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et sur les autres publications polémiques du P.-Jean Bajole,-- On ayra soin de ne pas le confondre avec Jean-Jérôme Bajole, auteur d'une compilation latine sur les Congrégations de la Sainte-Vierge (Burdig,, 4624, in-4°), ni avec André Bajole, qui publia un traité français : De la Vie intérieure (Paris, 1649, in-4). Ces deux écrivains étaient frères de Jean'Bajole, et jésuites comme lui.

Léonce COUTURE.

TABLE MÉTHODIQUE ET ANALYTIQUE DES ARTICLES DU JOURNAL DES SAVANTS, précédée d'une Notice historique sur ce journal, par Hippolyte COCHERIS, membre de la Société des Antiquaires de France.4 vol. in-40. Prix: 25 fr. Paris, Durand.-Aubry.

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Il y a un mois, le Journal des savants formait sans doute une précieuse collection, composée d'excellents articles; mais personne n'avait le courage d'aller chercher un renseignement dans ce chaos; personne, pas même les rédacteurs, n'eussent pu se reconnaître au milieu de ces nombreux volumes in-4o, où toutes les matières étaient mêlées, confondues, brouillées, enchevêtrées; où la littérature française et la littérature persane, la géologie et les hiéroglyphes, la jurisprudence et l'histoire se trouvaient placés côte à côte sans transition et sans lien. Aujourd'hui, au contraire, le Journal des Savants est une immense encyclopédie où le plus humble chercheur est sûr de mettre aussitôt la main sur l'article qu'il désire, sur le renseignement qu'il poursuit. Pour obtenir cette métamorphose, il n'a d'ailleurs fallu pas moins de cinq années d'un travail assidu; il a fallu toute la patience d'un passionné bibliographie, toute la science d'un membre de la Société des antiquaires de France; et cette tâche, nul ne pouvait mieux la remplir que le laborieux érudit qui, il y a deux ans, se chargeait de nous révéler la vie de Richard de Bury, et de nous donner une admirable édition de son Philobiblion. De nos jours où l'on trouve trop souvent des banalités et des redites annoncées à grande emphase sous un titre pompeux, c'est une bonne fortune de rencontrer sous le titre modeste de Table des matières un travail plein d'intérêt et réellement original, où toutes les branches des connaissances humaines sont mentionnées, analysées, développées. M. Cocheris a suivi dans la division de son ouvrage l'ordre bibliographique le plus généralement adopté; il débute par la Théologie qui lui offre, entre autres sous-divisions Ecriture sainte, Pères de l'Église, Paganisme, Bouddhisme, Bralimanisme, Mahométisme; dans la Philosophie, nous remarquons les articles: Cartesianisme, Mallebranchisme, Tératologie; dans les Belles-Lettres :

les langues asiatique, hébraïque, syriaque, phénicienne, sanscrite, hindoustane, japonaise, chinoise, géorgienne, etc., etc., et à chacune de ces divisions se ráttachent de nombreux articles signés de noms 'dont l'autorité ne saurait être contestée; il nous suffira de citer MM. Daunou, Beule, Champollion, Walckenaër, Silvestre de Sacy, Hase, Daremberg et Littré. Rappelons qu'en tête de ce précieux volume, M. Cocheris a placé une histoire très-détaillée et très-complète du Journal des Savants; il nous y fait assister à toutes les vicissitudes qu'a travel traversées cette publication, depuis le jour où l'idée première en fat conçue par l'historien Mézeray, jusqu'au décret qui, en 1857, donna au ministère de l'instruction publique et des cultes l'administration de ce recueil.

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Plombs, Méreaux, Jetons de la cathédrale de Cambrai, des collégiales de Saint-Pierre de Lille, de Saint-Amé de Douai, de Saint-Piat de Seclin, et des échevins de Béthune. Voleurs de jetons excommuniés.

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A M. Aubry, directeur du Bulletin du Bouquiniste.

Monsieur le Directeur,

1

Le savant article que M. R. Bordeaux vient de publier dans le No 77 de votre curieux recueil, au sujet du nouvel ouvrage de M. Arthur Forgeais, m'a remis en mémoire les documents, que m'avaient fournis les registres aux comptes de quelques-unes de nos eítés artésiennes et flamandes, et je viens, en conséquence, les soumettre à vos nombreux abonnés.

En 1417, le comptable de Saint-Pierre de Lille porte en dépense - LXXIV s. vid., pro nova forma plumbetorum (de vicaires), plumbo et labore, et il ajoute : doceat magister.

Quant à bourse de cuir, elle coûte m s.

L'année suivante, on alloue xx s., pro renovando duo millia plumbetorum, de signo leonis.

Longtemps après (1431), la même somme est portée en dépense, pro quodam signo ferri ad signandum plumbetos, et eos signando.

En 1458, c'est à Valenciennes que les chanoines de St-Amé-deDouai font forger ung millier et trois quatrons de mercaulx de vicaires,

moyennant vir 1. vit s. vi d., y compris, il est vrai, ung lot de vin de v s., donné à Jehan Douchet, frère de mons. le trésorier, pour sa paine d'avoir apporté lesdits méreaux, et xx s. pour les coins.

En 1470, xn c. de méraux noefz, également forgiez à Valenciennes par Mr Amand, reviennent à raison de x1 s. les cent, à vIII. XII S., F compris ung ponchon de 1x s.

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En 1499, Gille de Cantin demandait wyt deniers pour ung nouveau coing servant aux méreaulx. CLOVE VIL!~ *,༥།(1、{ A Me Jehan Dauffay, on donnait une certaine somme pour son advis sur le fait des méreaulx forgiez.

N'oublions pas qu'en 1495 m douzaines de jettoirs, à mettre sur le buffet, avaient coûté 1 s.

Comme les monnaies d'une plus haute valeur, les méreaux étaient parfois falsifiés par les faux monnayeurs.

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Ainsi, en 1459, les échevins de Lille communicquoient avec les depputés de l'église Nostre-Dame de Cambray, appelés à Lille par le magistrat, pour mieulx et plus au vif interroghier George de P., prisonnier, pour avoir contrefait les coins où l'on forge les méreaulx, qui ont cours de par ladicte église de Cambray. L'argentier nous apprend même que d'iceulx coins, gravés et contrefaits, il avoit forgié jusques au nombre de xv à xvi milliers d'iceulx méreaulx

༈ ༈ ༈ ་་ ༈་ ༈ །

Ce n'est qu'en 1566 que le comptable de Saint-Piat de Seclin mentionne les LXXIX 1. de plombz, à 11 s. la livre, pour faire plommetz aux chanoines, chapelains et vicaires. Très-longtemps auparavant (1512), il avait porté en depense VII s. vi d. pour cincq douzaines de jettoirs, et les xi s. payés pour une escriptolle de ploncq, à mettre en chapitre.

Ces jettoirs nous ont rappelé qu'au xvIe siècle les échevins de Noyon avaient alloué à leur argentier (1543), d'abord, xv s. d., pour avoir levé une monnicion d'excommuniement pour les gettons d'argent de l'hostel de ville, quy estoient perdus; pour xvi s. pour avoir baille à tous les curez de Noyon copie de ladicte monicion.

Le comptable a grand soin de nous apprendre que les jetons furent retrouvés.

Si nous interrogeons maintenant l'argentier de Béthune, il nous dira qu'en 1504 Robert Bourel, porteur au bacq, a rapporté à messieurs xxii plommetz, de 1 d. pièce, qu'il dist que Jehan de Fresne lui a baillié, et, néantmoings ne le veult reprandre. Que Jehan Bontemps a apporté un plommet, márquié à ung lez d'une S, et, à l'autre

1 En 1571, l'argentier de Béthune déclare qu'il a reçu LXXI pieches de Cambray, allouées cy-devant à v s. pieche.

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lez, d'un caudron, qu'il dist estre sa marque, et qu'il en a donné et disr tribué pour xx s., à 1 d. pièce, model & nob 819 bgn ab ordi),,Jsdonod asdyl é ̧.2 v En 1511, le coffre aux deniers possède pour XLIX Six d, de plommetz de ii d.; et pour x 1. xvII s. de plommetz de 1 d.

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En ayant remontré que, en la ville, 117 1 3059 29 2 1 50 il est grant le obstant que plusieurs en faisoient des faulx, guy ont cours, reçoit l'assurance que, le plus test que possible sera, l'on

en

Mimorim zus juċ7792 gníos L'année suivante, messieurs ayant imprudemment augmente les plommets, en sorte que, pour le jour d'huy, clameur s'estoit enssieuse. et que les laboureurs et gens de dehors délaissoient à amener leurs HE Quemchandises, on décida, pour le plus évident pourffiti de la ville, prendre jusques à la somme de huit cens livres à trois yes, au denier dix; à deux vyes, au denier huit, et, à une vye, all sixiesme denier, pour icelle somme tourner à ravoir et rappeler lesdis plommetz, le plustost que faire se polra. En sorte que sy l'argent desdis, plommetz ne povit actaindre et furnir à ladicte ratrais, que le surplus se prendroit sur les deniers de la ville..

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a Pour ce qu'il est venu à la congnoissance de justice que, à rai «son du cours des plommetz, permis en ceste ville pour l'entrecours, et, « pour mieulx et plus commodieusement affrutifier le deu du poure a poeuple, et satisfaire les porteurs au sacq de leurs sallaires, dont « depuis se servient enlieuys plusieurs faultes et abus de plusieurs particuliers, qui se seroient advanchiez les contrefaire et les semer « avant ladicte ville, qui a causé dommage à plusieurs, et, de jour en jour, polroit ledict dom maige augmenter en plusieurs sortes et maanières, au détryment de la chose publicque, considérées et conceues » a par Mess. les gouverneur, officiers de l'Empereur, eschevins, pré« vost et maieur, avec plusieurs notables bourgois de la ville, pour ce assamblez en la halle de l'eschevinaige d'icelle ville. A ceste cause, « pour mectre fin ausdis dommaiges, mesdis sieurs avoient et ont ré « vocqué et révocquent lesdis plommetz avoir cours en ladicte ville et a banlieue, ordonnant que iceulx et icelles qui ont lesdis plommetz de « la marque et coing de la ville, les ayt à rapporter en dedans d'huy « en quinze jours, à Romain Roze, eschevin et argentier de la ville, « qui seront assistez d'aultres eschevins, quy seront admis à la récep«tion des dis plommetz, au lieu desquels plommets, forgiez du coing a de ladicte ville, leur sera baillé monnoyes usualle, et, comme elle court. a pour le jourd'huy en ceste ville, au vin, pain, chère et ès bourses de « marchant, advertissant que, après les dis quinze jours expirez, lesa dis plommetz ne auront plus de cours, et ne sera la ville tenue les »

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reprendre deffendant à tous, aprez les dies quinze jours expirez, » de non allouer les dis plommetz, à paine d'amende arbitraire, et « autrement estre pugny à la discrétion de justice. Et sy est enjoinct et <«<< ordonné ausdis commis copper tous les plommetz falsifiez, et ceulx « qui ne seront trouvez du coing et forge d'icelle ville, sans, pour ce, « aucune chose rendre à ceulx qui les apporteront; et se tiendront les «< commis au pallyot de la halle, et y seront par chalcun jour, durant <«<les dis quinze jours, excepté les festes et dimenches, depuit l'heure « de sept heures du matin jusques à dix heures, et, depuis deux a heures après midy jusques à chincq heures 1. >>

1532. « A esté ordonné par messieurs, en chambre, à Toussain « Segon, eschevin, aller à Bruges, à tout le billon fondu, vers les << monnoiers de l'Empereur notre Sire, audict lieu de Bruges, et, au » lieu d'icelluy billon, rapporter la monnoie.

Le xvir jour de may xv c. xxxII, Foussain Segon, notre compai« gnon eschevin, a fait rapport que, par notre charge et commande«ment, il a esté en la ville de Bruges porter six onches, six estrelins « d'or, et vingt huit mark sept onches d'argent, procédans des mona noies et billons, coppez par Jehan Roze dit Hans changeur, pour « lequel billon, tant or que de argent, ledict Toussain a rapporté la « somme de deux cens soixante dix liv., quatorze solz, six deniers. »

En 1575, Pierre Lauvin et sa femme sont commis et instituez, sur la requeste et pour la commodité des marchans de grains, à faire jecter sur forme et distribuer les plombinetz, pour le port des grains et sallaires des porteurs au sacq, vaillables le prix de 1 d. les aulcuns, et les aultres un d. pièche, en prendant des marchans, pour sallaires de la dicte distribution, 11 d. du cent; interdissant de ne prendre plus grand sallaires aux marchans estrangiers que des habitans de la ville, à paine arbitraire.

Agréez, etc.
Raismes, le 13 avril 1860.

De la FONS-MÉLICOCQ.

La onzième livraison du Dictionnaire Théorique et pratique du Commerce et de la Navigation vient de paraître elle contient un article remarquable sur la Librairie, dû à l'un de nos collaborateurs et amis, M. de Fontaine de Resbecq. Notre érudit confrère y a réuni avec ordre et méthode les documents historiques et les usages relatifs à la librairie. (Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie du 12 mai 1860.)

1 Avec l'étain de ces plommets, on fit plusieurs platz, demy platz, escuelles plates, parfondes, saliaires, pots et tranchoirs pour la halle.

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