Oeuvres complètes de Voltaire: Contes. Poésies mêlées

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Hachette, 1859
 

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Popular passages

Page 152 - Si vous voulez que j'aime encore, Rendez-moi l'âge des amours; Au crépuscule de mes jours Rejoignez, s'il se peut, l'aurore. Des beaux lieux où le dieu du vin Avec l'Amour tient son. empire , Le Temps, qui me prend par la main, M'avertit que je me retire. De son inflexible rigueur Tirons au moins quelque avantage. Qui n'a pas l'esprit de son âge De son âge a tout le malheur.
Page 421 - Sachez surtout que le luxe enrichit Un grand État, s'il en perd un petit. Cette splendeur, cette pompe mondaine, D'un règne heureux est la marque certaine Le riche est né pour beaucoup dépenser; Le pauvre est fait pour beaucoup amasser.
Page 153 - Quoi ! pour toujours vous me fuyez, Tendresse, illusion, folie, Dons du ciel, qui me consoliez Des amertumes de la vie ! On meurt deux fois, je le vois bien : Cesser d'aimer et d'être aimable, C'est une mort insupportable ; Cesser de vivre, ce n'est rien.
Page 171 - Tout annonce d'un Dieu l'éternelle existence; On ne peut le comprendre, on ne peut l'ignorer. La voix de l'univers annonce sa puissance, Et la voix de nos cœurs dit qu'il faut l'adorer.
Page 212 - Entrer chez toi par la fenêtre, Et se jouer dans ton taudis. Non, madame, tous ces tapis Qu'a tissus la Savonnerie, Ceux que les Persans ont ourdis, Et toute votre orfèvrerie, Et ces plats si chers que Germain A gravés de sa main divine, Et ces cabinets où Martin A surpassé l'art de la Chine ; Vos vases japonais et blancs, Toutes ces fragiles merveilles ; Ces deux lustres de diamants Qui pendent à vos deux oreilles ; Ces riches carcans, ces colliers, Et cette pompe enchanteresse, Ne valent...
Page 550 - Ainsi donc vous réunissez Tous les arts, tous les goûts, tous les talents de plaire : Pompadour, vous embellissez La cour, le Parnasse et Cythère. Charme de tous les cœurs, trésor d'un seul mortel, Qu'un sort si beau soit éternel! Que vos jours...
Page 242 - Consulter la prudence, et suivre l'équité, Ce n'est encor qu'un pas vers l'immortalité. Qui n'est que juste est dur ; qui n'est que sage est triste. Dans d'autres sentiments l'héroïsme consiste. Le conquérant est craint, le sage est estimé : Mais le bienfaisant charme, et lui seul est aimé ; Lui seul est vraiment roi ; sa gloire est toujours pure ; Son nom parvient sans tache à la race future. A qui se fait chérir faut-il d'autres exploits ? Trajan, non...
Page 168 - Au moment même qu'elle expire. « Je veux, dans mes derniers adieux. Disait Tibulle à son amante, Attacher mes yeux sur tes yeux. Te presser de ma main mourante. Mais quand on sent qu'on va passer, Quand l'âme fuit avec la vie, At-on des yeux pour voir Délie, Et des mains pour la caresser ? Dans ces moments chacun oublie Tout ce qu'il a fait en santé.
Page 416 - Regrettera qui veut le bon vieux temps, Et l'âge d'or, et le règne d'Astrée, Et les beaux jours de Saturne et de Rhée, Et le jardin de nos premiers parents: Moi je rends grâce à la nature sage Qui, pour mon bien, m'a fait naître en cet âge Tant décrié par nos tristes frondeurs : Ce temps profane est tout fait pour mes mœurs J'aime le luxe, et même la...
Page 233 - L'auguste Vérité vient m'ouvrir la barrière; Déjà ces tourbillons, l'un par l'autre pressés. Se mouvant sans espace, et sans règle entassés, Ces fantêmes savants à mes yeux disparaissent. Un jour plus pur me luit; les mouvements renaissent. L'espace, qui de Dieu contient l'immensité, Voit rouler dans son sein l'univers limité, Cet univers si vaste à notre faible vue, Et qui n'est qu'un atome , un point dans l'étendue.

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