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not unsuspected mystery veiled, for five long months, by the Prussian circle of investment from the gaze of the outer world. While I write, the second drama has been just concluded by fire and sword: M. Thiers has realized the dream of his life-a victorious campaign, which he has clothed in more eloquent language than the triumphs of Austerlitz and Jena. The National Assembly has bequeathed to France Chaos and universal ruin, with a death-struggle in the next generation that will this time convulse to its very centre the fabric of the European world; and the old siege-cry of Paris will again go forth-LA COMMUNE OU LA

MORT.

APPENDIX.

"MON CHER AMI,*

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APPENDIX I.

Quoique très-fatigué et envahi par le spleen, je me suis mis à l'oeuvre. J'ai pensé que votre œuvre gagnerait de la valeur morale, et que votre besogne serait diminuée, si, sous forme de témoignage, vous publiiez telles quelles mes élucubrations sur les sujets convenus. Ainsi, sans prendre la responsabilité de mes idées, mais en disant que, voulant être impartial, vous n'avez trouvé rien de mieux que de demander à un républicain de Paris son avis général sur le Parti, et ses opinions personnelles sur le 31 Octobre et le 22 Janvier, vous procéderiez, à mon avis, politiquement et loyalement, et même très-anglaisement: car les témoignages sont très-prisés de l'autre côte de la Manche. Encore trois feuillets et l'article sur l'organisation (lisez désorganisation) du parti est achevé. Les autres seront beau

* Before leaving Paris in the beginning of February, I asked my friend for a few notes on matters relating to the Organisation of the Republican Party, with which he was personally acquainted. Though suffering from intense depression, both moral and physical, he spared neither time nor labour, and sent me the elaborate and exhaustive account which I here insert, and which I have freely used for the composition of these pages. The reader will find here pourtrayed, by one who took a leading part in the Communal Revolution, the principal personages that have lately appeared on the scene of French politics. I should have translated my friend's sketch, but despaired of my powers to do justice, in a translation, to the id omatic verve and originality of his style.

Andreu

coup plus courts, mais vous reconnaîtrez, comme des amis, d'opinions diverses à qui je les ai montrées, la largeur et l'impartialité de ces pages très-calmes et très-précises.

"Dites-moi bien franchement si cette combinaison vous convient, afin que j'aie à l'ouvrage le cœur nécessaire. "Je vous serre la main,

"PARIS, ce 15 Mars, 1871."

"JULES ANDRIEU."

DE L'ORGANISATION DU PARTI RÉPUBLICAIN, DE SEPTEMBRE, 1870, À MARS, 1871.

Un a-priori pour commencer. Par quoi commencerait-on, en effet?

Depuis que le parlementarisme existe, le parti opposant ne peut jamais être organisé. Car les forces vives de ce parti sont absorbées par l'opposition parlementaire. Les députés de Paris, depuis Jules Favre jusqu'à Rochefort, étaient aussi nécessaires à l'Empire que la résistance est nécessaire en mécanique à l'action. L'Empire tombant de lui-même par la force des choses, l'opinion s'est tournée vers les députés de Paris; et ceux-ci, gâtés par les tournois du parlementarisme, impérialisés par leur mode même de combattre l'Empire jusque et y compris les faux serments, ceux-ci n'ont pas pu sauver la République et la France civilement plus que ne l'a pu faire militairement l'armée française gåtée par la conquête de l'Algérie, par l'indiscipline africaine, par la sauvagerie de la guerre des rues, et par l'indiscipline plus grande encore de la paix impériale qui est la conséquence nécessaire de la Victoire des Rues.

L'affaire de La Villette a prouvé, avant la chûte de l'Empire, deux choses:

1o que le parti Républicain n'était pas organisé, puisqu'à la suite des premiers désastres, il n'a pas, en faisant tomber l'Empire, prévenu Sédan, Metz, et Paris.

2o que les députés de Paris, qui avaient rêvé un commencement d'action, ont reculé devant l'acte. Camille Pelletan m'an

nonçait un mouvement insurrectionel général pour l'avantveille. Les députés de Paris ont donné un contre-ordre que le parti Blanquiste n'a pas reçu, ou mieux voulu recevoir. Gambetta, en reniant à la tribune la légitimité de cette révolte, en doublant Palikao, Gambetta reniait tout simplement une complicité et mentait, mais il n'en est pas chiche de mensonges.

Le 4 Septembre, en dehors des faits connus, il y a eu toute une collection de paroles, de silences, de compromis, d'actes, de trahisons qui, moins répandus, éclairent l'histoire de ce jour fameux et non grand, par la raison que l'histoire véritable ne se trouve jamais dans les manuels à l'usage de ce Dauphin ridicule qu'on appelle le Vulgaire, et qu'on divinise sous le nom de Peuple, quitte à le salir et à l'égorger ensuite sous le nom de Populace, quand le tour est joué.

(a) Une réunion, dont Grévy faisait partie avec les députés de Paris, fait voir clair dans la bêtise vaniteuse de ces histrions. Tous étaient d'accord que la résistance était impossible. Grévy dit que des républicains ne devaient pas endosser la responsabilité de la faillite impériale. Ces messieurs de Paris pensèrent avoir la dextérité, la souplesse nécessaires pour faire la faillite, et obtenir ce concordat qu'on appelle le pouvoir. Grévy pensa comme un sceptique, mais, conformant ses actes à sa pensée, agit bien en se tenant coi. Mais eux, les Hommes de la Gauche, qu'en penser ?

(b) Ces messieurs de la Gauche ne voulaient pas proclamer la République avec Vésinier qui occupait la tribune du Corps Legislatif. La République a été proclamée sur la Place de la Concorde. Gambetta proposa d'aller à l'Hôtel de Ville, pour être plus à l'aise pour délibérer. C'est lui, lui tout seul avec ses amis, dans une pièce à part, qui a nommé Etienne Arago Maire de Paris, et Kératry Prefet de Police.

(c) Rochefort, en ce moment délivré de Ste Pélagie, entouré, comme toujours, d'amis maladroits, reçoit de ces messieurs le baiser et l'accolade Lamourette. Il remit à demain la chose sérieuse, l'organisation municipale appelée la Commune. Cette Commune fut promise par tous ces messieurs. Ce fut là le sousentendu de la journée, le pacte tacite, par suite duquel les répub

Y

licains qui firent le Quatre Septembre laissèrent au pouvoir ceux qui en devaient profiter. Ce demain n'arriva pas, et ne pouvait pas arriver.

(d) Le 4 Sept., au Soir, Place de la Corderie, au siége de l'Association Internationale et des Fédérations Ouvrières, Leverdays parla d'affiches à apposer pour convoquer les électeurs à la nomination de cette Commune, de cette municipalité. On ne l'entendit pas. On remit à plus tard.

Le lendemain, il revint à la charge. Ce jour-là, par son refus d'entendre et de comprendre, l'Association Internationale perdit la République. On parla de faire un manifeste-des paroles toujours!

Tolain, qui présidait le 4 au soir, Place de la Corderie, me dit: "Mon cher ami, nous voici sur le chemin de la République Universelle, ou de Cayenne !”

(e) Trochu fit garder le Louvre et les Tuileries par la gendarmerie. On dit alors que les d'Orléans y étaient cachés. Et tout dernièrement, d'Angleterre venait l'affirmation positive que, le 4, il jouait à la fois l'Empire le matin, la République l'aprèsmidi, avec les d'Orléans présens et consentans.

Je reprends mon à priori:

Voici les phases par lesquelles passe, dans les fausses révolutions de 48 ou de 70, en France ou ailleurs, le parti dit Révolutionnaire. 1o. Il n'est pas organisé, et ne l'étant pas, il ne sait pas, il ne peut pas s'imposer. Il laisse donc perdre ces premières journées si précieuses qui, perdues, s'écoulent comme des minutes, et dont les minutes, bien employées, auraient l'importance de semaines, de mois et d'années.-2°. La Réaction, toujours unie,-car elle repose sur l'intérêt brut, sur l'acquis, sur le passé, sur tout ce qu'il y a d'inertie dans l'homme, la Réaction s'agite dans l'ombre, puis au grand jour, et enfin réussit une ou plusieurs contre-journées.-3°. La défaite organise un peu le parti. On se tasse un peu les uns sur les autres; en se voyant unis, on se croit organisés. Immense erreur!-4°. Le parti agit par des manifestes, quand la force pourrait encore tout sauver.-5°. Car c'est un drame en cinq actes-, ses illusions et sa rage grandissant ensemble, il tente une ou plusieurs

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