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lessons of Italian; on the spot I read, with a learned

un petit tiroir rempli de ces médailles. Les curieux auroient trouvé beaucoup d'agrément à les comparer. A tout ce mérite accessoire il y a beaucoup de ces bustes qui ajoutent encore celui du travail. Sans vouloir les passer tous en revue comme l'a fait Cochin, je marquerai ceux qui m'ont arrêté par quelque endroit. 1. Jules César. Il est singulier. Tous ses traits sont contractés, et l'air du visage porte les caractères les plus frappans de la vieillesse et de ia caducité. On comprend à peine que ce soit le buste d'un homme mort à l'âge de cinquante-six ans. Je n'ai pas pu remarquer sa tête chauve, quoique le front soit un peu dégarni des cheveux, non plus que la couronne de laurier, sous laquelle ce héros cachoit un défaut dont il avoit la foiblesse de rougir. Il est vrai que la plupart des têtes d'hommes de cette suite sont sans aucun ornement. 2. Cicéron. Un long cou, un visage un peu maigre, beaucoup de rides, un teint un peu jaunâtre, qui vient de la couleur du marbre, tout annonce ici la force et les travaux de l'esprit plutôt que du corps. Il est d'une vérité et d'une finesse extraordinaire. Le sculpteur a marqué un pois sur la joue gauche; comme il est joliment fait, i n'est qu'un agrément qui sert d'ailleurs à le distinguer: nais quoique le nom fut héréditaire, le marque (cicer) ne l'étoit pas. 3. Agrippa. C'est bien le contraste de Cicéron, quoiqu'il soit peut-être aussi beau dans son genre. Il est d'une inanière grande et hardie. Un visage large et quarré, des traits saillans et marqués; des yeux grands, mais excessivement enfoncés dans la tête; des cheveux qui couvrent la moitié du front; tout y réveille l'idée de la force et de la vigueur, et présente un ensemble plutôt terrible qu'agréable. On l'a placé parmi les empereurs que cet homme nouveau a mis sur le trône du monde. 4. Sappho. La sculpture étoit trop imparfaite au 6me siècle avant Jesus Christ pour nous permettre de regarder la tête de cette femme célèbre comme une originale. Je le croirois encore moins, puisque Sappho, qui brilloit plutôt par l'esprit que par la beauté, n'avoit certainemet pas ce beau visage ovale, quoiqu'un peu arrondi par l'embonpoint que le sculpteur lui a donné ici. Ce morceau est d'une grande beauté. 5. Caligula. Ce buste, qui est d'une exécution libre et hardie, acquiert un nouveau prix par la ressemblance parfaite et exacte

native, the classics of the Tuscan idiom; but the

qu'il a avec les médailles de ce tyran. Pour un homme mort dans sa trentième année ses traits sont extrêmement formés. 6. Néron. Il y a beaucoup d'expression, mais d'une expression un peu confusé. Dois-je le dire, et le dire ici? Néron ne m'a jamais révolté autant que Tibère, Caligula, ou Domitien. Il avoit beaucoup de vices, mais il n'étoit pas sans vertus. Je vois dans son histoire peu de traits d'une méchanceté étudiée. Il étoit cruel, mais il l'étoit plutôt par crainte que par goût. 7. Sénèque. Morceau très estimé et digne de l'être. Sa peau décharnée paroît ne couvrir que des os et des muscles, qui sont rendues avec une grande vérité: ses veines sont des tuyaux qui semblent vuides de sang. Tous les caractères du buste annoncent un vieillard, et peut-être un vieillard expirant. 8. Galba. Buste forte beau. 9. Otho. Il n'a d'autre mérite que celui de sa rareté. Je suis surpris qu'il s'en trouve. Mille accidens peuvent faire enterrer et conserver des monnoies; mais comment s'est-il trouvé quelqu'un qui ait voulu risquer de garder le buste odieux de ce fantôme d'empereur? A la vérité le règne de son ennemi Vitellius passa presqu'aussi vîte. 10. Vitellius. La tête de ce gourmand et bête stupide est chargée de chair. Il est singulier que les monumens de cet empereur aussi ne soient pas plus rares. Je pense que Vespasien le méprisa trop pour les détruire. 11. Vespasien. Si la nature doit être le modèle des sculpteurs, cette tête est d'une beauté merveilleuse. Rien n'est plus naturelle que les contours, rien n'est plus gracieux que l'air, à la fois gai, tranquille, et majestueux. C'est vraiment un visage humain, et quoiqu'il soit plutôt laid que beau, il est bon et intéressant. Je suis persuadé que la ressemblance étoit frappante. 12. Berenice. La coeffure de cette reine est en boucles frisées très-artistement, mais disposées avec une apparence de négligence. Si elle n'étoit pas plus belle qu'elle n'est représentée ici, on a peine à comprendre la passion de Titus. 13. Domitia. La manière dont ses cheveux sont ramassés sur le front en beaucoup de petites boucles détachées, leur donne assez, selon Cochin, l'air d'une éponge. Nous nous sommes arrêtés aux Douze Césars, division qui est occasionnée par Suétone plutôt que par la raison. Les six Césars auroient été plus naturels

shortness of my time, and the use of the French

17ine.]-Nous avons fait notre IXme visite à la Galerie. Voici la suite des bustes que nous avons reprise. 14. Trajan. Buste facile et naturel. Je vois sur la physionomie un sourire moqueur assez singulier. La tête est extrêmement tournée de côté: mais en général je ne me rappelle pas un seul buste dont la tête soit laissée dans son attitude régulière. Les sculpteurs auront cru avec raison qu'un petit écart de la ligne droite tracée par la nature donnoit plus de grace et d'âme à leurs figures. 15. Hadrien. Ce buste est très beau. On voit, selon le témoignage des his toriens, que ce prince a commencé le premier à laisser croître sa barbe. Il la coupoit cependant de tems en tems, et ne se piquoit point d'avoir cette longue barbe pendante, et bien nourrie, qui faisoit l'orgueil des philosophes de ce siècle. A l'égard des cheveux, les premiers empereurs les avoient portés courts, frisés avec fort peu de soin, et tombant sur le front. Sur le buste d'Othon on distingue très bien la perruque frisée en rosses boucles par devant, dont ce prince fut l'inventeur. Tout ceci ne regarde que les empereurs. Sénèque, qui affichoit la philosophie, a beaucoup de cheveux, et de barbe. 16. Antinous. Le buste de ce mignon d'Hadrien est très beau. Le visage est très bien formé, d'un mélange de force et de douceur. Les épaules, la poitrine, et les mammelles, sont traitées avec beaucoup de mollesse. Le plus bel embonpoint ne détruit point ici les graces du contour. Ce buste, plus grand que nature, est entièrement antique, circonstance rare et presqu'unique. Tout au plus a-t-on la tête antique, souvent il en a fallu restaurer une partie, et le nez a presque toujours été cassé. C'est à Antinous seulement que les yeux des bustes commencent à avoir des prunelles; encore les siens sont-ils à peine perceptibles. On ne sauroit concevoir jusqu'à quel point la prunelle rend la vie et l'expression à tout, et anime tous les traits. Il étoit juste qu'un pareil secours appuyât la sculpture quand elle touchoit au moment de sa décadence. 17. Antonin out ajouta à la barbe de petites moustaches frisés. 18. M. Aurèle. Il y en a trois. Celui qui le représente jeune, est le meilleur. On peut remarquer dans toute cette famille la même manière de sculpture; c'est-à-dire plus de beautés de détail, avec un ensemble moins frappant. 19. Annius Verus. C'est

language, prevented my acquiring any facility of

un jeune enfant, qui est vraiment un chef-d'œuvre. Un petit visage rond, où brillent toutes les graces de la joie, et de l'innocence. On ne peut se laisser de le regarder. 20. Un buste beaucoup plus grand que la nature. C'est un visage assez jeune, quoique très formé; fort beau, mais qui lève les yeux au ciel avec la plus belle et la plus forte expression de la douleur et de l'indignation. On dit que c'est Alexandre prêt à expirer. Si la conjecture est un peu avérée on pourroit se flatter de posséder un morceau unique de la main de Lysippe, le seul sculpteur à qui Alexandre permettoit de le tailler en marbre. Il n'y a rien dans ce chef-d'œuvre de noblesse, de simplicité, et d'expression, qui démente le siècle d'Alexandre, ou l'idée qu'on peut se former de Lysippe. 21. Pertinax. Il me paroît beau. 22 Clodius Albinus. Il est d'albâtre; à ce mérite, et celui d'un bon travail, il ajoute celui de la plus grande rareté. Quand on se rappelle que son ombre de royauté a été suivi d'un règne de vingt ans d'un ennemi implacable et cruel on conçoit bien les raisons de cette rareté. 23. Septime Sévère. Il est bon, mais j'aime mieux la manière que l'exécution de ce buste. 24. Geta. Celui qui le représente enfant est fort joli, mais il y paroît plus formé que l'Annius Verus. 25. Caracalle. Bon, mais il me paroît un peu sec. C'est ici que la sculpture Romaine est tombée dans le même tems que l'architecture, avec qui elle a peut-être encore plus de rapports qu'avec la peinture. Je pense que ces derniers morceaux sont des artistes qui restoient encore du siècle d'or des Antonins, et qui ne formèrent point d'élèves dans le siècle de fer des Sévères, sous qui le gouvernement devint vraiment militaire, et despotique. Les bustes qui sont les moins mauvais dans la suite, sont, 26, Gallien, et 27, Eliogabale. Le total des bustes des corridors est de quatre-vingt-douze.

Florence, Juillet 29.]-Tout la nation dîna chez M. Mann. Après dîner nous allâmes voir une course de chevaux. Le Gran Diavolo a remporté le prix. C'est un vieux Anglois qui a vingt deux à vingt trois ans, à qui on n'est point encore en état de dire solve senescentem equum. Ses victoires, qui sont presqu'aussi fréquentes que ses combats, ont engagé un prince à offrir dernièrement 1000 sequins à son maître le chevalier Alessandri, qui les a refusés.

speaking; and I was a silent spectator in the con

31.]-Lord Palmerston et L. ont dîné avec nous. C'est un singulier contraste que ces deux jeunes gens. L'un, posé, tranquille, un peu froid, possède des qualités du cœur et de l'esprit, qui le font estimer partout, et l'on voit qu'il a mis l'attention la plus sérieuse à les cultiver. L. est en tout d'une impétuosité qui ne connoit point de bornes; d'une vanité qui lui fait rechercher sans l'obtenir l'applaudissement de ceux pour qui son orgueil ne lui inspire que du mépris; et d'une ambition folle qui ne sert qu'à le rendre ridicule, sans être accompagnée de cette constance qui peut seule la faire réussir; un air de philosophie sans beaucoup de logique, et une affectation de savoir, soutenue par une lecture vague et superficielle. Voilà cette homme extraordinaire qui s'attire partout la haine, ou la pitié. Je lui trouve cependant un fonds de génie naturel très au-dessus de son rival. Mais ici il sera tout aussi difficile de retrancher qu'à ajouter. Je vois qu'il me goute beaucoup; peu-à-peu sans le savoir nous nous sommes trouvés extrêmement liés. Avec lui il n'y a point de milieu entre une déclaration de guerre et l'alliance la plus intime.

[TRANSLATION.]

July 16.]-We have made our eighth visit to the gallery, &c. &c. &c. I am about to speak only of the valuable statues and antique busts, placed alternately in such a manner that a statue is always accompanied by two busts. The latter probably form the most precious contents of the gallery, since they supply a complete sequence of all the emperors, from Julius and Augustus Cæsar to Caracalla, without reckoning several of the successors of the latter, a great many empresses, with various busts which have been assigned to the philosophers and poets of Greece on the strength of certain vague and indefinite descriptions of their persons, which have been left us by the ancients. affords a lively pleasure to follow the progress and decline of the arts, and to run through this course of original portraits of the masters of the world. Their features are more observable here than upon their medals, the field for which is too small I allow that it is by the aid of medals that

VOL. I.

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