terio vestro ad conversionem recipere, et eas absque contradictione aliqua retinere. Cum autem generale interdictum terre fuerit liceat vobis in monasterio vtro, clausis januis, exclusis excommunicatis et interdictis, non pulsatis campanis, suppressa voce divina officia celebrare, etc. II. RAPPORT DE M. AUGUSTE VALLET, RELATIF AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE TROYES. M. le préfet du département ayant demandé un élève de l'École des Chartes pour l'arrangement des archives du chef-lieu, M. le ministre de l'Instruction publique, par décision du 22 novembre 1838, désigna M. Auguste Vallet, nommé depuis archiviste paléographe. Il a rendu compte de sa mission à M. le ministre, dans deux rapports datés du 15 février et du 20 avril 1839. Dans le premier rapport, M. Vallet fait connaître à M. le ministre l'état fâcheux dans lequel il a trouvé les diverses collections de pièces et de registres qui composent les anciennes archives du département de l'Aube, et qui proviennent des établissements ecclésiastiques existant avant 1789. Les salles où ces papiers étaient déposés exigeaient aussi de promptes réparations, et M. le préfet venait de prendre les mesures nécessaires pour faire disposer convenablement ce local, d'après les indications données par M. Vallet et consacrées par l'expérience. Ce qui suit est un extrait du second rapport de M. Auguste Vallet. 20 avril 1839. Le nombre total des pièces qui ont été classées depuis mon arrivée à Troyes s'élève à 31,172 environ, qui se composent comme il suit : 310 liasses, contenant chacune, en moyenne, tant de feuilles vo de cahiers ou fascicules, 100 pièces; ensemble, ci. 31,000 160 lantes que Registres Manuscrits.. Total... 12 31,172 Ces 31,172 pièces se répartissent entre neuf communautés, savoir: 1° N.-Dame aux Nonnains, de Troyes, abbaye de femmes, 2° Notre-Dame des Prés lez Troyes, idem..... 2,300 9 4,400 2,600 2 6 1,800 3o Saint-Martin ès Aires (faubourg), abbaye d'hommes, .... 9o Compagnie des chevaliers de l'Arquebuse. Total.... Les séries de liasses provenant de Notre-Dame aux Nonnains ont donné lieu aux observations suivantes. PIÈCES MANUSCRITES. En 1188, un incendie, qui dévora la moitié de la ville, réduisit en cendres une grande partie des bâtiments, ensevelit dans les flammes un certain nombre de religieuses, et consuma le trésor où se trouvaient les titres du monastère. L'abbaye, qui sortait alors de ses ruines, obtint deux chartes-notices, l'une de l'évêque de Troyes, et l'autre du comte Henri, qui rappelaient ses possessions et ses priviléges. Ces deux chartes, dont l'une existe en original, sont les deux premières en date que contiennent les archives de Notre-Dame : ce sont elles aussi qui figurent comme les plus anciennes dans les inventaires de titres que nous ont laissés les religieuses, et dont j'ai formé la première liasse de cette communauté. Le plus ancien de ces inventaires date du xvII° siècle, et le plus récent du XVIIIe. Les liasses suivantes, qui s'étendent du XIIIe au XVIIe siècle, ont pour titre : Bulles et brefs des papes concernant l'abbaye, ainsi que la nomination et l'installation des abbesses. Ces actes témoignent de divers priviléges ecclésiastiques, ainsi que de la haute protection que les papes accordèrent à cette abbaye, dont les dalles recouvraient la tombe de la mère d'Urbain IV, et qui montrait encore avec orgueil, à la fin du dernier siècle, la cuve antique où ce pontife, né sur la paroisse de Notre-Dame, avait reçu le baptême. On y trouve également des détails précieux sur les élections des abbesses. A cette catégorie se rattache également une pièce importante, que sa nature m'a forcé, toutefois, de classer à part. C'est un tableau héraldique présentant, dans leur ordre de succession, les blasons de toutes les abbesses, depuis le x11° siècle jusqu'à la fin du XVII. Sa propre date est de 1688. Chaque blason est accompagné d'une note biographique très-courte sur chaque titulaire. Viennent ensuite les rapports et démélés entre l'abbaye et l'évéque, en ce qui concerne le palefroi, le gite, la visitation et la clôture. Sous ce titre et dans ce cadre se déroule, de 1299 à 1789, une longue série d'actes où plutôt de tableaux piquants, dont les sujets divers offrent toujours l'intérêt le plus animé. Après les prérogatives spirituelles viennent les possessions et les priviléges laïques. Pour ce qui a trait à la propriété, j'ai réuni sous un même titre toutes les déclarations, donations et autres pièces servant à faire connaître, du XIe siècle au XVIII, la situation du temporel de l'abbaye. Une autre série, qui commence au x11° siècle, est consacrée aux nombreux priviléges. Ils consistent en exemptions et en droits de toute espèce, droits de foire, garde-gardienne, droits de committimus, de franc salé, de franche vinée, etc. Dans la liasse intitulée Servage, se trouve rassemblé tout ce qui a trait à la condition des gens de mainmorte, depuis le x11° siècle jusqu'au xiv. Les cartes qui accompagnent le présent rapport, et qui sont destinées à M. Thierry, en forment le catalogue analytique. Vient ensuite la correspondance, où se trouve un nombre considérable de pièces qui excitent l'intérêt le plus vif; telles sont deux lettres autographes et originales, signées sœur Agnès de la Miséricorde T. I. 3 (Louise de la Baume Leblanc, duchesse de Lavallière), et sœur Agnès de Jesus-Maria (Mlle Armande-Agnès de Bellefonds, fille de Bernardin, marquis de Bellefonds, maréchal de France sous Louis XIV), religieuses carmélites indignes. Ces deux lettres sont datées du 13 mai 1688, et sont adressées à Anne de Choiseul-Praslin, abbesse de Notre-Dame, au sujet d'un procès qu'elle venait de gagner au parlement. Une lettre originale et autographe de Louise-Adélaïde d'Orléans, fille du régent, et connue sous le nom de Mm de Chelles. Elle est signée sœur d'Orléans de Sainte-Bathilde, abbesse indigne, et contient des compliments adressés à l'abbesse de Notre-Dame, en 1719. Les liasses suivantes, qui embrassent plus des deux tiers de la totalité des pièces, comprennent une série extrêmement considérable, qui pourrait, toutefois, se coter sous un seul titre : Procès et procédures. IMPRIMÉS. Il n'est pas rare de rencontrer, au milieu des archives, des pièces imprimées. Ce sont des mémoires, des circulaires, des affiches, des monitoires, des factums de toute espèce, parfois même des traités en forme sur des matières ecclésiastiques ou politiques. Quelques-unes de ces productions sont d'un intérêt purement général, et appartiennent naturellement à l'ordre bibliographique. J'ai donc, pour ces dernières, disposé une place à part et formé un lot spécial dont j'aurai l'honneur de proposer à M. le préfet le renvoi à la bibliothèque publique de Troyes. SÉRIE DES REGISTRES. Cette série, malgré ses lacunes, n'est pas d'une médiocre importance. Elle comprend, depuis le xive siècle jusqu'à la révolution, les actes intérieurs du couvent, et principalement les livres de comptabilité. Le plus grand nombre est réparti sous les titres de Censiers, Livres de comptes, Inventaires, Délibérations du chapitre, etc. Les censiers abondent en renseignements précieux pour l'histoire topographique. Les livres de comptes fournissent à chaque page, surtout dans les siècles antérieurs au xvIII, des notes précieuses. Un de ces registres contient un compte des dépenses faites, de 1501 à 1503, pour restaurer et reconstruire l'abbaye, en maçonnaige, charpentaige, torchaige, couverture, sarrurerie et hucherie. A ces livres de comptes il faut ajouter les procès-verbaux d'examen des professes, une nomenclature nécrologique des religieuses, un registre de professions, etc. MANUSCRITS. Douze manuscrits se sont déjà rencontrés dans les archives. Trois d'entre eux ne sont autre chose que des copies d'imprimés. Parmi les neuf autres, le premier, que j'ai coté dans un ordre provisoire sous le no 3, est un registre in-4° sur papier, de la seconde moitié du xv siècle. Il a pour titre : Traité de l'autorité de la chambre des comptes, et de plusieurs autres articles sur le fait des finances, et paraît avoir été écrit vers l'avénement au trône de Louis XI. On y trouve, entre autres pièces fort curieuses touchant l'état des relations commerciales de la France au xve siècle, des lettres de sauf-conduit pour la navigation, adressées par Charles VII aux différents États du littoral méditerranéen, et plusieurs actes très-importants relatifs au procès du célèbre argentier Jacques Cœur. Le manuscrit no 4, de même nature et de même format, date du xvie siècle. Il renferme une certaine quantité de chartes copiées et collationnées, à la requête de Louise de Savoie, pour servir à son procès avec Charles, connétable de Bourbon. N° 5. Ce manuscrit contient le quatrième et dernier livre du traité de théologie connu sous le nom de la Somme des sentences du célèbre Pierre Lombard. Ce précieux document, d'une conservation parfaite, est écrit sur parchemin et de format in-4°. Les caractères qu'il présente sont bien ceux de la fin du xır° siècle, et tout me porte à croire qu'il est, sinon l'œuvre originale du rival d'Abeilard, du moins l'une des copies primitives de son livre. Le manuscrit no 6 est une copie, exécutée au XIVe siècle, des constitutions canoniques dites Clémentines, publiées par Jean XXII, vers 1330, et suivie des Extravagantes, du même pape. Le n° 7, qui porte sa date, a été écrit de 1301 à 1347. Il a pour titre |