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220. SUR LA MÉTHODE D'ÉLEVER l'eau ou d'autres fluides; de M. BERNHARD. ( Ibid.; nov. 1829, p. 283.)

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L'auteur fait diverses observations sur sa méthode d'élever l'eau (Voyez le Tome XII, du Bulletin, page 81 ). Il énúmère ensuite les avantages suivans de son appareil sur la machine à vapeur employée pour approvisionner les villes d'eau, pour dessécher les mines, les lacs, les marais, etc. 1o Les frais de construction ne sont pas la moitié de ceux d'une machine à vapeur capable d'élever la même quantité d'eau à la même hauteur; 2° il en est de même de la dépense journalière pour les réparations, le combustible, le service, les huiles, etc.; 3o le temps perdu pour la mise en train, et les réparations d'une machine à vapeur (pendant lequel l'opération est généralement suspendue ), est presque nul, parce que son appareil n'est point altéré par le frottement; 4° tout danger d'explosion est évité; 5o enfin, l'épuration de l'eau destinée à l'approvisionnement des villes est tellement bien exécutée, que cette eau ne contient plus aucune particule de matière malfaisante. Pour convaincre les personnes qui pourraient douter de la réalité de ces avantages, l'auteur est prêt à entreprendre la construction de son appareil sur une échelle suffisante pour fournir une quantité d'eau quelconque, dessécher une mine, produire une force motrice, etc., etc., dans une partie quelconque de l'Angleterre, à des conditions convenues, don't l'une pourrait être que cela sera exécuté à ses risques et périls en cas de non réussite. CHEV...T.

221. PÉTRIN-MÉCANIQUE DIT A LA LASGORSEIX. ( Prospectus.)

Donner moins de travail pour obtenir le même résultat, c'est le comble de l'industrie.

Au nombre des découvertes et des inventions de toutes espèces que l'on doit à la propagation des lumières, il faut placer en première ligne celles qui ont pour but spécial le soulagement des hommes qui se livrent journellement à l'exercice d'états qui sont d'absolue nécessité pour là société.

Quel est celui qui, doué de quelque philantropie, n'a pas éprouvé un sentiment profondément douloureux, en voyant

ses semblables s'épuiser en efforts toujours renaissans, pour pétrir le pain qui est nécessaire à la nourriture de ses concitoyens ?

Quel est celui, enfin, qui n'a pas prévu combien cet excès de travail doit influer sur la santé et même sur la vie de ces hommes laborieux, qui, s'ils sont favorisés d'une grande force physique, à l'aide de laquelle ils résistent à ces fatigues inouies, sont prématurément frappés d'infirmités graves qui privent leurs familles de leurs secours!

Adoucir ces travaux, les rendre supportables, et les abréger à l'aide d'une mécanique peu coûteuse, pouvant, par sa forme, être transportée et placée dans les plus petites comme dans les plus grandes localités, était le plus sûr moyen de mettre l'a société à même d'acquitter sa dette envers les ouvriers boulangers, et d'éloigner d'eux à jamais les infirmités qui viennent d'être signalées.

Cette ingénieuse machine, qui réunit à ces grands avantages tous ceux que l'on pourrait désirer encore, est le fruit du talent et des veilles de M. Lasgorseix, ancien officier, chevalier de la Légion d'Honneur, maintenant ingénieur-mécanicien, demeurant à Paris, rue et impasse St-Sébastien, no 10.

Déjà M. Lasgorseix a livré au commerce plusieurs machines telles que celles propres à filer les lins, les chanvres et les laines. Il a été bréveté pour ces découvertes: il lui manquait encore de l'être pour l'invention du Pétrin dont il s'agit, et auquel il a donné son nom.

Procédés. Par les procédés de ce Pétrin-mécanique, nous le répétons, plus de fatigues mortelles, plus de craintes pour la santé, puisqu'un homme d'une force ordinaire peut le faire mouvoir très-facilement.

Économie de temps. Le pétrissage des plus fortes fournées s'opère de vingt à vingt-cinq minutes, y compris le nétoyage de la mécanique. Elle pétrit depuis 50 jusqu'à 1,500 livres de pâte, et peut desservir continuellement deux fours.

Améliorations. Les qualités de la pâte et du pain, par les divers mouvemens de la machine, ne laissent rien à désirer; les molécules se trouvent tellement inhérentes à l'eau, l'absorption

est tellement grande, la pâte tellement alongée et déchirée, que l'air pénètre avec facilité dans toutes ses parties; le gluten en est tellement développé, qu'à la fin du pétrissage, chaque partie a acquis la consistance d'un linge, et ne forme plus qu'une draperie que l'on peut toucher sans que la main s'en impreigne, symptôme de dessiccation et de légèreté qui est cause de la facilité avec laquelle le pain cuit, et lui donne un goût flatteur, propre et bienfaisant.

La pâte, de la première à la dernière fournée, se trouve être toujours la même et sans altération dans les levains qui se font également par mécanisme, ainsi que leurs délayages et frase, sans aucune évaporation; l'on bassine au besoin avec la même facilité cet ensemble offre un avantage sensible qui sera bientôt reconnu par ceux qui en feront usage.

Les pétrins et les mécanismes seront disposés selon les demandes pour pouvoir faire à la fois autant de sortes de pâtes qu'on pourrait le désirer.

Résultats avantageux de la machine, constatés après épreuves. Un de ces pétrins-mécaniques a été déposé, depuis le 10 juin dernier, au local commun et Chambre syndicale des Boulangers de Paris, où plusieurs expériences ont eu lieu en présence des Syndics, qui ont accueilli avec une bienveillance toute particulière, le travail de cette ingénieuse machine, ainsi qu'ils le constatent par leurs dires transcrits ci-après. De semblables épreuves ont eu lieu en présence de diverses autorités marquantes, qui ont également eu la bonté d'en délivrer particulièrement des rapports des plus satisfaisans, comme n'ayant rien vu d'aussi parfait dans ce genre de mécanique. Quelques-uns de ces pétrins sont déjà en activité dans plusieurs boulangeries de Paris, quoique n'ayant pas encore été annoncés dans aucune feuille publique; on pense que les Boulangers de la province rivaliseront de zèle et s'empresseront de vouloir jouir des avantages que présente ladite mécanique.

En conséquence, on a l'honneur d'annoncer qu'une Société, sous la raison Lasgorseix et compagnie, s'est formée à Paris pour l'exploitation de ce brevet d'invention et la confection, seulement, de ces machines.

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Le siége de cette Société est établi rue du Boulevard-St-Antoine, no 75, où toutes demandes pourront être adressées franco.

Ses bureaux sont ouverts tous les jours, excepté les dimanches et jours fériés, depuis 9 heures du matin jusqu'à 4 heures du soir.

On y pourra prendre connaissance des conditions et des prix qui seront très-modiques et basés sur les dimensions demandées.

Célérité, zèle et soin, seront constamment apportés dans l'exécution des commandes qui auront lieu suivant les numéros d'ordre. Paris, le 6 août 1829.

Transcription du rapport des Syndics de la Boulangerie de la ville de Paris. Nous soussignés, Syndics des Boulangers de Paris, certifions à qui il appartiendra, que le Pétrinmécanique, dit à la Lasgorseix, est déposé depuis deux mois environ à la Boulangerie commune, rue St-Paul, no

9;

Que depuis ce temps, nous avons vu plusieurs fois cette ingénieuse mécanique en activité, et que les résultats en ont toujours été satisfaisans.

Le pétrissage est bon, et se fait en vingt-cinq minutes, y compris le nétoyage.

Nous assurons en outre, que jusqu'à ce jour, c'est au Pétrin à la Lasgorseix que nous donnons la préférence.

En foi de quoi nous avons délivré le présent pour servir et valoir ce que de raison.

Au Bureau, le 28 juillet 1829. Signés Lescuyot, Béthemont Guillier, Jamet, syndics; Terrau, secrétaire.

222. MACHINE A COMPRIMER LES GAZ; par M. THILORIER. (Annal. de l'indust. nat. et étrang.; août 1829, p. 132.)

L'objet principal de cette machine est d'exécuter un travail continu, consistant à comprimer dans une capacité, un gaz quelconque; ce gaz étant pris dans un gazomètre où la pression est constante et peu supérieure à la pression atmosphérique, est introduit dans la capacité où il doit se trouver soumis à une pression également constante et peu considérable. Il est bien entendu, qu'à mesure que le gaz est introduit dans la capacité dont il s'agit, une quantité équivalente du gaz comprimé doit

en être retirée, sans quoi la pression tendrait à augmenter indéfiniment, et le travail serait bientôt arrêté.

L'appareil consiste en un double levier ou balancier manœuvré par des hommes; il met en jeu trois pistons de diamêtres différens. Le premier piston, placé à oTM,336 de l'axe du levier, travaille dans un corps de pompe ayant om,075 de diamètre, et sa course est de om, 146. Supposons que l'on veuille comprimer de l'air pris dans l'atmosphère, on sait que la pression atmosphérique est ordinairement d'environ 1 k,03 sur une surface de 1 centimètre carré. Ce premier piston est destiné à réduire le volume de l'air au 1/11; par conséquent il faudra exercer sur le piston, parvenu à la fin de sa course, un effort équivalent à II atmosphères, c'est-à-dire, puisque l'aire de la base du piston est de 44,17 centimètres carrés, un effort d'environ 507 k.

L'air ainsi comprimé est envoyé dans le 2o corps de pompe, placé de l'autre côté du levier, à la même distance de l'axe de om336. Ce corps de pompe, dont le piston a également oTM,146 de course, n'a que 0,0225 de diamètre. Il est destiné à comprimer l'air 8 fois plus qu'il ne l'a été dans le premier corps de pompe, ensorte que l'air se trouve réduit ici au 1/88 de son volume; mais comme la surface de la base du piston n'est que de 3,97 centim. carrés, il suffit, pour produire la pression de 88 atmosphères, qui a lieu à la fin de la course du piston, d'un effort de 361 k.

Le troisième corps est du même côté que le deuxième, à om,64 de distance de l'axe du levier, et placé de manière que le piston foule de bas en haut. L'air arrive au 3o corps de pompe après avoir été réduit au 1/88 de son volume primitif. Le diamètre du piston est de om,006, et sa course est de om,247, c'est-à-dire double de celle des autres pistons. L'air que ce dernier piston envoie dans la capacité où il doit être reçu, peut être comprimé avec une force qui n'a d'autre limite que la résistance des parois de cette capacité, ou la force des hommes qui manœuvrent le levier pour réduire à 1/1000 le volume de cet air qui est déjà réduit au 88°, c'est-à-dire que, pour le soumettre à une pression de 1,000 atmosphères, il suffirait, puisque l'aire de la base de ce piston est seulement de 0,3 centim., d'exercer à la fin de la course un effort de 309 k.

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