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estable, je ai ces présentes lettres saellées de mon sael, qui furent donées à Joinville en l'an de grâce M CC LXVI ans, la vigile de la feste St Martin en yver.

Méme année. Lettres relatives à quarante-deux sols de rente que le chapitre a és arpeus de Joinville : « Faict à Joinville, en

l'an de grâce м CC LXVI, ou mois de novembre. Par la main de moncignor, GUILLAUME son chapelain. »

1270. Lettres de la maison de la maistrise de Voucoulour. « Je Johan sire de Joinville, sieur de Voucoulour, etc. Furent faites l'an de grâce м cc et LXX, ès mois de juillet. » Même année. Accord relatif à une rente de six septiers de bled qu'on (le chapitre) acquist à Loyson. «< Faict м CC LXX, ou mois

de mars.»

1271. Lettres de confirmation de toutes les possessions du chapitre de Saint-Laurent et de ce qu'ils tenoient de ses ancêtres (de Jean), sauf les droits d'autrui. « Ce fut faict l'an de grâce mil duz cens soissante-onze, ou mois de juing, le vendredi après la Trinité, le cinquième jour de juing entrant. Nota. GUILLELMUS capelanus.

1273. Lettres qu'on ne peut faire autre chapelle ès chastel ne chanter sans congié dou chapitre. « Je Jehan sire de Joinville, sénechaux de Champagne, fais savoir à tous que comme, etc. -Est la même que l'autre ci-dessous (quelques mots changés), 1271, le jour de la Ste Croix, ou mois de septembre.»

Texte des lettres de 1273.

1273. Lettres qu'on ne peut chanter messe ou chastel sans congié. << Je Jean sire de Joinville, séneschaux de Champaigne, fais savoir à tous que comme je fusse déhaitiers à Joinville, je requis au doien et au chapitre de l'église St Lorant de Joinville qu'il, pour ma maladie, me donnassent congié de faire chanter messe devant moi en mon chastel de Joinville dedens mon ostel, et il m'en donnèrent congié por ma maladie, por laquel chose je ne voil que ce puisse torner à grevance à ladite esglise S'Lorant, ne à usage à moi ne à mes successeurs, que nous dedans le chastel de Joinville puissions faire chanter messe sans le congié et la volonté

dou doien et dou chapitre de St Lorant devant nommés. Et en tesmoignage de ceste chose, je ai ceus présentes lettres fait saeler de mon furent faictes et données en l'an de grâce M CC LXXIII, ou mois

sael, que

de mai. »>

1276. Lettres relatives à une rente d'avoine appartenant au cha-
pitre; ou mois de septembre.

1277. Lettres des esmandes des escluses, M CCLX et xvII.
1277. Lettres par lesquelles il engage au chapitre les ornements
de sa chapelle pour emprunter quarante livres tournois.

Litteræ de vestimentis domini.

« Je Jehans sire de Joinville, séneschaux de Champaigne, fais savoir à tous qu'il a mis en garde et engagé pour XL livres de tournois, au doien et au chapitre de S' Lorant de Joinville, un vestiment inde, c'est à sçavoir chasuble, aube, estole et fanon, et un autre vestement blanc, c'est à sçavoir chasuble, aube, amit, fanon et estole, tunique et dalmatique blanche, et deux chapes de cuir roiée, et deux custodes et un frontal à parer autel, et deux bras d'argent à reliques, c'est à sçavoir, St Jorges et St Jehan boche d'or (Chrysostôme), et une croix de cristal, et deux vasselés d'argent et de cristal, l'un de St Jasques, de la joues, et l'autre du chief de St Estienne; en tel manière que à queil heure que je vorrai paier et paierai lesdits XL livres, li doiens et li chapitre de St Lorent devant dict sont tenus à rendre à moi ou à mes hoirs les choses dessus escrites; et si je ne hoir ne poons ne ne devons efforcier le doien et le chapitre de St Lorent à rendre les choses devant nommées jusques à tant que nous les aions rendu entièrement lesdits XL livres de tournois. En tesmoingnage de laquelle chose je ait fait saeler ces présentes lettres de mon sael, et fut fait en l'an de grâce м CC LX et XVII, le mardi prochain après la décolation St Jehan Baptiste 1.

'D'après une opinion connue, ce serait le sire de Joinville qui aurait exigé du chapitre ces ornements sacrés en nantissement d'une somme de 40 livres tournois (Histoire de saint Louis, par M. de Ville

neuve-Trans, tom. II, p. 507). La charte qu'on vient de lire, tirée du cartulaire du chapitre, prouve que c'est l'église qui prêta sur gage à son seigneur.

1281. Lettres de un homme que sainct Lorant dict a drés avoir

à Joinville.

<< Je Jean sire de Joinville, séneschaux de Champagne, fais à savoir à tous que comme discorde fust entre moi d'une part et le doien et le chapitre de Saint-Lorant de Joinville d'autre part, sur ce que li dis doien et li chapitre disoient que Jean de la Coste de Joinville, et sui fillastres li enfant Hersante sa femme, estoit lor homme pour faire le servisse de l'église Saint-Lorant, et je disois qu'il estoit mi homme tailliable; à la parfin, par oeuvre de bonnes gens et por l'amor de Dieu et de monsignor St Lorant, je lor ai donné et quitié le devant dit Jehan de la Coste pour sonner les cloches et por ansgarder à la passion (prision?) et por nestoier le monstier St Lorant, et Hersante sa femme, franc et quite de mon servisse toutes lor vies, en tel manière quant il défaura doudict Jehan par mort ou par non-poissance, je mi lor somes tenus à bailler l'un des hoirs ou autre souffisant à faire le servisse de l'église à toujoursmais, toutes les fois qu'il défauroit par mort ou par non-poissance, si comme il est dessus devisé, franc et quite de mon servisse et de mes hoirs. Et pour que ce soit fermes choses et stables à tous, je ay ces présentes lettres fait saeler de mon sael, en l'an de grâce м CC IIII.** et 1 an, ou mois de juillet.

1292. Lettres portant reconnoissance du droit du chapitre d'avoir

un homme de la maison de Joinville, au sujet de la franchise des bois. « Furent faites l'an de grâce 1292, ou mois de mars. »

1306. Lettres portant octroi au chapitre d'acquérir LXX sols de rente. « Ce fut fait l'an de grâce 1306, la vigile de Noël. >> Tous ces textes et toutes ces lettres sont tirés du premier cartulaire de Joinville. Le second ne nous a pas été utile; presque toutes les chartes qui s'y trouvent mentionnées étant d'une date postérieure à la mort de l'illustre sénéchal Jean.

On trouve aussi dans divers manuscrits quelques renseignements isolés que nous réunissons ici.

1271. Jean est une des cautions de Henri, roi de Navarre, comte de Champagne, pour 3000 livres, avec Philippe III, roi

de France.

1280. Jean sire de Joinville fait un traité avec Jean sire de Dam

pierre et de St Dizier, pour mener les bois franchement avec la rivière de Marne; et il engage la mouvance de Chancenet audit sire de St Dizier moyennant 1500 livres. 1308. Une sentence du bailli de Chaumont oblige Jean sire de Joinville à remettre la garde de l'abbaye de Saint-Urbain

à Philippe le Bel, à cause de son comté de Champagne, les seigneurs de Joinville n'ayant pas discontinué de vexer les religieux, qui ne voulurent plus les reconnaître pour avoués.

DOCUMENT N° III.

GÉNÉALOGIE DES BARONS DE JOINVILLE.

C'est un mémoire manuscrit, enfermé dans le volume numéroté 1054, déjà décrit; la date 1619 se trouve à côté du titre en haut de la première page. Cette généalogie s'étend de l'année 1044 à l'année 1588. On lit ce qui suit à la page 32 de ce mémoire généalogique :

« Ledit Jean, depuis son retour de la Terre Sainte, s'adonna à la piété et fit de bonnes fondations en la baronnie de Joinville et lieux circonvoisins. Il fit bastir la ville de Monthoil au diocèse de Thoul (Mons-oculi, Gall. Christ., t. XIII, col. 1 145), en laquelle il fit construire une esglise en l'honneur de la glorieuse vierge Marie et de monsieur saint Jean-Baptiste et saint Sulpice, en laquelle il avoit premièrement mis des chanoines séculiers; et voyant que lesdits chanoines estoient négligents de s'acquitter de leurs charges, du consentement de l'évesque de Thoul mit chanoines réguliers de l'ordre de Prémontré qu'il prit de l'abbaye de Janvilliers, et ordonna que l'un d'iceux feroit les fonctions de curé. Il donna plusieurs belles rentes pour la fondation des religieux qui servoient en ladite esglise, comme est faict mention en la chartre de ladicte fondation l'an 1307. << En la cronique ou histoire que ledict Jean de Joinville a faict du

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roy sainct Louis, est faict mention comme il fit bastir en l'esglise SainctLaurent un autel en l'honneur dudict sainct Louis et ordonna y estre dict messe, comme aux autres autels antiens, hors le coeur de ladicte esglise, et quiconque célébreroit messe audict autel seroit tenu de prendre une collecte dudict sainct, ce que ledict chapitre lui octroya et promit de faire, comme est faict mention ez un titre de l'an 1308; et néantmoins à présent on ne voit ny chappelle ny autel dédié en l'honneur dudict sainct Louis.» (Voyez ci-après, page 18, la suite des extraits tirés du document n° III.)

DOCUMENT N° IV.

HISTOIRE DE LA PRINCIPAUTÉ DE Joinville, escRITE EN 1632, ET TRANSCRITE D'UNG MANUSCRIT TROUVÉ PAR HAZARD EN 1693, ET TRANSCRIT EN 1697, COLLATIONNÉ PAR MOY A L'ORIGINAL.

Tel est le titre, écrit de la main qui a fait la copie illisible des cartulaires de Joinville (document n° II), d'un manuscrit de 258 pages petit in-folio, contenant, en huit chapitres, l'histoire de la principauté de Joinville. Cet ouvrage, qui porte à la fin la date du 24 avril 1632, est dédié au duc de Guise et prince de Joinville; l'épître dédicatoire commence par ces mots : «Monseigneur, si Alexandre le Grand proposa des prix et des récompenses à celuy qui pourroit lui descouvrir la source du Nil, etc. » L'auteur de cet ouvrage ne se déclare que par les trois lettres S. R. M; mais le copiste des cartulaires, qui paraît être un homme instruit et zélé pour la renommée de Joinville et de ses princes, croit reconnaître dans ces trois lettres un chanoine et archidiacre de Châlons, qui se nommait Saint-Remy, et qui serait, ainsi, l'auteur de cette histoire.

On lit ce qui suit au folio 61 et suivant du manuscrit :

<< Pour revenir à notre historiographe Jean, chevalier excellent et en

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