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LES

SOCIÉTÉS BADINES

BACHIQUES

LITTÉRAIRES ET CHANTANTES

LEUR HISTOIRE ET LEURS TRAVAUX

OUVRAGE POSTHUME DE

M. ARTHUR DINAUX

REVU ET CLASSÉ PAR

M. GUSTAVE BRUNET.

Avec un portrait à l'eau-forte par G. STAAL.

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AVANT-PROPOS.

M. Arthur Dinaux est trop connu par l'étendue de ses travaux, par l'érudition solide qui les caractérise pour que nous ayons besoin d'en rappeler le mérite. L'auteur des Trouvères, Jongleurs et Ménestrels du Nord de la France, le directeur des Archives du Nord de la France, l'érudit auquel on doit d'excellents Mémoires dispersés dans des recueils académiques et dans des journaux littéraires, a fait ses preuves; le public sérieux les a appréciées.

Les ouvrages que M. Dinaux a publiés ne donnent d'ailleurs qu'une faible idée des recherches qu'il avait entreprises. Lisant sans relâche et toujours la plume à la main, prenant note des choses et des personnes, il accumulait des matériaux pour divers ouvrages qu'il méditait, mais il ne croyait jamais être parvenu au terme de ses savantes investigations, et la mort est

VI

AVANT-PROPOS.

venue le frapper avant qu'il ait trouvé le temps d'achever plusieurs de ces entreprises dont il caressait la pensée.

L'une de celles qui l'avaient le plus occupé était relative à l'histoire des sociétés badines, chantantes, burlesques, dramatiques, plus ou moins littéraires; les unes véritables, les autres supposées.

Certes, ce sujet jusqu'à présent inexploré, offre matière à des découvertes curieuses, à la constatation de faits piquants et instructifs. Bien des amateurs ont pensé qu'il ne fallait pas que ce travail, que personne ne referait peut-être, fut condamné à l'oubli; on nous a confié les notes que M. Dinaux avait réunies pendant plus de vingt ans, les lettres qu'il avait échangées à ce sujet, les brochures, les feuilles volantes qu'il avait rassemblées, les lambeaux de journaux qu'il avait découpés. Nous avons classé ces papiers, en suivant l'ordre alphabétique, peu scientifique sans doute, mais qui se prête si bien aux recherches; nous avons cherché à compléter des études restées parfois inachevées, et nous avons l'espoir que le public studieux et sérieux accueillera avec intérêt et avec une indulgente sympathie un livre qui, pour l'histoire littéraire, pour celle de la société polie et des usages, offre sans contredit de précieux secours qu'on ne trouvera nulle part ailleurs.

DICTIONNAIRE DES SOCIÉTÉS BADINES

BACHIQUES, CHANTANTES ET LITTÉRAIRES.

A

BBÉ DES FOUS. Roger de Colleyrie, qui prit le nom de Roger Bontemps pour faire imprimer, en 1536, ses poésies un peu gaillardes, devint le chef ou président d'une société facétieuse qui existait à Auxerre, où il demeurait. Le chef s'appelait l'Abbé des fous. Roger de Colleyrie tint à honneur de remplir cette place. L'édition originale des œuvres de ce poète est devenue d'une rareté extrême (un exempl. 220 fr., vente Soleinne en 1843), mais il en a paru, en 1855, une édition nouvelle avec une préface et des notes de M. Ch. d'Héricault; elle fait partie de la Bibliothèque elzévirienne.

ACADÉMIE MILITAIRE. Cette Académie n'a probablement existé que dans une espèce de roman en deux volumes publiés en 1746 et attribués à un écrivain assez fécond et fort oublié aujourd'hui: Godart d'Aucourt.

On trouve dans ce livre la fondation, les statuts et les actes de l'Académie ou Société de Héros subalternes établis en Flandre pendant la campagne de 1744. Cette Académie composée de sept membres avait pour objet de mettre en évidence les hauts faits des simples soldats pour les opposer à ceux des capitaines; c'était à vrai dire une société mutuelle de gloire militaire. L'ouvrage contient d'ailleurs sur la campagne de 1744 et sur la bataille de Fontenoy des particularités curieuses qui lui assignent une place parmi les livres d'histoire.

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