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férentes pierres dont leur moule est formé, de sorte qu'il paraît être d'un seul morceau et donne les mêmes résultats. Toutes les tables que nous avons vues dans les magasins étaient très-unies et d'une épaisseur régulière. Un certain nombre a été coulé en notre présence, la plus grande partie a parfaitement réussi, et quelques-unes seulement présentaient des souflures ou autres imperfections partielles, qui sont du reste de peu d'importance, puisqu'elles n'empêchent pas que les parties saines de ces tables ne soient débitées pour divers emplois. MM. Voisin pensent que les variations de l'atmosphère ne sont pas sans influence sur ces accidens; peut-être cette opinion est-elle fondée, peut-être aussi leurs procédés seraientils encore susceptibles d'être perfectionnés; par exemple, ainsi quelques moyens mécaniques pourraient être employés avec succès dans ce but. Le bon esprit qui anime ces fabricans, les portera sans doute à entreprendre à cet égard tout ce qui pourrait paraître convenable et possible. Nous pensons, du reste, qu'il ne serait pas sans intérêt que la Société ouvrît un concours qui eût pour but de donner à ce genre de fabrication toute la perfection dont il peut être susceptible.

Nous avons remarqué que les tables coulées sur pierre étaient d'un gris blanc, tandis que celles fabriquées sur le sable humide avaient une couleur noirâtre, ce qui a fait dire que le plomb coulé sur pierre n'était pas pur. Cette assertion est inexacte, puisque c'est avec le même bain de plomb qu'on a coulé devant nous, par les deux procédés, des tables qui presentent les nuances indiquées ci-dessus; l'humidité seule est la cause de cette variété de nuance. En général, les plombs coulés par MM. Voisin nous ont paru mériter, sous tous les rapports, le nom qu'ils leur ont donné de perfectionnés. La preuve que leur manufacture jouit de la faveur publique, c'est qu'elle livre annuellement à la consommation et au commerce 800,000 kilogrammes de plomb en tables. Il est facile encore de se rendre compte de la ductilité de ces plombs, en les soumettant au laminage.

Nous ajouterons que MM. Voisin nous ont communiqué un très-grand nombre de lettres attestant la bonne qualité de leurs produits et la préférence que leurs correspondans leur donnent sur tous ceux du commerce. Ces faits ont d'ailleurs été appré

ciés par l'un de nous qui fait usage des plombs coulés, pour la fabrication en grand de l'acide sulfurique et de divers autres produits chimiques, dans plusieurs manufactures,

Il a pu se convaincre par l'analyse, que les plombs coulés de MM. Voisin offrent le degré de pureté des meilleurs plombs d'Espagne, le plomb anglais étant d'un prix trop élevé pour la fabrication des tables soit coulées, soit laminées.

175. PERFECTIONNEMENS DANS LEs procédés pour blanchir, gla cer et embellir les matériaux employés dans les manufactures de papiers, de cartons, etc. Patente à Gabriel de SORAS, ST. WISE et Ch. WISE. (London Journ. of arts and scienc,; sept. 1829, p. 317.)

L'auteur conseille pour cet objet de dissoudre dans l'eau un mélange de chaux vive et de sels alcalins, tels que la potasse perlasse ou le sous-carbonate de soude. Cette dissolution doit avoir 104o de pesanteur spécifique, l'eau pesant 100; et elle doit se faire dans des vases en bois, préférablement en sapin. Une quantité quelconque de cette dissolution étant mise dans une chaudière de cuivre et chauffée, on y ajoute autant de livres de cire blanche qu'il y a de livres de dissolution, et l'on fait bouillir pendant quelques heures, en se servant de préférence de la vapeur d'eau comme moyen de chauffage. La cire étant bien dissoute et mêlée avec la dissolution en question, on ajoute 4 gallons d'eau bouillante pour chaque livre de cire, et on remue bien le tout jusqu'à ce que la combinaison soit parfaite. Si la cire n'était pas complètement dissoute, on acheverait sa dissolution par l'addition d'une petite quantité d'alcali. On mêle alors à la liqueur précédente quatre livres de farine de pomme de terre à l'état sec, par livre de cire, et quand le tout est bien incorporé et refroidi, il en résulte un composé convenable pour l'objet qu'on se propose. On n'emploie ici la farine de pomme de terre ou sa fécule, qu'à cause de son bas prix; toute autre matière farineuse serait également bonne. Le liquide préparé comme on vient de le dire, doit être mêlé avec la pâte de chiffon dans la cuve, de la même manière qu'on mêle la colle, quand le papier ne doit point être collé en feuilles ; ensuite on doit y ajouter de l'alun dissous dans l'eau ou la colle contenu dans la cuve. Les proportions d'alun dépendront des

circonstances bien connues des fabricans de papier, et n'ont pas besoin d'être fixées d'une manière particulière. Le papier ainsi collé et pressé en feuilles, prendra un très-beau lustre, La manière de presser est presque la même que celle qui est employée par les fabricans de papier. Quelquefois le patenté presse les feuilles entre des feuillets non collés et trempés dans une forte dissolution d'alun, et d'autre fois il les presse entre des feutres trempés de la même manière. Ces feutres demandent à être lavés fréquemment pour enlever la colle qu'ils peuvent emporter par l'opération. CHEV... T.

176. NOTES SUR LA PRÉPARATION DU CARMIN. (Annal. de l'Indust. nat. et étrang.; août 1829, p. 182.)

La fabrication du carmin est de sa nature assez restreinte; mais depuis qu'on l'emploie en dissolution dans l'ammoniaque, pour les encres rouges superfines, pour la fabrication des fleurs artificielles et pour la teinture en soie, le carmin est devenu, surtout à Paris, un objet de consommation assez notable.

On connaît plusieurs procédés pour la préparation du carmin. Nous allons les exposer en les classant de manière à faire comprendre leur théorie et à les faire apprécier facilement à leur valeur.

Le carmin est la partie la plus riche et la plus pure de la matière colorante de la cochenille, qu'on parvient à isoler par divers procédés faciles à entendre. Il est évident que la cochenille renferme diverses matières colorantes, capables toutes de jouer le rôle d'acide; il ne l'est guère moins que ces diverses matières sont peu solubles dans l'eau, qu'avec les bases insolubles elles forment des sels insolubles, et qu'au contraire avec la potasse, la soude et l'ammoniaque elles forment des sels solubles. Il s'en suit que si on fait chauffer de la cochenille avec de la potasse, de la soude ou de l'ammoniaque, on obtiendra toutes ces matières colorantes combinées avec la base que l'on aura employée. Si l'on ajoute maintenant une quantité d'acide insuffisante pour mettre la totalité des matières colorantes en liberté, la moins soluble d'entr'elles se précipitera nécessairement seule ou presque seule.

Ce point de vue suffit pour comprendre la fabrication du carmin; en effet, dans cette fabrication on fait généralement

bouillir la cochenille avec du carbonate de potasse ou de soude; et on précipite la dissolution au moyen d'un acide faible ou d'un sel acide. Quand la quantité de ces corps n'est pas trop grande, le précipité n'est que du carmin pur; mais ce précipité est en poudre si tenue, que, par le repos, il ne se déposerait point ou du moins qu'il exigerait un certain nombre de jours pour déposer. C'est pour rendre la fabrication plus prompte, que l'on est dans l'usage de traiter la liqueur chargée de ce précipité par le blanc d'oeuf ou la colle de poisson, précisément comme s'il s'agissait de clarifier. Ces deux substances, en se coagulant, ramassent le carmin, et forment avec lui une combi naison plus ou moins grumeleuse qui se dépose au bout de quelques instans.

Ces observations préliminaires suffisent pour l'intelligence des procédés que l'on va exposer, il faut comprendre comment la matière carminée de la cochenille se trouve séparée des autres matières colorantes que cet insecte renferme.

et par le moyen d'un si

Carmin allemand. -Le procédé suivi en Allemagne pour obtenir le carmin, consiste à faire bouillir 6 pintes d'eau de rivière et 2 onces de cochenille en poudre dans une bassine de cuivre. Après 6 minutes d'ébullition on y ajoute 60 grains d'alun en poudre et on laisse bouillir encore pendant 3 minutes. On enlève la bassine de dessus le feu, phon on décante la liqueur, on la fait passer à travers un tamis de soie, et on la reçoit dans différens vases de faïence ou de porcelaine; on laisse reposer trois jours; alors on décante et on reçoit dans de nouveaux vases la liqueur qu'on laisse reposer également trois autres jours. Les dépôts qui se sont formés sont séchés à l'ombre; les premiers contiennent le carmin de première qualité, les autres sont d'une qualité inférieure.

Puisqu'on fait bouillir la cochenille sans y ajouter d'alcali, il faut qu'elle contienne déjà une petite quantité d'ammoniaque toute formée, qui sert à dissoudre une partie de la matière colorante; mais la dose de cette ammoniaque est variable et doit être souvent trop faible.

Comme on n'y met ni blanc d'œuf ni colle de poisson, il est clair que ces substances ne sont point nécessaires à la formation du carmin, mais qu'elles servent, comme on l'a dit, à le rassembler plus rapidement.

Comme on peut séparer, au moyen d'un tamis, la poudre de cochenille du carmin déjà coagulé, qui est en suspension dans la liqueur, et que d'ailleurs il faut trois jours pour que la liqueur laisse déposer son carmin, il est évident que ce précipité est d'une légèreté extrême.

Ce procédé peut donc servir à un peintre qui le pratique pour son usage; mais il serait absurde dans un atelier de fabrication.

Carmin au sel d'oseille, dit carmin superfin de madame Cenette, à Amsterdam. On commence par faire bouillir dans une chaudière 6 sceaux d'eau de rivière; au moment où elle commence à bouillir, on y ajoute 2 livres de cochenille mestèque en poudre fine. On laisse bouillir pendant 2 heures; au bout de ce temps, on y met 3 onces de nitre pur, et un moment après, 4 onces de sel d'oseille, et on laisse bouillir encore pendant 10 minutes. Cela fait, on enlève la chaudière du feu et on laisse reposer 4 heures; on décante la liqueur de dessus le résidu à l'aide d'un siphon; et on la reçoit dans plusieurs terrines; on la laisse reposer pendant 3 semaines; il se forme, au bout de quelque temps, une moisissure qui est enlevée au moyen d'une éponge. L'eau est retirée des terrines au moyen d'un siphon; le siphon peut être plongé jusqu'au fond de la terrine, car le carmin y est tellement attaché qu'il y paraît adhérent; ce carmin est desséché à l'ombre ; il a beaucoup d'éclat, et il est si vif qu'il fatigue la vue.

On ne voit pas ce que peut faire le nitre, si ce n'est pas une erreur de cópiste qui aurait mis nitre au lieu de natron. La quantité de sel d'oseille paraît énorme; du reste, la marche du procédé donne lieu aux mêmes réflexions que le précédent; puisque la décantation peut se faire au bout de quatre heures, sans que le carmin se soit encore déposé, et que d'autre il faut trois semaines pour que ce dépôt ait lieu. Carmin au blanc d'œuf, dit Carınin commun, Carmin Langlois, Carmin d'Alyon.

part

Les carmins connus sous ces différens noms reviennent

tous au procédé que voici :

On prend, 500 grammes de cochenille moulue,

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