0 NOTICE DES REGISTRES ET PAPIERS PROVENANT DE L'ABBAYE. 1o Ouvrage en cinq volumes in-4°, fait sur les archives du chapitre de Remiremont, par le P. Villemin, cordelier, appelé par les dames pour faire l'inventaire de leurs archives. Tome Ier. Grands offices. Grande prévôté. Grande chancellerie. Remiremont 1782. Avec cette épigraphe: SICUT EX SCRIPTIS ANTIQUORUM ACCEPIMUS. Tome II. Suite. Tome III. Extrait du mémorial ou livre du doyenné, - des nécrologes, des martyrologes, de Valdenaire, - et de l'histoire monastique de l'église de Remiremont. Tome IV. État du chapitre de Remiremont, contenant ses constitutions, ses priviléges, l'ordre et la police de ladite église. Dames boursières d'argent. Dignités et offices. Cherches et féautés de la seigneurie de Saut et testaments des abbesses, etc. Transactions entre les dames abbesses et les dames doyennes. Cet ouvrage offre la collection la plus complète qu'on puisse former aujourd'hui sur l'histoire du chapitre de Remiremont; les éléments qui ont contribué à sa formation étant ou dispersés ou détruits. Si un incendie, ou tout autre accident le détruisait, sa perte serait irréparable. 2o Lettres adressées aux dames abbesses, ou au chapitre, par des souverains, hauts dignitaires et personnes remarquables. Un grand nombre sont autographes; les autres sont signées. On remarque dans cette collection, qui se compose de plus de 80 pièces : Des lettres de René, duc de Lorraine, datées de 1440. De Louis XIV. De Gaston et de Marguerite, sa femme. Des cardinaux de Lorraine, de Retz, de Fleury. 3o Un volume in-folio, de 510 pages, intitulé : Registres des choses mémorables de l'église Saint-Pierre de Ramarimont, divisé en 14 livres. Ce livre est l'ouvrage de Sébastien Valdenaire, humble prieur d'Hérival, et a été fait vers l'an 1588. Le manuscrit que je possède est autographe; seulement, quelques feuillets arrachés au commencement et à la fin ont été remplacés par les soins de M. le curé Didelot. 4o Extrait d'un dossier contenant huit pièces, toutes relatives à la sainteté de madame Claude de Luxembourg, dite de Fleville, décédée en 1574. 1o Inventaire des ossements de dame Claude de Luxembourg, dite de Fleville, signé Philippe du Hautoy, Nicolas Valette (docteur en médecine), Barthélemy Hermet (chirurgien), etc. 2o Certaines parties des ossements de la dame de Fleville se trouvant colorées d'une teinte rougeâtre lorsqu'on ouvrit son tombeau, le 2 janvier 1634, la question, dit cette pièce, «est, si telle rougeur est natu<< relle, ou miraculeuse, ou prodigieuse. » L'auteur, qui paraît médecin ou chirurgien, discute longuement sur cette question; il cite Platon, Aristote, Galien, Pitagoras, Avicennes, Albert le Grand. 3o Même pièce que la précédente, mais d'une écriture plus lisible. 4o Madame Yolande de Nettancourt certifie, devant deux notaires, la vie sainte de la dame Claude de Fleville : détails curieux sur l'habillement, les façons de vivre et la mort de cette personne. 5° Lettre d'un sieur Dubois, écolâtre, datée de Metz, 10 mars 1635; il ne peut rien dire sur les taches trouvées sur les ossements. « Nous «avons, dit-il, de bien experts médecins par deçà, qui sont de la << prétendue religion réformée, ou, pour mieux dire, point du tout, « qui s'en mocquent; c'est pourquoi, Madame, il faut avoir la patience « que le bon Dieu fasse mettre en évidence davantage les mérites de <<< cette vertueuse dame défunte. » Cette lettre est à l'adresse de dame de Flainville, dame doyenne. 6o Lettre de renseignements sur le même sujet; porte encore les traces de sa fermeture par des brins de soie. 7o Le 15 mars 1535, procès-verbal de deux notaires du........ de Verdun, dressé au château de..... habité par..... de Nettancourt. Il constate que cette dame, alors âgée de 70 ans, a connu la dame de Fleville. Cette dernière menait une vie très-austère; chez elle il n'était nouvelle d'aucune cuisine, et les autres dames s'ébahissaient comment elle pouvait ainsi marcérer son corps, qui prenait si peu d'aliments. Un jour, à l'église, la dame de Fleville tenait une torche d'une main, et ses Heures de l'autre, lorsque soudain elle étendit le bras qui soutenait la torche; par ce geste, suivant la déclarante, la dame de Fleville repoussait les assauts de Satan. 8o 18 mars 1635, procès-verbal de deux notaires, dressé au château de Thillambois, habité par la dame Anne de Nettancourt, âgée de 85 ans; cette dame rend compte de la sainte vie de madame de Fleville. II. AUTRE LETTRE DE M. FRIRY, RELATIVE A UN GLOSSAIRE ANGLO-SAXON, MANUSCRIT DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ÉPINAL. Remiremont, le 25 décembre 1835. Monsieur le Ministre, je joins au présent envoi un extrait sommaire d'un glossaire anglo-saxon, qui paraît remonter au commencement e du 1x siècle, et qui appartient à la bibliothèque d'Épinal; cet ouvrage, qui est relié à la suite de sermons manuscrits de saint Augustin, est lui-même écrit à la main sur parchemin in-folio. Il se compose de 14 feuillets; les lettres C. D. X. Y. Z. manquent. L'humidité a gâté quelques parties qu'on pourrait peut-être encore lire à l'aide de réactifs. Il est rayé à la pointe sèche; l'écriture est pareille à celle que dom de Vaines (Dictionnaire de diplomatique) indique comme minuscule anglosaxonne. (Voir t. I, pag. 463, planche 11, cart. 2, exemple xiv.) Voici en quels termes M. Moné, professeur à Carlsruhe, rend compte de cet ouvrage, dans une note manuscrite qu'il a laissée en tête du livre: << A la fin de ce manuscrit il se trouve un glossaire sur les mots difficiles de la Bible, qui sont expliqués par des synonymes ordinaires. Dans le cas où l'auteur ne trouvait pas de synonymes latins, il a mis la traduction des mots en anglo-saxon; ce qui donne une grande valeur à ce glossaire, attendu qu'il est du commencement du ix siècle, et que les mss. anglo-saxons sont infiniment rares sur le continent. Je n'en ai trouvé qu'à Bruxelles, Boulogne-sur-Mer et à Épinal. Le glossaire est presque complet; il manque un feuillet à la fin, et les lettres ID et E, dans le texte. Il est aussi à remarquer que le copiste a employé rarement certaines lettres anglo-saxonnes, qu'il exprime presque toujours par th, met d, et qu'il n'a admis aucun accent. Les formes de la langue sont très-anciennes. Il a partout écrit ae, tant pour ä, que pour a et pour ae (a), ce qu'on ne trouve pas dans les mss. du x et du xr siècle. Cette note est de septembre 1835, M. Moné venant de visiter les bibliothèques du nord et de l'est de la France. A ces données on peut ajouter que le glossaire admettant, pour traduire certains mots, l'idiome anglo-saxon, il est à croire que son auteur appartenait lui-même à cette nation, ou tout au moins qu'il écrivait pour des Anglo-Saxons. La présence de cet ouvrage dans le monastère de Moyenmoutier, d'où il sort, s'explique d'ailleurs par le grand nombre d'institutions colombanistes dont la Vosge a été dotée au commencement de l'introduction du christianisme dans le pays; il se recommande aussi par la nouveauté de ses interprétations. La glose est si loin quelquefois d'une explication naturelle et caté gorique, qu'on entrevoit clairement que le maître doit forcément venir à l'aide de l'intelligence non encore illuminée du disciple, et que le néophyte ne peut accepter sans explication des définitions impérieuses, mais qui n'ont de sens que par les allusions qu'elles renferment. Quoi qu'il en soit, cet ouvrage paraît être remarquable, car l'époque à laquelle il a été fait une fois bien déterminée, il pourra donner, malgré son laconisme, des notions précieuses sur des choses du temps. J'ai l'honneur d'être, etc. Signé: FRIRY. Sur la demande que j'en fis à M. le Ministre de l'Instruction publique, et qu'il voulut bien transmettre à M. le préfet des Vosges, le manuscrit de saint Augustin, à la fin duquel se trouvait le Glossaire anglo-saxon, me fut communiqué, et je m'empressai de le rendre à M. le Ministre, accompagné de la lettre suivante : Paris, le a mars 1837. Monsieur le Ministre, j'ai l'honneur de vous faire remettre avec cette lettre le volume de sermons de saint Augustin, manuscrit appartenant à la bibliothèque de la ville d'Épinal (Vosges), à la suite duquel se trouve un Glossaire latin, dont une grande partie des mots sont expliqués en anglo-saxon. J'ai fait faire une copie de ce glossaire pour la Bibliothèque Royale, après avoir fait revivre, par les procédés chimiques de M. Simonin, les lignes effacées par l'humidité. On y remarque un mélange de noms propres hébreux et de mots grecs latinisés; il se recommande par l'antiquité des formes des mots anglo-saxons; ce n'est pas un index explicatif des mots difficiles de la Bible, comme l'a avancé, dans une note placée en tête du volume, un savant étranger qui a examiné ce manuscrit; on y trouve plus de mots de l'antiquité profane que de ceux des textes sacrés, et sur le tout une foule d'expressions inconnues partout ailleurs. En résumé, c'est T. I. 57 |