Page images
PDF
EPUB

avons parlé et Lacger, natif de Castres, sont pendus à Toulouse, à l'orme du Palais. Plusieurs religionnaires sont emprisonnés à Albi et quelques jours après douze d'entr'eux sont poignardés et jetés dans la rivière, par Nadal Austry et autres habitans d'Albi.......

[ocr errors]

1573. Prise par les protestans de Réalmont des châteaux de Lagrave de Taix et du lieu de Marssac où commandait le capitaine Cassaignes.

a

1574. Le jour de St. Antoine le village et le fort de Tersac sont pris par les huguenots qui occupaient Lagrave......

» En la même année, M. de Vaour, chevalier de Malte et frère de M. de Cornusson sénéchal est nommé gouverneur d'Albi.

- α

» M. de Lauvardin gouverneur de Marssac est tué par les huguenots de Tersac.» 1574. M. de Vaour gouverneur d'Albi alla assiéger le lieu de Vieux. M. de Casté, était grand pourvoyeur des vivres et des munitions pour le camp qui coûta fort, et peu de gens furent remboursées. Les gentils hommes du pays refuserent de s'y rendre, le dit gouverneur leva le siège et rentra à Albi avec ses troupes. Le lieu de Lagrave fut repris par les catholiques...... Le lieu de Montsalvy est repris traitreusement par M. de Bages, huguenot, natif d'Albi.

» A Albi M. Lebrun est poignardé par un voiturier, quoique entouré par les consuls qui étaient accourus pour le sauver en le conduisant à l'église de Ste Martianne; à l'entrée de l'église plusieurs individus achèvent de le tuer. Ils égorgent ensuite Perrin, marchand de bois, Vaureilhe, chaussetier, soupçonnés d'hérésie.

[ocr errors]

» En la même année 1574, les religionnaires prirent la ville de Cordes où mourut le capitaine Payrol. Leurs soldats s'épouvantent et prennent la fuite. M. de Gabriac écrit au capitaine Blanc, de la compagnie de Fabas, de se rendre à Aunay, pour attendre les huguenots au passage. Les capitaines Blanc et Blanquety se mettent en marche, mais après avoir passé l'eau à Berens, ils font rencontre, dans un bois, des huguenots qui les poursuivirent rudement et en tuèrent force. Les capitaines Blanc et Blanquety furent tués et la compagnie du susdit Fabas entièrement défaite. »

1575.-M. de Teyssier, régent de la temporalité d'Albigeois, fortifie sa métairie de la Polinenque, près de Lombers, et fait des sorties fréquentes contre les religionnaires...... M. de Vaour, gouverneur d'Albi, ayant appris que deux de ses gentils hommes avaient été blessés par les huguenots près de St.-Sernin, partit avec ses troupes et fit si bien qu'il n'échappa aucun des religionnaires assiégés dans ce village, malgré les prières des barons de Paulin, de Cahusac et d'Arthés qu'il appela traîtres et fauteurs de traîtres. » 1575. — M. le gouverneur, sur la promesse d'un prisonnier qui s'engage à

lui livrer Castelfranc, part d'Albi avec toute sa cavalerie et 30 ou 40 écossais de la garnison; mais avertis, par ce prisonnier, ceux de la garnison de Castelfranc les reçurent à coup de mousquets et les obligèrent à prendre la fuite.» 1575. 7 mars. - M. de Vaour meurt à Albi, fort regretté. M. de Lormet le remplace. Siége de Tanus par ceux de Valence et de Pampelonne. M. de Tanus commandait ce fort, défendu par des soldats huguenots. Le capitaine Lapierre va au secours des assiégeans. D'après la composition arrêtée par M. de Paulin et autres gentils hommes, le feu est mis à Tanus. La tour de Flavin et le château est laissé intact au dit seigneur.»

Mai 1575. — Le vicomte de Joyeuse qui commandait pour les catholiques dans le Haut-Languedoc, accompagné de M. le sénéchal de Cornusson et de Martinenque, assiégea le lieu des Graisses qu'il prit et qui fut pillé et brûlé. De là il s'avança vers Orban que les habitans abandonnèrent pendant la nuit, ce lieu fut également pillé et brûlé; les fortifications furent démolies. Il s'achemina ensuite vers Terssac, fit sommer le capitaine Faramond qui y commandait de se rendre; sur son refus, les approches furent faites et les batteries dressées. -Cent vingt-trois coups de canons furent tirés avant qu'on pût donner l'assaut. Encore que la brêche ne fût suffisante, les capitaines se hâtèrent de le donner. A l'occasion de quoi il y eut grand massacre : les soldats s'efforcèrent de grimper et d'entrer dans la brêche et demeurèrent plus d'un quart d'heure...... Il y eut plus de six vingts catholiques morts ou blessés. Tous les assiégés furent massacrés, leurs maisons livrées au pillage et le village brûlé. Le capitaine Faramond fut pendu à un noyer....

M. de Teyssier est tué à la Polinenque, et sa tête placée sur la porte de Lombers.

6 mars 1576.

M. de Clairac défait, sur le chemin d'Orban, M. le vicomte de Paulin. M. de Murasson est tué dans ce combat, ainsi qu'Henri Pasquet de Gaillac. Les vicomtes de Paulin, de Panat et de Montclar s'acheminent vers Albi, dans l'espoir de le surprendre; mais comme il était presque jour quand ils arrivèrent sous les murs de cette ville, ils renonçèrent à leur entreprise.»

[ocr errors]
[ocr errors]

30 mars 1576. « Le baron de Cadalen est rencontré par Mr Rouyre, de Gabriac et de Saliés, et contraint de se réfugier dans une métairie où il est pris. M. de Saliés périt dans ce combat. Le s' de Cadalen est amené prisonnier dans la tour de Gabriac, où il se tue. »

19 avril 1576. — Les vicomtesses et baronnes de Paulin sont amenées prisonnières à Albi.......

14 mai 1576.« Nouvelle attaque dirigée contre Albi par les huguenots de St.-Antonin, Négrepelisse et autres lieux. Ils se rendent maîtres du faubourg

[ocr errors]

du pont et arrivent jusqu'à la dernière porte du pont du Tarn où ils sont repoussés. Le capitaine Molinier, catholique, y reçoit une blessure mortelle.. 21 novembre 1576. Ceux de la nouvelle religion qui habitaient Albi, et parmi lesquels se trouvait M. Lafon, juge royal, obtiennent du maréchal de Damville la permission d'avoir un ministre pour prêcher; mais leurs prêches ne durèrent que quelques jours, car ils furent contraints par la populace de quitter la ville..

[ocr errors]

«

Mai 1577. M. de la Prade, grand huguenot, fait fabriquer un pétard avec lequel ceux de la religion enfoncent une porte de la ville de Lisle du côté du Tarn. Ils tuèrent dans cette ville le capitaine Roussignère, les prêtres et beaucoup d'autres habitans catholiques.

[ocr errors]

D

15 août 1577. — « Le capitaine Lapierre, qui commandait les gens de cheval de la ville d'Albi, s'en alla avec Laginis trouver M. de Gabriac, qui commandait à Gaillac, et de là tous ensemble avec leurs gens d'armes s'en allèrent à Cadalen. Étant en chemin, ils trouvèrent près d'Aunay le vicomte de Montclar et M. de Montblanc, avec 7 chevaux ou écuyers lesquels ils déconfirent et mirent à mort sur la place. Les catholiques perdirent le capitaine Fabre, de Castres et quelques autres. »

1578. « Le sergent Pigot, avec quelques autres de Lombers, prirent le fort de Carlus; ils tuèrent tous les habitans, sauf M. A. Boyer, du château vieux d'Albi, qui s'échappa au moyen d'une corde. Un nommé Rustan s'empara de Fréjairolles. »

[ocr errors]

D

Le capitaine Lapierre tâcha de surprendre la ville de Lisle d'Albigeois, et à ces fins, au mois de juin, ayant pris les soldats et autres volontaires en tout 300 environ, il fit une embuscade près de la dite ville, et envoya six ou sept volontaires déguisés en paysan, qui se rendirent maîtres d'une porte qu'ils trouvèrent ouverte. Entre ceux-ci fut le capitaine Dulcy, Gayraud, bon gendarme, et M. Boisset, natif de Lisle. Lesquels furent incontinent assistés du capitaine Lapierre, qui, sortant de son embuscade, se jeta rudement dans la ville, s'en rendit maître et y remit les catholiques, en chassant les huguenots.

[ocr errors]

1er janvier 1579. Les huguenots veulent surprendre Albi par la porte du Vigan. Ayant percé la muraille de la première porte ils avaient mis un canal de bois pour porter et le feu et la poudre jusqu'à la dernière porte pour l'enlever. Ils furent détournés par le mauvais temps et par l'avertissement d'un certain Volinier, maréchal....... Les ennemis furent contrains de s'en aller conduits par les Crozes, l'un de Milhau et l'autre de Teillet..

[ocr errors]

1580. Le lieu de Mirandol, commandé par un certain Rustan, est pris par les huguenots. Au même an, Claude Palazi, huguenot, et capitaine de Valdéries fut pendu à Thoulouse. »

α

1581. M. l'archevêque de Médicis, évêque d'Albi, fait mettre le siége devant la Gardeviaur, qui lui appartenait, et qui était occupé par des huguenots. Lesquels M. de Cornusson poussa si fort qu'il les prit de vive force et les tua tous sur place. 1584. Le même évêque fit aussi le siége de Villeneuve avec une compagnie de gens d'armes et un gros détachement de catholiques d'Albi; M. de Miramont commandait le siége. Le village fut pris et livré au pillage et les habitans massacrés. »

1584. Le lieu de Lescure est pris par le capitaine Bachon ou Baccou venu de Brassac avec 200 huguenots, bien armés, de pied ou de cheval, qui sortaient tous les jours pour se battre avec ceux d'Albi. Les députés du diocèse trouvèrent bon de donner mille écus au capitaine Bachon pour l'engager à quitter ce village; ce qu'il fit. Les fortifications et murailles de Lescure furent démolies en 1583, par ordre de M. de Fonvieille, viguier. »

[ocr errors]

1586. Un nommé Gourgoul de Valderiés, avec d'autres voleurs, se saisirent du château de Padiés. Ils sont assiégés par le capitaine Bertrand, que vinrent secourir M. le sénéchal de Thoulouse et M. le Viguier. Tous les assiégés sont tués et Gourgoul le premier, comme le plus méchant. L'armée s'avance vers Trébas qui, abandonné, fut brûlé et ruiné. Tanus est également détruit.. 1587. M. de Joyeuse, amiral de France, arrive à Albi; mais la contagion régnant encore dans cette ville, il va faire le siége de Salvagnac..... /Ms. déposé aux archives de la Préfecture du Tarn.)

Extraits de l'Histoire manuscrite des troubles advenus à Gaillac et aux environs, depuis 1559 jusques au 3 décembre 1595. (Auteur anonyme et contemporain.)

• Rabastens, dernière ( sur les limites) ville du diocèse d'Albi, fut envahie et surprinse, la première, par les huguenots. Plusieurs des Cordeliers furent tués et les autres bannis, les églises pillées sous la conduite d'un François de Lherm, dit l'Héritier, habitant d'icelle, riche de plus de cinquante mille écus, chef de l'entreprinse...... Lavaur fut aussi surprins par ceux de la nouvelle religion. L'église des cordeliers fut saccagée. Les religieux se sauvèrent par la fuite, hormis un, qui estant trouvé disant messe, fust tiré arrière de l'autel après la consécration, et tué à coups d'arquebusades........ Mais ils n'y demeurèrent pas longtemps, car M. D'Ambres les tira dehors, comme estant bon catholique, ser de grande autorité et bon voisin de la dite ville. »

1562. On commença à Galliac de cognoistre ceux qui s'etoient égarés qui avoient fait, comme on dit, banqueroute à l'ancienne religion; entre lesquels on remarqua les plus riches et les plus apparens, comme magistrats, gens de justice, bourgeois et marchans, peu de gens de métier et laboureurs, au

nombre de 150, sans y comprendre autant ou plus de femmes. L'an 1562, ils trouvèrent bon d'escrire à un certain ministre de Rabastens, pour venir leur prescher la parole de Dieu....... Le dit ministre arriva à Gaillac le lendemain, accompagné d'une douzaine de soldats.... il les harangua et prescha... fit faire à tous la cène. Pour estre assurés dans la maison où ils étoient assemblés, ils avoient bonne garde de soldats aux portes, mesme il y avoit quelques débordés escoliers de Tholose, armés de costes de mailles, portant espées à deux mains. Une telle façon de faire mit une telle crainte es cœurs des habitans catholiques de la dite ville qu'ils n'osoient dire mot, ni passer par la rue en laquelle étoit cette maison. Le presche fini, le ministre fit jurer à tous ceux qui y avoient assisté de n'aller plus ouyr messe, d'employer leurs vies quand seroit besoing, et tous leurs moyens à la manutention et avancement de la nouvelle religion, d'estre ennemis et de tenir pour ennemis de Dieu tous les papauts. Les presches durèrent jusqu'au 15 du dit mois..... Pendant la nuit, les dits disciples firent ouverture derrière le clocher de l'église St.-Pierre-St.-André par laquelle ils entrèrent dans la dite église..... Ils sonnèrent le tocsin....... brisèrent et mirent en pièces les chaires du choeur, pulpitres et surtout les bien faites images, desparties et disposées sur les autels...... Le ministre presche publiquement...... Peu de temps après ils quittèrent l'eglise de St.-Pierre et allèrent faire leur presche à une grange dite de la Nasagne ? mais avant, ils égratignèrent et abattirent toutes les images tant de relief, bosse que plate peinture et une chapelle petite qui estoit bastie joignant la grande porte de l'eglise, sur la grande rue dite d'Aimeric.... La nuit de ce jour, ils mirent le feu aux portes de St.-Michel, ils entrèrent dedans, commençoient à se charger de napes, tapis et devant d'autels, à abattre les images, quand ils entendirent le tocsin qui se fit si rude qu'il fit mettre tous en armes ceux du châteaux de Lolm...... Ils brulèrent aussi les portes d'une autre église hors la ville appelée la Madelaine....... Le jour de la Pentecôte, les huguenots s'emparent de rechef de l'eglise de St.-Pierre... Plusieurs, tant hommes, que femmes se firent recevoir en cette religion, renonçant à la foi catholique, non pas pour avoir opinion que la nouvelle religion fut meilleure que l'ancienne, mais voyant la grande autorité et puissance que les huguenots avoient...... Usage de faire passer une petite colombe sur le peuple assemblé le jour de la Pentecôte....... Jacques Sabuc, Pierre Pasquet et autres huguenots au nombre de dix portant pistolets à feu et espées sous leurs manteaux entrèrent pendant vespres en l'église St-Michel. Sabuc làcha un coup de pistolet...... Ceux de l'un et de l'autre religion prirent l'alarme fort chaudement...... Les hommes ne se firent pas prier de courir aux armes. Ceux de la religion estoient tout prets.

« PreviousContinue »