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BULLETIN

DU

Bouquiniste

PUBLIÉ PAR AUGUSTE AUBRY

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits
Paraissant le 1 et le 15 de chaque mois.

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CHEZ AUG. AUBRY, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS
Rue Séguier, 18

Et ches les principaux libraires de la France et de l'Etranger.

L

ACQUISITIONS NOUVELLES DU FONDS DE L. POTIER

Publications de la Société des Bibliophiles de Reims.
(Tirées à 125 exemplaires numérotés.)

INVENTAIRE après le décès de Richard Picque, archevêque de Reims (1389). Préface, notes et glossaire, par P. TARBÉ. Reims, 1842, petit in-8 carré, de XVIII et 168 pages, papier vergé fort. Publié à 7 fr. (Reste, 7 exemplaires.)

4 50

UNE ÉMEUTE en 1649, mazarinade. Préface et notes par LOUIS PARIS. Reims, 1842, pet. in-8 carré de xxiv et 53 pages, papier vergé fort. Epuisé.

4 50

LI PURGATOIRE de saint Patrice, légende du xin siècle, publ. d'apr. un ms de la bibliothèque de Reims. Préface et notes par P. TARBÉ. Reims, 1842, petit in-8 carré de XIV et 58 pages, papier vergé fort. Quelq. exempl. seulement. 2 » LE MÊME, papier jonquille.

3 D

LES LÉPREUX à Reims, xv° siècle. Préface et notes par P. TARBE. Reims, 1842, petit in-8 carré de xx et 23 pages, papier vergé fort. Quelques exempl.

2 »

LOUIS XI et la sainte Ampoule. Préface et notes par P. TARBÉ. Reims, 1842, petit in-8 carré de xxiv et 25 pages, papier vergé fort. Epuisé. (3 exempl. seulement.).

4

L'ENTRÉE DU ROI nostre sire en la ville et cité de Paris. Préface et notes par LOUIS LUCAS. Reims, 1842, petit in-8 carré, papier vergé fort. Quelq. exempl. seulement.

250

DISCOURS de ce qu'a fait en France le héraut d'Angleterre et de la réponse que lui a faite le Roi le 7 juin 1557. Préface et notes par P. TÂRBE. Reims, 1842, petit in-8 carré. (Reste, 3 exempl.)

2 50

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VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

FILOLOGIA E LETTERATURA SICILIANA

STUDII DI VINCENZO DI GIOVANNI

2 vol.- Palerme, Pedone Lauriel, 1871. Prix: 8 fr.

Ces deux volumes ont été composés par la réunion de plusieurs articles publiés depuis une dizaine d'années dans diverses revues italiennes; mais ces articles ont une même inspiration, un même point de départ, et offrent un ensemble qui justifie pleinement le titre choisi par M. de Giovanni. C'est la langue de la Sicile, c'est son ancienne littérature dont l'auteur s'occupe constamment dans cette longue et curieuse série de travaux indépendants les uns des autres et reliés cependant par une idée générale. Je ne hais pas les livres formés de cette manière, sans pourtant méconnaître les quelques inconvénients qu'on peut y remarquer. De ce nombre sont des répétitions de mêmes faits, de mêmes observations, des développements sur lesquels l'auteur revient à diverses reprises. Ainsi, le premier travail de M. de Giovanni donne sur de vieux poëtes siciliens des détails que l'on retrouve dans le second.-Il contient sur quelques assertions de Fauriel (que par une singulière distraction ou une faute typographique trop répétée M. de Giovanni appelle Fouriel) des critiques qu'on lit plus loin encore. On pourrait signaler d'autres redites qu'on eût fait disparaître d'un volume méthodiquement composé. Mais cette suite de lettres, d'articles, de dissertations présente une variété qui engage à lire plus que ne le ferait peut-être l'économie un peu raide d'un livre écrit tout d'une pièce.

Il serait impossible d'examiner l'un après l'autre tous les morceaux rassemblés par M. de Giovanni, et plusieurs n'offriraient d'ail leurs pas à des lecteurs français l'attrait qu'ils doivent avoir pourle

compatriotes de l'auteur. Je me bornerai donc à parler de ceux de ces articles qui me semblent avoir un intérêt plus général.

Il est un sujet sur lequel l'auteur sicilien revient souvent et que les hommes qu'occupe la littérature du moyen âge seront charmés de voir discuté. M. de Giovanni l'aborde dès son premier article, écrit à propos de ces fameux manuscrits d'Arborea dont on s'est tant préoccupé et qui ont fini par être regardés comme le produit d'une supercherie. Cet arrèt, qui n'est pas sans appel, suivant un des rédacteurs d'une revue de Palerme, le Nuove Effemeridi Siciliane, n'avait, du reste, pas encore été prononcé quand M. de Giovannl composa l'étude en question. Il n'examine d'ailleurs pas l'authenticité de manuscrits qu'il connait seulement par un fac simile; il sc contente de montrer que la Sardaigne, même en s'appuyant sur les prétendues découvertes d'Arborea, n'a pas à citer des titres littéraires antérieurs à ceux de la Sicile; puis, laissant tout à fait de côté la première de ces îles, il arrive à la question dont je parlais tout à l'heure, à la suprématie poétique dont la Sicile jouit en Italie, et, à ce propos, il combat Fauriel qui, suivant lui, aurait donné un sens trop restreint à un passage souvent cité et emprunté au de Volgari eloquio, de Dante. Ce travail, auquel on se trouve préparé par le livre de Fauriel, se rattache, on le voit, à l'histoire de la littérature italienne et n'est pas sans quelques points de contact avec celle de la poésie provençale.

Un morceau consacré aux traces que le génie oriental a laissées dans la poésie antique et moderne de la Sicile, contient des particularités peu connues sur l'influence arabe, sur la manière dont elle se prolongea même après la domination sarrazine, sur de vieux poêtes qui fleurirent à la cour des princes normands et souabes. Ceux qui s'occupent de chants populaires trouveront dans ce chapitre des détails qui les intéresseront; ils en trouveront plus encore dans la dissertation sur la ressemblance des chants et des p roverbestoscans et de ceux de la Sicile. Il y a toutefois une observation à faire sur un des points de cette étude : « De même, dit M. de Giovanni, qu'on a trouvé de grandes analogies entre les poésies populaires de la Toscane et celles de la Sicile, de même il y en a de considérables entre les proverbes de ces deux contrées. » Le rapprochement pourrait s'étendre bien davantage. On pourrait dire: de même qu'on re

marque de grandes ressemblances entre certains chants populaires de l'Italie, de la France et d'autres pays, de même encore on aperçoit de nombreuses similitudes entre les proverbes de l'Italie, de la Sicile, de l'Espagne, de la France. Ces analogies sont même beaucoup plus fréquentes pour les proverbes que pour les poésies populaires. Presque tous les adages siciliens et toscans rapportés par M. de Giovanni sont répandus de ce côté-ci des Alpes, souvent de l'autre côté des Pyrénées et même parfois au-delà de la Manche. Et ceux ⚫de nos proverbes qui reproduisent ceux que M. de Giovanni paraît considérer comme propres à l'Italie, il y a bien longtemps que pour la plupart ils sont connus en France. Ainsi les Toscans disent: « Vender vessiche per lanterne »; les Siciliens: «Vinniri viscichi pri lanterni »; et on lit dans les Adages françois qui remont au XVI° siècle : « Me veux-tu faire accroire de vessies que ce so lanternes. » Les Siciliens ont ce dicton.: a Le vera amica servi ai bisogni. Les Toscans celui-ci : « Al bisogno si conosce l'amico. » Le Roux de Lincy, que je mets ici fortement à contribution, trouvé dans les Proverbes ruraux et vulgaux, réunis il y a cinq cents ans : « Au besoing voit l'en qui amis est. » On lit, du reste, le même respit dans le Roman du Renard. Un de nos anciens manuscrits contient ce dicton : « A cheval donné, sa dent n'est agardé (1) »; c'est exactement ce que répètent Siciliens et Toscans. Ils disent encore, les premiers: «Luntanu d'occhi, luntanu di cori»; les seconds: « Lontan dagli occhi, lontan del cuore (2). Je ne sais si l'on peut trouver l'équivalent de cet adage dans notre vieille littérature, mais il était connu en Espagne au xv° siècle, il a fourni à cette époque un refrain au marquis de Santellana :

Ha bien errada opinion
Quien dice tan lexos d'ojos,

Tan lexos de coraçon.

a

Je me ferai fort de mettre, pour ainsi dire, à côté de chaque proverbe italien son pendant en français, et l'on peut être surpris de voir M. de Giovanni avancer que les adages cités par lui, ou sont venus de la Toscane à la Sicile, ou ont passé de la Sicile à la Tos

(1) A borrico presentado no hay que mirarle el diente, disent les Espagnols. (2) Proverbe connu en Angleterre : Out of sigh, out of mind.

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