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donner le nom d'œillé au poisson que nous décrivons. C'est encore à l'ouvrage du citoyen Broussonet que nous devons la connoissance de ce squale, que l'on a trouvé dans la mer Pacifique, auprès de la Nouvelle-Hollande.

L'oeillé est, dans sa partie supérieure ; d'une couleur grise et tachetée, et, dans sa partie inférieure, d'un cendré verdâtre, qui, dans l'animal vivant, doit être plus clair que les nuances du dessus du corps.

La tête est courte et sans taches. Les dents sont aiguës, comprimées de dehors en dedans, larges à leur base, mais petites. Les narines avoisinent le bout du museau et de chaque côté les deux dernières ouvertures des branchies sont très-rapprochées.

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La place qu'occupent les nageoires ventrales est plus près de la tête que le milieu de la longueur du corps; elles sont arrondies, noirâtres, et bordées de gris, comme les pectorales.

On voit deux taches noires sur le bord antérieur de la première nageoire dorsale, qui est échancrée par derrière, et située plus loin de la tête que celle de l'anus. La seconde, un peu plus petite que la première,

ressemble d'ailleurs à cette première dorsale; et la nageoire de l'anus touche presque celle de la queue, qui est échancrée (1).

(1) L'individu qui a servi à la description publiée par Broussonet, avoit été pris au mois de juillet sur la côte de la nouvelle Hollande. Il est conservé dans la collection de l'illustre Banks.

SONNINI.

L' IS A BELLE.

LE SQUALE ISABELLE (1)(2), PAR LACÉPÈDE.

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DIX-NEUVIÈME ESPÈCE.

E poisson vit auprès des côtes de la Nouvelle-Zélande. C'est un de ces squales que l'on n'a rencontrés jusqu'à présent que dans la mer Pacifique, et qui paroissent en préférer le séjour à celui de toutes les autres mers. Quel contraste cependant présentent les idées de ravage et de destruction que réveille ce grand nombre d'êtres voraces et

(1) Chien de mer isabelle. Broussonet, Mémoires de l'acad. des sciences, 1780.

Squalus isabella. Lin. édit. de Gmelin.

Chien de mer isabelle. Bonaterre, planches de l'Encycl. méthod.

(2) Squalus pinná dorsali primâ abdominalibus oppositâ...... squalus isabella. Lin. Syst. nat, edit. Gmel. gen. 131, sp. 16. — Artedi, Gen. pisc. gen. 44,

sp. 15. additam.

SONNINI.

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F

féroces, et les images douces et riantes que font naître dans l'imagination le nom de cette mer fameuse, et tout ce que l'on raconte des îles qu'elle arrose, et où la Nature semble avoir prodigué ses plus chères faveurs !

Le nom du squale dont nous traitons vient de la couleur du dessus de son corps, qui est en effet isabelle, avec des taches noires; le dessous est blanchâtre.

Ces taches, ces nuances le rapprochent de la roussette, avec laquelle les principaux détails de sa conformation: lui donnent d'autres grands rapports; mais il en diffère en ce que sa tête est plus déprimée, et surtout parce que la première nageoire dorsale est placée au dessus des ventrales, au lieu d'être plus éloignée de la tête que ces dernières, comme sur la roussette.

Le museau est arrondi; les dents sont comprimées de devant en arrière, courtes, triangulaires, aiguës, garnies, aux deux bouts de leur base, d'une appendice ou grande pointe, et disposées ordinairement sur six rangées; la langue est courte et épaisse; les évents sont assez grands; les nageoires pectorales très-étendues, et attachées au

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corps auprès de la troisième ouverture des branchies; les ventrales séparées l'une de l'autre, et les lignes latérales suivent le contour du dos, dont elles sont voisines (1).

(1) C'est encore Broussonet qui le premier a publié la description de l'isabelle, dont aucun auteur n'avoit fait mention. Cet infatigable et très-habile naturaliste a extrait sa description des notes manuscrites du docteur Solander, et il a vu aussi la peinture de ce poisson dans le cabinet de M. Banks. L'individu qui avoit, servi à la description et à la figure avoit été pris au mois de novembre sur la côte de la NouvelleZélande. SONNINI.

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