juftice à notre Savant dans fon livre de Emendatione temporum. Cependant ce Chronicon Scripturæ Sacræ renferme des bizarreries incroyables; l'Auteur s'étoit perfuadé que l'Ecriture-Sainte renfermoit tous les matériaux de la chronologie, de forte qu'il effaçoit de l'histoire tous les noms qu'il ne trouvoit pas dans l'Ancien Teftament c'eft ainfi qu'il profcrivoit les noms de Cambyfes, de Darius, fils d'Hystaspe; car, dit-il, quæ nomina, quia nunquam extant, in Sacra Scripturâ funt prætermiffa. Paréus défendit le systême de Beroalde; auffi Scaliger appelle cet homme Hierophantes Beroaldinus. • Je trouve dans la Bibliotheca claffica Draudii ce livre que je ne connois pas, G. Mercatoris & Matthei Beroaldi Chronologia, ab initio mundi ex eclipfis & obfervationibus aftronomicis demonftrata, 8°. Bafileæ, 1577.

Voyez Niceron, Hommes illuftres, Tôm. XXV & XXXIX; Colomefius, Gallia orientalis; La Croix Du Maine; Lipenii Bibliotheca philofophica; Baillet, Jugement des Savans, Tom. II ; Morery, Supplément; Bayle, Dictionn. ; Journal des Savans, 1745; Recueil littér.

ENOCH (Louis ) d'Iffoudun : on lui donna la bourgeoisie en 1556; il s'étoit diftingué comme Régent du college depuis 1550; il fut Principal

du college en 1556; il exerça le faint miniftere en 1557; il fut Recteur de l'académie en 1562. Il a publié Prima Infantia lingua greca & latina fimul & gallica, 4o. Parifiis, 1546, apud Jacobum Bogardum.

Partitiones grammaticæ, 4°. Geneva, 1551.

De puerili græcarum litterarum Doctrinâ adolef centibus Genevenfibus reliquifque fuis difcipulis, à Ludovico Enocho, apud Robertum Stephanum, 8°. 1555.

Il avoit fait auffi des commentaires fur Ciceron, que Robert Etienne a publié avec les Oeuvres de cet Orateur.

Voyez Du Verdier; La Croix Du Maine; Maittaire, Vita Stephanorum,

BADUEL (Claude), de Nifines, reçu bour gcois de Geneve gratuitement en 1555.

La Reine de Navarre donna toujours à Badue! des preuves de fon eftime; il paroît même qu'elle lui avoit fourni les moyens de perfectionner fes études. Baduel profeffoit la philofophie à Paris en 1539, & quoiqu'il y eût une penfion de 400 livres, il préféra de fervir fa patrie, où il n'en recevoit que 200. La Reine de Navarre le recommanda à Nîmes, où il fut fait Recteur de l'univerfité en 1540. Mefnard fait mourir Baduel en 1556, parce que, depuis cette année,

il ne publia plus aucun ouvrage ; mais Mefnard oublioit qu'on peut vivre fans écrire: d'ailleurs, Baduel publia encore une tradusion de fermons de Calvin avec d'autres ouvrages; & ce qu'il y a de bien sûr, c'est qu'il étoit Pasteur d'une églife de la campagne près de Geneve en 1557, qu'il fut Profeffeur de philofophie & de mathématiques en 1560, & qu'il ne mourut qu'en 1561.

Les ouvrages qu'il a publiés font les fuivans:

De ratione vitæ ftudiofæ ac litteratæ in matrimonio collocandæ ac degendæ, 4°. Lugduni, 1544. Guy De La Garde traduifit cet ouvrage en francois, & il fut imprimé à Paris, 8°. 1548.

De Collegio & Univerfitate Nemaufenfi, Lugduni, apud Sebaft. Gryphium, partìm 1544, partìm 1552.

Acta Martyrum noftri fæculi, Geneva, 1556. Conciones quædam Johannis Calvini, ex gallicâ linguâ in latinam tranflate, 8°. Geneva, 1557Libri aperiphi juxtà editionem Complutenfem, apud Robertum Stephanum, 1557.

Oraifon funebre de Florette De Sarra, 1542. Oratio funebris in morte Johannis Albenatii. Liber de officio & munere Profefforum & eorum qui juventutem erudiendam fufcipiunt.

Annotationes in Ciceronis Orationes pro Milone & Marcello,

( 394 )
394)

Oratio ad inftituendum gymnafium Nemaufenfe

de ftudiis litterarum.

Orationes duæ de iifdem ftudiis.

Orationes dua, comparationem habentes vitæ θεωρητικης & πρακτικής.

Orationes

quatuor yeverλianai, hoc eft, nataliγενετλιακαι,

tiæ de ortu Chrifti.

Oratio de ecclefiæ chriftianæ nobilitate.

Inftituta litteraria quibus demonftratur quemadmodùm difciplina juventutis in gymnafio fit infti

tuenda.

Orationes duæ confulares, hoc eft, pro Confulibus defignatis habita.

Oratio de laudibus artis medicæ.

Epiftola parænetica ad Paulum Felicem de vero matrimonio & hæreditate quam chriftiani parentes fuis liberis debent relinquere.

De morte Chrifti meditanda Oratio.

Præfatio Thefauri linguæ greca à Johanne Crifpino editi.

Voyez Mefnard, Hift. de Nifmes Tom. IV; Du Verdier; La Croix Du Maine; Epitome Biblioth. Gefneri; Draudii Biblioth. classica ; Lipenii Biblioth. theolog. & philofoph.; Le Long, Biblioth. facra; Morery, Bayle, Dictionn.

Je ne parle point ici de François Du Jon, ou Junius, qui fut Profeffeur aux langues orientales pendant quelques mois en 1565, & qui quitta

cette place pour deffervir une églife vallonne à Anvers; je ne devois pas taire fon nom, puifqu'il a été infcrit un moment dans les régiftres de l'académie; mais je ne devois pas m'en occuper davantage, puifqu'il fit fi peu pour

nous.

Voyez Dictionn. de Morery, de Bayle; Brandt Hiftory of reformation; Meurfii Athena Batava.

des

ROTAN (Jean-Baptiste), né dans le pays Grifons, Miniftre à Geneve en 1576, Docteur en théologie à Heidelberg en 1583, Profeffeur en théologie à Geneve en 1587, ou plutôt chargé de lire en grec en exerçant fa place de Pasteur. On lui donna la bourgeoifie de Geneve en 1588, & en 1589 M. de Sancy l'emmena avec l'agrément du Confeil en France, où il fuivit la Cour du Roi de Navarre; mais, comme on écrivit à Geneve que Rotan parloit de réunir les proteftans avec l'église romaine, il fut rappelé fur la fin de l'année 1589; fon rappel lui fut fignifié de nouveau en 1591: en vain il écrivit pour avoir la permiffion de prendre une église en France; elle lui fut refufée diverfes fois. Il paque Rotan étoit férieufement accufé d'avoir trahi les intérêts des proteftans; on ne voit pas même qu'il ait cherché à fe laver de cette accufation, qui étoit bien grave, puifqu'on publioit