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soufflage que vers la partie à réparer; on fait rougir en même temps la pièce triangulaire qui doit remplir le vide. Quand les bords de la plaie et la pièce ont acquis un degré de chaleur presque blanche, et que le tout est sur le point d'entrer en fusion, on débarrasse les charbons, on souffle les cendres, on saupoudre le tout de borax; saisissant alors la pièce de rapport avec des pinces, on la plonge dans l'ouverture où on la fait pénétrer à petits coups de marteau; le frottement que ces coups occasionent détermine une augmentation de chaleur sur les bords qui se fondent, et adhèrent l'un à l'autre comme un seul tout. L'opération terminée, on lasise refroidir lentetement, on ébarbe les bavures et la cloche a recouvré sa voix; si l'on voulait ne faire chauffer que les bords à souder, la différence de dilatation ferait infailliblement fendre la cloche en d'autres endroits; si l'on n'est pas attentif au feu, on peut risquer de fondre la cloche, ce qui rendrait l'opération inutile.

Un autre inventeur propose de fermer par des plaques de fer l'endroit à réparer, et d'y couler le métal fondu, qui devrait s'incorporer encore mieux à la cloche.

118. DES MINES D'AGORDO et DES USINES QUI Servent a leur EXPLOITATION; par M. A. CORNIANI DES ALGAROTA. (Giorn. dell' ital. Letterat. ; no 59, p. 3.)

Agordo est un district de la province de Bellune, renfermé par les Alpes; au loin l'on découvre le torrent Cordevole, qui, ayant son origine dans l'Arrabba, haute montagne appartenant à la commune de Livissallongo, s'accroît dans sa course des eaux que lui fournissent quelques torrens, surtout la Florentine, qui descend de Pescul, et la Pectorine, qui vient de Fransedas A deux milles avant d'arriver au pays d'Agordo, et dans la commune de Civa, on trouve l'établissement des mines.

Les cavités souterraines ont sept communications d'entrée et de sortie; trois sont horizontales et appelées galeries, et quatre, qui sont verticales, sont appelées puits; il y en a deux autres qu'on appelle fosses. Elles servaient peut-être jadis à la circulation de l'air et à l'extraction des matériaux de la principale galerie de Sainte-Barbe elles sont aujourd'hui aban

données et presque totalement obstruées.

La première des trois galeries porte le nom de Saint-Fran

çois, à qui elle est dédiée; on peut y pénétrer en montant 1014 mètres jusque dans le puits principal. Cette galerie est destinée à la décharge de toutes les eaux du souterrain, et communique par conséquent avec le Cordevole.

La deuxième galerie ou corridor dit de Saint-Jean-Baptiste sert à la décharge des eaux qui font mouvoir la machine au puits. Son niveau est à peu près le même que celui de la galerie de Sainte-Barbe; sa longueur est de 484 mètres, depuis la machine jusqu'au point où les eaux se versent dans la vallée Impérine.

La troisième galerie est celle de Sainte-Barbe. C'est la principale entrée pour les employés des mines appartenant à l'établissement royal; car les ouvriers des particuliers entrent dans leurs souterrains respectifs en descendant par le puits Brandalino, qui porte le nom de la famille à qui il appartient. Cette galerie a, du N.-O. au S.-E., 830 mètres; ensuite, dans une direction au S.-E., presque sous un angle droit, 29 autres mètres; sa hauteur ne dépasse pas 8 mètres.

Le premier des puits est appelé le puits de la Rotture : il pénètre perpendiculairement dans la galerie de Sainte-Barbe, et a 36 mètres de profondeur; il sert à la circulation de l'air, et à transporter dans les galeries souterraines les poutres qui sont nécessaires. Le second s'appelle Capital ou de la Machine. Sa forme est cylindrique; il est construit en pierres, et par lui, au moyen d'une machine, le minéral est transporté du souterrain jusqu'à la place externe de la vallée, en parcourant l'espace de 75 mètres. Le troisième puits est appelé Brandolino il est profond de 38 mètres environ, et communique avec les laboratoires de la famille Gritti. Le quatrième puits n'est pas d'une grande importance sa profondeur n'est que de io mètres; il se nomme Pizzini.

La cassure de la pyrite de cuivre d'Agordo est granulaire et luisante; sa dureté varie en raison de la proportion du quartz et du fer qu'elle contient. Il y a plusieurs formes secondaires de cristallisation; il y en a d'indéterminables. Les taches qu'on rencontre superficiellement, et surtout dans les fentes, sont telles, que la mine a un aspect bigarré, c'est-à-dire de couleur rouge, verte ou jaune. Dans les stratifications parallélipipèdes, on rencontre souvent la pyrite très-polie et luisante. Il est

beau de voir dans quelques endroits pendre de la voûte le vitriol en stalactites cristallisées, où le soufre passe à l'état d'acide sulfurique, et donne ainsi naissance à des sulfates de fer et de cuivre.

Il arrive bien souvent qu'on trouve uni à la pyrite de cuivre sulfatée et ferrugineuse le plomb sulfaté, un peu de zinc, d'arsenic et d'argent. Dans ce cas, puisque le plomb prédomine, la pyrite s'appelle plombifère; celle-ci occupe des trajets de filon dont la langueur et la profondeur sont assez considérables.

Le minerai extrait du souterrain et trié avec beaucoup de soin, est conduit dans des huttes pour être torréfié. Le principal but de cette torréfaction est d'enlever le soufre de la pyrite, qui est un sulfure de fer et de cuivre; on peut ensuite, par le moyen de fontes répétées, séparer aussi du cuivre le fer et les autres métaux.

On procède après à la fonte. Le métal ainsi préparé est confié aux ouvriers qui doivent lui faire subir cette opérationPrès de la rive du torrent de l'Impérine est une fonderie, appelée pour cela le Canal, où furent élevés jadis deux fours, dont l'un est appelé grand et l'autre petit. Le métal obtenu de la fonte est soumis à une nouvelle torréfaction.

A la seconde fusion sont destinés deux autres fours. Pendant cette opération, qui a pour but de réduire le métal en cuivre noir, et avant qu'elle fût complète, le comte Corniani eut occasion d'observer divers produits par exemple, le cuivre carbonaté vert pulvérulent, le cuivre capillaire en lames, le cuivre oxidé rouge en faisceaux, le sulfate acide cendré et le soufre.

La dernière opération à laquelle est soumis le minérai est la purification du cuivre impur, appelé cuivre noir. Un petit four rectangulaire est destiné à cet objet, et s'appelle four d'affinage.

Dans le cuivre d'Agordo, il n'y a ni soufre, ni antimoine, ni plomb, ni zinc, ni acide sulfurique, mais seulement un peu de fer; il a un poli métallique rougeâtre. Sa surface est inégale, et offre des tubercules en partie vésiculaires; sa cassure est confusément fibreuse et radiée, et d'une couleur rougeâtre moins intense qu'à la superficie; il est doux à la lime, et acquiert par cette opération la couleur du cuivre ordinaire. JULIA DE FOntenelle.

119. PERFECTIONNEMENS DANS LES APPAREILS POUR PRODUIRE ET APPLIQUER LE GAZ DU CHARBON DE TERRE. Patente à Richard WITTY. (Repert. of patent invent.; août 1829, page 480.)

Cette patente a deux objets. Le premier est un procédé pour chauffer économiquement les chaudrons; le second est une cornue perfectionnée pour la production du gaz d'éclairage.

Le premier appareil consiste en un fourneau avec une trémie et une cornue, au-devant duquel est placée, pour régler la consommation de la houille, une plaque de fer qui glisse facilement dans la cornue, et qui est fixée à son autre extrémité par une vis et une barre de fer. Le fond du fourneau est voûté de manière que sa partie supérieure s'avance jusqu'à l'ouverture de la cornue. Le sommet de cette voûte est plat, et forme un passage pour conduire la flamme sous la chaudière. En avant du fourneau est placé un grillage vertical pour le passage de 'air. Voici maintenant comment l'appareil fonctionne; on retire de la cornue la plaque de fer, et l'on jette dans le fourneau de la houille allumée en la faisant passer à travers la cornue; on replace la plaque de fer et l'on remplit de houille la cornue par la trémie. L'air s'échauffe en traversant la houille enflammée, et se trouve dirigé par la voûte du four-neau sur l'ouverture de la cornue, où il enflamme le gaz que la houille y développe. Le patenté prétend que, par ce procédé, il ne se produit presque pas de fumée, et qu'on obtient un plus haut degré de chaleur d'une quantité donnée de houille que par la méthode ordinaire, puisque la houille et le coke sont à la fois employés à la combustion.

Le second appareil, destiné à la production du gaz pour l'éclairage, consiste en une cornue perfectionnée, à laquelle, au lieu de donner la forme ordinaire, il donne celle d'un demicylindre, dont la partie plate est en haut, comme un renversé, et le long duquel se trouvent des dentelures angulaires.

BOQUILLON.

120. CIMENT GERMANIQUE. Patente à Matthew FULLWOOD. (Ibid., p. 479.).

Il nous est impossible de donner à nos lecteurs la composi

tion de ce ciment, qui consiste dans l'emploi des pierres à chaux, tirées des localités indiquées par l'auteur, en Angleterre, et dont il n'explique nullement les caractères. Au surplus, le rédacteur du Repertory of patent inventions pense que ce ciment ne doit pas être beaucoup meilleur que du mor. tier ordinaire. BOQUILLON.

121. PERFECTIONNEMENS DES VERRES POUR LES INSTRUMENS D'ASTRONOMIE; par M. FARADAY.

Il y a quelque temps, nous avons annoncé les efforts continuels qui se faisaient en Allemagne pour porter à sa perfection ce point si désiré dans les sciences astronomiques, la fabrique des verres pour les instrumens d'astronomie, exempts de tous les défauts qui ont empêché jusqu'ici l'observation précise des corps célestes; et nous ne pouvions que gémir de ce que notre pays était un peu en arrière de cette recherche aussi honorable qu'avantageuse. Nous avons dit depuis, que M. Faraday (certainement un des plus habiles chimistes dont l'Europe puisse se glorifier) avait dirigé ses talens sur cette partie, et était parvenu à de grandes améliorations dans la fabrication du verre; mais il restait encore beaucoup à faire avant qu'il ne fût satisfait de ses travaux. Maintenant nous pouvons annoncer que ce but a été complètement atteint par M. Faraday. Il peut aujourd'hui former des lentilles d'un pied de diamètre, même de deux pieds, s'il le fallait, d'une transparence si égale et si parfaite, qu'elles peuvent répondre à tout ce que peut désirer le plus minutieux astronome, et procurent des résultats qui doivent conduire à des découvertes extraordinaires dans le système du ciel. (London literary Gazette; 29 août 1829, p. 568.) FR. L.

ARTS ÉCONOMIQUES.

122. NOTICE SUR LA FABRICATION DU PAPIER DE CHINE. (Bull. de la Soc. d'encourag. ; juill. 1826, p. 226.)

Le papier de Chine, dont on fait aujourd'hui un grand usage en Europe, principalement pour l'impression des

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