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INTRODUCTION

L'histoire du Dorat commence à l'avènement du premier roi chrétien; elle finit avec le règne du dernier représentant de l'ancienne monarchie.

Née à l'ombre d'un oratoire fondé par Clovis, la ville du Dorat a vécu et grandi sous la tutelle de l'Église ; elle est devenue, grâce à la science et à la vertu de ses ministres, un centre de lumière et de civilisation qui a brillé du plus vif éclat, au siècle de saint Israël et de saint Théobald.

Le régime féodal consacra la puissance temporelle du Chapitre qui, de par ses propres lois, était constitué seigneur suzerain et haut justicier de la ville. Le comte de la Marche lui-même, dont le château dominait l'église et la cité, se vit obligé de respecter cette puissance désarmée. Mais un jour vint où le roi de France succéda au comte dans le gouvernement de la province, et tout en comblant le Chapitre de ses dangereuses faveurs, le dépouilla de sa prérogative la plus précieuse, de son droit exclusif de juridiction.

Ce fut le roi Charles IX qui, par ses édits de 1561 et de 1572, établit au Dorat la sénéchaussée de la BasseMarche. Les chanoines virent, non sans raison, dans cet événement un péril imminent pour leur autorité, et ils portèrent leurs doléances devant le Parlement et devant le conseil du roi. Mais la ville bénéficia largement de la création de ce siège de justice qui inaugurait pour elle une nouvelle ère de prospérité et de splendeur.

Un siècle entier s'écoula, siècle illustré par les noms des lieutenants généraux Jean et Pierre Robert et du jurisconsulte Joseph Boucheul, avant que la cour souveraine prononcât son arrêt sur ce grand procès de la monarchie unitaire contre les derniers restes de l'indépendance féodale. En définitive, la sénéchaussée de la Basse-Marche fut maintenue au Dorat, et le Chapitre conserva ses juges, de sorte que les deux justices rivales continuèrent à subsister côte à côte jusqu'au jour où elles disparurent toutes deux dans le tourbillon révolutionnaire.

Au premier rang des adversaires du Chapitre, on rencontre Pierre Robert, lieutenant général de la sénéchaussée et historien du Dorat. Il ne faut donc pas s'étonner si l'on retrouve, dans les mémoires de l'historien, les préjugés et les passions du lieutenant général ; il semble qu'après avoir soutenu sa cause devant le Parlement, Pierre Robert la plaide encore devant la postérité. Aussi, tout en recueillant avec le plus vif intérêt les récits de ce chroniqueur inépuisable, ne manque

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