Page images
PDF
EPUB

les uns que les autres. » (V. RIVE, chasse aux bi bliographes, pp. 41-43.) On voit d'après cela combien il est important de conférer non seulement les différentes éditions, mais même les différens exemplaires d'une même édition PRIN CEPS; et si on ajoute à cela la collation des manuscrits encore existans • comme le font la plupart des éditeurs modernes, il est difficile qu'avec du goût et de l'instruction on ne

éditions, toujours avec le même caractère, savoir: celle dé 1459; celle de 1490, donnée par P. Schoyffer seul, car Fust étoit mort à Paris depuis 1466 ou au commencement de 1467 au plus tard; enfin l'édition de 1502; et ce qu'il y a de re, marquable, c'est que Fust et Schoyffer ne se sont jamais servi de ces gros caractères pour l'impression d'aucun autre ouvrage, sans doute parce qu'ils étoient propres aux livres d'église dont on faisoit usage dans le chœur.

C'est avec un caractère de plus petite dimension et fondu dans des matrices nouvellement frappées par l'ingénieux Schoyffer, que cet habile typographe publia avec Fust, à Mayence, le Durandi rationale divin. offic. achevé le 6 octo bre 1459; puis les Constitutiones Clementis V, de 1460, finies le 25 juin; et la célèbre Bible latine de 1462. On peut donc regarder ces trois ouvrages et les deux premières éditions du Psautier de 1457 et 1459, comme les cinq premières impressions du Monde, connues jusqu'à présent, où la date, le nom des imprimeurs et le lieu de leur exécution se trouvent distinctement indiqués. On pourroit y ajouter le Catholicon Johannis de Janua où de Balbis, de 1460, imprimé égale, ment à Mayence; mais le nom de l'imprimeur n'y est pas, et on l'attribue généralement à Jean Gutemberg. Un exemplaire a été vendu 2620 fr. chez M. de Mac-Carthy.

Il existe deux petites pièces ayant des dates et que l'on

parvienne pas à rendre aux textes classiques leur pureté primitive, ou au moins à diminuer considérablement ce fatras de notes qui surchargent les anciennes éditions variorum, et qui annoncent souvent une érudition fort étendue, mais aussi minutieuse qu'inutile, et quelquefois aussi bizarre qu'elle paroît profonde aux esprits superficiels.

Il est temps, mon cher confrère, de terminer cette

regarde comme imprimées antérieurement au Psautier de 1457; l'une révélée depuis 1766 par Schelhorn, intitulée : Nicolai V. Pont. max. Litteræ indulgentiarum pro regno Cypri. Datum Erffurdie anno Domini м.cccc. LIII (et non pas Lv comme je l'ai lu quelque part ). Die vero xv nov. in-fol. Le tout consiste en une feuille de parchemin, contenant 31 lignes; la date de 1454 y est bien certainement; mais est-ce bien celle de l'impression ou celle de la délivrance des indulgences? Les bibliographes ne sont point d'accord à ce sujet. Lord Spencer possède deux exemplaires de ce morceau précieux. M. Dibdin a cherché, en décrivant l'un de ces exem. plaires, à prouver que l'impression est bien de 1454; a-t-il persuadé tout le monde ? j'en doute.

L'autre pièce est un Almanach ou Annnuaire de 1457, imprimé à Mayence, in fol. oblongo patente, que M. Fischer a découvert parmi des papiers mis au rebut dans les archives de Mayence. La date de 1457, dans un almanach, fait présumer qu'il a été imprimé sur la fin de l'année précédente; ainsi, l'impression de cette pièce seroit antérieure d'une année à celle du Psautier de 1457.

Dans tous les ouvrages cités dans cette note, et qui tiennent au berceau de l'imprimerie, ou trouve, ainsi que nous l'avons dit pour le Psautier, quelques différences entre les exemplaires d'une même édition; nous en exceptons les deux dernières petites pièces à raison de leur brièveté.

notice sur les éditions PRINCEPS, qui m'a entraîné beaucoup plus loin que je ne pensois; cela m'empêchera d'y ajouter la bibliographie de ces sortes d'ouvrages, ainsi que je me le proposois, car alors le postscriptum de ma lettre formeroit un volume.

Iterùm vale,

G. P*****t.

SECONDE LETTRE

A M. C.-N. A******, membre de plusieurs Académies et Sociétés savantes.

MON CHER CONFRère,

Je reçois à l'instant une nouvelle traduction partielle de l'ouvrage de M. Dibdin. Comme ce morceau intéressant tient encore, du moins en grande partie, à des ouvrages manuscrits ou imprimés, dignes de fixer votre attention, et que son impression confiée à M. Crapelet, a été exécutée avec le même soin et le même luxe que la première lettre dont je vous ai déjà entretenu, je m'empresse de vous faire part de ce nouveau travail; en voici l'analyse.

Le grand titre de l'ouvrage porte : « LETTRE NEUVIÈME relative à la bibliothèque publique de Rouen, traduite de l'anglais, avec des notes, par M. Th. Licquet, conservateur de cette bibliothèque. Paris, de l'imprimerie de Crapelet, 1821, gr. in-8.o de 48 pag. Au faux titre on lit: Voyage bibliographique, archéologique et pittoresque en France et en Allemagne, par le Rev. Th. Frognall Dibdin. Dans la préface, qui est de six pages, M. Licquet expose avec un vrai talent les motifs qui l'ont engagé à s'occuper de cette traduction; ils sont, pour Rouen, à peu près les mêmes que ceux qui, pour. Paris, avoient fait prendre la

6

plume à M. Crapelet; et je dois dire que cette préface et les notes de l'ouvrage offrent le même ton de modération, de justice et de dignité que j'ai déjà fait remarquer dans la trentième lettre. Quand ces qualités sont réunies à l'art de bien écrire, on est toujours sûr d'atteindre son but, c'est-à-dire, de rendre la critique utile sans trop irriter l'amour propre.

M. Licquet annonce d'abord qu'il n'étoit point conservateur de la bibliothèque de Rouen lorsque M. Dibdin y vint recueillir des notes pour la relation de son voyage. Entièrement inconnu au savant anglais, ne figurant point parmi les nombreux personnages qu'il a mis sur la scène, et par conséquent tout-à-fait désintéressé sous ce rapport, M. Licquet déclare qu'il ne peut avoir qu'un motif, celui de la recherche de la vérité; qu'un but, celui de la justice, et qu'un sentiment, celui d'une impartialité rigoureuse. Puis, tout en rendant hommage aux procédés généreux de M. Dibdin qui a enrichi de son beau Voyage la bibliothèque de Rouen, et de son riche Catalogue de Spencer, celle de l'Académie royale de la même ville, M. Licquet croit devoir relever les inexactitudes échappées au célèbre voyageur, soit dans la partie historique et bibliographique, soit dans la partie des gravures peu fidelles sous le rapport du point de vue. Il remarqué d'ailleurs, ainsi que l'avoit déjà fait précédemment M. Crapelet, que a la légèreté du style est chez M. Dibdin peu en harmonie avec le fond du travail » et que « la malignité des idées contraste désavantageusement avec la gravité que l'on

« PreviousContinue »