Page images
PDF
EPUB

prises à Augustow ont démontré la supériorité de ce procédé recommandé par M. Vicat. Quant à l'extinction spontanée, dont les résultats seraient encore plus favorables selon l'auteur que nous venons de citer, elle n'a pu être mise à exécution, vû les préparatifs et le temps que cette méthode exigerait. La chaux en poudre est passée au tamis dans des caisses fermées, ce qui diminue l'insalubrité de cette opération.

Ensuite on mêle de l'argile à la chaux débarrassée de toute matière étrangère. L'expérience a montré qu'il fallait ajouter à 100 parties de chaux en poudre, 25 d'argile détrempée dans l'eau; mais il y a aussi des chaux, comme celle de Stancza (à 8 milles d'Augustow ), qui exigent jusqu'à 30 d'argile. L'argile doit avoir été précédemment purifiée et triturée avec soin. Le mélange se fait dans des trous revêtus de bois, par des hommes, chaussés de bottes très-fortes, qui foulent la masse. L'économie obtenue en remplaçant les hommes par des machines n'a point présenté d'avantages assez considérables pour l'introduire généralement.

La masse du mélange étant rendue homogène autant qu'il est possible, on fait de petites briques, que l'on fait sécher. On les expose ensuite à un feu modéré dans des fours à chaux; enfin, pendant 24-36 heures, on les entretient dans un feu violent. La chaux se trouve alors changée en chaux hydraulique; il faut avoir soin de la conserver dans des magasins parfaitement secs; car si elle devenait humide, elle durcirait et ne pourrait plus servir à la confection des mortiers.

Pour éteindre la chaux obtenue par le procédé que nous venons de décrire, on la pulvérise au moyen de cylindres en pierre que fait monvoir un cheval. Un cheval fournit par jour la quantité de chaux nécessaire à 20-30 maçons.

§ 2. Préparation des mortiers.

L'extinction de la chaux hydraulique se fait de la manièr● ordinaire, en l'étendant d'eau. Dans quelques écluses, on a employé la chaux seule pour lier les pierres entr'elles; mais cette méthode serait trop coûteuse pour l'introduire dans toutes les maçonneries. On a cherché, par un grand nombre d'essais, à déterminer la quantité de sable nécessaire pour obtenir le meilleur mortier possible; on s'est assuré que pour 1 partie de chaux en poudre, il fallait prendre - de sable

En prenant i de sable, on a un mortier qui durcit moins fa

cilement sous l'eau.

On a obtenu un mortier excellent pour l'intérieur des maçonneries d'écluses en prenant en poudre.

[blocks in formation]

La pouzzolane artificielle, qui augmente la bonté des chaux ordinaires quand elles doivent servir à bâtir dans l'eau, ne présente aucune supériorité sur le sable quand on la mêle à la chaux hydraulique. On ne doit l'employer que lorsqu'il est nécessaire de faire sécher fort vite le mortier

On a confectionné des bétons en ajoutant aux mortiers composés de 1 de chaux hydraulique, de de sable, environ—a 14 de briques, de pierres et de scories en morceaux d'à peu près 1 pouce cube. Cette masse, coulée dans des moules ayant plusieurs pieds cubes de solidité,a donné des pierres factices qui ont durci et parfaitement soutenu l'action de l'eau, de la gclée, etc. Des pierres factices obtenues en coulant les mortiers hydrauliques dans des moules ont donné les mêmes résultats.

Les mortiers hydrauliques durcissent extrêmement vite; il faut que les maçons soient parfaitement exercés à s'en servir. Ce qu'il y a de mieux à cet égard, est que deux maçons travaillent toujours de concert; l'un doit poser la couche de mortier en faisant attention de ne jamais en mettre plus qu'il ne faut pour une brique ou pour une pierre, le second place la pierre ou la brique comme il convient.

Quand on emploie de la chaux hydraulique à des constructions ordinaires, il est bon d'y ajouter de la chaux ordinaire et une plus grande quantité de sable.

Chaque jour, on ne prépare que la quantité de mortier que l'on est certain de consommer; pendant les heures de repos, on recouvre le mortier d'une couche de sable pour empêcher sa dessiccation.

229. NAVIRE En fer.

Ce navire, construit par M" Laird et C, a été lancé à Wallasey Pool, à Liverpool. Il fit un mouvement en avant d'environ 10 yards; mais il s'arrêta près du bord de l'eau par le

rétrécissement du ber, où il fut retenu quelque temps jusqu'à ce qu'il eût été aidé par un bateau à vapeur; par son moyen il entra dans l'eau au milieu des applaudissemens. On avait conçu quelques inquiétudes sur la détermination de la quantité d'eau qu'il tirerait quand il serait confié à la mer. On reconnut bientôt par les chiffres tracés sur son fond, qu'il ne tirait que 14 pouces, ce qui est moindre que ce qu'un navire du même tonnage, mais construit en bois, tire ordinairement. Le modèle est charmant, et il avait une apparence superbe. Il a 60 pieds de long, 13 pieds de baux, 7 pieds de profondeur, porte 54 tonneaux mesurage de charpentier, et peut supporter une charge de go tonneaux. Avant de le lancer, on l'avait revêtu d'un ciment chimique en dedans et en dehors, pour prévenir l'oxidation du fer. Ce navire a été construit pour la Compagnie de la navigation intérieure de l'Irlande par la vapeur, nouvellement établie sous la direction de C. W. Williams, esq., et coûtera infiniment moins qu'un navire ordinaire, en bois, et sous plusieurs rapports il pourra présenter des avantages sur les navires en bois construits selon la manière accoutumée. On a essayé, pour la même Compagnie, un bateau à vapeur en fer, construit par M. Fawcett et C, et le résultat a été des plus satisfaisans. (Liverpool Mercury. - Galignani's Messenger; 20 octobre 1829.)

MÉLANGES.

230. INSTRUCTION THÉORIQUE ET PRATIQUE SUR LES BREVETS D'INVENTION, de perfectionnement et d'importation; par le chef au bureau des manufactures au ministère du commerce. In-8° de 140 p. Paris; Bachelier.

Au moment où une commission spéciale est chargée de préparer la revision et l'amélioration des lois relatives aux brevets, l'auteur qui en fait partie a pensé que pour permettre aux fabricans, aux artistes inventeurs, magistrats, jurisconsultes, de répondre à l'invitation qui leur a été faite dans les pa

etc.,

[ocr errors]

piers publics de communiquer les vues et les observations qu'ils jugeraient propres à assurer le succès des travaux de cette commission, il était nécessaire qu'ils eussent une connais- ́ sance exacte et précise de nos lois actuelles sur les brevets, etc.: c'est dans ce but qu'il a publié cette instruction. Il parcourt successivement, dans quinze chapitres, le fondement, le but et la définition des brevets; l'idée qui a dominé dans cette législation; l'objet des brevets; leurs différentes dénominations; les précautions à employer avant de requérir leur délivrance; la manière de former les demandes, dont on trouve des modèles à la fin de l'ouvrage; les formalités qui accompagnent la délivrance des brévets; leur durée; les droits qu'ils confèrent; la taxe à laquelle ils sont imposés; leur déchéance; la marche à suivre par les brevetés pour conserver leurs droits, etc., D'où l'on peut conclure que cette instruction peut très-bien servir de guide aux administrations qui concourent à la délivrance des brevets, et surtout à ceux qui sont ou voudraient devenir propriétaires de titres de cette nature.

A. C.

231. LEÇONS ÉLÉMENTAIRES DE perspective liNÉAIRE PRATIQUE, appliquée aux meubles et aux objets de décors, etc. ; par M. LACHAVE. IT partie, 10 p. in-4° et 8 pl. lithogr. Paris, 1829; Bachelier.

re

L'auteur, qui se livre à l'enseignement du dessin linéaire depuis vingt ans, a voulu satisfaire aux désirs d'un grand nombre de ses élèves, et mettre les jeunes ouvriers qui s'occupent de la confection des meubles, à portée de se passer d'un maître. Dans cette première partie (l'ouvrage en aura quatre), il s'est occupé d'exposer les notions des plus simples figures de la géométrie pratique indispensable, pour disposer aux leçons de per. spective. Il donne ensuite le tracé du placage en marqueterie, la manière de mettre en perspective les plans géométraux, et celle de disposer sur un plan réduit les objets que l'on veut mettre en perspective. Il continuera à donner ainsi dans les autres parties, par leçons, dont les difficultés seront graduées, les procédés de la perspective appliquée à toutes sortes de meubles carrés et circulaires, vus en dessus et en dessous de l'horizon.

A. C.

232. MÉMOIRE SUR A. F. GEHLEN (savant bavarois); par M. C. SCHMITZ. (Kunst- und Gewerbe-Blatt. Munich, 1826; sept. n° 39, p. 563.)

Ce mémoire présente les dernières occupations de l'académicien Gehlen: ses recherches sur la manière de produire les couleurs. (1) Malheureusement cet estimable savant fut enlevé à l'art au moment où il allait l'enrichir de nouvelles découvertes chimiques. Ses premiers essais n'embrassaient que les couleurs métalliques; plus tard il voulut aussi étendre ses travaux sur les principales laques colorantes.

On sait que ni la physique ni la chimie n'ont pu trouver jusqu'à présent de moyen propre à produire des couleurs de peinture qui ne fussent pas sujettes à éprouver quelqu'altération sensible des influences de l'atmospbère. Le gaz hydrogène sulfuré si nuisible à toutes les couleurs, se développant dans les appartemens où sont exposés les tableaux, exerce insensiblement, et d'une manière inévitable, une influence destructive sur les couleurs de plomb. Or, il y a fort peu de tableaux dont le genre de peinture puisse totalement se passer de ces dernières couleurs. On peut, sans doute, éviter cet inconvénient en plaçant les tableaux dans des appartemens non-habités ; cependant, malgré l'éloignement des gaz délétères, les couleurs préparées avec de l'huile exercent très-souvent une action réciproque les unes sur les autres, et cette réaction a surtout lieu de la part des sels de plomb. Le blanc éblouissant qu'on admire dans des tableaux égyptiens est composé de corps terreux contre lesquels les peintres de nos jours se sont assez unanimement prononcés ; tandis que les couleurs blanches si bien conservées dans les tableaux de Correggio semblent être un tout autre sel de plomb que l'oxide de plomb carbonaté (céruse.)

La tâche que Gehlen s'était imposée, était de découvrir des pigmens qui portassent les trois couleurs primitives, le bleu, le rouge pourpre et le jaune, dont les principales qualités fussent la pureté, l'éclat et la solidité. Le bleu de cobalt, dont la préparation est due à Thenard, et sur lequel Buchholz a également fait plusieurs expériences, lui donnait bien le bleu qu'il cher

(1) On sait que Gehlen est mort victime de l'hydrogène arsénié.

« PreviousContinue »