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eu recueillant le dernier lanrier de cette guerre, mit le sceau à sa gloire, à la fortune de Frédéric et à la puissance de la Prusse. La paix fut conclu avec l'empire à Hubertzbourg le 15 février 1763, et la Si

devint le séjour de la philosophie et des muses; mais sa trop grande confiance en des personnes qui ne la méritoient pas fut la cause du trouble domestique qui altéra sa tranquillité, et qui le détermina à éloigner de lui une épouse qui méritoit au moins son indulgence. Quoiqu'il sût aussi bien que personne soutenir l'honneur de son rang, il ne pensoit pas que la grandeur d'un prince fût dans la richesse de ses habits, dans la magnificence de ses équipages, ni dans la recherche de sa table. Aussi disoit-il à un prince

mettoient jamais et tournoient tou- | de Freyberg, et le prince Henri, jours à son avantage, à retarder leurs progrès et à gagner le temps nécessaire pour que le roi pût établir ses affaires et lui donner du secours. Il ouvrit,par l'offensive,la campague de 1759, regardée avec raison comme la plus belle qu'il ait faite,lésie assurée sans retour au roi de pénétra en Bohême, détruisit tous Prusse. Devenu plus libre par la les magasins des Autrichiens, et se paix, le prince Henri reprit les tourna après vers l'armée de l'em- habitudes douces et tranquilles qu'il pire, où il en fit autant. Par une avoit, pour ainsi dire, essayées avant tactique aussi savante qu'active, illa guerre. Le château de Reinsberg sut déjouer les projets des ennemis, et cette campagne eût été terminée glorieusement, sans une faute commise par le roi. «C'est au roi, dit un de ceux qui combattirent contre le prince Henri, qu'on doit imputer la seule faute commise pendant la campagne à l'armée du prince Henri,qui, plus sage et plus froid, passoit déjà pour être plus habile que son frère dans l'art de la guerre.» En 1760, le roi de Prusse douna à ce prince le commandement d'une armée de 40,000 hommes destinée à être opposée aux Russes. Après plusieurs marches savamment combi-allemand qui s'étonnoit qu'il n'eût nées, il fit lever le siége de Breslaw. Dans la campagne de 1761 il ne se passa rien de remarquable, le prince Henri s'étant borné, vu la foiblesse de ses forces, à une simple défensive. Il ouvrit celle de 1762 par plusieurs attaques sagement dirigées, et repoussa les Autrichiens au-delà de Weiseritz ce succès fut suivi de quelques échecs qu'on ne dut attribuer qu'au peu de forces qu'il avoit alors à sa disposition, et avec les quelles il devoit occuper et défendre une ligne très-étendue. Mais l'attaque et la prise du camp de Freyberg, la victoire que ce prince y remporta, eurent les suites les plus importantes. Les états de l'empire retirèrent successivement leur contingent en se réconciliant avec le roi de Prusse. Ce grand pas vers la paix générale fut le plus beau résultat de la bataille

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que vingt chevaux dans son écurie: « Je sais que vous en nourrissez plus que moi; mais aussi je fais vivre plus de monde que vous. » Au milieu des douceurs de la paix, le partage de la Pologne occupoit la Russie, l'Autriche et la Prusse. Le prince Henri fut encore chargé des négociations au sujet de ce démembrement, et Frédéric II lui dut encore, dans cette circonstance, des avantages auxquels il ne pouvoit s'attendre. La mort de MaximilienJoseph, électeur de Bavière, arrivée le 30 décembre 1777, troubla subitement la tranquillité de l'Europe, le roi de Prusse entra en campagne contre l'Autriche, et le prince Henri fut chargé du commandement d'une armée, qui arriva le 7 juillet 1778 vers Dresde, se réunit à celle des Saxons, et fit une invasion en Bo

hême; mais obligé de faire sa retraite à cause de la rareté des vivres, il l'exécuta avec autant de talens

Dans cette image auguste et chère,
Tout héros verra son rival,
Tout sage verra son égal,

Et tout homme verra son frère.

On a publié la Vie privée, politique et militaire de ce prince, Paris, 1809, 1 vol. in-8°.

*XXVII. FRÉDÉRIC (le colonel), l'Infortuné, communément appelé mort en 1796, fils de ThéodoreRoi de Corse, dont il partagea les malheurs et les imprudences, avoit sion des armes. Il fut, en Angleterre, été élevé comme destiné à la profescomme l'agent du duc de Wurtemberg, qui lui donna le grade de colonel et la croix du mérite. S'étant trouvé dans une grande pénurie, sa tua lui-même d'un coup de pistolet, sous le portail de l'abbaye de Westminster. Il a laissé, I. Des Méla Corse, 1768, in-8°. II. Desmoires pour servir à l'histoire de

il

que de bonheur. La paix, signée le 13 mai 1779, mit fin à cette guerre. En 1784 il vint à Paris, sous prétexte de voir la cour la plus brillante de l'Europe, mais réellement pour proposer une réunion d'efforts qui pût arrêter l'ambition de la maison d'Autriche. L'incertitude du cabinet de Versailles ayant fait échouer son projet, il retourna en Prusse, où la mort du grand Frédéric, arrivée le 17 août 1786, changea la face des affaires; son successeur ne tarda pas à éloiguer son oncle des affaires, qui projeta alors de se retirer en France; mais la révolution qui commençoit à s'annoncer en ce royaume le détourna bientôt de sa résolution, et il se fixa de nouveau à Reinsberg, se consolant de l'ingratitude de son neveu au milieu de la société description de la Corse, avec un récit de la réunion de ce pays à la couphilosophes, des savans et des artistes. La guerre entreprise par la Suivant son propre récit, il étoit né ronne d'Angleterre, 1798, in-8°. Prusse contre la France ne reçut point l'approbation du prince Henri, d'une famille noble, étoit attachée en Espagne, où sa mère, Irlandaise, dout l'expérience ne fut pas toujours à la reine. Il suivit par-tout son écoutée Déjà vieux et cassé, le père, partagea ses malheurs, et le repos lui étoit nécessaire, et il eut servit dans ses besoins. Il vécut le bon esprit de vivre un peu pour lui-même, et d'attendre dans un doux loisir la fin d'une vie qui avoit été consacrée au bien de l'état et à

toutes les vertus sociales. Il mourut

à Reinsberg au mois de juillet 1802. Il avoit joui de la vie avec modération, s'étoit vu vieillir sans regret, et se vit mourir sans foiblesse. Ce prince, comme son frère le grand Frédéric, eut toujours de la prédilection pour les Français, et il en a donné des preuves en accueillant, durant le cours de la révolution, quelques littérateurs émigrés de cette nation, entre autres le chevalier de Boufflers qui a fait l'iuscription suivante pour être mise au bas de son buste:

quelques années en Angleterre du produit des leçons de langue latine qu'il y donna, et il y épousa une Allemande dont il eut une fille et un fils, qui mourut en Amérique. Frédéric, après avoir servi le duc de Wurtemberg dans les armées et dans les négociations, alla à Anvers de Galles. Cette opération déplut an négocier un emprunt pour le prince roi d'Angleterre, et ce fut, dit-on, le chagrin qu'il en ressentit autant que le pressant besoin où il se trouvoit, qui détermina son suicide.

FREDOLI (Bérenger), né d'une famille noble à Beune en Languedoc, mort à Avignon en 1325, étoit ha bile dans le droit. Il fut choisi, en

1298, par Boniface VIII, pour faire la compilation du Sexte, c'est-à-dire du 6 livre des Décrétales, avec Guillaume de Mandagor, et Richard de Sienne. Clément V l'honora du chapeau de cardinal en 1305.

* FREEMAN (Jean), peintre anglais, qui a vécu sous le règne de Charles II. Cet artiste alla aux Indes, où on voulut le mettre en prison. Il revint en Angleterre, et y fut employé aux décorations de CoventGarden.

I. FREGOSE (Paul), cardinal, archevêque de Gènes, sa patrie, doge en 1462, perdit cette place quelque temps après, la recouvra en 1463, et l'occupa encore deux fois, malgré ses violences tyranniques. Il mourut à Rome le 2 mars 1498.

II. FREGOSE (Baptiste), neveu du précédent, élu doge de Gènes en 1478, ne jouit pas long-temps de cette dignité. La hauteur de son caractère et la sévérité de son gouvernement le firent déposer la même année. Il fut exilé à Tregui; on ignore quand il mourut. Fregose égaya sa retraite par la lecture et le travail. On lui doit, I. Un Ouvrage italien en 9 livres, mais qui n'a paru qu'en latin, Milan, 1509, in-fol., de la traduction de Camille Ghillini, sur les Actions mémora- | bles, dans le goût de Valère-Maxime. Les meilleures éditions de ce traité, souvent réimprimé, sont celles de Juste Gaillard, avocat au parlement de Paris, qui, outre une préface, y

a fait des additions et des corrections.

| vêque de Salerne et cardinal, de la même famille que les précédens, défendit la côte de Gênes contre Cortogli, corsaire de Barbarie, qui la ravageoit. Il surprit ce pirate dans le port de Biserte, passa à Tunis et à l'ile de Gerbes, et revint à Gênes, chargé de gloire et de butin. Les Espagnols ayant surpris Gènes en 1522, Frédéric chercha un asile en France. François Ier le reçut avec distinction, et lui donna l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon. De retour en Italie, il fut fait cardinal et évêque d'Eugubio, où il mourutle 22 juillet 1541. Les langues grecque et hébraïque lui étoient familières. Son savoir étoit soutenu par les vertus épiscopales. On a de lui un Traité de l'oraison en italien, imprimé à Venise en 1542, in-8°.

+ IV. FREGOSE (Antonio-Phileremo), poëte italien, florissoit au commencement du 16e siècle. La Cerva bianca, riso de Democrito epianti d'Heraclito; Lamento d'amore mendicante, dialogo de musica, et autres productions ont été

réunies à Milau en 2 vol. in-4° : le

premier parut en 1515, le second

en 1525; ils sont assez raaes.

V. FREGOSE. Voyez FULGOSE. FREHER. Voyez MARQUARDFREHER.

+FREIG (Jean-Thomas), Freigius, natif de Fribourg en Brisgaw enseigna le droit avec réputation Fribourg, à Bale et à Altorf, et mourut de la peste vers 1583. On a de lui des Paratitles sur le Digeste, in-8°; la Vie de Ramus, en latin, Bale, 1581, in-4°. Il fit aussi imprimer à Bâle en 1569, le Poëme par Quintus de la guerre de Troie, Calaber: ce n'est que l'édition d'Alde Manuce reproduite sans datę, à la vérité, mais qui dans la série dell' III. FREGOSE (Frédéric), arche-edizioni aldine est placée à l'an 1521,

II. La Vie du pape Martin V. III. Un Traité latin sur les femmes savantes. IV. Un autre en italien, contre l'amour, Milan, 1496, in4o, traduit en français, 1581, in4° : l'original et la version sont également rares.

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qu'éclairé dans la théorie; l'on faisoit cas de ses opinions en Angleterre, comme de celles d'Hippocrate dans la Grèce. Les ouvrages qu'il a laissés ne sont pas au-dessous de la réputation qu'il s'étoit acquise. Les principaux sont, I. Histoire de la Médecine, depuis Galien jusqu'au 16 siècle; livre savant, traduit de l'anglais en français, en 2 vol. in-4°, 1728, revu et publié par Senac, qui y a ajouté un Discours sur l'histoire de la médecine. Cet ouvrage fut écrit pendant sa détention à la Tour de Londres. II. L'Emmenologie ou Traité de l'évacuation ordinaire des femmes, traduit en français par Devaux, 1750, in-12. III. Lectiones chimice, à Amsterdam, 1710, in-8°. L'auteur y explique les opérations de la chimie suivant les principes de Newton et les lois de l'attraction; ses explications ne paroîtront pas toujours justes. IV. Traité de la Fiévre. V. Plusieurs Lettres adressées à différens médecins sur quelques parties importantes de la médecine. Tous les écrits de Freind, précédés de sa vie et recueillis à Londres, in-fol, 1753, et à Paris, 1755, in-4°, sous le titre d'Opera omnia medica, méritent d'être étudiés pour la justesse des observations, l'étendue des lumières, et même pour le style.

+ FREIND (Jean) naquit en 1675 à Croton, dans le comté de Northampton, d'un père ministre. Westminster fut sa première école. Des | l'âge de 21 ans, il mit au jour deux Discours grecs l'un d'Eschine, l'autre de Démosthènes, avec une Traduction et des Remarques qui auroient fait honneur à un vieux savant. Il se cousacra ensuite à la médecine. Le comte de Peterborough l'emmena avec lui, en 1705, en Espagne, alors le théâtre de la guerre. Après y avoir exercé sa profession pendant deux ans, il passa à Rome et s'y lia avec tous les savaus qui cultivoient son art. Freind, de retour en Angleterre, fut enfermé à la Tour de Londres, pour avoir combattu un projet que le ministère avoit fait proposer au parlement; démarche qui le fit soupçonner d'ètre d'intelligence avec les ennemis de l'état. On sollicita en vain son élargissement pendant six mois; mais au bout de ce temps, le ministre étant +FREINSHEMIUS (Jean) naquit tombé malade, Mead, confrère du en 1608 à Ulm en Souabe. Mathias prisonnier et son intime ami, ne Bernegger, savant de Strasbourg, voulut lui ordonner aucun remède, lui confia sa bibliothèque, et lui donque Freind ne fût sorti de la Tour, na sa fille en mariage. L'université sans doute parce qu'il le supposoit d'Upsal lui ayant proposé des avaninnocent. Freind se purgea en effet tages considérables, il y alla produ crime dout on l'avoit accusé, et fesser l'éloquence pendant cinq ans. obtint la place de prem er médecin La reine Christine, qui l'envioit à de la princesse de Galles, depuis l'université, le choisit pour son bireine d'Angleterre. Il mourut à Lon-bliothécaire et son historiographe, et dres en juillet 1728, membre de la lui donna sa table et deux mille écus société royale. Freind étoit un savant d'appointement. Il fut bientôt obligé aimable et poli. Comme médecin, il de revenir dans sa patrie, pour rétaétoit aussi heureux dans la pratique blir sa santé que le climat de Suède

T. VII.

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pensées telles que celles de Tacite. On a encore de cet écrivain estimable des Commentaires sur QuinteCurce, Tacite, Florus, et quelques autres auteurs latins, qu'il a ornés

† FREIRE DE ANDRADA ( Hyacinthe), abbé de Sainte-Marie de Chans, né à Béja en Portugal l'an 1597, parut d'abord avec distinction à la cour d'Espagne; mais son attachement pour la maison de Bralui. Il s'éclipsa et se rendit auprès de gance indisposa le ministère contre proclamé roi de Portugal, en 1640. Jean IV jusqu'au temps où il fut Ce monarque auroit bien voulu l'employer auprès des princes étranmais le caractère libre et gers;

avoit dérangée. L'électeur palatin lui donna, un an après son départ d'Upsal, en 1656, une place de professeur honoraire dans l'université de Heidelberg, et une charge de conseiller électoral. Il n'en jouit pas long-de savantes tables. temps, étant mort en 1660, à 52 ans. Ce savant possédoit les langues mortes, et presque toutes les langues vivantes. Il joignoit à une littérature choisie de l'esprit et du goût, et s'occupa toute sa vie, avec autant de zèle que de succès, à réparer les brèches que le temps avoit faites à quelques auteurs. Il entreprit de faire des Supplémens à Tite-Live et à Quinte-Curce, et il y réussit. « Parmi tous les écrivains, dit Sainte-Croix, qui ont essayé de rétablir le texte de Quinte-Curce, bouffon de Freire l'empêcha de lui Freinshemius est celui qui a le mieux confier un emploi si grave. Il lui réussi; mais les graces sont inimi- offrit pourtant l'évêché de Visen, tables, et la plume de Freinshemius qu'il refusa, prévoyant que le pape, n'a pas reproduit celles de Quintequi ne reconnoissoit pas d'autre roi Curce, il n'en a ni la facilité ni l'a- de Portugal que celui d'Espagne, ne bondance. Ses deux premiers livres lui accorderoit point ses bulles. « Je sont surchargés de faits qui ne sont ne veux point, dit-il au roi en le pas suffisamment liés ensemble, et remerciant, être évêque comme les manquent de développemens. Il y comédiens sont rois et empereurs. >> en a certainement plusieurs que Il mourut à Lisbonne en 1657. On a Quinte-Curce n'auroit point rap- de lui, I. La Vie de don Jean de portés. tel est le voyage d'Alexandre Castro, in-fol, traduite en latin par à Jérusalem, emprunté de Josèphe, Rotto, jésuite italien. C'est un des et qui se trouve encore déplacé par un livres les mieux écrits en portugais. anachronisme inexcusable. Freins-II. Des Poésies portugaises en petit

nombre, mais élégantes.

* I. FREITAG (Arnould ), médecin, né à Emmeric, ville du du

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hémius n'a pas moins tort de faire dire à Quinte - Curce qu'il a pris principalement pour guide Ptolomée et Aristobule; cela est faux, et ne convenoit qu'à Arrien. » Ses Sup-ché de Clèves, vers l'an 1560, et plémens de Tacite ne réussireut pas mort en 1614, à laissé les ouvrages aussi bien, 1o parce que pour faire suivans: I. Mythologica ethica revivre cet historien inimitable, il Antverpiæ, 1579, in-4°. II. De esfandroit un génie aussi fort, aussi culentorum, potulentorumque favigoureux, aussi profond que le cultatibus, liber unus, Herbornæ, sien; 2° parce que Freinshémius, 1593, in-12; ibid., 1614, in-12; plus rhéteur que philosophe, et plus Geneva, 1620, in-16, avec l'Hor savant que penseur, pouvoit bien tus genialis de Jules-César Baricelli, coudre des phrases éparses, et en Bruxellis, 1662, in-16; Onasbrugæ, faire un tissu élégaut, mais non pas 1677, in-12. C'est un ouvrage diététrouver des pensées, et sur-tout des tique qu'il a traduit de l'italien de

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