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ou Mémoires pour servir à l'his-dres fort jeune encore, et reçut les toire de la constitution prétendue leçons de son art du fameux Tacivile du clergé. Jabineau commença vern. Nommé organiste de la cathéce journal le 15 septembre 1791. Sondrale d'Exeter, il y mourut en 1803. intention était de l'opposer aux an- Il a composé des hymnes, des canciennes Nouvelles ecclésiastiques, tiques, des sonates, des cantates, rédigées alors par Saint-Marc (voy. etc., qui eurent beaucoup de succès. GUENIN, Supp.), lesquelles soute-II cultiva aussi la littérature et punaient le schisme constitutionnel. Ilblia: I De l'état actuel de la muy relève leurs inconséquences et leurs sique, in- 12. II Différens essais erreurs. Il avait pour collaborateurs insérés dans une collection littéBlonde et Maultrot, tous deux avo-raire. III Les quatre Ages. IV cats. Jabineau étant mort en 1792, Trente lettres sur différens sujets, ils entreprirent de continuer ces pleines d'esprit et écrites dans un Nouvelles; mais ils paraissent avoir bon style. Avant de mourir il eut cessé dès le 11 août de la même an- la satisfaction de voir ses deux fils née. On voit que si Jabineau déviait placés très-avantageusement. L'aîné en quelque chose des principes de a été ministre de la cour d'Anglesoumission à l'église, il avait su du terre auprès de celle de Sardaigne, moins se préserver des dangereuses de Paris et de Berlin. Le second, nouveautés que la révolution avait attaché à lord Macartney en qualité voulu introduire. Il avait aussi écrit de secrétaire, l'a suivi dans son amsur des matières de jurisprudence. bassade à la Chine.

JABLONSKI (Théodore), écri- JACOB, fils de Laith, ou plutôt vain allemand, naquit en Prusse Leith, chef de la dynastie de Soffavers 1650, cultiva avec succès les ristes en Perse, né vers 840. Il était sciences et les langues modernes. Il chaudronnier, et dut son élévation fut conseiller à la cour de Berlin, extraordinaire à son esprit pénéet mérita la bienveillance de Fré-trant et à sa valeur guerrière. Cependéric - Guillaume II. La société dant la première action qui le fit royale des sciences de cette ville connaître n'annonçait en lui qu'un l'admit parmi ses membres en 1708. homme méprisable, et s'il ne comDoux, modeste, et sans ambition, mit pas le crime, ce fut par un préil se fit aimer de la cour et de tous jugé religieux, utile dans plusieurs ceux qui le connaissaient. Il ne mit cas, ainsi que bien d'autres préjupas son nom dans la plupart de ses gés. Le sel est, parmi les Orienouvrages, dont les principaux sont: taux, non seulement le symbole I Dictionnaire français-allemand de l'hospitalité, mais la maison dans et allemand-français. II Cours de laquelle ou le mange devient comme morale (en allem.), 1713. III Dic-sacrée. Une nuit Jacob s'étant rendu tionnaire universel des sciences et au trésor du prince de Sytau, son des arts, Berlin, 1721. IV Moeurs souverain, dans l'intention de vodes Germains, de Tacite, traduc-fer, un grain de sel qui, par hation en allemand. Jablonski est mort sard, se trouva par terre, manqua en 1732. de le faire tomber; il ramassa le JACKSON (Guillaume), cé-grain de sel, et, par un mouvement lèbre compositeur de musique, naquit involontaire, il le mit dans sa bouà Exeter en 1731. Il passa à Lon-che, et dès lors il n'osa plus con

sommer son crime, et se retira sans la physique, l'histoire sacrée et prorien dérober. Le prince apprit cet fane. Il laissa plusieurs ouvrages, tels événement, appela auprès de lui Ja-que: I Traité anatomique du corps cob, et combla d'éloges son zèle re-humain. II Histoire généalogique. ligieux; et quoiqué, sans le grain de III Commentaires sur les calensel, Jacob eût été un voleur, il le re-driers. La bibliothèque royale postint dans son palais. Le nouveau par- sède un manuscrit de ce dernier ouvenu sut bientôt gagner la bien-vrage, qui se trouve au no 115 des veillance du souverain et des princi-manuscrits arméniens.

paux seigneurs de sa cour. De grade JACQUET (Jacques), religieux eu grade il parvint à celui de général carme, florissait au commencement des armées, et s'illustra par ses ex-du 17° siècle. Il était savant théoloploits. Devenu puissant, il leva à lui gien et habile controversiste. Il seul une armée, et conquit pour son s'est fait connaître par divers écrits compte les pays du Segestan et du de controverse: un des principaux Tabarhestan. Il battit et fit prison- a pour titre, Dialogue entre un nier, l'an 873, Mohamed Billah, catholique et un protestant, 1604. dernier calife de la dynastie des Ta-Il fut dans le temps bien accueilli du herens. Jacob, ayant subjugué tout public. Le P. Jacquet mourut en le Khorassan, se fit proclamer sou- 1728. verain, et fonda la dynastie des Sof- JACQUET (Louis), né à Lyon faristes (chaudronniers). Insatiable le 6 mars 1732, entra chez les jécomme tout conquérant, il marchait [ suites, et y prit le goût de la bonne contre Bagdad, mais il fut arrêté par littérature. Pourvu, quand il en fut une maladie. L'anıbassadeur du ca-sorti, d'une prébende de chevalier de life venait à sa rencontre. Il le trouva l'église de Saint-Jean de Lyon, il deau lit ayant à ses côtés une table sur vint membre de l'académie de cette laquelle il y avait une croûte de pain, ville, où même, sans doute après des ognons et un cimeterre nu; et que le chapitre de Lyon, comme se tournant vers l'ambassadeur, «Si tous les autres établissemens ecclé~ »je meurs, dit-il, vous n'avez plus siastiques, eut été supprimé, on dit >> rien à craindre ; si je vis, ce cimeterre qu'il exerça la profession d'avocat. » décidera notre querelle; si je suis On lui doit: I un Parallèle des tra>>vaincu, je reprendrai la vie frugale giques grecs et français, 1760, » pour laquelle j'étais né. » Jacob in-12, ouvrage ingénieux. II Deux mourut. Amrou, son frère, lui suc-discours sur cette question : La cancéda, et fit une paix très-avantageuse deur et la franchise ne sont-elles avec le calife, qui, ayant dans la suite pas communément plus utiles dans appelé à son secours les Samonides, le maniement des affaires, que vainquit Amrou, qui fut fait prison-ruse et la dissimulation? L'autre sur nier. On l'envoya chargé de fers à celle-ci : Le désir de perpétuer son la cour de Bagdad, où il mourut nom et ses actions dans la mémoire quelque temps après dans une pri- des hommes est-il conforme à la nature et à la raison? Ces deux

son.

JACQUES DE LA CRIMÉE, savant arménien, élève de George Ezengantzy, naquit vers 1410, et professa la théologie, l'astronomie,

la

questions avaient été proposées par l'académie de Besançon, et les deux discours de l'abbé Jacquet furent couronnés. III Idée des quatre con

cours, brochure relative au prix pro- ecclésiastique, sans laisser cepenposé par l'abbé Raynal sur la décou- dant de cultiver la poésie, pour laverte de l'Amérique. Cet écrit de quelle il avait un talent remarquable. Jacquet passe pour un modèle de I Son Elégie sur les merles fut rapport littéraire. Il travaillait à un publiée en 1753 par le docteur ouvrage sur l'origine du langage, Kankesworth, et insérée dans l'Addes arts et de la société, et était venturer. On la trouve aussi dans la sorti de Lyon pendant l'investisse-collection de Bodsley. Outre plument de cette ville en 1793, pour sieurs églogues et élégies, on cite n'être pas témoin des horreurs qui encore de Jago: II Edge-Hill,poëme en suivirent la prise. Il s'était retiré descriptif, Londres, 1767, qui eut à la campagne ; il y mourut la même un succès mérité. III Le Travail et année. Il était, dit-on, grand admi- le Génie (fable qu'il dédia à son ami rateur de J.-J. Rousseau, avec le- Shenstone), ibid., 1772. Il mourut quel il avait dans ses habitudes et en 1781. ses idées quelque ressemblance. Il JÁKAYA III, fils de Méhémet eut le temps de voir les suites fu-III et de Laparé, née en Grèce de nestes de ces théories prétendues parens chrétiens. Elle avait reçu au · sociales, et qui ne tendent à rien baptême le nom d'Hélène, et était moins qu'à bouleverser les sociétés. douée d'une rare beauté: ayant été JACQUET DE MALZET faite esclave, et conduite au sérail de (l'abbé Louis-Sébastien), naquit à Méhémet, ce sultan en devint amouNancy en 1715. Il passa jeune en Au- reux, et l'obligea à changer de relitriche, et se fixa à Vienne, où il fut gion. Jakaya fut le fruit de cette nommé professeur de géographie et union, et naquit en 1584. Laparé d'histoire naturelle à l'académie mili- n'avait pas oublié sa première croyantaire de cette ville; il y mourut le 17 ce; elle la fit embrasser à son fils août 1800. On a de lui: I Elémens et sut lui inspirer en même temps le de l'histoire profane tant ancienne mépris des grandeurs. Ils parvinrent que moderne, 1755, in-8. II Elé-à s'échapper tous les deux. Jakaya se mens géographiques, ou Descrip- rendit à Vienne, auprès de l'empetion abrégée de la surface du globe reur Léopold Ier, qui le reçut d'une terrestre, Vienne, 1755, in-8. III manière digne de son rang, et lui Le Militaire citoyen, ou emploi assigna une riche pension. De là il des hommes, 1759, in-8. IV Elé- alla à Florence, d'où il passa à Namens de l'histoire ancienne, ibid., ples, recevant partout un accueil ho1763, in-8. V Sur l'électricité,norable. Enfin il vint en France, et ibid., 1775, in-8. VI Lettre d'un se retira à la chartreuse de Dijon, abbé de Vienne à un de ses amis ou il mourut vers l'an 1644. Sa mère, à Presbourg, sur l'électrophore qui avait pu quitter la cour de Byperpétuel, ibid., 1776, in-8, etc. sance quelque temps après la fuite JAGO (Richard), poëte anglais, de son fils, alla à Salonique, où elle naquit en 1715 dans le comté de rentra dans le sein de l'église, et se Warwick, où il fit ses premières fit remarquer parmi les chrétiens études, et se lia d'amitié avec le fa- par ses vertus et sa piété. meux Shenstone, qui le fit entrer en 1732 dans l'université d'Oxford. Cinq ans après Jago embrassa l'état

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JALAMBERT (Jean), naquit en 1711 à Genève, où il fit ses études, et il fut successivement pro

fesseur de physique expérimentale giques; il y mourut en 1674, et et de philosophie. En 1739 on le laissa quelques ouvrages dont voici nomma bibliothécaire de Genève. les titres:I Le Ciel sur la terre, 1 vol. On a de lui: I un Discours sur in-4. II Présent aux enfans, 1 vol. l'utilité de la philosophie expéri-in-12. III Legs à mes amis, 1 vol. mentale, et sur son rapport avec in-4. Ce dernier ne fut publié qu'ales mathématiques, 1739, in-4 près sa mort. (en latin). II Expériences sur l'électricité, 1748. III Description du tremblement de terre arrivé à Genève en 1756, avec l'énuméra-lui tion de tous ceux qu'on y ressentit depuis le 14° siècle, 1756, etc. Il est mort en 1768.

JANSON (Abraham), excellent peintre, naquit à Anvers vers 1570. Etant devenu jaloux de Rubens, il

à

envoya un défi pour l'engager soumettre leurs ouvrages au jugement des connaisseurs. Rubens lui répondit qu'il lui cédait bien volontiers le mérite de la supériorité, et qu'il se remettait à la justice du pu-

JAMET (Pierre-Charles), naquit dans le diocèse de Séez en 1701, et posséda de vastes connaissances.blic. Son amour pour une femme Il a laissé plusieurs ouvrages, dont qu'il épousa le jeta dans la dissipales plus remarquables sont: I Essais tion, et il perdit bientôt l'estime métaphysiques, 1732, in-12. II que ses talens lui avaient acquise. Il Dissertation sur la création, 1735. à peint plusieurs tableaux pour les III Lettres sur le goût et la doc- églises d'Anvers on cite de lui trine de Bayle, 1740, in-8. IV une Descente de croix, qui est dans Lettre à Lancelot sur l'infini, l'église de Bois-le-Duc, qui peut 1740, in-8. V Daneche-Meukan, être comparée à un des meilleurs philosophe mogol, 1740, in-12. ouvrages de Rubens. Janson mouVI Lettres sur les caractères dis-rut dans sa patrie vers 1640. tinctifs de la métaphysique et de la logique, 1754, in-12.VII Lettres sur des mémoires manuscrits relatifs au commerce des Indes, 1753, in-fol. Jamet a fourni des remarques et des notes au Dictionnaire de Trévoux, à celui de droit, à l'édition de Ra-Il partit en 1744 pour Rome, et debelais (1732, 6 vol. in-8), à celle de Montaigne (1725, 3 vol. in-4 ). Il est mort vers 1772. On l'accuse dans ses écrits de pencher un peu vers le philosophisme.

JARDIN (Nicolas-Henri ), architecte, naquit à Saint Germain-desNoyers en Brie le 22 mars 1729.1 Il prit les premières leçons de son art à Paris, où il remporta le grand prix d'architecture à l'âge de 22 ans.

meura en Italie pendant dix ans. De retour en France, il fut appelé par le roi de Danemarck, Frédéric V, pour construire une église en marbre, qui est une des plus magnifiques de Copenhague. Après un séjour de

JANEWAY (Jacques), théologien anglais de la secte des dissen-dix-huit ans, il revint à Paris, puters, au 17° siècle, naquit dans le comté d'Hereford, et fit ses études à Oxford, au collége de Christ. Il avait été sous Cromwel nommé à un bénéfice qu'i! perdit à la restaura-ture. Il est mort en 1799. tion. Il se retira à Rotherhithe, où

blia les dessins de l'édifice qu'il avait bâti, et obtint le titre d'intendant général des bâtimens du roi. Jardin était membre de l'académie de pein

JAUBERT (Pierre), curé de

il établit des conférences théolo-Cestas près de Bordeaux, où il na

quit vers 1710. Il cultiva les lettres fit revivre les grâces et la noblesse de tout en remplissant les devoirs de style qui avaient distingué Boscan et son état. Il a laissé : I une traduc- Garcilasso. Il mourut à Madrid en tion des OEuvres d'Ausonne, 1769, 1650, et a laissé : I une excellente 4 vol. in-12, avec le texte. Il Dic- traduction de l'Aminta, du Tasse, tionnaire raisonné universel des Madrid, 1609, in-8. II La Farsale, arts et métiers, contenant leur des- traduite de Lucain, ib., 1789. III cription et la police des manufactures Orphée, poëme en cinq chants, ib., de France et des pays étrangers, 1789, in-8: c'est le meilleur de ses Paris, 1773, 5 vol. in-8. A propre- ouvrages. IV Rimas (poésies), Sément parler, l'abbé Jaubert a aug-ville, 1618, 2 vol. in-8. V Apologia menté de trois volumes cet ouvrage de la pintura, Madrid, 1633. déjà connu, et il y a joint l'histoire JAVOQUES (C. . . . . ) naquit de chaque art, et celles qui man- à Bellegarde en 1759, se jeta avec quaient à la première édition. Une fureur dans la révolution, et y figura grande partie des articles y sont traités dans la même ligne que Châlier, avec assez d'étendue et beaucoup Couthon, Chabot, Collot - d'Herd'intelligence: quelques autres sem- bois, etc. Il avait la froide atrocité blent faits avec trop de rapidité. III de Fouquier-Tainville, la soif insaCauses de la dépopulation, et tiable de sang et de richesses de moyens d'y remédier, Londres et tous ces scélérats. Il fut nommé déParis, 1767, in-12. IV Eloge de puté à la convention en 1793, peu la roture, Paris, 1766, in-12. Les de temps après la mort de Louis XVI. talens, la douceur du caractère, et S'étant rangé du parti des montala sage conduite de l'abbé Jaubert lui gnards, il appuyait et proposait les méritèrent l'estime de ses amis, qui mesures les plus violentes, encouradéplorèrent sa mort arrivée en 1779. geait les démagogues les plus exaltés, JAUREGUI Y AGUILAR prêchait le meurtre et le pillage, et (Jean de), chevalier de Calatrava, disait hautement « que c'était vertu naquit à Tolède en mars 1566, et » dans une république de dénoncer cultiva avec succès la poésie et la » son propre frère. » Il fut envoyé peinture. Il étudia cet art à Valence, avec Collot à l'armée qui assiégeait et se perfectionna à Rome, où il fit Lyon; et dans sa qualité de commisun long séjour. Il se distingua, saire il eut part, avec son digne colcomme peintre, par la beauté des lègue, aux démolitions, aux meurchairs, l'expression des figures et le tres qui signalerent leur entrée dans coloris. On cite, parmi ses tableaux, cette malheureuse ville. Il y rétablit une Vénus, un Narcisse, qui se aussitôt le club des jacobins. Sa conservaient encore en 1808 dans le cruauté obtint une terrible célépalais du Buen - Retiro à Madrid.brité, et la terreur le précéda lorsC'est dans son séjour en Italie que qu'il parcourut les départemens de se développèrent ses talens poéti-Ain et de la Loire à la tête d'une ques. De retour en Espagne il s'ef-armée révolutionnaire. A Fleurus il força de corriger le mauvais goût établit un tribunal composé d'homqu'y avaient introduit les partisans mes crapuleux et sanguinaires, qu'il de l'estilo culto ( style poli), imi-instruisit dans son école. «Mon ami, tateurs du fameux Gongora, mais» dit-il à un de ces misérables, il faut qui n'avaient pas ses talens. Jauregui »que les sans - culottes profitent du

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