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LE PHILIP P.

LE SQUALE PHILIPP (1),

PAR LACÉPÈDE.

SIXIÈME

ESPÈCE.

C'EST pendant le voyage du capitaine Philipp à Botany Bay que l'on a vu ce squale dans le port Jackson de la NouvelleHollande. J'ai cru en conséquence devoir donner à ce poisson un nom qui rappelât le navigateur à l'entreprise duquel on en doit la connoissance. La conformation de cet animal est remarquable. Auprès des yeux on voit une proéminence dont la longueur est à peu près égale au huitième de la longueur totale. L'intérieur de la bouche est garni d'un très-grand nombre de dents

(1) Squalus port Jackson. Voyage du capitaine Philipp à Botany-Bay, quatrième édition, publiée en 1790, en anglais, et à Londres.

disposées sur dix ou onze rangées. Les dents les plus extérieures étoient les plus petites dans l'individu pêché dans le port Jackson. Peut être ces dents extérieures n'étoientelles que des dents de remplacement, substituées depuis peu de tems à des dents plus anciennes, et qui seroient devenues plus grandes si l'animal avoit vécu plus longtems. Mais, quoi qu'il en soit, cette infériorité de grandeur dans les dents extérieures du squale philipp prouve évidemment que les intérieures ne sont pas destinées à les remplacer, puisque jamais les dents de remplacement ne sont plus développées que celles auxquelles elles doivent succéder; et ce fait ne confirme-t-il pas ce que nous avons dit sur les fonctions et la destination des différentes dents du requin ?

Au reste, toutes les dents du squale philipp ne sont pas aiguës et tranchantes; on en voit plusieurs à la mâchoire supérieure, et sur-tout à la mâchoire inférieure, qui sont presque demi-sphériques. Au devant de chacune des deux nageoires dorsales est un aiguillon assez fort et assez long. La nageoire de l'anus est placée à une égale distance des ventrales et de celle de la queue,

qui se divise en deux lobes, et dont le lobe supérieur est plus long que l'inférieur.

Ce squale de la mer Pacifique est brun par dessus et blanchâtre par dessous.

L'individu décrit dans le Voyage du capitaine Philipp n'avoit que deux pieds de long, et cinq pouces et demi dans sa plus grande largeur.

LE PERLO N.

LE SQUALE PERLON (1)(2),

PAR LA CÉPÈDE.

SEPTIÈME

C'EST

ESPÈCE.

'EST mon confrère le citoyen Broussonet, membre de l'Institut national, qui a parlé le premier de ce poisson dans le beau travail qu'il a publié sur la famille des squales (3). Il a donné à cet animal le nom de perlon, que nous lui avons conservé. Ce cartilagineux est, dans sa partie supérieure, d'un

(1) Chien de mer perlon. Broussonet, Mémoires de l'académie des sciences, pour 1780.

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Squalus cinereus. Lin. édit. de Gmel.

Chien de mer perlon. Bonat. planches de l'Encycl. méthodique.

(2) Squalus spiraculis septunis; pinná dorsali unicá... squalus cinereus. Artedi, Gen. pis. gen. 44, sp. 23, additamen.

(3) Dans le volume déjà cité des Mémoires de l'aca'démie des sciences.

1

gris cendré, distribué communément comme le bleu verdâtre du glauque, auquel il ressemble d'ailleurs par sa peau moins tuberculeuse et moins rude que celle de plusieurs autres squales. Ses lignes latérales sont trèssensibles. Mais ce qui sert principalement à le faire distinguer des poissons de son genre, c'est qu'il n'a qu'une nageoire dorsale, placée à peu près vers le milieu du corps, et surtout qu'au lieu de cinq ouvertures branchiales, il en présente sept de chaque côté. Les voyageurs qui pourront le voir dans les différentes circonstances de sa vie observeront sans doute avec beaucoup d'intérêt quelle influence exerce sur ses habitudes cette conformation particulière de ses organes respiratoires.

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