volumes. La seconde va bientôt paraître. Le T. I contient : une notice sur la vie et les écrits de l'auteur, par M. Adolphe Bossange, les Ruines, le Catéchisme de la loi naturelle, la Lettre au docteur Priestley et le Discours sur l'étude philosophique des langues. Le T. IV forme le premier des Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne. On remarque, dans cette nouvelle notice sur la vie de Volney, une omission qui a causé une erreur (page 27). Il est de fait que Volney quitta l'assemblée constituante en 1790, et que dès cette année 1790, commença son séjour en Corse, dans un domaine où il fit des essais de culture. L'erreur consiste à avoir placé le voyage de Volney en Corse, en 1792. Page 43 de cette même notice, on représente les sénateurs venus en corps, en 1804, aux Tuileries, rendre hommage à Napoléon, nouvel empereur. Le fait est exact jusque-là; mais on ajoute, et lui prêter serment de fidélité; cette dernière circonstance est inexacte. Dans l'occasion dont il s'agit, il y eut une harangue de félicitation, mais point de prestation de serment. On ne croira pas non plus que, le lendemain de sa démission, M. de Volney se soit montré devant l'empereur. Il faut rectifier cette date trop précise, le lendemain.

224.-Etudes des études de la nature, de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, servant à éclaircir quelques objections que cet auteur a faites aux sciences naturelles. Par J. L. A. AMONDIEU, agrégé de mathématiques au collége royal d'Avignon. In-18 de 4 fr. 50 cent. Imprimerie de Pierre Chaillot jeune, à Avignon.

225.-La vérité en réponse aux calomnies répandues dans un écrit intitulé: Essai sur la vie et les ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre; par L. Aimé-Martin. In-8o d'une feuille et demie. Imprimerie de Didot le jeune, à Paris. Chez Lelong et Pélicier. Prix, 75 centimes.

226 (*). Marc-Aurèle, ou histoire philosophique de l'empereur Marc-Antonin, ouvrage où l'on présente dans leur entier, et sous un ordre nouveau, les maximes de ce prince, en les rapportant aux actes de sa vie publique et privée. Paris, 1820, 4 vol. in-8° Allais, libraire, rue de Savoie, no 4.

« Le sage, dit un philosophe stoïcien, est le pontife et le ministre des dieux né pour le bien, salutaire aux autres et à lui-même, il aspire à tout ce qu'il y a d'élevé, d'ordonné, de fixe, d'immuable, de bienfaisant; athlète dans le grand combat de la vie, il accepte, avec égalité d'ame, les fortunes diverses que la Providence lui envoie. » Ce portrait du sage, tiré des entretiens de Marc-Aurèle, est celui du philosophe même qui l'a tracé. Le roi et le stoïcien ne furent point, dans ce grand homme, deux, personnages différens; et le livre où il a déposé ses plus secrètes pensées peut servir de commentaire à sa vie. Cette idée paraît avoir présidé à la composition de l'ouvrage que nous annonçons ; l'auteur y établit le rapport des opinions morales et de la conduite de Marc-Antonin; il fait ainsi concourir au récit de chacune de ses actions les maximes qui paraissent en avoir été le principe ou la conséquence. Un exposé, fort bien tracé de la situation de l'empire romain au siècle des Antonins, prouvera suffisamment au lecteur que, si ces princes ne rendirent point à leur patrie ses anciennes institutions, ce fut moins leur faute que celle de leurs concitoyens ; ils donnèrent, à ces ames façonnées à la servitude, la mesure de liberté qu'elles pouvaient encore supporter. L'auteur de l'Histoire philosophique a déployé une érudition immense, pour rendre cette biographie de Marc-Aurèle la plus complète qui ait encore paru. Il a miş à contribution tout ce qui était susceptible d'éclaircir d'anciens documens ou d'en ajutter de nouveaux, depuis les médailles, les

bas-reliefs et les débris des colonnes et des portiques jusqu'aux fragmens de Cornélius Fronto, récemment découverts par les soins du savant Angelo-Majo.

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227. Petit Manuel philosophique et politique, extrait de Fénélon et de Massillon; ( par M. MICHAUX). In-18 de 80 pages. Paris, Baudouin frères.

Lorsque les doctrines de la raison et de la liberté se produisent dans les écrits des philosophes du dix-huitième siècle, ou dans ceux de l'opposition moderne, les apôtres de l'erreur et du despotisme ne manquent jamais de crier à la sédition, à l'impiété, et d'en appeler aux écrivains monarchiques et religieux du grand siècle. Pour leur enlever cette dernière ressource, M. Michaux, jeune littérateur, déjà connu par des poésies élégantes, a conçu l'idée de composer un ouvrage rempli des principes de la philosophie la plus liberale, avec des passages extraits uniquement du Télémaque et du Petit carême. Jamais effectivement les préjugés de la naissance, les maximes de l'arbitraire et de la tyrannie, l'hypocrisie politique et religieuse n'out été si énergiquement foudroyés que dans les ouvrages de ces deux illustres prélats, l'honneur de l'église comme de la littérature, écrivant sous la monarchie absolue, et pour l'instruction de deux princes appelés à monter sur le trône. Le Manuel de M. Michaux offre donc une lecture aussi solide qu'agréable: puisse-t-il devenir celui des hommes chargés de gouverner les nations!

228. Du sort de l'homme dans toutes les conditions; du sort des peuples dans tous les siècles, et plus particulièrement du sõrt du peuple français; par H. Azais, première partie, Théorie fondamentale, 1820. In-12 de 215 pages. Paris, chez l'auteur, rue DuguayTrouin, no 3.

Le spirituel auteur du Traité des compensations paraît s'être proposé, dans ce dernier écrit, de rappeler, en la confirmant par de nouveaux argumens et de nouveaux exemples, la doctrine exposée dans son premier ouvrage. Suivant lui, une loi générale, l'équilibre, préside à l'organisation de l'univers. Le phénomène de la vie est, comme tous les autres phénomènes du monde, soumis à l'influence de cette loi. L'animal naît, croît, décroît et meurt. Pour revenir ainsi au point d'où il est parti, il a dû nécessairement rendre à la nature tout ce qu'il en avait reçu, et le décroissement a dû être égal à l'accroissement. Or, tout accroissement de notre être, toute acquisition

est accompagnée d'une sensation de plaisir; toute diminution, toute perte est accompagnée d'une sensation de souffrance: la somme des sensations douloureuses doit donc, en définitive, être parfaitement égale à celle des sensations agréables. L'homme qui aura beaucoup joui, aura beaucoup à souffrir en redescendant vers la tombe; l'homme qui n'aura connu que peu de jouissances, arrivera sans douleurs extrêmes au terme de la vie. L'auteur compare l'existence à la pierre que l'on jette en l'air, et qui retombe en parcourant exactement le même espace qu'elle a parcouru en s'élevant: il conclut que le bien et le mal se compensent dans les destinées humaines, et que, malgré la diversité de leurs accidens, le dernier résultat, la balance finale sont toujours les mêmes. Ces idées sont ingénieuses; l'auteur les développe avec talent. Son ouvrage est agréable à lire et intéressant à méditer.

229.— Du système industriel ; par Henri SAINT-SIMON, avec cette épigraphe : « Dieu a dit : Aimez-vous et secourez-vous les uns les autres. 1 vol. in-8°. Prix, 4 fr. 50 c., et par la poste 5 fr. 75 c. Paris, Ant.-Aug. Renouard, rue Saint-André des-Arts, no 55.

Ce livre contient plusieurs écrits de M. de Saint-Simon, publiés à différentes époques. Ils sont réunis ici avec des développemens nouveaux, et forment un corps de système où, parmi des choses hasardées, on rencontre une foule de vérités positives, qui tôt ou tard doivent triompher dans l'organisation des sociétés modernes.

230. — Du système d'impôt fondé sur les principes de l'économie politique; par M. le vicomte de SAINT-CHAMANS, maître des requêtes au conseil d'état. Paris, 1820. 1 vol. in-8o de 640 pag. Le Normant, rue de Seine, no 8. Prix, 6 fr., et 8 fr. par la poste.

Malgré plusieurs fausses idées répandues dans cet ouvrage, dont un de nos collaborateurs s'était chargé de rendre compte, l'importance de la question qui s'y trouve traitée mérite un examen sérieux, et les erreurs politiques qui ont échappé à l'auteur doivent être discutées et réfutées.

251.—Tableau général de l'empire ottoman, divisé en deux parties, dont l'une comprend la législation mahométane, l'autre l'histoire de l'empire ottoman; dédié au roi de Suède, par M. de M*** d'OнSSON; ouvrage enrichi de figures. Tome III, publié par les soins de M. C. d'OнSSON, fils de l'auteur. Première et seconde parties, en un seul volume in-folio de 125 feuilles et demie; plus 32 planches.

Imprimerie de Firmin Didot, à Paris. Prix, 200 fr.; les trois volumes, 500 fr. Les deux premiers volumes sont de 1787 et 1790.

232.-Histoire physique, civile et morale de Paris, depuis les premiers tems historiques jusqu'à nos jours, contenant, par ordre chronologique, la description des accroissemens successifs de cette ville et de ses monumens anciens et modernes ; la notice de toutes ses institutions, tant civiles que religieuses, et, à chaque période, le tableau des mœurs, des usages et des progrès de la civilisation, ornée de gravures représentant divers plans de Paris, et ses monumens et édifices principaux; par J.-A. DULAURE, de la Société royale des Antiquaires de France. Tome II, in-8°, 1820. Paris, Guillaume et compagnie, rue Hautefeuille, no 14. Prix, 10 fr. Le prix de souscription pour l'ouvrage entier continue d'être de 48 fr.

dont nous

Ce second volume ne cède point en intérêt au premier, avons parlé précédemment. (Voyez ci-dessus, Tom. VIII, pag, 605.) 233.-Histoire de l'ancienne Université de Grenoble, par M. BERRIAT-SAINT-PRIX, lue à la Société royale des Antiquaires de France, les 19 avril et 9 mai 1820, et insérée, en vertu de ses délibérations, dans le Tome III de ses Mémoires, Paris, J. Smith, 1820. Brochure in-8° de 64 pages.

Cet opuscule curieux annonce de laborieuses recherches de la part de l'auteur. Une collection de travaux analogues sur les villes et provinces de la France serait une source précieuse et inépuisable d'instructions en divers genres.

234 (*).—Précis, ou Histoire abrégée des guerres de la révolution française, depuis 1792 jusqu'à 1815, par une société de militaires, sous la direction de M. Tissor, professeur de poésie latine au collége de France. 2 forts volumes in-8°. Paris, 1821. Raymond, éditeur des Fastes de la Gloire, rue de la Bibliothèque, no 4. Prix, 12 fr. broché. Cet ouvrage, dégagé de tous les détails stratégiques, mais dans lequel tous les événemens militaires de quelque importance sont racontés avec exactitude, remplacera utilement, pour un grand nombre de lecteurs, la volumineuse collection des Victoires et Conquêtes. C'est un nouveau monument historique, consacré à la gloire de nos armées. Les militaires y trouveront des souvenirs utiles et instructifs; les citoyens y puiseront des exemples et des leçons de patriotisme.

235. - Notice sur l'état actuel de la mission de la Louisiane. Paris, 1820. In-8°. Leclere, quai des Augustins, n° 35′

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