aux bureaux des postes aux lettres des provinces flamandes du royaume. Si un nombre suffisant de souscripteurs nous met à même de faire face aux frais de cette édition, nous nous occuperons alors de la publication du manuscrit d'un autre auteur contemporain, qui pourra faire suite à celui d'Olivier van Dixmude. Nous recevons le prospectus suivant : Les Tournois de Chauvenci, donnés vers la fin du treizième siècle, décrits par Jacques Brétex. 1285. Annotés par feu Philibert Delmotte, bibliothécaire de la ville de Mons, et publiés par H. Delmotte, son fils, bibliothécaire, conservateur des archives de l'état, à Mons. Ce poème, offert aujourd'hui au public, repose manuscrit dans la bibliothèque de Mons. Il y a été découvert par feu M. Philibert-Ignace-Marie-Joseph Delmotte, avocat et bibliothécaire de cette ville. Ce savant, enchanté de sa précieuse trouvaille, lut et copia les 4500 vers dont se compose le poème, puis il l'enrichit de notes, de commentaires et d'un glossaire. Ce travail lumineux permet à toutes les curiosités de savourer la poésie naïve du moyen age; on se reporte, par l'entraînement de cette lecture, aux tems héroïques de la chevalerie; on puise sans peine dans les trésors de l'imagination du poète ancien, et l'on croit assister à un spectacle enchanteur dont la magie reflète les séduisantes couleurs de l'époque. Quelques lacunes dans les notes ont été comblées par deux savans lexicographes, qui ont fait ce que la mort n'avait pas permis au docte bibliothécaire de terminer. Ce poème est ainsi devenu un des plus curieux monumens du vieux langage français et des mœurs antiques. Le frontispice sera orné d'une lithographie représentant un Tournois, dont le dessin n'est pas moins digne de remarque que le poème. Dans les greniers de l'hôtel-de-ville de Valenciennes, gisait, dans un coin obscur, un énorme tapis de haute lisse de manufacture flamande. Ce tapis servait d'asile aux rats, mais leur dent n'en épargnait pas toujours la trame hospitalière. Heureusement, M. Vitet, inspecteur des monumens, passant à Valenciennes et promenant ses regards sur le poudreux amas de meubles, de décors et de paperasses qui encombraient ce grenier, aperçut ce tapis, le fit dérouler et fut frappé de surprise à l'aspect de groupes charmans, d'un style antique, dont les couleurs avaient conservé leur fraîcheur primitive. C'est le dessin exact de ces groupes, que l'on a adopté pour frontispice, ce sujet paraissant être en parfaite harmonie avec celui du poème. Cette publication formera un fort volume in-8.o, imprimée en caractère de M. F. Didot, chez A. Prignet, à Valencienne. SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE LA MORINIE. PROGRAMME POUR LE CONCOURS DU 21 DÉCEMBRE 1835. - 1.o Il sera décerné une médaille d'or du prix de 200 francs, au meilleur mémoire qui sera présenté sur cette question: Quel était l'état des lettres dans les pays d'Artois et de la Flandre Française, lors de l'établissement de l'Imprimerie dans ces provinces? 2.o Il sera décerné une médaille d'or du prix de 150 francs à la meilleure dissertation sur le Dévouement d'Eustache de St.-Pierre et de ses Compagnons, au siége de Calais en 1347, fait historique que plusieurs auteurs ont paru révoquer en doute. 3.o Il sera décerné une médaille d'or du prix de 150 francs, au meilleur mémoire présenté sur cette question: Quelles sont les diverses institutions judiciaires (considérées notamment sous le rapport de leur juridiction et de leurs attributions respectives) qui ont existé dans la Morinie depuis le V.° siècle jusqu'à l'établissement du conseil d'Artois en 1330? Les Mémoires qui seront présentés à la Société, devront, pour être admis au concours, être adressés, franc de port, avant le 30 octobre prochain, terme de rigueur, ils ne doivent point être signés et porteront en tête une épigraphe ou sentence, qui sera répétée à la souscription d'un billet cacheté, lequel contiendra le nom et l'adresse de l'auteur Ce billet ne sera ouvert que dans le cas où le Mémoire aurait été jugé digne d'un prix ou d'une mention honorable; sinon il sera brûlé publiquement, séance tenante. Passé le 30 Oct. 1835, aucun mémoire ne sera admis au Concours. Notice SUR LE CABINET D'ANTIQUITÉS NATIONALES DE FEU M.R JEAN D'HUYVETTER. De tout temps, la ville de Gand s'est distinguée par un grand amour des sciences et des arts; ce goût qui est, pour ainsi dire, inné chez elle, s'accroit et se développe encore tous les jours. Lorsque la tourmente révolutionnaire de 1790 se fut enfin calmée, semblables à l'abeille qui secoue ses ailes après l'orage et retourne à ses travaux, les Gantois, sous les auspices d'un magistrat habile et appréciateur de leurs talents, M. le préfet Faipoult, se mirent avec ardeur à créer de nouvelles institutions utiles et agréables. C'est de cette époque, et même quelques années auparavant, que datent nos expositions publiques de tableaux et de fleurs, nos concours, l'érection de la Société royale des Beaux-Arts, celle de Botanique, etc., înstitutions qui furent les premières de la Belgique, et qui servirent de modèle à toutes celles qui furent établies plus tard. Il n'est donc pas étonnant que la ville de Gand possède un si grand nombre de bibliothèques et de collections d'objets d'arts, heureux fruits de l'instruction, du luxe et de la prospérité ; collections formées avec persévérance, et un rare esprit de conservation, les unes à grands frais, les autres à force de temps et de recherches, soit par des amateurs fortunés, soit même par de simples artisans. Ce goût pour les lettres et les sciences, si nous en croyons le vieux traducteur français de |