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racines de la mâchoire, et placées au dessous des dents à peigne. Quant à celles-ci qui forment cinq rangées, si on multiplie ce nombre par treize, on aura soixante-cinq dents à peigne pour tout le contour de la mâchoire....

« La mâchoire inférieure, plus courte que la supérieure, plus effilée dans le milieu; est armée d'une denture bien différente. Chaque dent, de deux tiers plus petite que celles à peigne, est tantôt à deux pointes, tantôt à trois ou quatre, sans suivre de règle constante, et les pointes penchent vers les côtés de la mâchoire...

Elles

forment trois rangées, et chaque rangée, dans son contour, embrasse quatorze dents. Celles de la première ont une direction presque verticale; celles de la seconde et de la troisième sont, comme à l'ordinaire, couchées et recouvertes par la chair fongueuse : toutes y sont profondément enracinées (1) ».

Dans plusieurs livres de voyages, on trouve des squales désignés par des déno

(1) Voyages dans les Deux-Siciles et dans quelques parties des Apennins, par Spallanzani, traduit de l'italien par G. Toscan, tom. IV, p. 250 et suiv.

minations locales ou par d'autres improprement appliquées. Mais ces indications n'étant accompagnées d'aucune description, il est impossible de distinguer si les espèces dont parlent ces voyageurs sont nouvelles, ou les mêmes que les espèces déjà connues.

PÉCHES DES SQUALES.

L'on pêche les squales avec la demi-folle; espèce de filet qui ne diffère de la folle (1) que par une moindre étendue dans la tessure et par des mailles plus petites; celles de la demi-folle ne devant avoir que deux pouces et demi, ou trois pouces au plus en carré.

Ce filet est sédentaire; on le garnit de bouées et de cablières de même que la folle; mais, comme il est beaucoup moins grand, on peut le tendre en tout tems. Sur les côtes de Normandie, on l'appelle bretellière, parce qu'il sert à prendre des roussettes, qu'on y nomme brettes, ou bretelles. Par la même raison, on le nomme en basse Normandie canières, c'est-à-dire,

(1) Voyez la description et la figure de la flotte à la page 223 du troisième volume de cet ouvrage.

propre pour les chiens de mer. On lui a donné aussi le nom de grande pantière, parce qu'il est d'une grande longueur, et qu'on le soutient à peu près verticalement par le moyen du lest et des flottes.

Les demi-folles, qui sont particulièrement destinées à la pèche des gros squales, sont appelées houleviches à Barfleur. Elles sont pierrées et flottées, et on les tend sur les fonds de roches fréquentés par les poissons. de ce genre on les tend aussi au large depuis août jusqu'à la fin de décembre. Les mailles de cette espèce de demi-folles ont au moins deux pouces et demi d'ouverture.

On pêche aussi les squales avec de longues cordes de six ou neuf lignes de circonférence, chargées de lignes et de haims, de façon qu'elles ne se mêlent pas. C'est ce que les pêcheurs appellent une tessure; elle est formée par un nombre de pièces qui sont ajoutées bout à bout. Quand toutes les pièces qui forment une tessure sont mises à l'eau, on attache au bout une petite cablière et un orin que l'on tient plus ou moins long, suivant que la mer a plus ou moins de profondeur; au bout est une bouée qui indique l'extrémité de la tessure. Les lignes se dispersent de côté et d'autre sur Je fond.

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Dans la Méditerranée, et surtout sur les côtes d'Italie, on fait de cette manière une pêche en grand que l'on y appelle pielago. La longue corde, qui forme la tessure, se nomme parasina, et elle porte dix à douze mille haims, On l'étend jusqu'à vingt milles en mer, et on y attache des signaux de liège, de distance en distance. Il faut au moins vingt-quatre heures pour tendre et relever la parasina, et on ne la laisse que quelques heures à la mer. Pour tirer à bord les squales qu'ils prennent avec cet engin, les pêcheurs de la Méditerranée les harponne avec des crocs de fer attachés au bout d'une perche, et ils assomment ces monstrueux poissons à mesure qu'ils sortent de l'eau.

Les petits squales se prennent aussi en quantité à la dreige, espèce de tremail dont je parlerai dans la suite. Mais les pêcheurs redoutent cette capture, parce que, outre que les squales sont peu estimés, ces poissons pris en troupes déchirent le filet. Quant aux grands poissons de ce genre, les pêcheurs sont obligés de les laisser mourir dans le filet qu'ils romproient entièrement si on vouloit les en tirer vivans.

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1

QUATRIÈME GENRE.

A ODON.

PAR LA CEPE D E.

LES mâchoires sans dents; cinq ouvertures branchiales de chaque côté du corps.

PREMIÈRE ES PÈ CE. AODON MASSASA.-Les nageoires pectorales très-longues.

SECONDE ESPÈC E.

AODON KUMAL. Les nageoires pectorales courtes; quatre barbillons auprès de l'ouverture de la bouche.

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